samedi, juin 21, 2003

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Je vais vous raconter en hommage à cette journée dédiée à la musique, une petite histoire, que l’on m’a racontée un soir au coin du feu :

Fa était une petite note solitaire. Perdue dans l’univers, elle flottait dans les airs à la recherche d’une mélodie. Fa était née un matin d’automne sous les doigts d’un jeune musicien. Celui-ci, distrait par quelques dimensions psychédéliques avait, dans un moment d’inattention, laissé glisser la petite note de sa guitare étourdie. La petite note de Fa en profita pour s’échapper prestement dans la lumière naissante. Elle s’envola haut dans le ciel, elle était libre ! Euphorique, elle joua longtemps avec les nuages et le vent. Les jours passaient et la petite note de musique s’amusait toujours. Elle chevauchait les cumulus de jour et la nuit, elle voguait en silence parmi les étoiles…

Les mois défilèrent, la petite note commença à s’ennuyer. Elle avait poussé sa folie par-dessus les montagnes et les mers, elle avait vu les déserts et les forêts tropicales. Elle était allée courir avec les kangourous et observer de prés les éléphants. Mais de plus en plus souvent, la petite note s’ennuyait. Elle voulait retrouver une famille, une chanson…

Elle se rappelait vaguement être née d’une guitare et des doigts d’un musicien. Elle se dit qu’elle devrait aller voir du coté des hommes et de leurs mondes. Elle avait, jusqu'à présent, évité les villes et les villages. Ivre de liberté, elle avait trop peur de se faire capturer et enchaîner à une musique insignifiante. Mais un jour qu’elle s’ennuyait trop, elle décida de s’arrêter dans le premier regroupement d’habitations qu’elle vit. Elle ne trouva dans ce petit village aucun musicien digne de ce nom. Elle reprit vigoureusement sa quête de musique. Un peu plus tard, elle arriva aux abords d’une grande étendue urbaine. Le soleil allait se coucher, le ciel était de la couleur du feu et une étrange agitation semblait régner en son centre, elle s’approcha lentement…

Gabriel arriva, en fin de journée, à la gare. Il avait fait un voyage de plusieurs milliers de kilomètres pour venir assister ce soir à la Fête de la Musique. Il avait hâte d’entendre tous ces artistes, de s’enrober de toute cette énergie musicale. La guitare à l’épaule, il prit sans hésiter le chemin du centre ville. Il devait y rejoindre ses amis au café de la Butte dans environ une heure. Il avait le temps de traîner un peu. Il se baladait tranquillement,il prenait son temps, il absorbait les odeurs et les bruits de la ville avec délice et bonheur. Il rejoignit ses amis avec un peu d’avance et après de joyeuses retrouvailles, la petite bande se mit en route pour les festivités…

Pendant ce temps, non loin de Gabriel et sa bande, la petite note voletait au milieu des badauds. Elle reconnut une guitare posée dans un coin prés d’un gros cube étrange. Un souvenir diffus, une émotion la traversa subitement. Elle s’approcha, craintive, de l’instrument silencieux. Elle l’étudiât un long moment. Son absence de réactions l’inquiétait un peu. Dépitée, elle reprit son envol parmi cette foule de plus en plus dense, et de ces gros cubes plantés un peu partout sur la place. Elle s’éleva plus haut dans le ciel. Elle observa, curieuse, l’agitation humaine au dessous d’elle…

La nuit était maintenant tombée. Gabriel marchait au hasard de ses pas, il avait perdu ses amis dans la foule. Il profitait de ce moment d’indépendance pour errer au gré des rues et de ses instincts. Il s’assit sur le bord d’un trottoir, il sortit sa guitare de son étui et commença à gratter ces cordes. La nuit était douce, l’air était humide, partout autour de lui, des bribes de musiques inspiraient ses oreilles en éveil. Il commença à jouer sans réfléchir, accordant au gré de ses pensées des mélodies furtives. Ses doigts faisaient naître des notes et son esprit se baladait avec elles. Il se laissait porter par l’ambiance nocturne. Il était bien. Tout lui semblait étrange mais la musique, son amie de toujours, lui dévoilait des paysages connus qui rassuraient son cœur ému.

La magie de la rencontre s’opéra alors qu’il pensait à elle, sa fiancée perdue, son amour lointain. La petite note de Fa percuta par mégarde Gabriel. Comme par miracle, elle trouva d’un coup sa place, sous les doigts fins de Gabriel. L’ajout soudain de cette petite note de Fa dans sa musique eut l’effet d’un coup de tonnerre dans ses idées. Subitement il se sentit profondément inspiré, des paroles jaillirent de ses lèvres pour danser au contact des notes, qui se transformèrent en une chanson nouvelle et superbe. Un passant s’arrêta net devant lui. Puis un autre, et un autre, bientôt une dizaine de personnes écoutaient et regardaient Gabriel, les regards pleins d’étoiles…

Sous la caresse des doigts de Gabriel, la petite note de Fa riait et riait encore. Elle riait du bonheur en son être d’avoir enfin trouvé sa place, entourée d’amies et d’amour pour le reste de sa vie…

Voilà c'était l'histoire de la petite note de Fa! Il est 6 heures du matin, je n'ai pas encore dormi! Nous avons passé la nuit entre chants et guitares avant d'aller voir le lever du jour sur le lac et de rentrer ensuite manger des bananes au chocolat cuites dans les braises du feu... S'il y a des fautes, veuillez excuser mon esprit fatigué par cette nuit blanche toute en rires et en musique. Tout le monde dort, je vais aller me coucher moi aussi, il est temps...

Bonne fête de la Musique à tous les lecteurs de ce jour. Que la magie des notes inonde vos coeur et enrobe vos âmes...




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