Affichage des articles dont le libellé est Montréal. Afficher tous les articles

mercredi, octobre 25, 2006

Escapade montréalaise

St-SauveurBagel-St-ViateurHDR-City-by-nightNight-LightsPink-Tower
Montreal-VibesUrban-LoungeTrafic-Motion-HDRWeird-Tower

Juan part en conférence pour deux jours à HEC Montréal dans le cadre de son travail, il me demande de l’accompagner en ville. Sur le coup je ne suis pas trop chaude…

- Mais, et le bébé…
- On peut la laisser chez ta mère. Ça va te faire du bien de sortir un peu de ta routine maternelle. Et puis tu choisis l’hôtel…
- Downtown?
- Si tu veux…


Une subite envie surgit dans ma tête. L’envie de me perdre en pleine ville, quelque part dans les hauteurs urbaines. La promesse de passer une soirée en amoureux loin de notre quotidien. Comment résister ?

Nous partons jeudi matin. Entre deux atmosphères pluvieuses, Montréal la belle nous accueille sous le soleil. Le panorama du centre ville se diffuse dans une brume argentée. Une douce lumière fugace nous souhaite la bienvenue. Cela faisait presque deux ans que je n’étais pas revenue. La dernière fois, c’était pour le nouvel an d’avant que je ne tombe enceinte. Il me semble que c’était dans une autre existence. Pourtant, en parcourant du regard les rues connues, j’ai l’impression d’être partie hier. La poulette en moi s'ébroue les nerfs.

Je dépose Juan à HEC et je pars en quête de la chambre parfaite. J’ouvre mes chakras d’aventurière et me faufile en pleine jungle urbaine. Je sais que Juan n’a jamais vraiment mis les pieds au centre ville. Je sais exactement ce que je cherche. Après quelques essais infructueux, je trouve enfin la chambre parfaite à prix réduit. Une suite au dernier étage d’une ancienne tour d’appartement. Un trois étoiles bien propre qui nous offre un petit coin de ciel…

J’y médite avec joie durant quelques heures avant d’aller chercher Juan à la nuit tombée. Il tombe des nues lorsqu’il découvre mon exploit, logis spacieux avec vue qui scintille. Il s’exclame :

- Whaou, c’est comme dans les films, comme dans un rêve…

Je souris. Je me souviens de mes premiers émois urbains. Il est si excité qu’on le croirait sur des ressorts. L’ambiance est électrique. Elle nous porte en une session amoureuse sexuellement mémorable. C’est presque une lune de miel en raccourci. Après une douche rapide, l’on file se perdre dans les lumières citadines. Qu’il est bon de se retrouver en couple, comme avant. L’on finit la soirée avec un cinéma. L’on se couche fort tard…

Le lendemain, j’arpente la ville en solitaire, bienheureuse, puis j’appelle mon amie Ves. Nous décidons de nous retrouver pour une bouffe nocturne. J’attrape Juan en milieu d’après-midi et nous allons siroter un thé au Santropol en attendant que Vesna ne sorte du travail. Qu’il est bon de revoir ma douce amie. Une fois que nous avons récupéré Keisuke, nous nous décidons pour un petit restau coréen à l’autre bout de la ville. En chemin nous traversons le Mont Royal sous la neige! Toute la journée il a fait un temps de mer… mais là le ciel se fait la totale en crachant sur nos figures de gros flocons bien collants qui blanchissent l’horizon.

Nous arrivons sur Queen Mary sans encombres. C’est dans un petit restau bien caché, connus de quelques initiés, que nous guident nos amis. Une cuisine typique d’un ailleurs exotique, c’est particulier de savourer sa viande entre deux feuilles de laitue. L’on y mange toutes sortes de choses étranges. Keisuke se régale. Juan est anges. Vesna pétille. Nous avions prévus de rentrer le soir même mais nos amis nous invitent à passer la nuit en leur compagnie. Nous finissons par décider de rester. La soirée est bonne. Cela fait du bien de se retrouver. Nous campons au milieu du salon.

Le lendemain, je me réveille tôt. Je laisse Juan faire la grasse matinée, c’est une occasion rare de ne pas se lever avec les poules, avec un bébé pressant les fesses den ses parents. Nous partons en début d’après-midi, non sans avoir succombé à une orgie de bagels.

J’ai, depuis mon réveil, un pincement tenace qui me serre le cœur. J’ai besoin de serrer mon bébé dans mes bras. Ma puce me manque viscéralement. C’est un sentiment puissant qui me vrille les entrailles. Un sentiment qui me surprend par sa force magnétique. Comme un aimant, il me pousse vers sa petite bouille d’ange.

