Au village d'Halloween (Happy Times)
Alors que la nuit tombe, sortent les petits monstres. Récoltes de bonbons morbides et citrouilles illuminées, les quartiers se régalent des rires d’enfants. Même Chanelle est de la fête! Avec lucidité, Clo amasse les friandises dans sa marmite de plastique. Son look médiéval décape. Au fur et à mesure que la portent ses petits pas, affublée d’une superbe perruque (digne de la belle gauloise Falbala), elle charme et remplit sa citrouille de toutes sortes de bonbons généreusement offerts par d'illustres inconnus. Nous nous transformons en parents conscients, suivons les pérégrinations de ce moment avec fraicheur et la réalisation que l'année prochaine sera un nouveau monde pour ce petit bout de fille qui attend de naître entre deux étoiles. Dans un soir sans lune se déroulent ces moments de saison d'automne qui amusent autant les petits que les grands…
Il y a une magie inexplicable à suivre du regard toutes ces tribus d’enfants et d’adolescents qui se marrent, accoutrés de dizaines de costumes différents, ils sonnent impunément aux portes des maisons pour y cueillir sans malices des sourires et des sucreries. Un pirate translucide et sa copine invisible, un vampire, un jedi souriant, des créatures fanstasques, une sorcière, des clowns, d'étranges spécimens, un lionceau ou une minuscule coccinelle sur deux pattes se mélangent au gré du temps. Toutes sortes de petits fantômes rigolos errent entre des maisons où les potirons et autres décorations de circonstances ornent les perrons…
Pas de party ni de tartes à la citrouille cette année pour ma pomme fécondée. Morceaux de femme fatiguée qui se reposent tendrement les hormones enflammés! Une toute nouvelle expérience enfantine pour mon homme immigré (intégré) en Nouvelle France. Tribulations de citrouilles en folie, graines rôties et une tonne de plaisir pour ma petite Clo en mode ado...
lundi, octobre 31, 2005
samedi, octobre 29, 2005
Vie d'artiste
Quelques réalités qui fessent! (expression québécoise populaire pour exprimer par exemple quelque chose qui fait mal! Ou encore fesser dans quelque chose = frapper, taper etc.) Synonyme de varger. Expression courante: Fesser dans l'dash...
Via cet article de Anick Perreault-Labelle:
- "Il a beau avoir quatre publications à son actif, les droits d’auteur de l’écrivain Maxime-Olivier Moutier, 34 ans, ne dépassent pas 5 000 $ par an. «Et encore, je suis chanceux, ironise-t-il : mes romans font partie des programmes de littérature aux cégeps! Mais avec 0,80 $ pour chaque livre vendu, tu ne nourris pas tes enfants."
- "Pour acheter des épinards – et on ne parle même pas du beurre pour mettre dessus –, les artistes sont donc forcés d’avoir des boulots en parallèle. Ces «à-côtés» plus ou moins liés à leur art leur rapportent souvent plus que leurs ouvres. «Certains écrivains s’en sortent financièrement uniquement parce qu’ils sont aussi journalistes ou professeurs d’université, remarque Stanley Péan. Moi, c’est mon poste d’animateur à Espace musique à la radio de Radio-Canada qui me fait vivre, pas mon métier d’écrivain!» L’auteur est aussi président de l’Union des écrivaines et écrivains du Québec et porte-parole du Mouvement des arts et des lettres (MAL), un regroupement d’artistes et de travailleurs culturels qui revendique un financement public accru des arts et des lettres."
Quelques réalités qui fessent! (expression québécoise populaire pour exprimer par exemple quelque chose qui fait mal! Ou encore fesser dans quelque chose = frapper, taper etc.) Synonyme de varger. Expression courante: Fesser dans l'dash...
Via cet article de Anick Perreault-Labelle:
- "Il a beau avoir quatre publications à son actif, les droits d’auteur de l’écrivain Maxime-Olivier Moutier, 34 ans, ne dépassent pas 5 000 $ par an. «Et encore, je suis chanceux, ironise-t-il : mes romans font partie des programmes de littérature aux cégeps! Mais avec 0,80 $ pour chaque livre vendu, tu ne nourris pas tes enfants."
- "Pour acheter des épinards – et on ne parle même pas du beurre pour mettre dessus –, les artistes sont donc forcés d’avoir des boulots en parallèle. Ces «à-côtés» plus ou moins liés à leur art leur rapportent souvent plus que leurs ouvres. «Certains écrivains s’en sortent financièrement uniquement parce qu’ils sont aussi journalistes ou professeurs d’université, remarque Stanley Péan. Moi, c’est mon poste d’animateur à Espace musique à la radio de Radio-Canada qui me fait vivre, pas mon métier d’écrivain!» L’auteur est aussi président de l’Union des écrivaines et écrivains du Québec et porte-parole du Mouvement des arts et des lettres (MAL), un regroupement d’artistes et de travailleurs culturels qui revendique un financement public accru des arts et des lettres."
Brève boisée
L’arbre est tombé. L’arbre était un danger. Les voisins râlaient. Il menaçait de nous écraser. À coups de tronçonneuse sauvages, l’arbre vient d’être débité. L’arbre va me manquer…
Les morceaux de bois abandonnés s'échouent sur la plage désertée. La forêt perd ses feuilles mais reprend ses droits. Les humains sont repartis en leurs cités. Paix et sérénité. Chaleur du soleil retrouvé.
L’arbre est tombé. L’arbre était un danger. Les voisins râlaient. Il menaçait de nous écraser. À coups de tronçonneuse sauvages, l’arbre vient d’être débité. L’arbre va me manquer…
Les morceaux de bois abandonnés s'échouent sur la plage désertée. La forêt perd ses feuilles mais reprend ses droits. Les humains sont repartis en leurs cités. Paix et sérénité. Chaleur du soleil retrouvé.
Interdite de glucides…
Pas de tarte traditionnelle à la citrouille cette année! Une autre visite de suivi médical, une autre journée à l’hôpital! D’autres contraintes à assimiler. Mon diabétique de mari s'inquiète. Mon corps n’en peut plus, il crie grâce un peu plus chaque matin. Il se transforme petit à petit en un amas de maux qu’il me faut assumer sans trop broncher! Y'a pires souffrances sur Terre! Y’a juste Juan qui en connait toute la portée, qui console mes pleurs lorsque la douleur devient intolérable, l’effort incroyable, lorsque le courage me manque pour envisager d’autres nuits, d’autres jours dans cet état. Ma mobilité se situe autour de 15 % de ce qu’elle était auparavant. J’arrive au bout du rouleau, j’espère me rendre à l’accouchement en marchant plutôt que sur des roues. Le poids est une calamité dont je ne préfère pas parler. Impression de me battre inutilement contre un ouragan. J’attends le jour où j’aurai enfin le droit d’entreprendre ce chemin du combattant qui me permettra de l’effacer de ma chair effrayée. Mon corps éreinté résiste désormais aux sucres rapides, plus le droit d’en manger, plus le droit de faire grand chose, sinon de me reposer! Avec un peu de chance, j'aurai récupéré quelques forces d'ici le début de la semaine prochaine.
Devant les difficultés qui s’accumulent en cette fin de parcours, le docteur me fait passer une autre écho, histoire de voir ce qui se passe en ma gigantesque bedaine. Les infirmières, de plus en plus curieuses, vont bientôt faire des paris à savoir jusqu’où je vais pouvoir tenir. L’une dit:
- En tout cas, y’a du bébé là dedans!
L’autre répond en regardant Juan :
- C’est sur que si elle tient de son père, elle risque d’être grande! Pis toi, tu l’es pas vraiment, j’ai rarement vu un bébé prendre autant de place!
Je grimace. Évidement si on essaie de croiser une naine avec un géant, cela peut avoir quelques conséquences! Si cela continue de pousser comme cela, je vais exploser! Si,si, et je ne suis pas la seule à le penser!
L’écho se passe bien. Même si je ne fabrique pas un petit bébé ( cela ne prend pas un génie pour le remarquer!), avec 3 kilos3, elle semble dans les normes, pas plus grosse qu’elle ne le devrait. C'est bon signe. Son fémur mesure désormais 7 centimètres et même si elle nage dans une bonne piscine, mon liquide est aussi dans les normes. Son cœur va bien, ses reins vont bien, elle a de bons mouvements respiratoires. Le fait qu’elle bouge beaucoup est un signe de vitalité. Tout semble aller bien pour elle. C’est le principal! Je suis heureuse de l’entendre car j'avoue me faire un peu de soucis. En fait, il n’y a que la mère qui en arrache! Mais cela, ça fait aussi partie du jeu! Tu voulais un bébé ma vieille? Alors assume ta peau…
Elle est maintenant trop grande pour que l’on puisse voir grand-chose, la tête en bonne position. Il n’y a plus qu’attendre! Elle arrive quand même à étonner le technicien qui s’exclame :
- Wow, ben il en a des cheveux ce bébé là!
- Ah bon, comment ça?
- Ben tu vois, toute cette ligne blanche avec des petits picots, c’est plein de cheveux ça…
Quiconque nous connaît ne s’étonnera pas de ce fait. Manifestement c’est bien notre fille, qu’elle naîtrait avec des boucles que cela ne me surprendrait pas! Au début de ma grossesse, alors que j’étais malade comme une chienne, une amie sud-américaine m’avait dit :
- Tsé chez nous, on dit que plus t’as de nausées, plus le bébé a de cheveux…
Chaque jour me semble plus long que le précédent. Chaque nuit plus difficile que la dernière. Je finis de préparer ma valise. Après avoir étudié une bonne partie de la nuit, Juan, est en examen ce matin, puis il entrera en semaine de relâche. Il travaillera cependant quelques jours au bureau. Ma petite Clo de sœur, aussi en vacances scolaires, va venir passer la semaine avec moi. Cela va me faire du bien de ne pas être seule en de tels instants. Présentement, je suis dans la musique…
Ici lorsque tout se passe bien le séjour à la maternité dure exactement 48 heures à partir du moment où le bébé sort. Il est conseillé d’amener les choses qui nous feront nous sentir à l’aise, musique, bougie, décors, tout ce qui nous rassure est accepté. Ne pas oublier l’appareil photo, même si je ne désire pas de photos gores et ensanglantées! Je me contente de mettre à jour ma sélection musicale. De Césaria Evora en passant par Fiona Apple, des vibrations francophones, du soleil, quelques gouttes de lounge, un peu de dub, un peu de hip-hop, Susheela Raman, un soupçon de passé, des larmes de latinos, quelques touches de jazz, entres autres notes, je me prépare…
Pas de tarte traditionnelle à la citrouille cette année! Une autre visite de suivi médical, une autre journée à l’hôpital! D’autres contraintes à assimiler. Mon diabétique de mari s'inquiète. Mon corps n’en peut plus, il crie grâce un peu plus chaque matin. Il se transforme petit à petit en un amas de maux qu’il me faut assumer sans trop broncher! Y'a pires souffrances sur Terre! Y’a juste Juan qui en connait toute la portée, qui console mes pleurs lorsque la douleur devient intolérable, l’effort incroyable, lorsque le courage me manque pour envisager d’autres nuits, d’autres jours dans cet état. Ma mobilité se situe autour de 15 % de ce qu’elle était auparavant. J’arrive au bout du rouleau, j’espère me rendre à l’accouchement en marchant plutôt que sur des roues. Le poids est une calamité dont je ne préfère pas parler. Impression de me battre inutilement contre un ouragan. J’attends le jour où j’aurai enfin le droit d’entreprendre ce chemin du combattant qui me permettra de l’effacer de ma chair effrayée. Mon corps éreinté résiste désormais aux sucres rapides, plus le droit d’en manger, plus le droit de faire grand chose, sinon de me reposer! Avec un peu de chance, j'aurai récupéré quelques forces d'ici le début de la semaine prochaine.
