vendredi, juin 04, 2004

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Oubliée ailleurs...

Lovée contre l’homme, je laisse sa chaleur m’irradier l’être. Dans mes idées ensommeillées, une drôle d’histoire se dessine et s’écrit toute seule dans ma tête. Je suis aux anges. Entre deux états, je m’amuse de voir et d’écouter cette histoire au fur et à mesure qu’elle progresse. Je l'observe tout en la pensant, retourne en arrière, gribouille, efface, recommence. L'histoire prend forme. Je réalise que je dois arriver à lui faire traverser cette barrière du sommeil qui nous berce. J’essaie d’ancrer ma mémoire à certains repères internes. J’essaie d’avancer vers un réveil doux qui me permettra de rapporter cette histoire avec moi. Je suis contente, c’est une bonne histoire, de la science-fiction légère dans une aventure humaine, je veux la ramener avec moi dans ce monde que l’on nomme le réel...

Je me love contre mon homme, il est doux, chaud, je caresse sa peau tout en rêvant. Bonheurs conjugués. Tout à coup, il se réveille. Mon cerveau, arrimé à sa peau de cuir, est bousculé dans sa torpeur matinale. L'homme a arrêté, plus tôt, son réveil et s’est rendormi, il est en retard!

J’ouvre un œil, j’essaie désespérément d’accrocher cette histoire toute ficelée. Difficile transition. Je rage. Déjà elle s’efface de mes pensées éveillées. L’homme se dépêche, il est presque prêt. Je grogne et sens une vague de mauvaise humeur me lécher les idées engourdies. Je scrute ce monde qui s’évade à la recherche de cette histoire écrite en mode sommeil. Je ne trouve plus rien. Cela m’énerve. Je m’énerve et grommelle. Juan sans trop comprendre, déjà sur le pas de la porte me dit :

- Ben voyons, Etol, tu vas la retrouver ton histoire!
- Pas sure...


Il part au travail. Je reste seule avec ce vide dans mon cerveau, qui ruisselait d'idées, quelques heures auparavant. Une histoire presque oubliée sur le cœur, je fais la moue. Humeur frustrée. De cette histoire qui fit vibrer mon début de journée, il ne me reste plus que cette étrange sensation, comme une caresse de Juan sur ma peau offerte. Et ce silence qui m'enrobe...

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