jeudi, mars 24, 2005

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Etolane chagrin

Que peut-il arriver de pire à un auteur que de perdre ses mots? L’année dernière, j’avais participé à un concours qui conjuguait images et mots pour une exposition à l’université. Sur une photo de prières, j’avais écrit un texte sur la folie religieuse. Je ne me souviens plus de ces mots depuis disparus de ma mémoire. À ma grande surprise, je gagnai le deuxième prix du public. De ce fait, ce texte devait être publié dans l'édition suivante de la revue littéraire l’Écrit Primal.

Déjà après l’avoir envoyé, je me souviens maintenant d’un de ces bugs informatique qui avala la copie de Word de mon texte. Je ne paniquai pas car je me dis qu’il était dans mes éléments envoyés, de plus comme il était bien arrivé à destination, je ne me pris pas la tête outre-mesure. Malheureusement il y eut un problème pour récupérer la photo, plus moyen de mettre la main dessus! Les deux textes gagnants de ce concours furent donc mis en attente du prochain numéro prévu en avril. Je n’y pensa plus jusqu’à ces derniers jours où j’appris que celui qui avait pris cette photo avait disparu avec celle-ci sans laisser de trace! Il y aurait donc changement de photo, l’on en cherchait une similaire qui s’appliquerait au texte, une notification serait inscrite pour expliquer le changement de photo. Cela me déconcerta un peu, mais tant que ce texte trouvait sa petite place sur papier illustré, cela me suffisait. Après tout, il avait quand même gagné la sympathie d’une majorité, ceci malgré un contenu relatif à controverse! Entre temps, je recherchai ce texte dans mes archives sans être capable de le retrouver, je commençai à m’inquiéter un peu…

Avec raisons puisque j’appris ce matin qu’il y avait eu un problème de serveur durant la révision des textes et que le fameux serveur avait avalé tout le contenu. Mon texte venait de s’évanouir dans le néant! Mini choc et nausées. Juan prit tous les moyens possibles pour rechercher les entrailles de notre bête, mais non, je l’avais bien perdu après l’avoir envoyé. L’avais-je écrit dans un carnet ou une feuille volante? Je ne me souviens plus. Est-ce que j'ai une chance de le retrouver, j’en doute…

C’était la première fois que je gagnais quelque chose. Il n’en restera rien d’autre qu’un souvenir éphémère que la vie effacera dans la mémoire de ceux qui l’ont lu. L’écriture comme art éphémère, voilà un aspect que je n’aurais jamais pensé développer. Mais tout semble s’être ligué contre ce texte. L’ordinateur qui a reçu mon mail fut dérobé avec son contenu quelque mois plus tard. La seule version qui restait était sur ce serveur qui le mangea hier sans pitié! Juan n’a pas fait de back-up sur trois mois et ce sont en plein les trois mois où j’ai envoyé le texte. Je ne l’avais pas posté ici pour garder un peu d’inédit, pour ne pas conjurer le sort, parce-que je voulais le mettre avec photo. Il me semblait un peu fort sans image, j’avais donc mis à sa place un autre texte! Well, cela me rappelle d’un coup que j’ai, à l’origine, ouvert ce carnet comme aide-mémoire! Avant d’être un « blog », ce carnet était une façon de ranger mes mots, un moyen pour ne pas les voir s’évaporer dans l’air du temps…

Cependant il semble bien que ce petit texte, lauréat fantôme, est bien mort et enterré sous une foule de circonstances défavorables! Après les chats, voici les mots qui disparaissent, c’est ma fête ces temps-ci! Dans le prochain numéro paraîtra cependant une nouvelle version longue de mes amazones, toujours nues sur le pont Pierre-Laporte. Ces amazones sont un projet en construction, un projet qui devrait continuer de se développer dans les prochains mois, j’attends juste de mettre dans ma poche ce diplôme de traduction pour prendre d’autres directions…

Quelques autres nouvelles doivent aussi sortir dans une autre revue littéraire de la région, des textes remaniés d’entrées consommées en cet atelier virtuel. Sensations floues. Je rame au milieu de doutes qui me croustille l’esprit! Présentement, j’avale le sort de ce petit texte disparu. Je digère mes émotions biscornues. Je retourne à ce travail de traduction qui m’aspire inlassablement les neurones…

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