Devant les difficultés qui s’accumulent en cette fin de parcours, le docteur me fait passer une autre écho, histoire de voir ce qui se passe en ma gigantesque bedaine. Les infirmières, de plus en plus curieuses, vont bientôt faire des paris à savoir jusqu’où je vais pouvoir tenir. L’une dit:
- En tout cas, y’a du bébé là dedans!
L’autre répond en regardant Juan :
- C’est sur que si elle tient de son père, elle risque d’être grande! Pis toi, tu l’es pas vraiment, j’ai rarement vu un bébé prendre autant de place!
Je grimace. Évidement si on essaie de croiser une naine avec un géant, cela peut avoir quelques conséquences! Si cela continue de pousser comme cela, je vais exploser! Si,si, et je ne suis pas la seule à le penser!
L’écho se passe bien. Même si je ne fabrique pas un petit bébé ( cela ne prend pas un génie pour le remarquer!), avec 3 kilos3, elle semble dans les normes, pas plus grosse qu’elle ne le devrait. C'est bon signe. Son fémur mesure désormais 7 centimètres et même si elle nage dans une bonne piscine, mon liquide est aussi dans les normes. Son cœur va bien, ses reins vont bien, elle a de bons mouvements respiratoires. Le fait qu’elle bouge beaucoup est un signe de vitalité. Tout semble aller bien pour elle. C’est le principal! Je suis heureuse de l’entendre car j'avoue me faire un peu de soucis. En fait, il n’y a que la mère qui en arrache! Mais cela, ça fait aussi partie du jeu! Tu voulais un bébé ma vieille? Alors assume ta peau…
Elle est maintenant trop grande pour que l’on puisse voir grand-chose, la tête en bonne position. Il n’y a plus qu’attendre! Elle arrive quand même à étonner le technicien qui s’exclame :
- Wow, ben il en a des cheveux ce bébé là!
- Ah bon, comment ça?
- Ben tu vois, toute cette ligne blanche avec des petits picots, c’est plein de cheveux ça…
Quiconque nous connaît ne s’étonnera pas de ce fait. Manifestement c’est bien notre fille, qu’elle naîtrait avec des boucles que cela ne me surprendrait pas! Au début de ma grossesse, alors que j’étais malade comme une chienne, une amie sud-américaine m’avait dit :
- Tsé chez nous, on dit que plus t’as de nausées, plus le bébé a de cheveux…
Chaque jour me semble plus long que le précédent. Chaque nuit plus difficile que la dernière. Je finis de préparer ma valise. Après avoir étudié une bonne partie de la nuit, Juan, est en examen ce matin, puis il entrera en semaine de relâche. Il travaillera cependant quelques jours au bureau. Ma petite Clo de sœur, aussi en vacances scolaires, va venir passer la semaine avec moi. Cela va me faire du bien de ne pas être seule en de tels instants. Présentement, je suis dans la musique…
Ici lorsque tout se passe bien le séjour à la maternité dure exactement 48 heures à partir du moment où le bébé sort. Il est conseillé d’amener les choses qui nous feront nous sentir à l’aise, musique, bougie, décors, tout ce qui nous rassure est accepté. Ne pas oublier l’appareil photo, même si je ne désire pas de photos gores et ensanglantées! Je me contente de mettre à jour ma sélection musicale. De Césaria Evora en passant par Fiona Apple, des vibrations francophones, du soleil, quelques gouttes de lounge, un peu de dub, un peu de hip-hop, Susheela Raman, un soupçon de passé, des larmes de latinos, quelques touches de jazz, entres autres notes, je me prépare…
jeudi, octobre 27, 2005
Tourne la roue…
Tourne la roue de la traduction achevée. Youpi! Je vais enfin pouvoir me reposer, écrire des mots juste parce-qu’ils me traversent le cerveau et me reposer la bedaine agitée. Paraît que le neuvième mois, le bébé se calme et bouge moins, ce n’est pas mon cas! Et c’est tant mieux! Même si je l’avoue, par moment, cela fait mal lorsque cela se ballade! Elle me ballote la chair, fait la fête en mon corps, et je me demande bien quand elle va se décider à pointer le bout de son nez…
Tourne la roue des jours qui marchent vers l’hiver. Mais je m’en fous car pour la première fois, je n’y pense pas vraiment, trop occupée à me demander comment je vais arriver à faire passer une pastèque par un trou de cerise! Trop curieuse à savoir comment notre vie va se transformer au contact de ce petit être qui est si proche de nous rencontrer. Je me sens un peu comme une poule prête à pondre, une bestiole qui oscille entre d'intenses frayeurs dignes d’Halloween au coin du chemin et des joies indicibles qui font se retourner le cœur…
Tourne la roue du temps qui absorbe les saisons. Les nuits descendent sous la barre du zéro, les arbres déshabillés de leurs jolies feuilles frissonnent. La lumière change pour se préparer à accueillir l’hôtel de glace sur les bords du grand lac qui s’endort paisiblement, loin de la tourmente mondiale.
Tourne la roue des maux qui avalent les mots. Roue qui tourne dans l'eau des heures pour cause de vie qui se construit, de peau qui s’effleure et de création physique qui tire vers sa fin…
Tourne la roue de la traduction achevée. Youpi! Je vais enfin pouvoir me reposer, écrire des mots juste parce-qu’ils me traversent le cerveau et me reposer la bedaine agitée. Paraît que le neuvième mois, le bébé se calme et bouge moins, ce n’est pas mon cas! Et c’est tant mieux! Même si je l’avoue, par moment, cela fait mal lorsque cela se ballade! Elle me ballote la chair, fait la fête en mon corps, et je me demande bien quand elle va se décider à pointer le bout de son nez…
Tourne la roue des jours qui marchent vers l’hiver. Mais je m’en fous car pour la première fois, je n’y pense pas vraiment, trop occupée à me demander comment je vais arriver à faire passer une pastèque par un trou de cerise! Trop curieuse à savoir comment notre vie va se transformer au contact de ce petit être qui est si proche de nous rencontrer. Je me sens un peu comme une poule prête à pondre, une bestiole qui oscille entre d'intenses frayeurs dignes d’Halloween au coin du chemin et des joies indicibles qui font se retourner le cœur…
Tourne la roue du temps qui absorbe les saisons. Les nuits descendent sous la barre du zéro, les arbres déshabillés de leurs jolies feuilles frissonnent. La lumière change pour se préparer à accueillir l’hôtel de glace sur les bords du grand lac qui s’endort paisiblement, loin de la tourmente mondiale.
Tourne la roue des maux qui avalent les mots. Roue qui tourne dans l'eau des heures pour cause de vie qui se construit, de peau qui s’effleure et de création physique qui tire vers sa fin…
mercredi, octobre 26, 2005
Plaisanterie de Jay
Le gamin se plaint et me dit:
- Dis, tu as remarqué que ces pots on dirait des moitiés de tonneaux?
- Heu, non mais j'ai remarqué que j'étais devenue un tonneau!
- Ben non, Etol! T'es pas un tonneau, juste un baril!
Je grimace d’ironie alors qu'il s'esclaffe dans ses poils et grogne ses maths en compagnie de l'homme qui le soutient au pays de chiffres et des diagrammes...
Le gamin se plaint et me dit:
- Dis, tu as remarqué que ces pots on dirait des moitiés de tonneaux?
- Heu, non mais j'ai remarqué que j'étais devenue un tonneau!
- Ben non, Etol! T'es pas un tonneau, juste un baril!
Je grimace d’ironie alors qu'il s'esclaffe dans ses poils et grogne ses maths en compagnie de l'homme qui le soutient au pays de chiffres et des diagrammes...
Soupirs, soulagement, premiers flocons et paroles autochtones...
L'automne s'est effacé avec les feuilles envolées et les arbres déplumés. Le sud du Québec a connu sa première bordée de neige ce matin! Nous avons été épargnés en notre petite montagne, mais il va s’en dire que cela ne saurait tarder pour nous aussi. L’année dernière la première neige est arrivée le 4 novembre. C’est le temps de ressortir mes bottes de Yeti qui devraient parfaitement s’harmoniser avec silhouette de phoque (pingouin/banquise?) en cloque! Le soleil essaie de percer un ciel qui respire des bouffées de neige à la pelle et qui promet de bientôt nous saupoudrer les idées troublées.
Plus qu’une centaine de mots et j’aurai terminé ce contrat qui m’obsède la peau. J’arrive finalement au bout et je suis bientôt prête à crier de joie non contenue. Ma bedondaine fait d'énormes vagues: "Mais non, bébé, tu peux pas sortir par mon nombril! Encore un peu de patience..." Je ne sens plus mon corps engourdi, ni ma cervelle tannée. Plus qu’une centaine de mots et je pourrais me reposer et attendre d’accoucher sans me triturer la conscience jusqu’à en avoir envie de pleurer! Plus qu’une centaine de mots et je serai libérée au grand plaisir de mes os fatigués…
En attendant que je saute de joie assez haut pour en perdre mes eaux, quelques notions linguistiques autochtones pour se divertir la panse. Au Canada, il y a la nation des Cris. Mais il y a aussi la nation crie (sans majuscule avec un "e"). J'en perd un peu mon latin, trop facile de s’y mélanger les pinceaux dans le dédale des Premières nations! Dans ce labyrinthe de cultures méconnues, je me ballade les pensées égarées
Enfin, trêve de niaiseries, présentement tournons-nous vers les Cris pour quelques tours de langue dans ma poche. MEEKWECH!
Cris :"Grande nation autochtone qui s'étendait de la baie d'Hudson au lac Athabaska, en Alberta. Il y avait deux sortes de Cris : les Cris des bois, qui vivaient dans les forêts, et les Cris des plaines, qui vivaient dans les prairies."
AMISKW : Castor
EEYOU : Homme en langue crie. Désigne les Cris.
GEEWATAU : Fête crie célébrée en juillet à Waswanipi.
KOKOM : Grand-mère
MEEKWECH : Merci.
WAACHIYE : Bonjour tout le monde.
