mardi, août 03, 2004

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Mots fugueurs...

Je « virtualise » ici bas, ma feuille perdue qui s’était cachée entre deux définitions, pour réaliser en la retapant les coïncidences qui font que ces mots me glissent entre doigts comme des poissons depuis que je les ai attrapés, un dimanche matin à Montréal...


Anonyme parmi la foule, je me glisse entre ces bulles d’humanité jusqu'à en devenir effervescente...

Retrouver la saveur de mes 20 ans sur un balcon avec vue sur les arrières cours de la grande ville. Retrouver la saveur de mes 20 ans entre deux boutiques flyées cachées sur Mont-Royal. Retrouver la saveur de mes 20 ans avec ces journées sans Internet, en ce quartier qui m'absorbe, avec la ville à mes pieds. Je retrouve en ces quelques moments les saveurs de mes 20 ans et je les conjugue avec ma trentaine qui se déchaîne à l'horizon...

Se ressourcer devant cet arbre qui frisonne de rosée matinale. Minuscule bout de nature, repaire d’écureuils et d’oiseaux qui gazouillent. Au loin, une fanfare ajoute à l'atmosphère des notes qui s’envolent sur le Plateau ensoleillé. Effervescence urbaine, toutes sortes de souvenirs jaillissent des sources de ma mémoire pour se jeter dans l’océan de mon individualité qui s'éveille.

3 étages plus bas, des enfants piaillent, une famille s’ébat de bon matin. Des petits garçons jouent avec des cailloux dans le caniveau, une musique orientale s'installe, Sting et Cheb Mami arrivent jusqu'à moi. Un énervé s’amuse à ratisser son mouchoir de pelouse. Le soleil chauffe ma peau dénudée. Je replonge entre les pages de mon livre. Je ressasse quelques vérités oubliées, connaissances du passé, avalées par l’incroyable évolution des gens, des mœurs, des idées qui font de nous une masse.

Tourbillons de vents, souffles de géants, courants d’air pollués d’humanité. Un petit vent taquin capture mes feuilles en son sein. Elles s’envolent sans que je n'y puisse rien. Vol de mots à l’ancienne...

Je me lève précipitamment pour descendre l’escalier en colimaçon. Je fais un sourire aux voisins et je récupère ces mots qui fuguent en la « Montréalité » de mon dimanche matin...

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