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samedi, octobre 10, 2020



Je reste perplexe lorsque j'écoute mes contemporains parler de "reconfinement" en ces 28 jours de zone rouge. Un semi confinement serait plus juste puisque la vie, de base, continue bien plus qu'elle ne le faisait lorsque toutes les boutiques et écoles étaient fermées. 

L'idée de fond étant bien d'enrayer la progression du virus qui transforme le cours de nos sociétés. Non pas de nous détruire en entier. Combien de temps est-ce que la minorité arrivera à saboter les efforts et sacrifices de la majorité est la question d'actualité...

 L'abondance des dernières décennies n'est plus. Peut-être reviendra-elle un jour. Lorsque le virus ne sera plus qu'un mauvais souvenir collectif. L'incertitude a remplacé la facilité à laquelle le monde s'est progressivement habituée. Le monde perturbé se trouble.

La vie moderne tourne au ralenti. Le quotidien s'accentue de difficultés et de complications mais  la vie continue. Qu'on s'en plaigne ou pas, la vie suit son flot, comme le courant d'une rivière qui retourne à la mer...

En confinement entier, je n'ai plus eu aucun moyen d'être traitée ni de faire mes rééducations physiques. J'ai régressé et décliné. J'ai sacrifié de ma progression physique pour la cause. Et je l'ai bien senti passer! 

En ces 28 jours, je réalise que l'on vit en zone rouge depuis le déconfinement officiel puisque je n'ai toujours pas fait de hugs à personne. En fait, l'on est jamais vraiment passé en orange, jaune ou vert. Cela fait des mois que l'on s'applique à éviter le pire tout en travaillant au meilleur.

Depuis mars dernier, je ne me suis pas approchée, à moins de deux mètres, d'un autre humain. Si ce n'est pour recevoir mes traitements chiro/osteo. Depuis des mois, je ne colle et je ne touche que mari, enfants et animaux.

Vivre avec les autres en distance physique


Cet été, l'on a rencontré quelques amis proches, toujours dehors, toujours à deux mètres et ma foi, à date, on fonctionne encore. Je pense même qu'il nous reste des amis. Que même isolé physiquement, on peut communiquer de bien des façons pour garder le contact affectif.

Vu que mes traitements et médicaments avalent tout notre budget pour me garder vivante, aller au cinéma est un luxe que l'on se permet peu. Tout comme aller au resto ou sortir là où c'est payant. Et on fonctionne encore. On arrive même à s'aimer et à grandir ensemble. 


Depuis que mon dos fut gravement blessé, j'ai vu le monde autour de moi continuer d'évoluer. J'ai vu combien la norme semblait avoir oublié la facilité de ses vies modernes. Combien la norme en santé avait oublié les torts et les travers invisibles des maladies. 

Pour m'occuper l'ennui, je me suis déconnectée du numérique qui digère le présent en continu. Je suis partie explorer les multiples fois où le monde avait changé. J'ai utilisé diverses ressources du Web pour m'instruire sur toutes sortes de sujets. 

Des sumériens aux romains, en me rappelant le moyen-âge, la renaissance, l'esclavage, les colonies, la guerre de sécession. Pour combler l'ennui de l'invalidité en fatigue de douleurs et de rééducations, je me suis nourrie la mémoire.


Mais revenons au présent de cet automne, où je suis plus valide en ma santé qui s'améliore. En mes capacités physiques qui progressent, je retrouve un présent biscornu où tout semble être sens dessus-dessous, où les esprits tanguent et se renversent.

Après avoir observé le monde grimper ses différentes pentes de vie (alors que j'avais bien dégringolé de la mienne), je trouve étrange de remonter cette pente alors que tant dégringolent la leur. Je m'accroche aux roches de la mienne. Je prends même le temps d'en étudier la vue que je retrouve. À ne plus être aplatie au fond de mon gouffre!

Je m'accroche à la piscine pour effectuer mes rééducations physiques. Cela reste une complication majeure qui me casse la tête au quotidien. Qui me stresse et qui m'angoisse. Si je n'ai pas la possibilité de m'entrainer en piscine, je perds la possibilité d'aller mieux. Et je gagne la réalité de régresser...

Je me suis forcée à aller dans l'eau si froide que lorsque j'en retrouve un bassin intérieur, dit sportif, son eau chlorée me bien semble chaude. Et je prie le ciel pour pouvoir continuer de progresser au fil de ces entrainements aquatiques, tout au long des prochaines saisons.

À force de chercher et de trouver diverses options et solutions aquatiques, j'ai parfois l'impression d'être prise en un cube de Rubik bien peu sympathique. Mais on lâche pas. On apprend et on devient meilleur. L'on choisit d'accepter l'adversité pour mieux l'affronter et s'y adapter. On puise en nos ressources intérieures et on rame...

En cette pandémie, qu'on le veuille ou pas, on est tous dans la même galère. L'on doit tous ramer pour avancer. L'on devrait tous s'entraider pour faire front. Tous se soutenir pour avancer. En un monde idéal que l'on a pas encore atteint...

L'avantage d'avoir été en galère humaine pré Covid c'est d'être rodée lorsque vient le temps de ramer. J'observe bien des gens refuser de ramer et même refuser l'idée de ramer! 

Bien de ceux qui se lamentent refusent l'effort demandé. Comme s'il était plus facile de se complaindre que de se forcer. Je n'ai jamais compris ce choix de vie. Je n'en vois pas le sens constructif que l'on peut y trouver.

En ma mémoire défilent les efforts de tous ceux qui sont passées avant nous. En ma mémoire défilent tous ceux qui se sont sacrifiés pour que l'on se dise civilisé. Refuser de me plaindre au présent est ma façon d'honorer leurs efforts et sacrifices passés et oubliés. 

Avant que l'on ne soit tous obligés d'aller laver notre linge à la rivière, de rapiécer chaque morceau jusqu'à l'usure, je ne pense pas qu'il soit intelligent de tant se plaindre du présent tel qu'on le vit. 

Je pense qu'il serait plus intelligent de prendre conscience de tout ce que l'on possède encore. Surtout si la santé vient avec les conforts modernes!

Pour ne pas se laisser abattre par la morosité collective, on se pousse les fesses en foret. On en profite pour se remettre les pendules à l'heure et pour discuter de comment faire pour traverser cette crise mondiale en famille.

En cette virée automnale, on se trouve une cool activité familiale à inspirer lorsque notre exploration boisée finit par se transformer en "photoshoot rurex"

Durant le confinement, Miss Soleil et ma pomme des bois étions un peu tombées dans les vidéos YouTube d'Urbex. Assez pour lui donner l'envie d'exploration Urbex. Je lui ai alors expliqué que le mieux que l'on pouvait faire, en notre environnement, serait du Rurex. 

Si l'univers était prêt à nous envoyer des pistes à suivre...

Que diriez-vous d'aller à l'aventure d'une érablière abandonnée depuis des lustres?


Dimanche dernier, sans même chercher l'aventure Rurex, au détour d'un sentier, boom! Surprise! 

Le ciel nous récompense les efforts avec la découverte d'une érablière abandonnée. Un endroit perdu qui nous stimule l'imaginaire et le moral. On inspire et on en profite!