WAASTESKUN : Aurores boréales
L'automne s'est effacé avec les feuilles envolées et les arbres déplumés. Le sud du Québec a connu sa première bordée de neige ce matin! Nous avons été épargnés en notre petite montagne, mais il va s’en dire que cela ne saurait tarder pour nous aussi. L’année dernière la première neige est arrivée le 4 novembre. C’est le temps de ressortir mes bottes de Yeti qui devraient parfaitement s’harmoniser avec silhouette de phoque (pingouin/banquise?) en cloque! Le soleil essaie de percer un ciel qui respire des bouffées de neige à la pelle et qui promet de bientôt nous saupoudrer les idées troublées.
Plus qu’une centaine de mots et j’aurai terminé ce contrat qui m’obsède la peau. J’arrive finalement au bout et je suis bientôt prête à crier de joie non contenue. Ma bedondaine fait d'énormes vagues: "Mais non, bébé, tu peux pas sortir par mon nombril! Encore un peu de patience..." Je ne sens plus mon corps engourdi, ni ma cervelle tannée. Plus qu’une centaine de mots et je pourrais me reposer et attendre d’accoucher sans me triturer la conscience jusqu’à en avoir envie de pleurer! Plus qu’une centaine de mots et je serai libérée au grand plaisir de mes os fatigués…
En attendant que je saute de joie assez haut pour en perdre mes eaux, quelques notions linguistiques autochtones pour se divertir la panse. Au Canada, il y a la nation des Cris. Mais il y a aussi la nation crie (sans majuscule avec un "e"). J'en perd un peu mon latin, trop facile de s’y mélanger les pinceaux dans le dédale des Premières nations! Dans ce labyrinthe de cultures méconnues, je me ballade les pensées égarées
Enfin, trêve de niaiseries, présentement tournons-nous vers les Cris pour quelques tours de langue dans ma poche. MEEKWECH!
Cris :"Grande nation autochtone qui s'étendait de la baie d'Hudson au lac Athabaska, en Alberta. Il y avait deux sortes de Cris : les Cris des bois, qui vivaient dans les forêts, et les Cris des plaines, qui vivaient dans les prairies."
AMISKW : Castor
EEYOU : Homme en langue crie. Désigne les Cris.
GEEWATAU : Fête crie célébrée en juillet à Waswanipi.
KOKOM : Grand-mère
MEEKWECH : Merci.
WAACHIYE : Bonjour tout le monde.
WAASTESKUN : Aurores boréales
mardi, octobre 25, 2005
lundi, octobre 24, 2005
Spectres de femme engrossée
Depuis des jours flirter avec le diabète pour finalement l'embrasser sur le bout du nez. Avaler la pilule en me testant régulièrement. Mieux comprendre les maux inexpliqués des dernières semaines. Depuis combien de temps, je danse avec ce déséquilibre de grossesse? Un problème pas si évident à discerner qui semble controversé et m'emporte les pensées.
Entre rétention d'eau, hormones en folie et délires de sucre, je me débats avec cette peau qui m'échappe. Depuis que j'ai attrapé la méchante grippe le mois dernier, je glisse. Le virus s'est tassé mais ma santé prend le bord. D'un seul coup, un réel risque de césarienne se profile à l'horizon, tourbillon de sensations folles.
Un mari diabétique qui me chérit et me soutient alors que je peine et combats. Étrange tournure d'émotions. Sous contrôle glycémique depuis ma dernière visite de suivi médical. Malgré deux tests de laboratoire négatifs, toutes sortes d'autres symptômes indiquent ce nouvel aspect de gestation que je découvre au fil des heures. Les chiffres sur la petite machine ne mentent pas et me font tourner la tête. Je me réajuste de mon mieux, j'avale ma pilule. Peut-être n'est-ce jsute qu'une douce intolérance au glucose comme l'expliqua Martine que je lis pour me rassurer?
Sur une échelle de 10, je qualifierais le niveau de cette première grossesse autour de 7. Huit pour le premier trimestre, cinq pour le deuxième et huit pour le dernier! Je me console en me disant que tout cela pourrait être pire. Dans le fond, présentement, il semblerait que je sois la seule à en pâtir et non le bébé. De toutes mes forces, je prie le ciel et les étoiles pour mettre au monde en enfant en santé même si je dois un peu y perdre la mienne. Avec les années passées, j'ai souvent craint de ne pouvoir féconder, maintenant que c'est fait, il ne me reste plus qu'à assumer le tout sans trop m'énerver le chignon...
Depuis des jours flirter avec le diabète pour finalement l'embrasser sur le bout du nez. Avaler la pilule en me testant régulièrement. Mieux comprendre les maux inexpliqués des dernières semaines. Depuis combien de temps, je danse avec ce déséquilibre de grossesse? Un problème pas si évident à discerner qui semble controversé et m'emporte les pensées.
Entre rétention d'eau, hormones en folie et délires de sucre, je me débats avec cette peau qui m'échappe. Depuis que j'ai attrapé la méchante grippe le mois dernier, je glisse. Le virus s'est tassé mais ma santé prend le bord. D'un seul coup, un réel risque de césarienne se profile à l'horizon, tourbillon de sensations folles.
Un mari diabétique qui me chérit et me soutient alors que je peine et combats. Étrange tournure d'émotions. Sous contrôle glycémique depuis ma dernière visite de suivi médical. Malgré deux tests de laboratoire négatifs, toutes sortes d'autres symptômes indiquent ce nouvel aspect de gestation que je découvre au fil des heures. Les chiffres sur la petite machine ne mentent pas et me font tourner la tête. Je me réajuste de mon mieux, j'avale ma pilule. Peut-être n'est-ce jsute qu'une douce intolérance au glucose comme l'expliqua Martine que je lis pour me rassurer?
Sur une échelle de 10, je qualifierais le niveau de cette première grossesse autour de 7. Huit pour le premier trimestre, cinq pour le deuxième et huit pour le dernier! Je me console en me disant que tout cela pourrait être pire. Dans le fond, présentement, il semblerait que je sois la seule à en pâtir et non le bébé. De toutes mes forces, je prie le ciel et les étoiles pour mettre au monde en enfant en santé même si je dois un peu y perdre la mienne. Avec les années passées, j'ai souvent craint de ne pouvoir féconder, maintenant que c'est fait, il ne me reste plus qu'à assumer le tout sans trop m'énerver le chignon...
dimanche, octobre 23, 2005
Pour ma mémoire (qui se balance sur la Toile)
Sorte de bilan nocturne. L'homme travaille dans le calme des étoiles qui se cachent. Je prends une pause de ma traduction qui avance, malgré les obstacles, pour ressasser en ma barbe quelques bribes de ce passé couché dans le terreau de ce jardin de mots. Boulettes de souvenirs. Tant de posts se sont entassés ici, tant d'idées et d'histoires de toutes sortes se sont installés par là. Instants coulés au rythme de présents fugaces...
Les années s'écoulent, ma vie se déroule, se chamboule et déboule. Les rêves s'envolent ou se réalisent, des fictions sous formes de morceaux d'histoires qui se défilent sous mes doigts timides. Maria, Sarah, Goom, Fa et les autres. Certaines nouvelles se retrouvent sur papier glacé. D'autres patientent au gré des saisons...
Ma colonie de chats disparus mais non oubliés. Aventures de minette, première mort féline suivie de toute une saga d'émotions sans queue ni tête. Autofictions et autres. Le chien qui s'incruste et se finit par se faire adopter.
Les saisons passent, les images se balladent, certaines prennent le large, le temps s'efface, les mots restent. Moments d'eau. Cours, sensations de troupeau, études de lettres et université. Les amis, les partys ici ou là, les sorties en ville, les élèves du soir, P'tit Jay.
Des gouttes de culture ou de civilisations, des partages de langue, des traductions sauvages, des rires, parfois Montréal, des histoires de quartier, quelques énervements, des bouts de village, des croquis de vie, Petite Clo qui grandit.
Juan qui m'aime, m'amuse, centre ma pomme. Pensées sur l'Amour. Un mariage, une grossesse surprise que j'étudie du bout de mes sens, une autre aventure dans le torrent de mes jours ou de mes nuits qui s'inscrivent dans ce néant informatique...
Liens divers qui visent à retenir quelques articles, entrevues et souvenirs du travail au Journal, ces petits cailloux du quotidien que j'ai dispersé au hasard de ces pages virtuelles. Je n'ai pas fait mention de tous les articles publiés dans ce Journal, qui me divertit l'esprit depuis quelques années, entre le premier article et ce dernier en date, bien de l'eau a coulé sous les ponts. J'ai vogué entre plusieurs rubriques, des tendances qui courent sur Internet aux choses des Arts, des acteurs, des écrivains, des chanteurs et des concepts divers.
Ce petit coin de moi a évolué, au fil des mois, au cours des années, j'ai appris à l'apprivoiser tout en essayant de toujours garder une certaine distance avec ses excès, ses égos et ses jalousies. Besoins d'équilibres. Tout ici a commencé pour l'écriture et tourne autour de ce désir de sang. Discipline et envies éparses, évolution de ma peau parfois blessée. Et mon monde continue de faire ces tours de ma boule qui va se coucher...
Sorte de bilan nocturne. L'homme travaille dans le calme des étoiles qui se cachent. Je prends une pause de ma traduction qui avance, malgré les obstacles, pour ressasser en ma barbe quelques bribes de ce passé couché dans le terreau de ce jardin de mots. Boulettes de souvenirs. Tant de posts se sont entassés ici, tant d'idées et d'histoires de toutes sortes se sont installés par là. Instants coulés au rythme de présents fugaces...
Les années s'écoulent, ma vie se déroule, se chamboule et déboule. Les rêves s'envolent ou se réalisent, des fictions sous formes de morceaux d'histoires qui se défilent sous mes doigts timides. Maria, Sarah, Goom, Fa et les autres. Certaines nouvelles se retrouvent sur papier glacé. D'autres patientent au gré des saisons...
Ma colonie de chats disparus mais non oubliés. Aventures de minette, première mort féline suivie de toute une saga d'émotions sans queue ni tête. Autofictions et autres. Le chien qui s'incruste et se finit par se faire adopter.
Les saisons passent, les images se balladent, certaines prennent le large, le temps s'efface, les mots restent. Moments d'eau. Cours, sensations de troupeau, études de lettres et université. Les amis, les partys ici ou là, les sorties en ville, les élèves du soir, P'tit Jay.
Des gouttes de culture ou de civilisations, des partages de langue, des traductions sauvages, des rires, parfois Montréal, des histoires de quartier, quelques énervements, des bouts de village, des croquis de vie, Petite Clo qui grandit.
Juan qui m'aime, m'amuse, centre ma pomme. Pensées sur l'Amour. Un mariage, une grossesse surprise que j'étudie du bout de mes sens, une autre aventure dans le torrent de mes jours ou de mes nuits qui s'inscrivent dans ce néant informatique...
Liens divers qui visent à retenir quelques articles, entrevues et souvenirs du travail au Journal, ces petits cailloux du quotidien que j'ai dispersé au hasard de ces pages virtuelles. Je n'ai pas fait mention de tous les articles publiés dans ce Journal, qui me divertit l'esprit depuis quelques années, entre le premier article et ce dernier en date, bien de l'eau a coulé sous les ponts. J'ai vogué entre plusieurs rubriques, des tendances qui courent sur Internet aux choses des Arts, des acteurs, des écrivains, des chanteurs et des concepts divers.