Je la retrouve en fin d’après-midi pas traumatisée pour deux sous. Aux petits soins de sa grand-mère et de sa tante, je ne suis pas sure qu’elle aie beaucoup eu le temps de s’ennuyer de nous. Je suis un peu dépitée mais heureuse de la voir si souriante. Nous rentrons en notre petite maison de galets dans la nuit tranquille. L’escapade est terminée, de retour en ma brousse, je reprends tendrement ma routine maternelle…

Escapade montréalaise

lundi, octobre 23, 2006

Québécité et tolérances

J’entre dans un magasin du coté ouest (anglophone) la rue Ste-Catherine à Montréal. Il est presque neuf heures (l’heure de la fermeture). J’entends soupirer les femelles en grappe autour du comptoir. Une vendeuse se détache du petit groupe et m’accoste en anglais. Je lui réponds en français. Elle poursuit en anglais, je poursuis en français. Je vois Juan sourciller mais ne rien dire. J’appuie la conversation en français, elle bafouille et commence à un peu perdre les pédales. Elle essaie de m’expliquer que son français est rudimentaire...

Elle regarde sa montre avec insistance. J’erre nonchalamment entre les rayons de vêtements soigneusement présentés. Elle me suit comme un petit chien perdu. Elle me répète, en anglais, que le magasin ferme dans 10 minutes. Je lui réponds d’un ton sec, en anglais, que je le sais. Elle ne sait plus trop quoi dire. Comme je n’avais pas l’intention d’essayer ou même d’acheter, je sors tranquillement du magasin cinq minutes avant l’heure de fermeture.

Une fois sur le trottoir, troublée, je prends une grande bouffée de pollution pour chasser l’énervement qui m'inonde. Le brouhaha urbain avale mon humeur. La soirée se poursuit sans tracas, avec bonheur, pourtant une petite graine (de lys) s’est plantée dans ma cervelle…

Le lendemain je discute avec Juan :

- Tsé quoi, l’autre soir, c’est la première fois que j’ai refusé de switcher à l’anglais. J'avais jamais refusé de ma vie de parler en anglais. Mais elle m’a énervée à ne pas être capable de parler français! Dans ma tête j’avais comme un écho qui résonnait et qui disait : « T’es au Québec ma Tabarnak, parle donc français d’abord! ».

Il me répond surpris :

- C’est pas parce-qu’elle était un peu conne? Quand je t’ai vue aller je pensais que tu ne voulais pas lui parler en français parce qu’elle était chiante. Je pensais pas c’était pas que c'était politique!

- Ouais, ben c’est sur qu’elle était énervante et que cela a pas aidé! Un facteur qui en amène un autre! Mais quand je me suis retrouvée sur le trottoir, je me suis choquée moi-même par la violence de mes pensées! C’est depuis que j’habite en brousse, en périphérie de Québec village, bastion de la défense linguistique. Parce-que, c'est weird mais, je le sais que je suis dans l’Ouest de la ville, en terrain anglophone, je sais que Montréal est bilingue, je sais que si ce n’était pas le cas, je ne le serais pas non plus. Montréal m’a rendue bilingue! Et c’est mon bilinguisme qui me fait gagner une croute. M'enfin la fille elle était pas pentoute bilingue! En fait, j’avais jamais ressenti ce genre d’émotions genre patriotiques avant, j’crois bien, que je me québécise…

Ces émotions guérrières m'ont étonnées, trop intolérantes à mon goût, elles me furent désagréables, aussi étrangères que puissantes. L'émotion qui bute l'esprit. Je crois qu'il est temps que je retourne plus souvent en ville, pratiquer mes tolérances...

Le lendemain, pendant que Juan est en conférence, je retourne me perdre dans le coeur urbain de Montréal. Je retourne dans le magasin anglophone. Une charmante vendeuse haïtienne au français chantant m' accompagne. Je finis par découvrir le parfait pantalon noir. J'en ressors les poches vides. Je marche entre les gouttes de pluie. Seule, entière, à savourer l'anonymat, à profiter de cette liberté de femme, avec délice, le temps de quelques heures, je me plonge dans l'excès citadin. Je me laisse porter par les vitrines aux mille tentations, aux promesses invisibles.

En marge des lumières, dans les recoins obscurs, je vois plus de mendiants que dans mon souvenir. Après une longue marche, une errance littéraire (en anglais) au "bookstore Chapter" et un savoureux café à la citrouille au Starbucks, je garde ma monnaie pour retrouver une femme au teint buriné qui m'a marquée l'esprit. Une amérindienne imbibée de désespoir mais rayonnante d'un soleil intérieur. Une fleur fanée dans la grisaille locale.

