le spécimen l'un : le rêveur by We the Living Photography |
Aujourd'hui, pour la centième fois, se déroule la journée internationale de la femme. Une journée précieuse à mes yeux car j'ai à cœur le sort de toutes les femmes qui vivent sur Terre. En souhaitant une bonne journée à nos grand-mères, mères, soeurs, filles et amies...
Depuis toujours mon esprit est solidaire de celles qui se battent pour l'égalité. Je comprends d'ailleurs que beaucoup de sacrifices ont dû être faits pour que nous arrivions à la réalité féminine que nous vivons aujourd'hui. Une réalité féminine où tout n'est peut-être pas encore gagné mais où beaucoup a été atteint.
Près de moi...
J'ai moi-même été élevée dans un monde de femmes abusées par les hommes qui les entouraient. Élevée par ma grand-mère qui, malgré toute l'intelligence qu'elle possédait, a vécu un destin si malheureux. Forte comme le roc, elle ne s'est jamais écroulée mais son lot de souffrances fut énorme en son existence, il a pesé bien lourd sur ses épaules.
Depuis ma tendre enfance le poids de ses souffrances m'a écorché le coeur. Toujours pour moi elle a désiré le meilleur. Toujours elle m'a dit que je méritais le meilleur. À 73 ans la fatigue de sa vie l'a mené à sa mort. M'zelle Soleil n'avait que quelques mois. Depuis son départ m'habite le vide de son absence. Depuis qu'elle est partie, je garde ma mère-grand au chaud de mon cœur et je transmets sa mémoire à ma fillette si choyée.
Et puis il y a ma mère, toujours plus libre que maternelle. À l'avant garde, moderne, toujours femme mais peu souvent mère. J'en ai beaucoup souffert. Assez pour que notre relation se dissipe avec le temps. Cependant, aujourd'hui, en cette journée de la femme, j'imagine que je peux essayer d'accrocher quelques bribes de pardon. Je ne peux pas oublier mais j'imagine qu'avec le temps j'arriverai à pardonner. En ce jour précis, j'enclenche donc ce difficile processus intérieur...
Loin de moi...
Je pense à toutes ces femmes dans le monde qui se battent pour vivre l'égalité en leurs vies. Pour ne pas être humiliées, écrasées, torturées. Lorsque nous sommes allés à Montréal en famille pour le concert de Vanessa, nous avons eu l'occasion de rencontrer une famille iranienne.
Grâce aux sourires de M'zelle Soleil, une femme assise à la table à coté de la nôtre a échangé quelques mots avec nous. Au fil du déjeuner, sa famille l'a rejointe, son fils, une dame plus âgée et son mari. Et puis avant de partir, j'ai pris le temps d'approfondir la conversation (malgré mon look de pirate et la honte de ma moitié de visage figé).Gentiment cette famille s'est ouvert à ma curiosité. Elle m'a expliqué qu'elle est iranienne. En visite à Montréal. Ceci n'a fait qu'attiser ma curiosité féminine et j'ai continué de creuser le sujet. Tout aussi gentiment les dames, le mari et le fils ont répondu à mes questions avec une sincérité que j'ai apprécié tout autant qu'elle m'a touchée.
Et nous voilà, au coin d'une table, à discuter en anglais du sort des femmes ici et là-bas. Les dames écarquillent les yeux lorsque je parle de ces libertés que nous prenons pour acquises. L'homme et le fils approuvent et cela me fait du bien à l'âme. Ils me parlent de ces limitations que vivent les femmes dans leur pays et du désespoir qui accompagne cet état de fait. Puis la dame qui s'est attachée le regard à ma fillette me parle de sa propre fille de 17 ans. Au fond de ses yeux brillants, je peux voir toute l'émotion qu'elle ressent. J'en suis submergée.
Alors qu'elle regarde ma fillette pétiller autour de nous, elle me parle de sa propre fille qui n'a pas la chance de pouvoir devenir ce qu'elle aimerait être. Qui n'a pas la liberté de ses ambitions. Elle me confie sa douleur de mère, elle qui aimerait tant que sa propre fille puisse être libre de ses choix. J'en suis bouleversée. Que puis-je dire? Que puis-je faire d'autre que lui offrir mon soutien mental, d'essayer de leur souffler un brin d'espoir? Cette famille d'ailleurs m'offre alors des sourires si touchants que je les dépose précieusement en un coin de ma mémoire.
Aussi en ce jour de la femme, je ne peux que penser à toutes ces jeunes filles dont le destin est contrôlé par la maniaquerie de ces hommes qui me répugnent l'esprit. J'espère avec force et conviction qu'un jour viendra où toutes les jeunes filles de la Terre seront libres de leur destin! Et n'oublions pas toutes ces femmes qui subissent, dans le monde, les souffrances de l'inégalité et de l'injustice...
Gratitude féminine
Mais avant de clore ce billet ultra-féminin, je veux en profiter pour remercier toutes les femmes qui sont dans ma vie, mes copines-amies-complices, remercier toutes celles qui apportent de la beauté à la texture de mes jours. Je joins à ces mots partagés toute cette affection que je ressens envers elles. Elles qui sont chères à mon cœur. Je suis intimement reconnaissante de leur présence en ma vie. Merci.
Coté blogue
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