Ce petit coin de moi a évolué, au fil des mois, au cours des années, j'ai appris à l'apprivoiser tout en essayant de toujours garder une certaine distance avec ses excès, ses égos et ses jalousies. Besoins d'équilibres. Tout ici a commencé pour l'écriture et tourne autour de ce désir de sang. Discipline et envies éparses, évolution de ma peau parfois blessée. Et mon monde continue de faire ces tours de ma boule qui va se coucher...
samedi, octobre 22, 2005
Entre deux soupirs,
Alors que le grand jour se rapproche inévitablement. Je trime aussi fort que me le permet ma cervelle fatiguée et mon corps enflé pour achever cette traduction qui m'apprend plein de choses sur les réalités autochtones autant qu'elle me fait souffrir la peau tirée. Pour me donner la force de continuer j'écoute toujours cette radio. Ma bedaine se rebelle et fait des vagues. Mais tant que je ne me retrouve pas avec une flaque d'eau entre les jambes, je poursuis mon turbin, inexorablement...
Sans rapport avec la choucroute du jour: trois petites recherches virtuelles qui ont atterri ici. Celles-ci m'ont doucement interpellées l'esprit pour une raison ou une autre. Soupirs et sourires.....
Et puis avant de m'éclipser entre les touches de mon clavier, je souffle une pensée émue à ma douce amie virtuelle Candy qui a perdu ses eaux hier et doit avoir aujourd'hui mis au monde un adorable poupon. J'espère que tout s'est bien passé, qu'elle a pu éviter toutes les complications, qu'elle se porte bien et qu'elle nous reviendra très bientôt avec des nouvelles toutes fraîches...
Wolf Spirit: Image cachée derrière "une pensée émue", derrière "elle": Heart to Heart par Teri Sodd
Alors que le grand jour se rapproche inévitablement. Je trime aussi fort que me le permet ma cervelle fatiguée et mon corps enflé pour achever cette traduction qui m'apprend plein de choses sur les réalités autochtones autant qu'elle me fait souffrir la peau tirée. Pour me donner la force de continuer j'écoute toujours cette radio. Ma bedaine se rebelle et fait des vagues. Mais tant que je ne me retrouve pas avec une flaque d'eau entre les jambes, je poursuis mon turbin, inexorablement...
Sans rapport avec la choucroute du jour: trois petites recherches virtuelles qui ont atterri ici. Celles-ci m'ont doucement interpellées l'esprit pour une raison ou une autre. Soupirs et sourires.....
Et puis avant de m'éclipser entre les touches de mon clavier, je souffle une pensée émue à ma douce amie virtuelle Candy qui a perdu ses eaux hier et doit avoir aujourd'hui mis au monde un adorable poupon. J'espère que tout s'est bien passé, qu'elle a pu éviter toutes les complications, qu'elle se porte bien et qu'elle nous reviendra très bientôt avec des nouvelles toutes fraîches...
Wolf Spirit: Image cachée derrière "une pensée émue", derrière "elle": Heart to Heart par Teri Sodd
jeudi, octobre 20, 2005
Les droits au féminin…
Après une visite à la maternité pour visiter les lieux de mon prochain accouchement, toutes sortes de questions se posent à ma tête de linotte. Péridurale ou non? Déclencher ou pas? Césarienne? Se la jouer pratique ou attendre d’exploser? Souffrir ou désirer autre chose? Y aller naturel ou moderne (égoïste)? J’entends toutes sortes de discours sur les droits de la femme et ma tête fait des tours, ma cervelle fait la foire…
Toutes sortes de débats animent ces questions. Les émissions et documentaires se succèdent à ce sujet! Droit à la césarienne sur demande? Nouvelle pilule pour ne plus être menstruée? Peux-t-on tout décider lorsqu'il est question de son corps? Petite Clo qui me regarde tourner en rond de la ciboulette s'exclame: « De toute façon y’a plus de naturel de nos jours, alors pourquoi tu t’en fais autant! » Du haut de ses 13 ans de petite femme, elle m’estomaque la face!
- Comment ça? Je lui demande.
- Ben, tu as bien vu accoucher à l’hôpital, c’est plus vraiment naturel de toute façon alors tu t’en fais vraiment pour rien!
Juan rigole et rétorque:
- Ben là elle va pas aller accoucher dans la forêt non plus!
L’homme, qui après avoir exprimé son désir de me voir accoucher par voies naturelles se fait l’avocat du diable et avoue qu’après tout la femme a aussi bien le droit de décider de la façon dont elle souhaite traiter son corps et qu'elle ne devrait pas obligatoirement souffrir parce-qu’elle est femme, m'interloque. Il m'arrive parfois de mentionner une certaine envie de césarienne et de suite les réactions mitigées se déversent sur ma peau étirée. Le pour et le contre se bataillent en des mots lancés à tous vents (consulter ce reportage à ce sujet). Entre féminisme éhonté et discours de nature judéo-chrétienne, je m’y perds le vagin, les fesses prises entre deux chaises…
J’ai passé neuf mois à faire attention à toutes sortes de petits détails pour ne pas nuire au bébé, pour lui permettre de grandir sereinement. Ne pas prendre une seule pof, éviter les fumées, ne pas absorber une goutte d’alcool (si on oublie un verre de champagne pour mon mariage), lâcher le Coke-Diet, manger des légumes, des protéines, des vitamines, des fruits, des oméga3, absorber le moins possible d’aliments industrialisés, marcher, se reposer, se relaxer, respirer de l'air pur, essayer de ne pas m’inquiéter inutilement pour ne pas produire de mauvaises endorphines. M'enrober de sensations musicales. Accepter mon ventre proéminent, de plus en plus disproportionné, par rapport à ma taille de naine. Accepter ce corps que je ne contrôle plus et qui prend du poids à sa guise, démesurément. Accepter la souffrance de mes os fragiles qui n'y comprennent rien, traverser les angoisses, m'oublier la face, rechercher les lumières invisibles...
Mais je l’avoue humblement lorsque je me retrouve dans la salle d’accouchement, j’ai des frissons intérieurs qui me retournent le cerveau. Peur de souffrir, peur de pousser mais peu envie d’anesthésie. Frayeurs d’accoucher, de saigner (quelle joie que de passer tous ces mois sans devoir supporter une goutte de sang vaginal!), d’épisiotomie, des selles hors de contrôle plutôt humiliantes, crier, hurler, pleurer. Prise entre devoir féminin et féminisme actuel, je me débats inlassablement les idées. Mon homme qui saute d’un avis à un autre (en désirant au fond de lui-même) voir arriver son bébé entre mes jambes mais qui d’un autre coté respecte les choix de la femme moderne. La souffrance au cœur du débat. Dans ce reportage que je visionne en ligne, je découvre avec la mentalité brésilienne une toute autre planète! Les complications de l’accouchement par voies vaginales sont-elles pires que celles d'une césarienne?!?
Choisir sa douleur? Décider de ses combats physiques? Douleur nécessaire? Paranoïa et progrès? Accoucher à la maison comme nos grand-mères? L’on dit que la nature est ainsi faite mais oublie-t-on toutes ces femmes mortes en couches au cours des siècles? Donner la vie a aussi bien souvent provoquée la mort au fil de l’humanité! Quels sont les risques réels de l’accouchement? Est-ce le bébé qui choisit quand il doit sortir ou le corps qui n’en peut tout simplement plus et expulse le petit être? A-t-on le droit de désirer être déclenchée? Est-ce naturel? Bientôt l’utérus artificiel? Où commence et s’arrête notre liberté de femme? Où se situe notre liberté de choix?
D'ici trois semaines et quelques poussières, (plus si Lily-Soleil tient de son père qui est plus souvent en retard qu’à son tour!), je me retrouverai face à toutes ces questions qui se trimballent dans ma tête. Je doute fortement d’avoir une césarienne sur demande. Si cela est nécessaire, je ne refuserais point, je préfère encore cela aux forceps! Je n’ai pas vraiment envie d’épidurale, celle-ci m’angoisse et me ramène à ces jours de paralysie adolescente qui me coupa les jambes. Mais est-ce que je veux souffrir pour rien si l’épidurale peut venir soulager des douleurs dont je ne peux imaginer l'ampleur avant de les avoir vécues? Franchement je n’en sais encore rien! Je désire un enfant en santé plus que tout au monde, plus que ma peur intérieure de souffrir, présentement c'est tout ce que je sais vraiment…
Après une visite à la maternité pour visiter les lieux de mon prochain accouchement, toutes sortes de questions se posent à ma tête de linotte. Péridurale ou non? Déclencher ou pas? Césarienne? Se la jouer pratique ou attendre d’exploser? Souffrir ou désirer autre chose? Y aller naturel ou moderne (égoïste)? J’entends toutes sortes de discours sur les droits de la femme et ma tête fait des tours, ma cervelle fait la foire…
Toutes sortes de débats animent ces questions. Les émissions et documentaires se succèdent à ce sujet! Droit à la césarienne sur demande? Nouvelle pilule pour ne plus être menstruée? Peux-t-on tout décider lorsqu'il est question de son corps? Petite Clo qui me regarde tourner en rond de la ciboulette s'exclame: « De toute façon y’a plus de naturel de nos jours, alors pourquoi tu t’en fais autant! » Du haut de ses 13 ans de petite femme, elle m’estomaque la face!
- Comment ça? Je lui demande.
- Ben, tu as bien vu accoucher à l’hôpital, c’est plus vraiment naturel de toute façon alors tu t’en fais vraiment pour rien!
Juan rigole et rétorque:
- Ben là elle va pas aller accoucher dans la forêt non plus!
L’homme, qui après avoir exprimé son désir de me voir accoucher par voies naturelles se fait l’avocat du diable et avoue qu’après tout la femme a aussi bien le droit de décider de la façon dont elle souhaite traiter son corps et qu'elle ne devrait pas obligatoirement souffrir parce-qu’elle est femme, m'interloque. Il m'arrive parfois de mentionner une certaine envie de césarienne et de suite les réactions mitigées se déversent sur ma peau étirée. Le pour et le contre se bataillent en des mots lancés à tous vents (consulter ce reportage à ce sujet). Entre féminisme éhonté et discours de nature judéo-chrétienne, je m’y perds le vagin, les fesses prises entre deux chaises…
J’ai passé neuf mois à faire attention à toutes sortes de petits détails pour ne pas nuire au bébé, pour lui permettre de grandir sereinement. Ne pas prendre une seule pof, éviter les fumées, ne pas absorber une goutte d’alcool (si on oublie un verre de champagne pour mon mariage), lâcher le Coke-Diet, manger des légumes, des protéines, des vitamines, des fruits, des oméga3, absorber le moins possible d’aliments industrialisés, marcher, se reposer, se relaxer, respirer de l'air pur, essayer de ne pas m’inquiéter inutilement pour ne pas produire de mauvaises endorphines. M'enrober de sensations musicales. Accepter mon ventre proéminent, de plus en plus disproportionné, par rapport à ma taille de naine. Accepter ce corps que je ne contrôle plus et qui prend du poids à sa guise, démesurément. Accepter la souffrance de mes os fragiles qui n'y comprennent rien, traverser les angoisses, m'oublier la face, rechercher les lumières invisibles...
