dimanche, juillet 24, 2005

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Peine féline,

Extrait du TLF: A. État affectif, durable, fait de tristesse, de douleur morale ou d'un profond sentiment d'insatisfaction (généralement à la suite ou à cause d'un événement déterminé). Anton. bonheur, joie, plaisir, satisfaction. De courtes interjections témoignaient de son bonheur actuel qui avait fait cesser cette peine atroce (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.427). La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure (APOLL., Alcools, 1913, p.45):

4. ... c'étaient les yeux d'un homme que l'idée fixe obsède et que l'aiguillon d'une peine intolérable touche sans cesse à la fibre la plus sensible de son âme. Cette peine datait du jour où il avait reçu la terrible lettre par laquelle sa soeur lui révélait son projet de suicide. BOURGET, Disciple, 1889, p.225. Au plur. [Plur. d'amplification] Littér., vieilli. J'entrai dans ses peines; je partageai sa douleur; j'essuyois de nouveau ses larmes (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.370). V. ex. infra passim.

Moments de peine (qui peuvent être liés à plusieurs événements). J'ai eu cette année de vives peines accompagnées de grandes lumières (DUPANLOUP, Journal, 1868, p.297). Jamais encore, au cours de cette journée capitale, il ne s'était senti plus loin de l'enfance, des joies et des peines d'hier, de toute joie, de toute peine (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1365).

Dans le vocab. de la philos., de la psychol. Le plaisir et la peine sont les principaux objets du désir et de l'aversion, et ce n'est point la raison, c'est le sentiment immédiat qui les discerne (COUSIN, Philos. écoss., 1857, p.205). La peine naît donc d'une action partielle qui n'exerce que certaines des énergies disponibles et les exerce parfois avec excès, en même temps que d'un sacrifice des tendances refoulées (BLONDEL, Action, 1893, p.161). Rem. Peine n'est pas empl. dans le discours de la psychol. contemp.; on y utilise le syntagme douleur morale.

SYNT. Éprouver, ressentir de la peine, une peine profonde; être accablé, chargé, rempli de peine(s); qqc. accroît la peine de qqn, cause de la peine à qqn; compatir à la peine de qqn; confier ses peines à qqn; partager, soulager la peine de qqn; distraire qqn de sa peine; le poids de la peine; peine cruelle, lourde, violente.



The Earth is a House that Belongs to us All ~ Cheryl Piperberg

Depuis trois jours déjà Miss Pimprenelle s’est envolée dans l’air du temps. Connaissant les circonstances félines du quartier, je constate donc que le tueur en série a repris du service et c’est avec une certaine amertume que j’écris ces lignes. Ceux qui connaissent mes mésaventures de l’été dernier (où mes chats disparurent les uns après les autres jusqu’à ne plus être) comprendront certainement le fond de ce puissant sentiment.

Miss Pimprenelle que j’avais sauvée d’une situation misérable l’automne dernier était une petite chatte douce et affectueuse, et comme chacun des chats qui passa dans ma vie, je l’aimais beaucoup. Je sais qu’elle ne reviendra pas car elle laisse derrière elle une portée âgée de trois semaines dont il me faut m’occuper, sauver de la faim et du désespoir. Son instinct de mère était très fort et il est tout simplement impossible qu’elle soit partie en fugue ou qu’elle ait abandonnée ses pauvres petits dont elle s’occupait si bien. Mon âme peine devant cette triste nouvelle. Encore une fois un homme lâche et sans cœur, digne de ce que l’humanité fait de pire aura eu raison de mon chat. Cela m’écœure les neurones.

Même en temps de paix, en un endroit où tout le monde possède ce qu’il a besoin et souvent plus, il y a des personnes qui peuvent faire du mal sans se préoccuper des émotions qu’ils créeront chez autrui. Juan a beau m’expliquer pour pour ces gens là un chat, y’a rien là, qu’ils sont incapables de comprendre le mal qu’ils font, qu’il ne sont en mesure que de penser à leur petit confort, à leurs petites plates-bandes, à leur petite vie, cela me dépite! Ces gens là sont le reflet de tant de choses à mes yeux. Comment ne pas comprendre toutes les horreurs qui peuvent se passer dans le monde lorsque même dans un environnement semi-paradisiaque, l’on peut agir avec une si petite conscience. Celui qui n’est pas capable de respecter la vie d’un chat ne me donne aucune envie de le respecter. Et vu les sentiments qui m’animent ces jours-ci et que je dois combattre pour ne pas nuire à ce bébé en mes entrailles, je peux facilement imaginer qu’en tant de guerre, lorsque vient le temps de prendre la machette et de trucider son voisin, c’est ce genre d’histoires qui peut faire rejaillir le pire de l’être humain. Évidemment tout dépend du coté où tombe le pouvoir de la machette, et c’est aussi bien moi qui pourrait me faire trucider plutôt que mon chat!

Quant à celui qui me dit qu’un chat de campagne qui vit à l’orée du bois n’a qu’à être attaché ou rester enfermé, je lui dédie mon premier coup de machette virtuel!!! Dans quel monde de liberté et de tolérance vivons-nous donc? Je supporte les voisins dans ces travers qui m’énervent sans pour autant m’attaquer à leurs biens personnels ou émotionnels, n’est-ce pas là le point de la civilisation?

Évidement je n'ai perdu ni bébé, ni mari, ceci n'est pas le récit d'une perte humaine. Ceci n'est un malheur que pour ma petite tête! Il n'y a ici que ma sensibilité de touchée! Cependant dans mon état présent cette sensibilité est pas mal forte à mes jours! Évidement avec tout ce qui se passe présentement dans le monde, ceci n'est qu’une toute petite peine à l'échelle de l'univers, mais cela reste ma peine! Le seul prédateur de mes chats en ce coin de brousse est l'homme, un malade sans morale qui s'arrange bien pour ne laisser aucune preuve de ses méfaits dans la nature! Je sais très bien que ce fait est une peine minime dans le cycle de l'humanité déboussolée. Mais j'étais attachée à ma petite Pimprenelle.

Depuis les évènements de l’été dernier, j’évite d’écrire sur mes chats car c’est devenu un sujet délicat qui effleure trop d’émotions explosives en moi. Je n'en reviens même pas que le con de service recommence son petit jeu de mort! Cette perte féline rappelle le spectre des autres et ravive une douleur interne que j’essaie d’enfouir depuis des mois. Je ne peux même pas vivre cette peine sans avoir l’impression de nuire au bébé alors elle se transforme en cette boule qui se loge au fond de ma gorge et me pèse sur le cœur, invisible, blessante, amère…

C'est une boule sombre que je vais devoir avaler et qui a bien du mal à passer. Hypérion pleure sa copine, il tourne en rond, fait le guet. Il sait que quelque chose ne marche pas. Si jamais il devait arriver quoi que ce soit à sa peau, je ne me gênerais pas pour appeler une autre fois la police et faire ainsi valoir mes droits de citoyen en exposant mes soupçons, ce qui risquerait de semer une certaine zizanie sur la rue! Je finirai bien par démasquer le coupable, tout finit toujours par se savoir lorsque l’on est patient…


Quest ~ Eric Waugh

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