mardi, juin 07, 2011

Chroniques d'enfance au commissariat parental...

À chaque fois que j'entends des critiques sur les enfants, mon poil s'hérisse.  Et je sens grogner la louve en ma peau.

 Un enfant n'est que rarement responsable de ses actes. Il est responsable de ses bêtises mais celles-ci sont universelles et font partie d'un certain apprentissage.  Il n'est jamais responsable de son éducation. Celle-ci lui est toujours imposée. Et il en devient le fruit malgré lui.

De l'autre coté de cette médaille, les adultes sont responsables de leurs actes et lorsqu'ils deviennent parents, ils deviennent aussi responsables des enfants. Qu'ils le veuillent ou non...

Aussi à chaque fois que je suis en compagnie d'adultes qui se plaignent des enfants, je me rebelle. C'est plus fort que moi. Je crispe.

Comme ce fut le cas au dernier Webcamp où je suis allée. Lorsque un homme dans la quarantaine, bien sous toute couture, a commencé à critiquer les enfants qui sont collés aux écrans, je n'ai pu m'empêcher de riposter. J'ai alors amené sur le tapis le sensible sujet de la responsabilité parentale. Ce qui a eu pour effet de rapidement clore le sujet!

Soyons francs, si un enfant passe des heures devant son écran, ne critiquons pas l'enfant mais regardons le parent! Cela me semble beaucoup plus logique dans le contexte. Attention, je ne dis pas qu'être parent est facile, oh que non! C'est une tâche aussi ardue que délicate.

Être parent est une sorte de boulot qui comporte maintes facettes. Le seul salaire étant de voir son enfant grandir, s'épanouir, puis voler des ses propres ailes pour vivre sa vie au meilleur de ses capacités. Et ensuite pouvoir entretenir une belle relation avec lui et sa progéniture. À mon sens, c'est là qu'est la véritable richesse humaine.

Être parent, c'est aussi avoir un impact réel sur le futur. Les enfants représentent l'avenir. Si l'on arrive à  leur offrir les outils pour qu'ils atteignent leur meilleur possible alors ils ne pourront que rendre l'humanité meilleure. Ainsi à chaque fois que je lis en gros titre un article qui dénigre les enfants, je n'y vois que lâcheté adulte. De celle qui refuse de se regarder en face...

Suis-je sévère en tant que mère? Un peu, plus ferme que sévère, disons que j'aime avoir une main de fer dans un gant de velours.

Nul doute que je suis en charge du commissariat parental. Juan est mon adjoint en chef. L'on forme cette équipe de flics que sont tous bons parents qui se respectent. Malheureusement j'écope souvent du rôle du "bad cop". Cela ne me plait pas tous les jours!

D'un autre coté, je suis celle qui réfléchit le plus sur le sujet de la discipline. C'est un processus qui a commencé alors que M'zelle Soleil avait autour de 18 mois. Cela a commencé tout doucement et au fil des années, cela s'affirme.

Je reconnais que j'apprécie un enfant "bien élevé". Je ne suis pas du tout fan de l'enfant "cassé". Celui qui est rendu automate par la crainte. Celui-là me fait tellement de peine que j'ai juste envie de lui donner une bonne dose de douceur maternelle.  Je crois en une discipline qui tourne davantage autour de la récompense que de la punition. Je trouve le principe plus facile à vivre.

Mais comme beaucoup, l'enfant intenable a tendance à me tomber sur les nerfs. Le mien autant que celui des autres.  Et c'est pour cela que j'ai accepté le rôle de commissaire. Car un enfant qui n'est pas tenu est vite intenable. C'est la nature de l'enfant, pousser les limites, expérimenter les frontières, apprendre à tout prix et désirer une structure qui le rassure. Et c'est au parent d'appliquer la loi pour faire régner la paix dans la maisonnée...

Mais Dieu sait qu'il n'est pas facile de faire de la discipline! La maudite discipline. Je dis souvent que c'est le coté obscur de la parentitude. Personnellement, je l'admets je n'aime pas faire de discipline. Je m'y force. J'essaie de ne jamais abuser de mon autorité et d'être juste. Avec le temps une certaine habitude se prend.