On l'apprécie comme la découverte d'un trésor oublié de nos humanités. Un endroit oublié empreint de nostalgie et de cette magie invisible qui nous fait repenser le passé.


Rurex : n.m. (mot anglais) Mot-valise formé des mots rural et exploration. activité clandestine consistant à visiter des lieux abandonnés en zone rurale.

Exploration Rurex en zone rouge...

lundi, mars 23, 2020

Chroniques de Covid...


Deuxième semaine d'isolation volontaire en temps de pandémie. On s'y adapte.

Avec l'homme au télétravail et la puce sans école, nous nous organisons un horaire d'isolation pendant que monde se renferme sur lui-même.  Nous nous adaptons. Mon mari diabétique est à risque et j'ai vu assez d'hôpital en ces quatre dernières années pour n'avoir aucune envie de m'y retrouver de nouveau.

Ayant vu venir le trouble à l'horizon, nous étions préparés lorsque le monde s'est réveillé, enfermé en ses frontières. L'ironie d'avoir reçu nos passeports, périmés depuis deux ans, l'automne dernier ne m'échappe pas.

Mon homme est habitué à régulièrement télé-travailler, il s'y adapte bien. Nous en profitons pour instaurer des heures de bureau. Histoire de ne pas m'arracher les cheveux à le décoller de son écran!

Miss Soleil est déçue de la tournure des choses mais compréhensive. Elle qui excellait en son année, autant sur le plan académique que social, n'est pas heureuse de ne plus aller en classe. Elle s'en fait une raison qu'elle puise en l'amour profond qu'elle ressent pour ses parents. Elle me touche. Elle est cool. Elle préfére propager le message que le virus. Ce qu'elle fait, avec ses amis qui aimeraient bien la voir.

Quand le monde arrête de tourner

Elle avait plein de projets cool à vivre, dont un voyage scolaire à New-York avant de changer d'école. En tant que première ministre élue, elle participait à une initiative intéressante. Je chapeautais le projet depuis plusieurs semaines, pour la préparer avec sa coéquipière à cette expérience de niveau secondaire 5 alors qu'elle est en secondaire 2.

Je les ai fait travailler des heures et de heures afin qu'elles puissent comprendre et assurer cette simulation d'Assemblée qui aurait dû les emmener au Château Frontenac puis à Montréal. En notre trio familial, la puce avait le plus de projets, qui tombent à l'eau, en cours. Cela me peine pour elle.


Et je compte bien que l'on profite de cette parenthèse humaine pour vivre des moments qui resserrerons nos liens. Pour trouver des activités qui nous feront passer du temps ensemble. Pour créer des moments inédits en une période historique.

De mon coté, je travaillais fort pour revenir au monde qui tourne et mettre en place de nouveaux projets. Mais je n'en étais pas encore tout à fait là. Septembre était mon objectif de rentrée. Évidemment, je suis bien déçue de ne pouvoir poursuivre le fil de mes rééducations sociales en retournant en ville! Voilà trois ans que la maladie me confine. Je vais mieux. Et c'est maintenant le monde qui s'y met. À y perdre ce latin que je n'ai jamais appris!

Le coup de la fermeture des piscines a été mon plus gros coup personnel. Et la crainte de perdre la continuité de mes traitements médicaux. J'ai passé la semaine à voir comment j'allais m'arranger. Une nouvelle organisation de soins se met en place. 

Si mon chiro ne tombe pas malade,j'ai une chance de ne pas trop régresser. La clinique où je me fais traiter a mis en place de nouvelles mesures et ne traite plus que ses cas urgents. Ceux qui pourraient finir à l’hôpital sans traitement. Comme j'en fais partie, je peux continuer d'y aller. En faisant toujours très attention.

Mon osteo, revenue de voyage, est en quarantaine. Son remplaçant me prend en urgence aujourd'hui. Le seul écart que je dois faire en notre isolation volontaire est d'aller à la clinique, qui se situe à cinq kilomètres de ma maison.

Achever une rééducation physique de deux années en compagnie du Covid19 demande quelques réflexions et adaptation. Il me sera plus douloureux de continuer mes rééducations en  mode terrestre. Sans répit d'apesanteur. Mais quand il n'y a pas la possibilité de faire autrement, il fait faire avec! 

Essayer de compenser le manque à gagner en piscine avec des marches hebdomadaires. Objectif en cours, accumuler 2000 pas par jour, en espérant ne pas perdre l'acquis de deux dures années de travail de rééducation physique. Sachant qu'il y a un an de cela, ma capacité de marche tournait autour de 200 pas avant que mon dos ne crie grâce.

S'adapter pour avancer est un art de vivre que nous pratiquons depuis bien des années. Être confinés en coin de lac offre plein d'air pur, de silence et d'espace où patienter. Nous avons conscience du privilège de vivre en nature et dans une province qui prend les mesures nécessaires pour essayer d'éviter l'hécatombe italienne.

L'attitude de chacun déterminera le bien de tous. Habituellement l'attitude de chacun n'a de répercussions que sur lui-même ou son cercle proche. Ce qui permet à chacun de développer son individualité à gogo.

Désormais l'attitude de chacun est un maillon important de la chaîne humaine qui gardera l'ordre social en place, ou le fera dangereusement tanguer...

En notre coin de brousse, l'on a appris à transformer la fatalité en force. L'on a appris à persévérer dans les difficultés. L'on a appris à s'adapter et à évoluer. J'ai appris à survivre en d'intolérables douleurs. J'ai appris à les traverser sans lâcher. J'ai appris à transformer le pire en force.

En ce monde qui se referme sur lui même, je me reconnecte. Je m'ouvre de nouveau. Revenir à la vie durant une quarantaine mondiale est très étrange. Bref, au Québec, ce n'est pas encore la fin du monde. Peut-être est-ce juste le début d'un nouveau. En notre coin de lac, c'est surtout l'hiver. Un p'tit -20 avec ça?

En notre organisation de maison, il y a une marche hebdomadaire. En coin de forêt ou sur le lac, selon les lumières ou les humeurs. Un copain voisin nous y rejoint parfois. On pratique la distanciation sociale, les hommes papotent à trois mètres de distance, et l'on avance. Un jour après l'autre...


En notre organisation de maison, il y a une sortie hebdomadaire à l'épicerie, durant les heures où personne n'y traîne. L'on désinfecte tout ce qui entre dans la maison. Qui se transforme en zone verte au fil des jours qui nous isolent. J'ai aussi décidé de revenir nourrir ce coin de Web chaque jour.

Cette semaine, la transmission communautaire débute au Québec, est-ce le début ou la fin? Nul le sait. À chacun d'en choisir l'attitude à développer en les prochains mois pour que le meilleur en ressorte plutôt que le pire.

Isolation volontaire en temps de pandémie

jeudi, octobre 19, 2017

Lorsque Miss Soleil est née, elle tenait debout sur ses deux jambes.

Au sortir du ventre, capable de se tenir sur ses deux jambettes. À mon grand étonnement. Musclée dès sa naissance.

Pour m'en expliquer le phénomène, le docteur l'a qualifiée de bébé tonique.