Mais je l’avoue humblement lorsque je me retrouve dans la salle d’accouchement, j’ai des frissons intérieurs qui me retournent le cerveau. Peur de souffrir, peur de pousser mais peu envie d’anesthésie. Frayeurs d’accoucher, de saigner (quelle joie que de passer tous ces mois sans devoir supporter une goutte de sang vaginal!), d’épisiotomie, des selles hors de contrôle plutôt humiliantes, crier, hurler, pleurer. Prise entre devoir féminin et féminisme actuel, je me débats inlassablement les idées. Mon homme qui saute d’un avis à un autre (en désirant au fond de lui-même) voir arriver son bébé entre mes jambes mais qui d’un autre coté respecte les choix de la femme moderne. La souffrance au cœur du débat. Dans ce reportage que je visionne en ligne, je découvre avec la mentalité brésilienne une toute autre planète! Les complications de l’accouchement par voies vaginales sont-elles pires que celles d'une césarienne?!?
Choisir sa douleur? Décider de ses combats physiques? Douleur nécessaire? Paranoïa et progrès? Accoucher à la maison comme nos grand-mères? L’on dit que la nature est ainsi faite mais oublie-t-on toutes ces femmes mortes en couches au cours des siècles? Donner la vie a aussi bien souvent provoquée la mort au fil de l’humanité! Quels sont les risques réels de l’accouchement? Est-ce le bébé qui choisit quand il doit sortir ou le corps qui n’en peut tout simplement plus et expulse le petit être? A-t-on le droit de désirer être déclenchée? Est-ce naturel? Bientôt l’utérus artificiel? Où commence et s’arrête notre liberté de femme? Où se situe notre liberté de choix?
D'ici trois semaines et quelques poussières, (plus si Lily-Soleil tient de son père qui est plus souvent en retard qu’à son tour!), je me retrouverai face à toutes ces questions qui se trimballent dans ma tête. Je doute fortement d’avoir une césarienne sur demande. Si cela est nécessaire, je ne refuserais point, je préfère encore cela aux forceps! Je n’ai pas vraiment envie d’épidurale, celle-ci m’angoisse et me ramène à ces jours de paralysie adolescente qui me coupa les jambes. Mais est-ce que je veux souffrir pour rien si l’épidurale peut venir soulager des douleurs dont je ne peux imaginer l'ampleur avant de les avoir vécues? Franchement je n’en sais encore rien! Je désire un enfant en santé plus que tout au monde, plus que ma peur intérieure de souffrir, présentement c'est tout ce que je sais vraiment…
mercredi, octobre 19, 2005
Voix autochtones
Tout en travaillant, j'écoute en direct une radio nommée: "ABORIGINAL VOICES". Une initiative d'une communauté autochtone anglophone qui regroupe toutes sortes de genres musicaux (suivant les émissions proposées) et qui dévoile une sensibilité autochtone subtilement différente de ce que tissent nos sociétés blanches tout en nous faisant découvrir de nouveaux horizons auditifs...
Perdue entre cette traduction qui n'en finit plus, mes envies d'écriture en manque et la création de Lily-Soleil, ma vie se transforme en cet univers qui m'échappe subtilement. Je me mets de coté pour la bonne cause.
Entre la chaleur de nos draps, au clair de la pleine lune, il me chuchote au creux de l'oreiller: "Merci mon amour de sacrifier ainsi ton corps et le fil de ton quotidien pour la création de ma fille. Je t'aime." Que puis-je faire d'autre sinon retenir un soupir, avaler mes pleurs, laisser échapper un sourire, l'embrasser tendrement et me lover contre la chaleur de sa peau....
Tout en travaillant, j'écoute en direct une radio nommée: "ABORIGINAL VOICES". Une initiative d'une communauté autochtone anglophone qui regroupe toutes sortes de genres musicaux (suivant les émissions proposées) et qui dévoile une sensibilité autochtone subtilement différente de ce que tissent nos sociétés blanches tout en nous faisant découvrir de nouveaux horizons auditifs...
Perdue entre cette traduction qui n'en finit plus, mes envies d'écriture en manque et la création de Lily-Soleil, ma vie se transforme en cet univers qui m'échappe subtilement. Je me mets de coté pour la bonne cause.
Entre la chaleur de nos draps, au clair de la pleine lune, il me chuchote au creux de l'oreiller: "Merci mon amour de sacrifier ainsi ton corps et le fil de ton quotidien pour la création de ma fille. Je t'aime." Que puis-je faire d'autre sinon retenir un soupir, avaler mes pleurs, laisser échapper un sourire, l'embrasser tendrement et me lover contre la chaleur de sa peau....
mardi, octobre 18, 2005
Nus et autres causeries sans queue ni tête…
Avalanche de courriels en retard. Prise dans ma bulle bilingue je clapote entre trois mots. Comme une locomotive à vapeur sur un rail boisé, je ne fais que rouler ma bosse inlassablement. Encore plusieurs milliers de mots à avaler avant de pouvoir retrouver ma liberté de penser.
Pour me changer les idées deux secondes, un coup d’œil sur les nus d’Yvérick qui font sourire mon homme. Lorsqu'on le croise au détour d'un dîner, Juan le questionne à ce sujet les yeux brillants. De mon coté, j'aime bien son modèle tatoué aux saveurs rebelles. Je rigole, croque ma pomme et me dit que l’été prochain c’est le photographe que je prendrais bien en images pour une session de nu dans la forêt. Il acquiesce devant mon hardiesse. Depuis longtemps, l'idée de faire des photos de nus me botte les fesses, à suivre..
Le photoblog magique se remplit et se ballade dans le cyberspace. Les images dépassent les barrières des langues pour se savourer des yeux. Mais il est grand temps que je m'efface de cet endroit pour reprendre le boulot des phrases qui se massent devant moi...
Avalanche de courriels en retard. Prise dans ma bulle bilingue je clapote entre trois mots. Comme une locomotive à vapeur sur un rail boisé, je ne fais que rouler ma bosse inlassablement. Encore plusieurs milliers de mots à avaler avant de pouvoir retrouver ma liberté de penser.
Pour me changer les idées deux secondes, un coup d’œil sur les nus d’Yvérick qui font sourire mon homme. Lorsqu'on le croise au détour d'un dîner, Juan le questionne à ce sujet les yeux brillants. De mon coté, j'aime bien son modèle tatoué aux saveurs rebelles. Je rigole, croque ma pomme et me dit que l’été prochain c’est le photographe que je prendrais bien en images pour une session de nu dans la forêt. Il acquiesce devant mon hardiesse. Depuis longtemps, l'idée de faire des photos de nus me botte les fesses, à suivre..
Le photoblog magique se remplit et se ballade dans le cyberspace. Les images dépassent les barrières des langues pour se savourer des yeux. Mais il est grand temps que je m'efface de cet endroit pour reprendre le boulot des phrases qui se massent devant moi...
lundi, octobre 17, 2005
Pause trad.
Plus d’un millier de mots plus tard, pousser un souffle cérébral pour s’ébrouer les idées traduites. En faire plus demain. Présentement laisser couler quelques mots en toute liberté, dans n’importe quel sens, sans direction imposée. Respirer le soir. Sentir bébé se rebeller, savoir qu’il faudra s’allonger pour le laisser s’éclater en paix. Huiler la chair. Capter un rayon de soleil égaré entre deux ombres. Tombe la nuit. Comme me le fait remarquer Candy dans un commentaire, c'est la pleine lune ce soir. Hummm! Est-ce pour cela que Lily fait la fête en moi? Envoyer une pensée douce à Umabel l’Ange de la journée, lui demander quelques forces et d’aider les amis qui peinent…
Repartir en terrain autochtone, là où se fondent les mots d’un palais à l’autre. Se sensibiliser sur ces peuples oubliés, trop souvent opprimés par soif de progrès et autres futilités. Ces peuples toujours jugés par des blancs avides de pouvoir et de territoires qui survivent malgré le mal qu’on leur dessine au coin des traités signés à la hâte au fil des années. Aider le monde moderne à accepter ceux qui furent les premiers habitants de notre belle contrée en rendant accessible des informations pertinentes à cette langue qui est mienne. Satisfaite je suis de traduire en ce moment pour cette cause là, même si mes jambes enflent avec les heures et que la fatigue enrobe mes neurones au rythme des phrases qui se transforment.
Respiration profonde. C'est malheureusement en ce qui concerne les autochtones que j'entends le plus de remarques racistes autour de moi (souvent pires que celles qui alimentèrent la polémique Mailloux qui ne fut guère joyeuse, provoqua multiples débats et fit couler beaucoup d'encre), les siècles passent mais un fond de haine substite encore aujourd'hui, un fond malsain qui blesse ma pomme qui respecte et admire (étudie) de loin (parfois de près) ces tribus et leurs cultures si fascinantes…
Plus d’un millier de mots plus tard, pousser un souffle cérébral pour s’ébrouer les idées traduites. En faire plus demain. Présentement laisser couler quelques mots en toute liberté, dans n’importe quel sens, sans direction imposée. Respirer le soir. Sentir bébé se rebeller, savoir qu’il faudra s’allonger pour le laisser s’éclater en paix. Huiler la chair. Capter un rayon de soleil égaré entre deux ombres. Tombe la nuit. Comme me le fait remarquer Candy dans un commentaire, c'est la pleine lune ce soir. Hummm! Est-ce pour cela que Lily fait la fête en moi? Envoyer une pensée douce à Umabel l’Ange de la journée, lui demander quelques forces et d’aider les amis qui peinent…
Repartir en terrain autochtone, là où se fondent les mots d’un palais à l’autre. Se sensibiliser sur ces peuples oubliés, trop souvent opprimés par soif de progrès et autres futilités. Ces peuples toujours jugés par des blancs avides de pouvoir et de territoires qui survivent malgré le mal qu’on leur dessine au coin des traités signés à la hâte au fil des années. Aider le monde moderne à accepter ceux qui furent les premiers habitants de notre belle contrée en rendant accessible des informations pertinentes à cette langue qui est mienne. Satisfaite je suis de traduire en ce moment pour cette cause là, même si mes jambes enflent avec les heures et que la fatigue enrobe mes neurones au rythme des phrases qui se transforment.