La chose la plus intéressante est que la discipline est en perpétuelle évolution, elle doit continuellement s'adapter à l'enfant qui grandit. Ce défi là me plait. Présentement j'avoue être fière de mon service avec une nouvelle implémentation d'un système de points iPad. Un système qui marche à merveille.

Je me suis inspirée des bons points que je recevais à l'école quand j'étais petite. J'ai ensuite adapté le concept à un niveau domestique. Le bon point d'antan se transforme aujourd'hui en point iPad. Chaque point dure 5 minutes. L'enfant doit les accumuler en faisant des tâches (ou des comportements) où il doit se forcer. Ainsi jouer sur le iPad devient une récompense que l'enfant gagne et qui n'a rien d'acquise. Ce qui est bien c'est que Miss Soleil apprend en même temps le principe d'économie sans qu'il soit question d'argent. Car à 5 minutes le point, elle a tout intérêt à les accumuler si elle veut s'amuser un bon coup.

Une fois le système installé, le plus difficile est souvent de l'appliquer et c'est là qu'embarque la responsabilité parentale. Il faut gérer le système, savoir ce qui se mérite, ne pas en lâcher la routine, être cohérent tout le temps. Cela peut être fatiguant juste à y penser! J'en discute beaucoup avec mon adjoint en chef et l'on s'accorde toujours avant de mettre en place les détails.

Ainsi l'autre soir, après avoir pédalé pendant 7 kilomètres, la Miss s'est bien essayée. Elle est venue me voir en me demandant très gentiment:

- Maman, j'ai quand même bien pédalé aujourd'hui, même si j'avais mal aux jambes, est-ce que je pourrais avoir un point?
- Hummm, pas sure ma fille, je vais en discuter avec ton père mais hummm...

Dilemme intérieur. En mon coeur je suis tentée de lui donner. En ma raison, je sais que ce n'est pas cohérent. Le point iPad n'est pas un bonbon. Cela ne doit pas être non plus une carotte pour faire fonctionner l'enfant à sa guise. Surtout il faut faire attention de ne pas en abuser! Il faut une règle de fond tangible pour que le point ne se dévalue pas. Mais quand même! C'est vrai qu'elle a super bien pédalé et que j'étais très fière d'elle...

Je vais voir son père, je sais que dans ce temps là, je ne suis plus le "bad cop". J'ai des élans guimauves. Pour lui, c'est clair comme de l'eau de roche. C'est tout à fait normal de bien pédaler et si on peut la féliciter sincèrement, cela ne vaut pas un point. Je surfe son autorité en place. Et j'en profite pour lui donner un zeste d'espoir en lui expliquant que si elle fait son lit tous les matins par elle-même, je lui donne un point pour l'effort discipliné.

Elle prend la perche tendue. À mon agréable surprise, depuis quelques jours, elle gagne régulièrement des points en faisant son lit par elle-même sans que je n'aie même à y penser.

Ce faisant, comme je ne fais pas le mien tous les jours, je réalise que son effort m'inspire à mieux faire. L'éducation est à double voie. On essaie d'apprendre la vie à nos enfants et au final, ils nous en apprennent tout autant. C'est la beauté de la chose.

Ceci dit, l'art de parentitude est toujours à polir. Et je me compte chanceuse du duo que nous formons avec Juan. L'on essaie de se compléter pour former un ensemble digne de ce nom. L'on s'épaule. Ce n'est pas tous les jours évident, c'est un cheminement.

L'on marche de concert. Lorsque l'un est à bout, immédiatement l'autre prend le relais. Et l'on s'assure de toujours être sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne le bien-être de notre enfant. Cela aide beaucoup à traverser les difficultés de la parentitude...

Car les difficultés sont multiples. La vie n'est pas simple. Être parent est un phénomène complexe. Et il n'y a pas plus énergivore qu'en enfant! C'est un être en pleine ébullition qui apprend et évolue à la vitesse du son. Cela me fascine. C'est le coté lumineux de la médaille.