J'étais aussi maganée qu'elle pétait le feu. Ensuite, même si bien affaiblie, j'étais si heureuse de la voir grandir en parfaite santé.

Si heureuse de la voir traverser ses étapes d'enfance sans heurt. Reconnaissante de la voir grandir en ses potentiels humains.

Au fil des jours qui ont suivi sa naissance, j'ai cependant eu l'impression d'avoir cloné mon mari. En fille! Comme si ce bébé avait été moulé avec le moule paternel... en mon ventre.

Pas besoin de test ADN pour en reconnaître la paternité. Il était certain que ce n'était pas le facteur qui était passé par là! Physiquement, ils ont le même type de corps athlétique. Les mêmes abilités sportives. Moi le sport, c'est pas mon fort...

Rappelons que j'ai réussi à me fracasser la tête au gymnase de mon école, à 12 ans, durant un cours de saut en hauteur. Pour ensuite m'en retrouver paraplégique. Un tout qui n'a pas aidé mes piètres abilités sportives.

L'intellect semble plus être ma voie à suivre pour m'épanouir en cette vie.

D'ailleurs, je me muscle la cervelle avec discipline. J'ai aussi le droit de faire du yoga ou du pilates.

Mais on me conseille d'éviter toutes sortes de sports. Pour mon bien...

Enfin présentement, même le yoga m'est interdit. D'ici Noël cela sera possible. Et je compte m'y bien plier.

Présentement, je peux marcher. Un peu. C'est ma victoire personnelle en ce corps qui me trahit trop souvent pour me point rager.

Marcher, c'est du sport en mon corps prématurément usé.  Un corps qui a quand même le mérite de s'être sorti de sa chaise roulante à 13 ans. Ou est-ce grâce aux volontés de son esprit?

Souvent, lorsque l'humeur de l'heure se vide d'espoir, je me rappelle le privilège de pouvoir marcher. Je me rappelle le bonheur de les avoir en ma vie. Je me rappelle que le confort existentiel est une illusion humaine.

Présentement, marcher, c'est déjà beaucoup pour moi. Mais pour eux deux, c'est une autre game.


Lui est sur un projet de course afin de lever quelques fonds pour ssoutenir ma cause en cours. Elle retrouve ses capacités physiques après une lourde et longue commotion cérébrale. Il lutte à mes côtés. Elle reprend ses cours de ballet et ses acrobaties quotidiennes. Je marche. Un peu. Quelques mètres à la fois. Par ci, par là.

Eux deux, ils roulent comme ils courent. Bien souvent, je les encourage à continuer sur leur lancée, pour mieux les croquer sur le vif. Parfois, j'en dirige même l'énergie en des inspirations photographiques.

Les voir bouger, courir, sauter, rouler me fait toujours du bien au coeur. Étrangement, cela le nourrit, cela l'allège et cela le renforce à la fois. Ceci doit être intimement relié aux sentiments que je ressens pour eux deux.

Tout futur se construit au présent. Tant qu'il y a un présent, il y a un futur. Apprécier le présent avec eux deux, c'est aussi essayer de me reconstruire au futur, pas à pas.

En cette convalescence d'hystérectomie, un petit setback fait remonter quelques douleurs bien féminines. Un médicament vient aider aider la cause. plus tannant que grave en soi. Mais à force de gérer diverses douleurs physiques, le cerveau sature. Le corps se fait bourreau. Le cerveau subit. La clé est certainement dans la tolérance qui grandit et la patience qui s'approfondit. M'alléger les idées en jouant avec ces #vidéos #boomerang qui me font sourire. Créer ce collage pour un billet de blogue. Utiliser le blogue pour garder un fil d'écriture, pour persévérer dans l'épreuve. En me rappelant que je suis aimée par eux deux et que l'amour que je ressens pour eux deux me renforce le coeur... #souffrirenbeauté #strenghcomesfromwithin #liveauthenthic #soisforteetgrandit #PainIsLifeLifeIsPain #lifewarrior #NeuropathicWarrior #hysterectomyrecovery #postop #posthystérectomie #sufferinginbeauty #collage #videography #lifeissimplebuthard #instalove
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Eux deux...

mercredi, septembre 14, 2016

Ma pomme, mère et demi soeur 
autour de 1996/97
Toute mon enfance, au primaire, durant ces fins de semaines avec ma mère, elle m'expliquait souvent qu'elle ne voulait pas tant être ma mère que mon amie.

Elle préférait d'ailleurs que je l'appelle par son prénom. Ce que je refusais en bloc. Sans même comprendre pourquoi.

Je ne savais pas pourquoi cela me blessait tant mais j'en ressentais la douleur vive en mon coeur, sa brûlure en mon sang. Je ne savais pas comment l'expliquer mais j'en ressentais bien l'amère émotion.

Ce qui provoquait un conflit récurrent. Au milieu de plusieurs autres conflits. Et l'on se disputait. Une autre fois...

Elle voulait être mon amie avant d'être ma mère...

Je me souviens qu'après chacune de ces disputes j'étais anxieusement déstabilisée et intensément triste. Pourquoi don' elle voulait pas être ma mère? 

Mon père ne voulait pas être mon père et ma mère voulait juste être mon amie! Mais où j'étais don' tombée ?!? C'était quoi ces parents qui trouvaient ça trop difficile d'être parents ?!?

Pis des amis, j'en avais déjà plein, je voulais pas être son amie, je voulais être sa fille! Je voulais juste une mère. Comme mes amis en leur maison! J'écoutais ses discours étranges pendant que mes émotions pateaugeaient en leurs eaux troubles.

On se disputait. De nouveau le conflit entre nous. Je me renfermais sur moi-même. Comme une huître. Elle se moquait du "boudin" que je faisais dans mon coin.

J'attendais patiemment le lundi matin qui débutait une nouvelle semaine avec ma Mère-Grand. Là, où ma vie était "normale". Là, où je n'étais pas un poids.

Pendant ce temps (au tout début des années 80), elle accumulait plein de contenu pour se plaindre à ses amis de combien être monoparental était duuur. Et comment je lui gâchais ses weekends!

Elle accumulait des briques de ressentiments envers moi qui s'entassaient en son coeur. Qui le durcissait. Elle aussi attendait le lundi, moins patiemment que moi...

Au final, elle n'a jamais réussi à être une mère en ma vie et je n'ai jamais réussi à être une amie en la sienne! En fait elle est plutôt devenue le meilleur ennemi que j'aie jamais eu!

Au final, elle m'a jetée de sa vie, une ultime fois, il y a bientôt 7 ans. Mais cette fois là, j'ai pris la consciente décision d'arrêter de lui courir après. J'avais 36 ans. J'étais mère. J'étais fatiguée de courir après un mirage... de mon imagination.

Sur ce coup là, au téléphone, lorsque je l'ai entendu me dire qu'elle n'avait plus envie d'être la grand-mère de ma fille et qu'elle voulait une autre de ses annnées de break, Bang! Fracture de crâne. Saignement de coeur. Puis un intense "AhAh Moment"! Comme si d'un coup se mettaient en place toutes les piéces égarées du puzzle de mon enfance.

