Bonne St–Jean…
Fête nationale du Québec, la St-Jean est une journée sacrée pour les souverainistes. Symbolisée par la fleur de Lys (embléme national), c'est l'occasion de faire la grosse "beuverie" pour les plus jeunes, de fêter tout simplement pour les moins jeunes. Une occasion de se rassembler pour tous en ce pays de cœur qui n’en est pas un sur papier mais semble bien réel chaque 24 juin que le bon Dieu fait dans la belle province…
Cette année, nous ne sommes pas allés sur les Plaines, ma pomme de plus en plus enceinte n’avait pas vraiment envie de se frayer un chemin dans la foule en délire. Juan qui prend des cours d’été a un examen samedi matin! Pas la tête à la débauche non plus! Et c’est sans compter le gros party de Miss Dine samedi soir! Du coup, l'on a préféré prendre cette St-Jean 2005 "pépère"...
Nous en avons profité pour faire une incroyable marche nocturne. L’homme a décidé de m’entraîner les jambes pour arriver à se rendre jusqu’au village voisin d'ici une quinzaine de jours (10 kilomètres aller-retour), le dernier mot du docteur n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd! Pour l’instant, j’arrive à cinq kilomètres avant de tomber raide de fatigue. Cette fatigue qui me refait boiter (séquelle de cet accident d’adolescence qui me coupa les jambes quelques mois), le poids de la grossesse accentue le tout et ma démarche est de moins en moins élégante! Si cela continue comme ça, je vais bientôt avoir besoin de la musique d'Émilie Simon pour mieux me dandiner sur ma banquise (qui reviendra asse vite merci!). Bref, je sais qu’il a raison, il faut que je marche si je ne veux pas retrouver une chaise roulante d’ici octobre. je le sens en mes os fragiles. Alors je me pousse les fesses et souffre pour la bonne cause. C’est toujours mieux que de souffrir pour le pire de l'humanité…
Ainsi dans notre balade nocturne, en compagnie de Chanelle aux anges, nous avons rencontré un autre couple avec femme enceinte. On s’est dit : « Bon ça doit être assez typique! ». Sur notre chemin, une dizaine d’adolescents qui traînaient la rue avant que ne sonne minuit. Sur notre retour, en sourdine les éclats des feux d’artifices de la fête nationale. Nous avons rencontré avant de rentrer, juste au coin du dépanneur, une gang de Français, accompagnés d’une Québécoise, celle-ci nous invite à aller fêter avec eux, au bord d’un feu, dans un chalet non loin. L’homme y serait bien allé, mais mon coté sauvage l’aura emporté...
Encore dans toutes sortes de tourbillons d'émotions, souffrances intimes et déboires familiaux, je me débats entre deux égratignures intérieures. Au milieu de la débâcle quelques fleurs pour mon cœur blessé: en une seule journée, je retrouve une cousine oubliée et un cousin inconnu. La première, souvenirs de mon enfance française qui me suivait partout lorsque j’étais gamine. À cette époque lointaine, elle faisait définitivement partie de ma bulle. Puis la distance, nos différences et tout le tralala de la vie nous ont fait perdre le chemin de nos cœurs. Une Mère-Grand comme seul lien durant des années pour se donner des nouvelles, finalement hier, par la magie du Web et la facilité Msm, l’on se reparle enfin. Toutes deux adultes, l’on dépasse nos conneries d’adolescentes pour retrouver un terrain d’entente en quelques phrases bien posées. Mon cœur se gonfle, toute émue je me retrouve devant mon écran tout blanc.
Au détour de la conversation, elle me dit qu’elle a retrouvé son demi-frère, celui que son père n’a jamais reconnu mais dont j’ai toujours su l’existence. Ayant découvert le pot aux roses alors que j’étais toute jeune, ce cousin inconnu, renié par son paternel (oncle trop dragueur pour être stable), ce cousin m’a toujours plus ou moins manqué. Nous avons une toute petite différence d’âge et depuis toujours j’aurais voulu le connaître, lui faire une place dans ma vie. La cousine me passe son mail, sur un coup de tête, je lui écris. Ce matin, dans ma boite virtuelle, une réponse, mon cousin inconnu qui veut en savoir plus et m'en apprend davantage! Cousin inconnu qui fait surface et toute émue, je redeviens…
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