Respiration profonde. C'est malheureusement en ce qui concerne les autochtones que j'entends le plus de remarques racistes autour de moi (souvent pires que celles qui alimentèrent la polémique Mailloux qui ne fut guère joyeuse, provoqua multiples débats et fit couler beaucoup d'encre), les siècles passent mais un fond de haine substite encore aujourd'hui, un fond malsain qui blesse ma pomme qui respecte et admire (étudie) de loin (parfois de près) ces tribus et leurs cultures si fascinantes…
Still Working
Les fesses de Lily-Soleil font se transformer étrangement ma bedondaine en de drôles de monts lorsqu’elles poussent ma peau tirée. Un sourcil je fronce, une main sur mon bedon je pose : «Bouge tes fesses bébé! » je ne peux m’empêcher de penser, tout en étant bien heureuse de la sentir se mouvoir en moi, signe de vie et espérance de santé. Mon ventre, énorme, sur les genoux me coupe les jambes, adieu circulation, alors que je travaille aussi vite qu’un escargot à la course. Vive les reflux gastriques entre deux moments magiques! S’organiser entre repos et traduction et P’tit Jay que je soutiens toujours les soirs sombres où il faut passer au travers ses devoirs qui lui donnent envie de s’évaporer dans sa bulle tourmentée…
Chanelle, calme comme une image de forêt isolée, se font dans ma solitude studieuse alors que les chatons explorent l’automne qui s’effeuille au fil des jours. Halloween est de plus en plus dans l’air du temps. La pluie a cessé de tomber, le ciel n’en finit plus de grisailler. Le paysage s’harmonise avec l’ambiance de la fête des enfants (et des plus grands) qui se profile au détour du mois. Les décorations d’épouvantails, de fantômes, de sorcières et de potirons commencent à orner les perrons des maisons, si j’avais plus d'énergies, je partirais bien en safari photos! Cuisinerais-je ma fameuse tarte à la citrouille cette année?
Pour l’instant je laisse l'infernale blogosphère à ses folies diverses pour repartir au pays des mots qui décrivent ces réalités autochtones que l’on connaît si mal en notre société trop blanche…
La nature plante des bananes et, en toute bonté, les fait mûrir, quand soudain un autochtone arrive, tend la main et satisfait son appétit.
Herman Melville
Les fesses de Lily-Soleil font se transformer étrangement ma bedondaine en de drôles de monts lorsqu’elles poussent ma peau tirée. Un sourcil je fronce, une main sur mon bedon je pose : «Bouge tes fesses bébé! » je ne peux m’empêcher de penser, tout en étant bien heureuse de la sentir se mouvoir en moi, signe de vie et espérance de santé. Mon ventre, énorme, sur les genoux me coupe les jambes, adieu circulation, alors que je travaille aussi vite qu’un escargot à la course. Vive les reflux gastriques entre deux moments magiques! S’organiser entre repos et traduction et P’tit Jay que je soutiens toujours les soirs sombres où il faut passer au travers ses devoirs qui lui donnent envie de s’évaporer dans sa bulle tourmentée…
Chanelle, calme comme une image de forêt isolée, se font dans ma solitude studieuse alors que les chatons explorent l’automne qui s’effeuille au fil des jours. Halloween est de plus en plus dans l’air du temps. La pluie a cessé de tomber, le ciel n’en finit plus de grisailler. Le paysage s’harmonise avec l’ambiance de la fête des enfants (et des plus grands) qui se profile au détour du mois. Les décorations d’épouvantails, de fantômes, de sorcières et de potirons commencent à orner les perrons des maisons, si j’avais plus d'énergies, je partirais bien en safari photos! Cuisinerais-je ma fameuse tarte à la citrouille cette année?
Pour l’instant je laisse l'infernale blogosphère à ses folies diverses pour repartir au pays des mots qui décrivent ces réalités autochtones que l’on connaît si mal en notre société trop blanche…
La nature plante des bananes et, en toute bonté, les fait mûrir, quand soudain un autochtone arrive, tend la main et satisfait son appétit.
Herman Melville
samedi, octobre 15, 2005
Dans le flou onctueux d’un petit matin,
Le jour se lève. Dans la poésie de l’aube pluvieuse, je contemple ma vie. Prisonnière de mon corps qui pèse lourd sur la balance, j’écoute le sommeil de Juan à mes cotés. Instants fugaces de douce sérénité. J’allume le petit écran lumineux, zappe à la volée avant de l’éteindre, saturée. En silence, je tourne et retourne le film de ma vie en une suite de pensées décousues. Ma vingtaine révoltée, ma trentaine en construction. Cette quête de l’Amour qui ne me quitte pas. Fuite urbaine et besoin de nature. Ma légende personnelle se tisse de ces créations qui se fondent tout doucement au fil des années effacées. Cette vie que je crée de l’intérieur, concept qui m’éblouit, me séduit et me fait un peu perdre l’esprit. Le jour s’est levé. Grisaille d’octobre sur fond d’humidité, envie de framboises. Envie d’art et de mots pour oublier ces maux qui m’emportent la peau.
Ma maison tangue. L’on dit que le dernier mois de grossesse n’est pas une sinécure, c’est, en ce qui me concerne, tout à fait vrai. En résumé le premier trimestre fut un chemin de croix, le deuxième me redonna quelques forces et une bonne dose de musique pour supporter ce troisième qui n’est pas des plus simples. Je ne crée pas dans la facilité de la chair. Il y a pire c’est certain, alors à quoi bon me plaindre aux quatre vents de ce clavier? L’important est ailleurs…
Malgré tout, chaque jour recèle sous la forme de plusieurs maux physiques une multitude d’obstacles. Chaque jour me rapproche aussi de cet instant qui sera certainement aussi difficile que magique. Je suis prête à plusieurs sacrifices tant que je mets au monde un bébé en santé qui sera apte à vivre sans trop de soucis. La vie est fragile. Je me soucie énormément de ce petit être qui compte déjà tellement sur (pour) moi. Prise dans ce tourbillon corporel qui m’échappe, jamais je n’ai été si centrée sur cette dimension physique, qui dans le fond m’ennuie, je ne peux plus m’envoler selon mes volontés invisibles, cela m'attriste subtilement. Encore plusieurs mois de patience avant de retrouver ma peau solitaire, est-il égoïste que de penser un peu à soi-même? Car il n’est ici plus question de ma pomme alourdie, juste d’elle toute légère…
Elle, qui sera bientôt dans ce petit lit installé près du nôtre, en cette cabane qui nous abrite les coeurs. Elle, qui est le fruit de nous deux, troisième partie de notre vie. Je la sens qui fait des vagues, je m’inquiète pour elle, je voudrais lui donner le meilleur de moi-même, le meilleur de nous, le meilleur de la vie. Mais pour cela, je dois commencer par achever cette traduction qui m’obsède le cerveau. Mettre de coté mes inspirations personnelles. Prendre mon courage à dix doigts et mettre ma cervelle à l’emploi.
Le jour se lève. Dans la poésie de l’aube pluvieuse, je contemple ma vie. Prisonnière de mon corps qui pèse lourd sur la balance, j’écoute le sommeil de Juan à mes cotés. Instants fugaces de douce sérénité. J’allume le petit écran lumineux, zappe à la volée avant de l’éteindre, saturée. En silence, je tourne et retourne le film de ma vie en une suite de pensées décousues. Ma vingtaine révoltée, ma trentaine en construction. Cette quête de l’Amour qui ne me quitte pas. Fuite urbaine et besoin de nature. Ma légende personnelle se tisse de ces créations qui se fondent tout doucement au fil des années effacées. Cette vie que je crée de l’intérieur, concept qui m’éblouit, me séduit et me fait un peu perdre l’esprit. Le jour s’est levé. Grisaille d’octobre sur fond d’humidité, envie de framboises. Envie d’art et de mots pour oublier ces maux qui m’emportent la peau.
Ma maison tangue. L’on dit que le dernier mois de grossesse n’est pas une sinécure, c’est, en ce qui me concerne, tout à fait vrai. En résumé le premier trimestre fut un chemin de croix, le deuxième me redonna quelques forces et une bonne dose de musique pour supporter ce troisième qui n’est pas des plus simples. Je ne crée pas dans la facilité de la chair. Il y a pire c’est certain, alors à quoi bon me plaindre aux quatre vents de ce clavier? L’important est ailleurs…
Malgré tout, chaque jour recèle sous la forme de plusieurs maux physiques une multitude d’obstacles. Chaque jour me rapproche aussi de cet instant qui sera certainement aussi difficile que magique. Je suis prête à plusieurs sacrifices tant que je mets au monde un bébé en santé qui sera apte à vivre sans trop de soucis. La vie est fragile. Je me soucie énormément de ce petit être qui compte déjà tellement sur (pour) moi. Prise dans ce tourbillon corporel qui m’échappe, jamais je n’ai été si centrée sur cette dimension physique, qui dans le fond m’ennuie, je ne peux plus m’envoler selon mes volontés invisibles, cela m'attriste subtilement. Encore plusieurs mois de patience avant de retrouver ma peau solitaire, est-il égoïste que de penser un peu à soi-même? Car il n’est ici plus question de ma pomme alourdie, juste d’elle toute légère…
Elle, qui sera bientôt dans ce petit lit installé près du nôtre, en cette cabane qui nous abrite les coeurs. Elle, qui est le fruit de nous deux, troisième partie de notre vie. Je la sens qui fait des vagues, je m’inquiète pour elle, je voudrais lui donner le meilleur de moi-même, le meilleur de nous, le meilleur de la vie. Mais pour cela, je dois commencer par achever cette traduction qui m’obsède le cerveau. Mettre de coté mes inspirations personnelles. Prendre mon courage à dix doigts et mettre ma cervelle à l’emploi.
jeudi, octobre 13, 2005
Humeurs d'octobre
Le soleil se cache derrière une couverture de nuages qui enrobe ma fatigue latente. Les feuilles s'envolent avec le temps qui se transforme irrémédiablement. Les couleurs s’effacent avec le vent qui les pousse sur le plancher des vaches. Transition de vie et de saison...
Je dois finir ce contrat de trad. avant de pondre mon œuf et j’avoue que le défi est de taille vu ma condition actuelle. Mais impossible n’est pas Etolane ! Enfin elle l’espère! Encore quelques coups à donner, encore quelques douleurs à supporter, encore quelques fatigues à traverser et tout devrait bien se passer au pays des mots qui voguent d'une langue à l'autre…
L’inévitable accouchement à venir est une autre paire de manches qui lui enserre les émotions. Elle s’enfonce en un tourbillon de frayeurs que rien ni personne ne peut enrayer, si ce n’est peut-être la tendresse de son homme qui lui offre des bras où se réfugier. Le rythme des mots qui s’étouffe au creux de son cerveau l’entourne. Sacrifices d'artiste et espoirs d’un bébé en santé…
Sa mini sécheuse est morte, paix à son âme ! Une montagne de linge s’accumule au fil de la grisaille automnale. À la recherche d’une nouvelle machine, le temps passe et le génie du ménage grince des dents alors que Juan grogne de devoir prendre en charge ces tâches ménagères que la dame n'a plus la force de faire. Pour lui rendre son sourire charmant, elle s’entraîne à se muscler le poignet à ses frais, loin de s’en plaindre, il en crie de joie. Il veut rénover ce coin virtuel, elle n'est pas contre mais les jours passent et avalent de leur fugacité leur bonne volonté. Elle imagine que d'ici la nouvelle année, ce carnet virtuel sera "relooké"!