Cette ultime dispute, a été provoquée par le mini pétage de coche de l'homme, qui n'avait pas apprécié qu'elle veuille faire Noël avec notre fille de quatre ans, ses amis et "sa famille"... mais sans nous. Ce fut la cerise sur son sundae en ce qui le concerne.  Après dix ans d'union, son vase venait de déborder.

Quelques jours plus tard, se sont placées ces pièces égarées. J'ai compris toutes sortes de choses de mon enfance, les fins de semaine avec elle. Ce jour là, pour la première fois de ma vie, j'ai décidé consciemment d'arrêter de courir après un amour qu'elle ne ressentait point. L'amour d'une mère...

Je n'ai plus jamais fait un pas vers elle. Comme je l'avais toujours fait après chacun de ses rejets. Elle n'a jamais fait un pas vers moi. Ni quand j'ai été malade. À multiples occasions. Ni quand la petite s'est blessée. À différentes reprises.

Elle se contente de lire ce blogue, selon les échos de ce que j'en entends. Bonjour Maman! Ce texte là risque de ne pas te plaire (ou plutôt je ne doute pas qu'il te déplaise)...

Je ne voulais qu'être sa mère mais l'on devient amies...


Bref, en mon éducation maternelle, je n'ai jamais voulu être l'amie de ma fille, juste sa mère. Qu'elle m'appelle un jour par mon prénom est absolument hors de question! Cela a toujours été bien clair en mon âme et mon coeur.

Mais, voilà pas qu'au fil des années, se passe un étrange phénomène, qui semble tout à fait naturel. Il se fonde un aspect de notre relation que je n'avais jamais imaginé...

Une sorte d'amitié humaine qui se faufile en notre relation mère/fille. Un sentiment nouveau qui engendre de fascinantes émotions. Cela me fascine autant que cela m'intrigue.

Je découve, avec ma fillette qui pousse, ce que j'ai jamais connu avec ma mère. Une complicité forte et intime. Une compréhension profonde l'une de l'autre. Un respect mutuel. Une harmonie. De l'amour reciproque. Partagé. Le tout enrobé de cette intriguante amitié qui se construit en même temps qu'évolue notre relation.

Morale de cette histoire, pour être l'ami de son enfant, commencer par juste être son parent est un bon plan. Puisqu'il semble que l'amitié en résultera...

Ma pomme et ma fille en 2016


En sandwich entre amie et ennemie...

dimanche, septembre 04, 2016


Avant que je sois paraplégique à 12 ans durant un an. Avant mon adolescence et début de vingtaine montréalaise (à saveur jetset glamour Westmount Outremont Plateau Laurentides). Avant mon mariage avec un jeune étudiant de vingt ans.

Bien avant mon diplôme universitaire à ULaval (en traduction) et mon vécu en journalisme et littérature. Bien avant la paralysie de Bell et ses séquelles en ma vie.

Des lunes et des lunes avant ma "mamamitude" emportée, j'ai vécu une enfance hors norme sur la plus grande ferme d'un petit village jurassien de plus de mille âmes, au coeur des années 70.

Mes parents ont divorcé lorsque j'avais neuf mois. Ils avaient respectivement 20 et 21 ans. Ils sont restés mariés 18 mois.

Père et mère, jeunes mariés...

De mes 18 mois à mes 11 ans, j'ai vécu en "pensionnat" à la ferme, chez mes grands-parents maternels. J'étais une princesse déchue en mon royaume animal.

Je grandissais là du lundi au vendredi/samedi suivant les sorties nocturnes de ma mère. C'était ma normalité enfantine. Je ne connaissais pas d'autre vie que ma routine...

Ainsi en cette réalité, ma grand-mère est devenue ma mère, mon jeune oncle est devenu mon grand frère. Ma mère est devenue une tante plus ou moins sympathique. Mon père a disparu du décor et mon grand-père alcoolique n'était pas un cadeau.

Son idée de temps de qualité avec moi était de m'emmener sur le pont du Doubs, au village, et de lancer mon chien à l'eau. Alors que je criais, pleurais et suppliais le ciel et tous les anges de donner à mon chien la force de nager jusqu'à la rive, mon cher pépère était crampé. Et certainement bourré.

Je revenais à la ferme en reniflant mes sanglots, mon chien trempé, grelottant, serré contre mon petit cœur en furie. Il se faisait engueuler par ma mère-grand et il ne me parlait plus durant quelques semaines. Ce qui me donnait une relative paix.

Pendant ce temps, Vincent, polonais de son état, était employé à vie à la ferme. Il y vivait depuis des lustres. C'était mon vrai grand-père. Le seul mâle qui me choyait et me protégeait des folies adultes.

Chaque jour de la semaine, il venait me chercher à l'école en vélo, toujours avec un carré de chocolat au lait. Mes amis, envieux du morceau de chocolat, pensaient que c'était lui mon vrai grand-père et je ne faisais rien pour les détromper. Déjà que j'étais l'unique enfant de divorcés dans toute l'école...

Vincent avait été prisonnier de combat. Il en avait la mémoire marquée au fer rouge. C'était un réfugié de la deuxième guerre. Je ne pense pas qu'il ait jamais eu ses papiers officiels. Il avait atteri là en se sauvant de l'horreur des nazis en son pays. Il avait appris le français à la ferme. Son traumatisme de guerre était profond.

Une fois par année sa famille polonaise venait le visiter et toujours il m'insérait en son annuelle photo de famille. J'étais toute fière, en mon habit du dimanche, qu'il veuille de moi en cette photo là!

À chaque année, cela me faisait du bien au coeur. Même si je ne comprenais rien à leur charabia polonais, quand ils débarquaient quelques jours à la ferme, je me sentais aimée et acceptée en leur bulle familiale...

Chaque soir, après mes devoirs en sa compagnie, autour d'un bol de chicorée au lait, dès que j'ai su lire et écrire, je lui ai fait l'école. Je lui perfectionnais son français sur un petit tableau noir dédié à cet effet (offert par ma mère-grand) en sa "chambre de bonne". #bonheurenboîte

Il est mort d'un cancer fulgurant quand j'avais 9/10 ans mais il reste ancré en mon cœur à jamais. La dernière année, il était persuadé que l'horreur de la guerre l'avait finalement rattrapé en son corps. Mais il mélangeait moins ses le/la un/une..

Ma pomme des champs entre 1974 et 1980

Lui, ma mère-grand et mon jeune oncle/grand frère, plus quelques animaux (sauvages ou semi domestiques), de part leur inconditionnel amour, ont sauvé mon coeur d'enfant et c'est grâce à eux si je suis qui je suis aujourd'hui...

#LaProtectiondeVincent
#LeRegardVigilantdeThérèse 
#LeRireAffectueuxdeGuy
#SundayGratitude

Une vie ou un roman en cours d'écriture?

jeudi, juillet 21, 2016

Il y a un an, une étrange boule grossissait en mon bras. La douleur qu'elle apportait avec elle était innommable.

Et il est bien rare que je manque de mots pour nommer quelque chose..

Il y a maintenant bientôt six mois, la puce revenait de l'école sérieusement blessée.