Je la retrouve, sans mal, au coin de Peel et lui offre quelques pièces. Son sourire illumine l'instant. Elle me souhaite des "Good Day et God be with you" à la pelle. Je me retiens de lui parler. Jeune, je me souviens vivement de ces discussions cosmiques que j'avais avec les junkies de cette rue. Je me retiens de la prendre en photo. Je ne veux pas perturner le bien-être de cette minute partagée. Je lui souris, le regard plein de chaleur, je me tais. L'instant se dissout dans le passé. Je poursuis mon escapade solitaire.

Québécité

mercredi, septembre 17, 2003

Aller-Retour à Montréal

Finalement Miss Pippa m'a envoyé à Montréal pour la présentation des livres de la rentrée de la maison d'édition Boréal! Confirmation de départ ce matin, and we hit the road at noon...

Une belle journée, de la chaleur à gogo, une belle discution avec Douglas Glover au sujet de son dernier livre, une jasette avec Louise Forestier sur les canards de la petite mare du Hilton (chanteuse de son état premier, elle vient de publier un livre chez Boréal). En tout cas, voilà des canards qui nagent dans le luxe!!! Un regard lointain sur Guillaume Vigneault, un autre jour, une autre causette peut-être...

Il ne me reste plus qu'a écrire un article digne de ce nom pour la fin de semaine! Là, une légère pression se fait sentir, il est temps que j'aille me coucher! Il n'est pas le temps d'y penser!!!

Je regarde mes crottes de chats faire leur Bronx et énerver Gaïa qui n'a cesse de siffler, une petite grise et blanche grogne aprés une souris toute rikiki que sa mère vient de lui ramener! C'est qu'ils me donnent bien du fil à retordre ces petits:

- Les souris, c'est dehors, allez zooo...

Bientôt deux heures du matin, Juan est sous la couette. Il faut retourner en cours demain, je vais donc le suivre de suite...

dimanche, avril 13, 2003

Ves & Day B-Bash

Une terrasse en demi-lune surplombe la rue animée. La nuit est douce et fraîche. Les danseurs, de l’autre coté des portes-fenêtres se déhanchent au Hip-Hop déchaîné de Keisuke. L’on est au nouveau World Beat, rue de la Montagne, Mtl…
Troisième étage, party privé. Il n’y a pas de spots de toutes les couleurs, à la place, des images de femmes nues bien en chair du siècle dernier, projetées sur la tapisserie dorée. De l’autre coté du rideau opaque, à l’autre bout de la salle, une exposition d’art : des tableaux aux couleurs gaies, des sculptures abstraites en marbre blanc, des statues de bronzes. Beautiful place filled with beautiful people. Sous l’égide du Cirque du Soleil la place revit encore une fois, cette église devenue discothèque, puis funérarium, abandonnée, pour se retransformer en club branché du centre ville nous accueille ce soir… Merci Monica...

Zoom dans le temps. Début de soirée. L’on arrive rue St-Urbain après trois heures de route, Keisuke ouvre la porte pour nous accueillir avec chaleur. L’on monte les escaliers : « Hé ! Ves, happy birthday! oh! T’es toute cute! » bisous, hugs and shared happiness…

Fast Forward. Juan et Keisuke partent installer le matériel du DJ, gérer les derniers préparatifs de la fête et laisser les filles se pouponner… Ves m’explique que son amie Lisa a gentiment proposé de maquiller les birthday girls avant la fête. Sur ces mots, la sonnette annonce avec son dringggggg, l’arrivée de Lisa avec tout son matériel. Il faut dire que Lisa, le maquillage c’est sa job ! Maquilleuse professionnelle, elle se déplace plus souvent sur les plateaux qu’à domicile…
- Hi Lisa !
- Hi Ves, Happy birthay !
- This is Étol, you know my friend from Québec..
- Hi Lisa! I greet her with a smile..
- Oh! I’ll do you too, if you want…
- Really! Oh! You’re an angel, thanks!

Lisa étale ses trésors sous nos ha et nos oh, émerveillées que nous sommes devant tant de stock ! Ves s’assoit sur le tabouret et Lisa se prépare à nous enrober de son art. Dreling, drelinggg…
Je vais ouvrir :
- Allo Day, whao! T’es toute jolie, c’est mignon ta jupe….
- Salut Étol! Comment ça va? Vous venez d’arriver… Juan est pas là !
- Non, il est parti avec Keisuke installer les trucs, pis les machins…

Lisa est concentrée, elle s’applique à crémer, poudrer Ves qui sous nos yeux émerveillés se transforme en une beauté de magazine. Lisa est une professionnelle, toute à son art, elle travaille fort, elle peint sous nos yeux éberlués un visage de déesse nocturne…
En l’espace d’une heure, Ves devient reine de Saba, superbe et éclatante de féminité, c’est quand même beau d’avoir 30 ans !
- Can I look, can I look? she asks nervously
- Whaa! Ves t’es une femme, t’sé t’embellit, depuis nos 15 ans, t’es devenue une vraie femme !
- Oh Ves, it’s so beautiful ! I can’t wait to see what you’ll do to me Lis’