Chaque jour semble plus long que le précédent et pourtant le Jour J se rapproche dangereusement. Paradoxes de sensations et de sentiments. Elle cherche des prénoms pour les chatons qui jouent dans la maison (il nous en reste une à donner, difficile de s'en séparer!) : Pralin, Nougatine, Bergamote ou Berlingot, que de drôles d'inspirations! Peu de poésie mais des pulsions gastronomiques qui s’appliquent à une dimension toute féline. Difficile d’en accrocher un sans penser à tous ceux qui ont disparus au coin du bois et dont mon cœur n’a pas vraiment fait le deuil. Difficile de ne pas sentir monter la colère à ce sujet qui s’acharne en ma cervelle d’escargot !!!
Les cours prénataux nous ont appris l’existence des massages de périnée, réputés pour éviter à la minoune de déchirer. Je dois dire que je les rebaptiserais volontiers: les tortures du périnées, vu le peu de plaisir qu’ils procurent à la dame engrossée ! J’imagine que si je disparais de ces eaux virtuelles plus de trois ou quatre jours à la fois, c’est que je serais au Centre Mère-Enfant en train de pousser, de suer, de m’écarteler ou de me faire charcuter pour mettre au monde ce bébé qui joue sous ma peau. Toutes les douces pensées seront appréciées...
Je me suis enfin forcée le popotin pour mettre en ligne une « Wishlist » chez Amazon.ca, qui sait la générosité d'autrui au coeur de l'invisible informatique? J’ai fini par dépasser mon orgueil et j’en ai aussi fait une chez LittleTikes sans encore vraiment comprendre comment la mettre en ligne, sans vraiment savoir si c'est possible puisqu'il ne semble y avoir que l'option courriel! Au bon vouloir des promeneurs de passage...
Demain est un autre jour qui me mènera à une autre visite médicale qui examinera l’état de mon col qui mène à la montagne de ma bedondaine en fête. D’après ma Mère-Grand sur l’autre continent les prochains mouvements de lune se feront le 2 et le 8 novembre…
Le soleil se cache derrière une couverture de nuages qui enrobe ma fatigue latente. Les feuilles s'envolent avec le temps qui se transforme irrémédiablement. Les couleurs s’effacent avec le vent qui les pousse sur le plancher des vaches. Transition de vie et de saison...
Je dois finir ce contrat de trad. avant de pondre mon œuf et j’avoue que le défi est de taille vu ma condition actuelle. Mais impossible n’est pas Etolane ! Enfin elle l’espère! Encore quelques coups à donner, encore quelques douleurs à supporter, encore quelques fatigues à traverser et tout devrait bien se passer au pays des mots qui voguent d'une langue à l'autre…
L’inévitable accouchement à venir est une autre paire de manches qui lui enserre les émotions. Elle s’enfonce en un tourbillon de frayeurs que rien ni personne ne peut enrayer, si ce n’est peut-être la tendresse de son homme qui lui offre des bras où se réfugier. Le rythme des mots qui s’étouffe au creux de son cerveau l’entourne. Sacrifices d'artiste et espoirs d’un bébé en santé…
Sa mini sécheuse est morte, paix à son âme ! Une montagne de linge s’accumule au fil de la grisaille automnale. À la recherche d’une nouvelle machine, le temps passe et le génie du ménage grince des dents alors que Juan grogne de devoir prendre en charge ces tâches ménagères que la dame n'a plus la force de faire. Pour lui rendre son sourire charmant, elle s’entraîne à se muscler le poignet à ses frais, loin de s’en plaindre, il en crie de joie. Il veut rénover ce coin virtuel, elle n'est pas contre mais les jours passent et avalent de leur fugacité leur bonne volonté. Elle imagine que d'ici la nouvelle année, ce carnet virtuel sera "relooké"!
Chaque jour semble plus long que le précédent et pourtant le Jour J se rapproche dangereusement. Paradoxes de sensations et de sentiments. Elle cherche des prénoms pour les chatons qui jouent dans la maison (il nous en reste une à donner, difficile de s'en séparer!) : Pralin, Nougatine, Bergamote ou Berlingot, que de drôles d'inspirations! Peu de poésie mais des pulsions gastronomiques qui s’appliquent à une dimension toute féline. Difficile d’en accrocher un sans penser à tous ceux qui ont disparus au coin du bois et dont mon cœur n’a pas vraiment fait le deuil. Difficile de ne pas sentir monter la colère à ce sujet qui s’acharne en ma cervelle d’escargot !!!
Les cours prénataux nous ont appris l’existence des massages de périnée, réputés pour éviter à la minoune de déchirer. Je dois dire que je les rebaptiserais volontiers: les tortures du périnées, vu le peu de plaisir qu’ils procurent à la dame engrossée ! J’imagine que si je disparais de ces eaux virtuelles plus de trois ou quatre jours à la fois, c’est que je serais au Centre Mère-Enfant en train de pousser, de suer, de m’écarteler ou de me faire charcuter pour mettre au monde ce bébé qui joue sous ma peau. Toutes les douces pensées seront appréciées...
Je me suis enfin forcée le popotin pour mettre en ligne une « Wishlist » chez Amazon.ca, qui sait la générosité d'autrui au coeur de l'invisible informatique? J’ai fini par dépasser mon orgueil et j’en ai aussi fait une chez LittleTikes sans encore vraiment comprendre comment la mettre en ligne, sans vraiment savoir si c'est possible puisqu'il ne semble y avoir que l'option courriel! Au bon vouloir des promeneurs de passage...
Demain est un autre jour qui me mènera à une autre visite médicale qui examinera l’état de mon col qui mène à la montagne de ma bedondaine en fête. D’après ma Mère-Grand sur l’autre continent les prochains mouvements de lune se feront le 2 et le 8 novembre…
mercredi, octobre 12, 2005
Si la grossesse était un livre, on en couperait les deux derniers chapitres.
Nora Ephron
Les maximes, ces phrases lapidaires, ont la valeur des oeufs de porcelaine, qui incitent le penseur à couver.
Georges Meredith
L'enfant commence en nous bien avant son commencement. Il y a des grossesses qui durent des années d'espoir, des éternités de désespoir.
Marina Tsvetaeva
Nora Ephron
Les maximes, ces phrases lapidaires, ont la valeur des oeufs de porcelaine, qui incitent le penseur à couver.
Georges Meredith
L'enfant commence en nous bien avant son commencement. Il y a des grossesses qui durent des années d'espoir, des éternités de désespoir.
Marina Tsvetaeva
mardi, octobre 11, 2005
Fondues dodues pour … action de graisse…
Voici le titre concoté par Miss Dine extrait de son amusante invitation pour la soirée d’hier. Une formule qui m’a bien fait sourire tout comme l’invitation elle-même que j’ai trouvé simplement excellente (de bonne augure pour la soirée en perspective). Une invitation que j’immortalise en ce lieu public, honneur aux copines!
Extrait choisi : « On vous invite à venir partager un souper communautaire lundi soir en l'honneur de la bedondaine de miss Etolane, de l'arrivée imminente de Lily-Soleil et de la paternité de Juan, et pour renforcer nos défenses contre le froid qui frappe à nos portes en donnant un petit supplément à notre couche de capitons capiteux. (…)Vous êtes donc conviés lundi pour un apéro mollo suivi d'une fondue à la viande, et pour nous achever une fondue au chocolat viendra conclure cette bonne bouffe. Dès qu'on aura les confirmations de tout le monde, on confiera à chacun une mission (amener de la viande, du vin, des fruits, du choco) mais si vous avez une préférence (justement vous venez de moissonner un boeuf ou de traire vos vignes), prévenez-moi!»
Ainsi pour en revenir à cette autre soirée réussie passée chez Miss K et sa coloc, hôtesses hors pair pour cette dernière occasion de rigoler entre copains avant le grand jour J. Quel plaisir que de savourer ce repas convivial, autour de la grande tablée qui se bourre la panse, composé d’une montagne de protéines et de chocolat gourmand. Une sacrée bonne façon de m’aérer la cervelle prête à déconner entre deux bouchées. Une autre manière de soulager mon corps qui peine. Les sourires des amis, la légèreté et la douceur des partages, de quoi se ressourcer un coup avant la fin de la grande aventure de la création de ce petit soleil qui me brille sous la chair. Les filles me couvent de leur gentillesse toute féminine alors que Juan échange des trucs d'hommes avec les gars et que tout le monde blague sans arrière pensée…
Malgré la fatigue et ces maux que je me traîne, il fait encore bon s’amuser simplement en bonne compagnie. Une action de Grâce mémorable de chaleur amicale dont j’ajoute le souvenir à l’album intérieur de ces bons instants de la vie qui font la source des petits bonheurs humains…
Voici le titre concoté par Miss Dine extrait de son amusante invitation pour la soirée d’hier. Une formule qui m’a bien fait sourire tout comme l’invitation elle-même que j’ai trouvé simplement excellente (de bonne augure pour la soirée en perspective). Une invitation que j’immortalise en ce lieu public, honneur aux copines!
Extrait choisi : « On vous invite à venir partager un souper communautaire lundi soir en l'honneur de la bedondaine de miss Etolane, de l'arrivée imminente de Lily-Soleil et de la paternité de Juan, et pour renforcer nos défenses contre le froid qui frappe à nos portes en donnant un petit supplément à notre couche de capitons capiteux. (…)Vous êtes donc conviés lundi pour un apéro mollo suivi d'une fondue à la viande, et pour nous achever une fondue au chocolat viendra conclure cette bonne bouffe. Dès qu'on aura les confirmations de tout le monde, on confiera à chacun une mission (amener de la viande, du vin, des fruits, du choco) mais si vous avez une préférence (justement vous venez de moissonner un boeuf ou de traire vos vignes), prévenez-moi!»
Ainsi pour en revenir à cette autre soirée réussie passée chez Miss K et sa coloc, hôtesses hors pair pour cette dernière occasion de rigoler entre copains avant le grand jour J. Quel plaisir que de savourer ce repas convivial, autour de la grande tablée qui se bourre la panse, composé d’une montagne de protéines et de chocolat gourmand. Une sacrée bonne façon de m’aérer la cervelle prête à déconner entre deux bouchées. Une autre manière de soulager mon corps qui peine. Les sourires des amis, la légèreté et la douceur des partages, de quoi se ressourcer un coup avant la fin de la grande aventure de la création de ce petit soleil qui me brille sous la chair. Les filles me couvent de leur gentillesse toute féminine alors que Juan échange des trucs d'hommes avec les gars et que tout le monde blague sans arrière pensée…
Malgré la fatigue et ces maux que je me traîne, il fait encore bon s’amuser simplement en bonne compagnie. Une action de Grâce mémorable de chaleur amicale dont j’ajoute le souvenir à l’album intérieur de ces bons instants de la vie qui font la source des petits bonheurs humains…
dimanche, octobre 09, 2005
Impression de couver un œuf.