Il y a trois mois, j'allais à l'hôpital pour une intervention chirurgicale d'un jour...

Cette année passée fut intense, sous tant de points humains, qu'elle nous a transformés en ses différents tumultes.

Et le diabète de mon homme en a définivement souffert.

Ce qui m'a inspiré ces mots le 14 juillet dernier alors qu'il passait l'après-midi dans les bras de sa maladie...

Mariée au diabète

Une hyper à 25 dans la nuit, suivie de deux hypos. Et c'est ainsi que le diabète tue mon homme. Á petit feu...

Aujourd'hui, il ne s'éteindra pas à jamais. Il dormira beaucoup. Il sera juste léthargique et antipathique le temps que son système puisse s'en remettre. Puis il remontera sur le ring de boxe. Lui et le diabète juvénile, uni pour la vie...

Depuis seize ans que je vis mariée avec l'homme, je suis aussi mariée au diabète. J'y ai consenti en me mariant. C'était écrit en gros sur mon invisible contrat de mariage.

Je connais maintenant son odeur lorsqu'il est trop haut et je reconnais son teint qui grisaille lorsqu'il descend trop bas. Je peux estimer son taux de sucre dans le sang suivant ses humeurs. Je l'ai vu faire tant d'hypos et d'hypers que j'en suis rodée. Même si toujours inquiète. Dans le silence de mon coeur.

Mais aussi bien puis-je le connaître, ce cher diabète qui a donné à l'homme les couilles de se marier et de s'engager, à 20 ans, en une réelle relation de couple, aussi peu j'ai de contrôle sur lui. Lui seul en a sur son diabète.

Je possède le pouvoir de faire des biscuits qui plaisent à l'homme et qui sont gentils avec le diabète. Je possède le pouvoir de le comprendre, de le soutenir et de l'aimer. Mais le diabète pèse parfois bien lourd sur nos épaules. Enfin, il, semblerait que nous ayons les épaules larges...

Lorsque le diabète est venu frapper à la porte de ses quinze ans et qu'il est devenu insulino-dépendant, l'homme a dû mûrir plus vite que son ombre. C'est ce qui m'a charmé chez lui en ses 19 ans (alors que j'en avais 26). Son corps d'Adonis conjugué à la maturité de son esprit, à l'ouverture de son coeur et à la profondeur de son être ont concocté un cocktail irrésistible. J'ai succombé!

D'hier à aujourd'hui...

À 15 ans, il a décidé qu'il vivrait sa vie avec/malgré le diabète.

À 20 ans, il se sentait capable de prendre femme. Et de s'impliquer en cette union.

À 25 ans, il était mûr pour devenir père. Sportif de nature, il a aussi repris le volleyball avec passion et a conjugué celle-ci à son travail sur le campus de l'univerté où il travaille.

À 35 ans, le diabète est revenu en force avec les stress du quotidien. Il est devenu plus lourd, plus noir et plus incontrôlable.

Alors que je commençais à sérieusement m'en inquiéter, il a eu l'opportunité d'entrer en un super programme médical pour tester l'insuline du futur dans le département hospitalier qui le suit.

Triés sur le volet, les diabétiques choisis passent neuf mois encadrés d'une équipe passionnée composée d'une douzaine d'experts en leur domaine. Le nec plus ultra de la médecine moderne en matière de diabète. Un don de Dieu.

Je me fous personnellement de l'insuline du futur mais je sais qu'en ces neuf prochains mois, le diabète, en notre maison, sera sous haute surveillance. Et l'homme sera soutenu et épaulé pour en reprendre les meilleures habitudes possibles. De celles qui le rendent plus fort que le diabète qui lui sucre le sang...

Le diabète et nous...

dimanche, juin 05, 2016

Il y a quelques jours, j'ai reçu une invitation de Telus pour aller faire un tour dans les coulisses du téléthon Opération Enfants Soleil. 

Sachant que nos derniers mois ont été passés à chouchouter notre puce commotionnée, c'est une invitation que l'on ne peut pas refuser!

D'autant plus que j'ai toujours voulu en savoir plus sur le fonctionnement de ce téléthon ultra célèbre au Québec...

Mon propre vécu avec différents ennuis médicaux (depuis mon adolescence accidentée), m'a ouvert l'esprit à la réalité de la maladie. Les différents maux de santé qui m'ont suivi au cours des années ont élargit mes horizons humains.

Le traumatisme crânien présent de Miss Soleil me fait passer du coté du patient à celui de parent qui accompagne le patient. C'est une nouvelle expérience dont je me serais bien passée mais qui nous renforce et nous soude.

Le quotidien de sa "commo" me met le cœur à l'envers et m'ouvre encore davantage de perspectives. C'est l'esprit bien ouvert que je suis allée, de bon matin, en direction d'Expo Cité pour expérimenter la matinée des enfants en famille...

Après plusieurs belles journées aux saveurs d'été, ce matin a des tendances pluvieuses. Il fait plutôt frisquet alors que l'on marche rapidement en direction de l'entrée du Pavillon de la Jeunesse.

C'est une journée de schnoutte pour le plein air mais cela se se révèle un temps parfait pour le téléthon! Un temps idéal pour cocooner chez soi en lézardant devant la télé. Ou pour aller faire un tour du coté d'Expocité de grand matin?

L'occasion pour s'ouvrir le coeur et pourquoi pas le portefeuille pour soutenir une cause d'enfance?


On débute notre matinée avec un tour des coulisses qui se révèle un véritable labyrinthe. L'on découvre que chaque région a un enfant ambassadeur qui participe à cette grande célébration de l'enfance courageuse et persévérante.

Déambuler en coulisses

Au hasard de notre entrée, nous effectuons la visite avec la gang du machin club dont nous découvrons l'existence virtuelle en faisant leur réelle connaissance. Professionnelles, ces mini chroniqueuses semblent plus stressées que les routardes que nous sommes en équipe mère/fille.

L'on se rappelle que la Miss a effectué son premier voyage de presse à cinq ans et qu'elle a bien vadrouillé depuis. Pour ses dix ans, son CV tient bien la route. Elle se fait d'ailleurs proposer d’écrire des chroniques pour ce site dont nous ne connaissons pas l'existence (mais que nous explorerons avec plaisir).

Pour l'instant, en sa convalescence de "commo", la Miss a dû arrêter d'écrire ses chroniques mensuelles pour le journal municipal et c'est une épine en ses émotions.

Au détour d'une loge, une mini chroniqueuse du machin club se demande comment reconnaître les "Enfants Soleil" et je sens ma puce se crisper en silence à mes cotés. C'est que dans bien des cas la maladie n'est pas visuelle. Aussi invisible qu'handicapante, elle ne se voit pas toujours du premier coup d’œil.

En papotant avec notre sympathique guide, j'apprends combien les bénévoles d'Enfant Soleil sont une grande famille. Ils se retrouvent chaque année pour appuyer cette cause qui leur tient à cœur. Ils développent même toutes sortes d'amitié en leur bonne action.

Alors que nous parcourons les allées des coulisses de ce téléthon, j'inspire l'atmosphère bienveillante qui se dégage de l’événement. En cet endroit, se retrouve le meilleur de nos humanités. Il peut bien pleuvoir dehors, en dedans d'Expocité, les soleils n'en finissent pas de briller...