Daisy prend place sur le tabouret et se laisse aux mais expertes de notre ange de beauté qui ce soir, comme la fée de Cendrillon, va de son pinceau magique nous faire princesse… C’est un processus différent pour chaque personne et le maquillage de Daisy prend une toute autre direction, elle devient romantique, séductrice…
Je prends en photo Ves, elle est tellement belle, on rit comme des gamines, on potine, deux heures déjà et Daisy est prête. C’est à mon tour de prendre place sur le tabouret. Je ne suis pas une birthday girl, mais Lisa accepte super gentiment de ne pas me laisser avoir l’air d’un crapaud à coté de ces dames. Il nous reste peu de temps mais elle se met à l’ouvrage avec précision et concentration.
-I’m won’t go too strong on your eyes, they’re beautiful by the way…
-Oh! Thanks!
-I’m gonna go for something smoky, something Rose McGowan…
-Oké… I’m in your hands Lisa!

En 20 minutes, elle achève, les filles font Ho! Ha ! On est d’une humeur d’enfer. Ça fait tellement du bien un peu d’fun dans la vie !
- Here you go Etol, it’s just right, it’s even something you could wear regularly..

Je vais me regarder dans le miroir. En effet c’est pas mal. Très habillé, très chic. L’on se dépêche, l’on va être en retard ! Téléphone. Un taxi. Lisa qui remballe ses affaires. La sonnette. En bas de la rue le taxi qui nous ouvre la porte. Bye Lisa. Thanks. See you at the party. Thanks…
Sur la route, the girls giggle, they’re all excited. Who’s gonna be there, hope it’ll be fine, so wanna dance… Le centre ville se profile… Le skyline s'illumine. Ca y est on y est!

L’on pénètre dans le grand hall de l’entrée après avoir passé les premiers bouncers : « Nous, on va au troisième, birthday party Ves and Day ! » Le gorille nous sourit et nous laisse galamment passer… Yé, le party va commencer…
La place est superbe, grandiose, un vrai palace. Des miroirs haut de trois mètres, des vases remplis d’immenses fleurs tropicales Eh !Ben ! Ça nous sort du village…

Le troisième étage est notre lieu ce soir. Des divans moelleux dans les coins, des vitraux pour fenêtres, la terrasse en demi-lune, des bougies vacillantes un peu partout, une lumière tamisée, les femmes sur le mur, par un mur de vitre, la vue sur le deuxième étage, un projecteur qui éclaire un écran en bas dans l’immense salle. C’est le magicien d’Oz ! C’est de circonstance, je suis toute ébahie, mon Juan aussi…

Keisuke a installé ses affaires, il trône en DJ devant la piste de danse. Même les serveurs sont à croquer. Juan a un grand sourire, il est tout heureux. Oublié l’accident, il danse comme avant…

Un fond de Hip-Hop nous fait balancer des hanches.
Il est 22 : 30 ! Bientôt les invités commencent à arriver et la soirée prend vite. L’on s’embrasse, l’on discute. Andy a remplacé Keisuke et l’atmosphère est détendue, je retrouve Ro que je n’avais pas vu depuis New-York je suis aux anges… Juan est si beau quand il s’avance vers moi…

La moyenne d’age est dans la trentaine, ça fait tellement du bien, ça fait des mois que j’attendais un moment pareil. À Québec avec l’université, je socialise pas mal dans la vingtaine, et parfois j’ai le goût de parler avec des gens de mon age ! A Foss, mes amies sont les parents de mes petits élèves, tous dans la quarantaine. Je suis entourée de toutes sortes d’ages différent sauf le mien ! Mon mari lui aussi est dans la vingtaine, je ne m’en plains pas, j’adore ça. Mais cela fait partie de mes résolutions pour l’année prochaine essayer de trouver à Québec des gens de mon age…

En tout cas, ici à Montréal, je retrouve mes vieilles connaissances et j’apprécie doublement de les revoir tous, je me vautre dans ces moments avec la connaissance de leur rareté ! Allez on y retourne… Tiens voilà Tcha ! Anika et les autres…
La soirée se déroule merveilleusement bien, j’ai mal aux pieds, l’on range tout aux petites heures du matin et l’on rentre chez Ves, plein de bonheur dans le cœur. Ves a dansé toute la nuit, Anika aussi. Ro était trop mignonne et son sourire toujours aussi fabuleux. Day et Ves ont reçu plein de cadeaux, Ves les ouvre une fois à la maison. L’on papote, l'on se remémore jusqu’au lever du jour, l'on veut pas se démaquiller, l'on voudrait que ça dure encore, l'on est bien, la vie est cool