J’ai un œuf qui se meut sur ce qui fut mon ventre. Un œuf que je devrais pondre d’ici un mois et des poussières. Parfois, au creux de mes nuits agitées, je me demande doucement : "Ne serait-il pas plus facile de pondre cet œuf après 6 mois de gestation et ensuite de le couver les 3 derniers mois?"
Je sais c’est un peu niaiseux, mais Dieu que c‘est lourd rendu là! Ma peau s’étire et je crains qu’elle ne craque malgré tout ce que je peux la crèmer, la huiler au fil des jours qui se passent. J’avoue cela traumatise un peu les fibres superficielles de mon être. Après tout, j'ai aussi une certaine coquetterie qui souffre sans rien dire. Juan s'étonne que la dimension de ma bedondaine absorbe mes énormes seins qui ne tiennent plus dans ses mains, je me marre du bout des dents...
Autant j’aime bien sentir bouger cet être au creux de moi, autant l’idée d’être un phoque sur pattes me choque. Voilà qui me donne une idée inspirée du post précèdent…
J’aime :
- Savoir que je suis féconde.
- Me dire que j'offre une descendance à mon homme.
- L’émotion de Juan lorsqu’il caresse mon bedon tout rond.
- Sentir ma douceur intérieure rejaillir en cascades émotives.
- Toutes ces premières sensations qui me rendent moins bête.
- L’idée que mon ventre crée une existence qui deviendra humaine.
- Les promesses d’aventures parentales, l’espoir d’un futur conjugué.
- Toucher sous ma peau des bouts d'être vivant qui gigote, c'est magique.
- Sentir la vie se mouvoir en moi et me demander à quoi elle ressemblera.
- Que mon corps devienne ce jardin où Juan déposa une graine, fruit de notre amour.
- Me dire que je vais évoluer avec cette vie qui couve en moi et retrouver l'innocence pure de l'enfance à travers le regard tout neuf de ma petite fille.
- Les regards émus de la population québécoise en manque de natalité qui me sourit toujours si gentiment malgré mon allure de pingouin.
J’aime moins :
- La responsabilité de tout devoir faire au mieux pour ne point nuire à cette vie qui se construit.
- Tous ces derniers instants qui me sensibilisent au fait que plus rien ne sera jamais pareil.
- Me demander à quoi ressemble une montée de lait et ne rien comprendre encore à la douleur à venir. Les histoires d'horreurs sur l'allaitement et les massages de périnée.
- Être subtilement décalée et craindre de devoir me cloîtrer pour finir par m’empoussiérer le cerveau et me perdre l’existence en je ne sais quel tourbillon étrange.
- Les livres que j’accumule sans pouvoir les lire, juste des kilos qu’il faudra que je fasse fondre en une année de régime et d’exercice. Ne plus savoir qui je regarde lorsque je croise un miroir, me sentir toute bouffie et cette envie de pleurer sur mon sort malgré les regards amoureux de Juan et la sagesse des ancêtres quelque part au fond de mon âme bouleversée. Me sentir si laide alors qu'il me trouve encore belle et remuer ma frivolité du bout du nez.
- Les maux de dos, les jambes qui gonflent, la peau qui s'étire, les nuits difficiles, le cycle des hormones qui déstabilise mon mental en pagaille qui d’un coup se soucie de tout et de rien.
- Avoir la mémoire qui flanche, la cervelle en miettes, le corps ankylosé, les nerfs à vif et ces cauchemars étranges que je fais depuis que je suis enceinte. Sans compter ces songes où je tripote des filles qui font beaucoup rire l'homme!
J’ai un œuf qui se meut sur ce qui fut mon ventre. Un œuf que je devrais pondre d’ici un mois et des poussières. Parfois, au creux de mes nuits agitées, je me demande doucement : "Ne serait-il pas plus facile de pondre cet œuf après 6 mois de gestation et ensuite de le couver les 3 derniers mois?"
Je sais c’est un peu niaiseux, mais Dieu que c‘est lourd rendu là! Ma peau s’étire et je crains qu’elle ne craque malgré tout ce que je peux la crèmer, la huiler au fil des jours qui se passent. J’avoue cela traumatise un peu les fibres superficielles de mon être. Après tout, j'ai aussi une certaine coquetterie qui souffre sans rien dire. Juan s'étonne que la dimension de ma bedondaine absorbe mes énormes seins qui ne tiennent plus dans ses mains, je me marre du bout des dents...
Autant j’aime bien sentir bouger cet être au creux de moi, autant l’idée d’être un phoque sur pattes me choque. Voilà qui me donne une idée inspirée du post précèdent…
J’aime :
- Savoir que je suis féconde.
- Me dire que j'offre une descendance à mon homme.
- L’émotion de Juan lorsqu’il caresse mon bedon tout rond.
- Sentir ma douceur intérieure rejaillir en cascades émotives.
- Toutes ces premières sensations qui me rendent moins bête.
- L’idée que mon ventre crée une existence qui deviendra humaine.
- Les promesses d’aventures parentales, l’espoir d’un futur conjugué.
- Toucher sous ma peau des bouts d'être vivant qui gigote, c'est magique.
- Sentir la vie se mouvoir en moi et me demander à quoi elle ressemblera.
- Que mon corps devienne ce jardin où Juan déposa une graine, fruit de notre amour.
- Me dire que je vais évoluer avec cette vie qui couve en moi et retrouver l'innocence pure de l'enfance à travers le regard tout neuf de ma petite fille.
- Les regards émus de la population québécoise en manque de natalité qui me sourit toujours si gentiment malgré mon allure de pingouin.
J’aime moins :
- La responsabilité de tout devoir faire au mieux pour ne point nuire à cette vie qui se construit.
- Tous ces derniers instants qui me sensibilisent au fait que plus rien ne sera jamais pareil.
- Me demander à quoi ressemble une montée de lait et ne rien comprendre encore à la douleur à venir. Les histoires d'horreurs sur l'allaitement et les massages de périnée.
- Être subtilement décalée et craindre de devoir me cloîtrer pour finir par m’empoussiérer le cerveau et me perdre l’existence en je ne sais quel tourbillon étrange.
- Les livres que j’accumule sans pouvoir les lire, juste des kilos qu’il faudra que je fasse fondre en une année de régime et d’exercice. Ne plus savoir qui je regarde lorsque je croise un miroir, me sentir toute bouffie et cette envie de pleurer sur mon sort malgré les regards amoureux de Juan et la sagesse des ancêtres quelque part au fond de mon âme bouleversée. Me sentir si laide alors qu'il me trouve encore belle et remuer ma frivolité du bout du nez.
- Les maux de dos, les jambes qui gonflent, la peau qui s'étire, les nuits difficiles, le cycle des hormones qui déstabilise mon mental en pagaille qui d’un coup se soucie de tout et de rien.
- Avoir la mémoire qui flanche, la cervelle en miettes, le corps ankylosé, les nerfs à vif et ces cauchemars étranges que je fais depuis que je suis enceinte. Sans compter ces songes où je tripote des filles qui font beaucoup rire l'homme!
J’aime, J’aime pas… d’automne et d’hiver
Dans la transition des saisons, Beleg me passe ce relais…
J’aime :
- La féerie du temps qui se colore.
- Les tapis de feuilles qui bruissent sous nos pas.
- Les collines qui se transforment en tapisseries de pourpre et d’ocre.
- Lorsque l’automne enchante mes sens de ses flambées de couleurs.
- Les odeurs musquées, boisées, qui se dégagent lorsque vient la nuit tombée.
- L’incandescence de la nature qui s’enflamme en cet incroyable spectacle saisonnier.
- Les lumières qui activent le paysage et même celle qui est grise mais qui fait contraster les tons de la forêt en fête.
- L’atmosphère étrange qui s’harmonise avec les arbres pour nous préparer à Halloween au coin du chemin.
- Les jours de lumière cristalline.
- Le scrounch-smuch de la neige sous mes bottes de Yéti.
- La première tempête de neige aux alentours de Noël, lorsqu’il ne fait pas encore –30, celle qui ne fait qu’étouffer les sons et nous donne cette douce ambiance de coton, atmosphère illuminée de ces mille couleurs festives qui accompagnent cette période généreuse…
- Aller me balader au coeur du palais de glace à deux pas de ma cabane enneigée.
- Les tendres calins au creux de nos draps avec mon homme chaud lorsque souffle le froid dehors.
J’aime moins :
- La lumière qui fuit.
- Le vert qui s'efface de ma vie
- Les arbres qui se déshabillent.
- Les jours qui raccourcissent pour finir leur course en milieu d’après-midi.
- Hiberner pour de longs mois sans pouvoir me sauver quelques jours sous des palmiers.
- Les matins glacés où le temps semble geler sur place tout ce qui s’aventure en son sein.
- Savoir que le « frette » arrive et que la reine Hiver nous enserrera sous peu de ses griffes givrées et en profitera pour kidnapper ces odeurs qui m’embaument les idées…
Et je passe le relais à quiconque désirera le prendre et le faire tourner autour de l'invisible sphère...
Dans la transition des saisons, Beleg me passe ce relais…
J’aime :
- La féerie du temps qui se colore.
- Les tapis de feuilles qui bruissent sous nos pas.
- Les collines qui se transforment en tapisseries de pourpre et d’ocre.
- Lorsque l’automne enchante mes sens de ses flambées de couleurs.
- Les odeurs musquées, boisées, qui se dégagent lorsque vient la nuit tombée.
- L’incandescence de la nature qui s’enflamme en cet incroyable spectacle saisonnier.
- Les lumières qui activent le paysage et même celle qui est grise mais qui fait contraster les tons de la forêt en fête.
- L’atmosphère étrange qui s’harmonise avec les arbres pour nous préparer à Halloween au coin du chemin.
- Les jours de lumière cristalline.
- Le scrounch-smuch de la neige sous mes bottes de Yéti.
- La première tempête de neige aux alentours de Noël, lorsqu’il ne fait pas encore –30, celle qui ne fait qu’étouffer les sons et nous donne cette douce ambiance de coton, atmosphère illuminée de ces mille couleurs festives qui accompagnent cette période généreuse…
- Aller me balader au coeur du palais de glace à deux pas de ma cabane enneigée.
- Les tendres calins au creux de nos draps avec mon homme chaud lorsque souffle le froid dehors.
J’aime moins :
- La lumière qui fuit.
- Le vert qui s'efface de ma vie
- Les arbres qui se déshabillent.
- Les jours qui raccourcissent pour finir leur course en milieu d’après-midi.
- Hiberner pour de longs mois sans pouvoir me sauver quelques jours sous des palmiers.
- Les matins glacés où le temps semble geler sur place tout ce qui s’aventure en son sein.
- Savoir que le « frette » arrive et que la reine Hiver nous enserrera sous peu de ses griffes givrées et en profitera pour kidnapper ces odeurs qui m’embaument les idées…
Et je passe le relais à quiconque désirera le prendre et le faire tourner autour de l'invisible sphère...