J'observe ma puce stimulée par cet environnement. Mon coeur palpite en même temps qu'il compatit avec ceux des parents que je croise et dont je sais combien leur quotidien n'est pas évident. Je sais combien ils sont forts d'être encore debout de d'avancer envers et contre la maladie qui accable leur enfant.

Quand la maladie frappe nos enfants

Dans les derniers mois, nous avons sommes allés chaque semaine à l'IRDPQ. Cet institut de réadaptation spécialisé pour les enfants en déficience physique est un phare dans la tempête où nous a emporté la commotion cérébrale de Miss Soleil.

Il y a plusieurs semaines de cela, alors que nous nous asseyons dans la grande salle d'attente de cet institut. La Miss regarde autour d'elle et vient me chuchoter à l'oreille: "Maman, y'a vraiment beaucoup d'enfants malades dans la vie!". J'acquiesce en silence alors qu'elle s'assoit à mes côtés.

On échange un regard entendu avec son père. Yep, on est bien là. En une matinée de semaine, en cette jolie salle d'attente remplie d'enfants avec multiples problèmes de santé plus ou moins visibles, et une ribambelle de parents et grands-parents pour les accompagner. Nous sommes là, dans la même galère. Mais il est évident que la barque de certains est moins confortable que la nôtre.

À chaque fois que je le constate, je dis merci à la vie que cela ne soit pas pire que cela est. Même si ce fut bien difficile depuis le quatre février dernier et que cela n'est toujours pas simple au quotidien. Il y a pire, il y a toujours pire...

Alors que l'on croise des enfants sérieusement handicapés, l'on ne peut que remettre en perspective la gravité de notre propre expérience. Alors qu'on travaille fort pour l'accompagner en cette épreuve médicale, l'on ne perd pas de vue que cette épreuve de santé enfantine est supposée être temporaire et ne pas lui laisser de séquelles à long terme.


On arrive du coté de la grande scène (filmée en direct) avec le groupe Les P'tites Tounes que Miss Soleil connait pas mal mieux que moi! Voilà même que ses yeux pétillent et je sens s'alléger mon coeur alourdi par des mois de discipline de "commo".

Entre les chansons des musiciens défilent les différentes donations récoltées par la population sensibilisée à la cause.

Cela fait chaud au cœur de voir tous ces gens qui ont pris le temps et la peine d'organiser différentes campagnes de financements, à leur échelle, pour aider à améliorer le quotidien des enfants malades.

Cela me rassure sur le potentiel de nos humanités trop souvent désenchantées par le mal qui ronge le monde. Regarder ces inconnus bienveillants me redonne espoir en ce que nous sommes capable d'accomplir. 

Se laisser porter par la vague...

À coté de moi, je sens le cœur de ma puce être aussi réchauffé par cette vague de générosité dans laquelle nous sommes plongées. 

Au fil des heures qui passent, l'on découvre différentes histoires d'enfance en maladie. Touchées en plein coeur, on ne compte plus les frissons d'émotions qui viennent donner la chair de poule.

Je suis honorée de pouvoir partager tant de vibrations de bonté avec homme et enfant. Émue et honorée d’assister quelques heures à cette grande fête.


J'observe et j'inspire. Je réalise que cet événement se révèle être beaucoup plus qu'une vaste campagne de financement télévisuel...

C'est l'occasion pour tant de petites voix de s'élever et de se faire entendre. C'est l'occasion pour tant de parents de partager leur vécu en toute authenticité. Et c'est aussi l'occasion de célébrer l'enfance malade avec joie et légèreté.

C'est un moment précieux qui valorise le courage et les efforts de ces petits aux prises avec de graves problèmes de santé. Un événement qui leur montre qu'ils ne sont pas seuls, qui leur prouve combien la population les soutient.

En ce téléthon, les Enfants Soleil ne sont plus différents, ils sont pareils les uns des autres. Ce sont juste des enfants qui veulent avoir du fun!

En ce monde parallèle qui les enrobe de douceur et de gentillesse, ils peuvent sortir de chez eux pour s'amuser et s'en mettre plein les oreilles plutôt que de sortir pour un énième rendez-vous médical. C'est surement une bouffée d'air bienvenue en un quotidien pas facile...

Participer à son échelle

Durant cette matinée des enfants, Miss Soleil a pris une grande décision. Évidement, au cours de notre visite, plusieurs auront remarqué la similitude entre son prénom et la cause...


Touchée par l’événement Miss Soleil décide qu'elle donnera une partie des gains qu'elle récoltera lors de sa prochaine journée des petits entrepreneurs.

Avec sa meilleure amie, celle qui l'accompagne en les aléas de sa commotion cérébrale, elle ouvrira pour une autre année notre pâtisserie éphémère. Cette année, la Miss est encore plus motivée. Je n'aurais pourtant pas cru cela possible!

On prépare avec grand sérieux et professionnalisme l'ouverture de notre "Pop Up Pastry Shop" annuel. Et elle m'explique qu'elle partagera une partie de ses profits avec "Enfants Soleil". C'est décidé et c'est ce qu'elle fera!

Juste avant de partir, on croise la famille de la petite Gabrielle. Miss Soleil me le fait remarquer. C'est la petite fille de neuf ans qui ne grandira jamais. Je sens son cœur se serrer et son esprit s'ouvrir. Je lui propose qu'on aille leur parler. Elle fige sur place et s'exclame: "Oh! Non, je suis trop gênée!"

S’intéresser aux vies des autres

Je médite un instant sur ce sentiment. Je pense à toutes les fois où personne n'a voulu me parler de ma santé et ses méandres. Parce-que c'est inconfortable pour l'autre qui se sent si impuissant. Et pendant ce temps, celui qui galère, s'isole. Je pense à toutes ces émotions d'abandon que vit la Miss en commotion. Combien elle ressent maintenant cet isolement provoqué par la maladie. Je me rebelle.

Je lui explique que pour dépasser sa gêne, elle ne doit pas penser à elle mais elle doit plutôt penser à l'autre. Et puis de toute façon, c'est toujours moi qui parle!

Sa main dans la mienne, on s'approche de Gabrielle, enfant Soleil de la Capitale nationale. J'engage facilement la conversation avec sa maman. Souriante et ouverte, elle m'explique que dès sa naissance, les médecins se sont aperçus que quelque chose clochait. Je souris à Gabrielle alors que je discute avec sa maman qui me parle ouvertement et sincèrement des problèmes de son enfant.

Je lui partage mes maigres connaissances sur le sujet. Je me souviens de l'enfant avec la même condition que j'avais vu une fois chez Oprah. Une histoire qu'elle ne connait pas. Je lui demande comment elle arrive à interagir avec elle. Elle m'explique que les moments de connections se passent durant les jeux et les câlins. Je m'agenouille à la hauteur de Gabrielle en sa chaise roulante, je trouve qu'elle a bonne mine et qu'elle semble bien.

Je ne peux m’empêcher de partager cette sensation avec sa maman. Elle me confirme mon impression avec un sourire en m'expliquant que si les gens ne savent pas qu'elle a neuf ans, elle parait comme un bambin en santé. Je quitte cette belle famille en les remerciant et en mentionnant combien je les trouve forts...


On reprend la route en direction de notre lac le cœur enrichit par cette matinée. Alors que les kilomètres défilent et que la voiture nous ramène en notre brousse, je m'étonne du fait que mon homme (diabétique de type 1 depuis ses 15 ans) ait été surpris d'y voir des enfants diabétiques. Dans le fond, il ne se considère pas malade même si diabétique...

Diabétique et vivant

J'ai toujours aimé cette attitude en lui. Quand il est devenu diabétique, il s'est fait la promesse de vivre sa vie malgré tout. Ce qu'il fait et ce que j'admire. Lui aussi est fort. Il a un bon emploi à l'Université Laval, il est père et époux. Il est pareil que les autres qui ne sont pas diabétiques...

Mais ce que les autres ne savent pas c'est combien son diabète peut lui faire la vie dure. Certains mois, certaines années sont pas mal plus rudes que d'autres. Le diabète est un animal sauvage qu'il lui faut sans cesse réapprivoiser. Tant et si bien qu'il vient justement d'accepter de participer à une rigoureuse étude de neuf mois, en collaboration avec le département de diabétologie de l’hôpital Laval à Québec.

En cette étude, il sera encadré et surveillé de près par une équipe médicale qui lui fera expérimenter l'insuline du futur. Ce qui l'effraie et le stimule à la fois. En cette étude, le diabète qui s'amuse de lui par les mois qui courent ne devrait plus pouvoir rigoler longtemps...

De retour à la maison avec le début d'aprés midi, Miss Soleil, brûlée par cette riche matinée se couche sans même résister. La pluie se met à tomber comme si c'était la mousson! Tant mieux pour le téléthon!

Juan, en bataille diabétique tombe lui aussi. Et alors que je contrôle la douleur neuropathique qui se meut en ma moitié de visage endommagé, je sens mon cœur chaud et battant. Je souris même si ça fait mal.


Merci à Telus pour son invitation à inspirer cette excellente matinée! À noter qu'Opération Enfant Soleil est un organisme à but non lucratif qui amasse des fonds afin de soutenir le développement d’une pédiatrie de qualité et contribuer à la réalisation de projets d’intervention sociale pour tous les enfants du Québec.

Télus appuie Opération Enfant Soleil depuis 1998"Cette année entre le 14 mai et le 12 juin, TELUS tient la 11e édition des Journées du bénévolat. Près de 20 000 membres de l’équipe actuels et retraités ainsi que leurs proches et des clients participent à plus de 1 000 activités de bénévolat partout au pays et à l’échelle internationale. 

Depuis la création de cette initiative en 2006, les Journées du bénévolat de TELUS ont mobilisé plus de 112 000 participants qui ont pris part à 3 150 activités où nos membres de l’équipe vivent et travaillent. Pour l’occasion, TELUS a lancé ce que nous appelons #VagueDeGénérosité. Nous croyons que chaque bonne action, petite ou grande, en inspire une autre."

Par un dimanche pluvieux, voir briller des soleils et attraper un arc-en-ciel en plein coeur!

mardi, avril 26, 2016

Tout en faisant sa vinaigrette, la puce explique la vie à son père: "À partir de 13 ans, je serai une pré-femme mais avant ça je suis une fillette!".

Pendant que père et fille discute de l'être féminin, la chienne dans le salon lave, avec cœur, les oreilles du chat (qu'elle a longtemps allaité).  Je les observe du coin de l’œil. Amusée. Aucun doute à avoir, ce chat a définitivement les oreilles les plus propres du quartier!


Brève du soir, bonsoir!

Ces derniers temps, aller à différents rendez-vous médicaux est la routine.

Cette fois-ci c'est pour l'homme que l'on se déplace à l'hôpital en famille.

Avant de filer chez l'ostéo pour que la puce et ma face déglinguée se fassent traiter...

Deux heures dans le bureau de la nutritionniste pour nous remettre les pendules à l'heure.

Miss Soleil adore l'expérience. Elle a un faible pour la nutrition et en connait tout un rayon pour son âge.

Il est d'ailleurs plus difficile de lui faire manger des bonbons que des légumes!

Devant mon diabétique déréglé (de type 1), la nutritionniste fronce un ou deux sourcils, se gratte la tête une ou deux fois et se met à notre service avec cœur et considération. Le stress du quotidien des derniers mois a malheureusement aidé le diabète à prendre le dessus.

En trio familial, l'on fait front devant la bête qui devra sagement retourner dans sa cage. Et laisser tranquille l'homme prêt à la mater de nouveau. Cela fait 21 ans qu'il vit avec la bête et il sait comment la combattre. C'est aussi un guerrier! En allant en famille au front, la bête n'a aucune chance... #KickingDiabeteBackIntoTheCage

Une photo publiée par @etolane le

Au front du diabète...

lundi, novembre 30, 2015

Le mois dernier a filé sans que mes mots ne l’attrapent. Revenir de Jamaïque juste à temps pour Halloween. Après cette date arrive bien vite la fête d’anniversaire de la Miss. Une décennie pour la puce. De quoi me retourner un coin de cervelle...

On ajoute à cela une gastro enfantine, des journées pédagogiques et des journées de gréve, on assaisonne  d'ennuis de santé de fond avec lesquels il faut apprendre à vivre et pouf! Un mois est passé!

Un mois durant lequel j'ai réalisé le contrecoup mental de ma chirurgie estivale et où le froid commence à bien pincer la peau. La bonne nouvelle est que la neige tarde à tomber et que ça me plait! Je n'ai aucun doute qu'elle sera présente à Noël et cela sera parfait.

En ce tourbillon de quotidien, la Miss s’entraîne à une compétition organisée par son club de Gym et les parents que nous sommes passons nos fins de semaine à courir à droite et à gauche. Ce qui nous fait découvrir des endroits que l'on connaissait peu et nous permet de passer un peu de temps de couple durant ses cours.

C'est ainsi que l'on est tombé, un peu par hasard, sur le marché de Noël d'antan de Cap Santé. Un peu aussi par Instagram où j'y ai vu passer des idées de ce marché qui ont piqué ma curiosité.

De quoi ravir la puce qui sent déjà l'esprit de Noël la traverser. Une puce qui nous entraîne en son sillon d'enfance. On lui fait la surprise après qu'elle ait passée quatre heures à faire de la gymnastique. Et nous voilà partis à la découverte de ce marché de Noël qui colore la nuit...


Au fil des artisans, on déniche une décoration de saison, un cœur rustique en bois sculpté qui agrémentera le sapin à venir.

La puce flatte un alpaga et s'amuse à le nourrir alors que je me gave le regard des couleurs multicolores qui me font un peu oublier combien le frette est de retour...


On fait le tour des expositions d'artisanat (l'occasion parfaite de se réchauffer) et on découvre l'exposition des crèches où l'on apprend que dans les années 50, la mode était au bébé Jésus fait en cire. On apprend aussi que l'église, joliment illuminée, est l'une des plus anciennes de la région.


On goûte à la saveur du réduit d'érable qui fait une sorte d'eau sucrée chaude. On teste une boisson pétillante d'argousier et du sel de sésame. On flanche pour un cornet de chips fait maison et on ne peut résister à un cornet de mini beignes avant de reprendre la route!


Noël à l'horizon...

jeudi, octobre 01, 2015


La fin de semaine dernière se déroulaient les journées de la culture. Plutôt que d'aller en ville, j'ai décidé d'explorer les environs de ma brousse. Ainsi, en furetant le site web de l’événement, j'ai découvert un endroit qui a charmé toute la famille.

À l'occasion de ces journées de la culture, nous avons découvert les Jardins Atsenti Auarata. Ces jardins de plantes cultivés avec passion par Hélène Mathieu sont un petit monde en soi.

Le jardin rond d'inspiration amérindienne côtoie un potager digne de la Nouvelle France et un petit boisé sauvage.

Une vidéo publiée par @etolane le

Généreuse de ses connaissances, Hélène nous donne un petit cours d'herboristerie. De quoi se nourrir les neurones et se conscientiser aux pouvoirs des plantes. Sa boutique sent si bon, grâce aux herbes qui sèchent sous le toit, que l'on y passerait quelques heures de plus...

Mais la journée est trop belle pour ne pas explorer ce jardin local! On est prêts à en apprendre davantage sur les plantes et leurs propriétés. On part à la découverte de cette nature apprivoisée l'esprit curieux et le cœur léger...

Une vidéo publiée par @etolane le

En suivant les sentiers du boisé à l'orée du jardin, l'on découvre une adorable cabane de fenêtres. Un gros chat blanc suit la puce. Une poésie subtile imprègne l'endroit. À l'intérieur de la cabane on relaxe quelques instants. On y découvre un petit livre qui continue de nous instruire sur la nature des plantes de notre environnement.


On finit la visite avec une dégustation de tisanes locales. C'est aussi l’occasion de goûter au gingembre confit sauvage fait maison. Un privilège sachant que le gingembre sauvage est en voie d'extinction. Il est en effet illégal d'en vendre ou d'en acheter. L'on peut juste en cultiver...


Aux États-Unis, dans les Appalaches, existe tout un marché noir de cette denrée rare. En y goûtant, j'en comprends la malheureuse attraction. Et je rêve d'en cultiver en mon boisé.



Hélène nous explique que cela lui a pris cinq ans pour faire s'épanouir son plant de gingembre. Jardiner demande beaucoup de patience. Surtout quand c'est du gingembre local! Et puis il faut le récolter avec parcimonie puisque l'on arrache la racine. Mais quelle racine!

Ses graines de gingembre confit sont un pur délice. Il s'en dégage un goût fleuri, délicat et subtil. Il n'arrache certainement pas la bouche comme le fait le gingembre d'épicerie, il caresse les papilles qu'il enchante...


Nous repartons plus cultivés et les sens comblés. J'en profite pour ramener à la maison un peu de sauge à brûler et quelques tisanes à siroter. Une belle découverte locale que l'on ne manquera pas de revisiter!

Pour les intéressés, hors les journées de la culture, il suffit de communiquer par courriel avec Hélène pour qu'elle ouvre boutique et jardins aux curieux de la nature...

Cultiver l'herboriste en soi... et manger du gingembre sauvage...

jeudi, août 13, 2015

Il y a de ces invitations qui tombent à pic.

Celle que je reçois cette semaine, gracieuseté de la financière Sun Life qui sponsorise le labyrinthe géant d'Expo Québec, m'emballe carrément...

J'y découvre non seulement l'occasion d'assister à la cérémonie d'ouverture d'Expo Québec en famille mais aussi l’opportunité d'aller boire un cocktail dans les airs. J'adore!

Avec cette invitation vient aussi la possibilité d'assister au concert de Wyclef! Irrésistible. Bref, j'accepte l'invitation sans l'ombre d'une hésitation...

J'apprends que l'on pourra aller boire un cocktail au 7ième ciel même accompagnés d'enfants. Ce qui me surprend un peu et me fait d'autant plus tripper!

Les enfants n'auront qu'à boire un jus d'orange tandis que je surmonterai mon vertige avec un Mojito! Car pour y arriver, je devrais dépasser mes vertiges et ma peur du vide. Mais c'est justement là où réside tout le piment de l'aventure!

Ne dis-t-on pas que la magie se trouve lorsque l'on sort de sa zone de confort?

Ce concept de s'envoler les papilles en l'air m'a toujours attirée, intriguée, fascinée. À Expo Québec, on parle de boire un cocktail à 50 mètres au dessus du sol (plutôt que de manger un repas de chef) avec la montée du bar nommé le 7ième ciel. C'est presque pareil que de manger dans les airs et je capote!

Marième et Miss Soleil dans les coulisses
du Théâtre St-Denis en mars dernier
durant l’événement WeDay
Sans compter que ma puce saute de joie à l'idée de revoir Marième sur scène durant la première partie du spectacle de Wyclef .

Mentionnons que j'ai un gros faible pour cet artiste haïtien que j'avais adoré voir au Festival d'été, il y a tant d'années...

Une nouvelle qui la rend folle de joie. La puce saute sur le lit. Sa joie est contagieuse, je n'y résiste pas! Chez nous, on aime Marième...

Elle adore cette chanteuse qu'elle a rencontré personnellement dans les coulisses de #WeDay et dont elle connait cette chanson par cœur qu'elle se met à chanter à tue-tête.

Alors que la joie la rend folle, mon coeur sourit. Une cool journée en perspective. Une journée où je partagerai sensations et impressions en temps réel via Twitter et Instagram via le mot clic #ExpoQuébec

Espérons maintenant que la météo grognonne nous sera clémente.. #lifegoeson

Un gros merci d'avance à la Financière Sun Life pour nous permettre de nous changer les idées tout en partageant le bonheur d'une belle journée à Expo Québec!







Expo Québec, nous voilà!

mercredi, février 25, 2015

Mardi matin. - 35 (sans facteur vent) à 6:30 am.

Il doit bien y avoir quelqu'un, quelque part, qui compte combien de matins à -30 et des poussières on collectionne depuis que 2015 a commencé!

Une belle collection de matins arctiques qui s'additionnent...

Autour de la table du petit déjeuner, on délire un peu.

Le froid étant ce sujet d'actualité cuisant. Cet hiver déchire sa mère! Me vient alors l'idée de tester le cri matinal.

La Miss accorde si bien son rugissement au mien qu'elle en flabergaste son père. J'explique:

- Parait que c'est bon d'aller crier au dessus d'une colline! 
 - Ça fait revenir le chaud? 

Me niaise l'homme en croquant dans sa tartine...

Le second cri où j'y insère la douleur faciale laisse en plan l'enfance, incapable de canaliser une telle intensité primale. Elle s' exclame:

- Ouf, je me rends pas là moi! 

Ce qui me rassure et me fait sourire à la fois. Nobody wants to go out there. Bref, par -35 de grand matin, on délire dans la cuisine...

Et vous, comment gérez-vous le frette qui se répète?

Hululer de frette...