L'autre jour, je discute du sujet des enfants rois avec une amie qui n'a pas encore d'enfant, elle me dit:

- Franchement, je comprends pas les parents qui ne font pas de discipline! Cela me dépasse...

Et c'est là où je réalise que, de mon coté, je comprends parfaitement. Je comprends presque trop bien! Je comprends tout à fait comment il peut être facile de laisser aller les rennes de la discipline. Comment l'on peut aimer et avoir du mal à éduquer. Comment il peut être dur d'éduquer parce-que l'on aime. Mais aussi parce-que c'est exigeant. Cela demande de puiser dans sa propre discipline pour y arriver. Cela demande une rigueur de fond et un don de soi. En fait, c'est beaucoup plus facile de lâcher prise avec la discipline que de la tenir...

Chroniques d'enfance au commissariat parental...

lundi, juin 06, 2011

Le long de la rivière Saint-Charles à Québec...

Le parc linéaire de la rivière Saint-Charles à Québec est long de 32 kilomètres. La piste cyclable est, quant elle, longue de quelques kilomètres. Elle est idéale pour faire du patins. Lisse à souhait, cette piste se déroule en beauté avec des côtes et des descentes. Parfaite pour du cardio! Elle offre aussi une vue remarquable sur le centre-ville de Québec et fait voir la basse-ville sous un tout autre angle...

Les berges de la rivière Saint-Charles revivent depuis quelques années déjà. C'est véritablement un petit joyau de nature en pleine ville. Depuis deux ans l'on y revient régulièrement. C'est un magnifique endroit où patiner. L'un des plus beaux que l'on connaisse dans les environs.

Cette année, M'zelle Soleil enfourche son vélo rose. La poussette n'est plus d'actualité. L'enfance évolue et l'on est fier de la voir rouler devant nous. Ensemble, l'on peut alors atteindre un bon rythme. L'on suit le cours de la rivière qui s'écoule et l'on découvre des paysages urbains qui côtoient une nature apprivoisée. À ne pas manquer lorsque l'on visite la ville l'été!

Le long de la rivière Saint-Charles à Québec

Le retour des beaux jours...

Le mois de juin apporte son lot de soleil et d'aventures. Il transpose notre quotidien en une nouvelle réalité.

Une réalité estivale qui nous donne l'impression d'avoir changé de pays. Enfin il fait chaud....et beau...

Le village se réveille tout doucement de son sommeil hivernal. Les chalets d'été commencent à s'ouvrir. Ils seront bientôt habités. Avec une petite grimace locale, j'assiste au retour des bateaux sur l'eau.

Le village s'étire au bord du lac qui fait le beau. Le village inspire la saison à venir. Il forme une bulle de confort où viendront flotter les vacanciers...

Le mois de juin est un mois de transition. Un mois de zénitude et de douceur retrouvée. J'en profite pour achever ce processus de guérison qui me semble bien long...

Pilates et voiture grillée

Mercredi dernier, il a fait si chaud que le thermostat de ma voiture a fondu. L'on battu tous les records avec un trente degrés bien tapé. Ma voiture n'y a pas résisté! Plus habituée au froid qu'au chaud, elle grillé quelques circuits.

Mais avant de partir étouffer en ville pour mon cours de Pilates hebdomadaire, j'écoute souffler le vent dans les feuilles nouvelles de la forêt.  Après des mois et des mois de disette solaire, je me régale de cette subite chaleur qui écrase l’atmosphère. L'air s'alourdit, le soleil cuit et je souris. Je sens la vie réchauffer mes veines, je reprends les rennes du quotidien. Dieu que cela fait du bien!

Enfin, je souris pas mal moins deux heures plus tard quand la lumière du liquide de refroidissement se met à clignoter en plein trafic! Mais même là, je suis incapable de me plaindre de cette exceptionnelle chaleur. Je maîtrise le stress, je sue un peu et je me rends à mon cours sans encombre. Juste déconcentrée la première demi-heure où m'étirer en coordonnant mes mouvements s'avère complexe.

Puis, je retrouve mon amie Marie-Hélène qui habite non loin du Gym. Par pure coïncidence, elle habite aussi juste à coté d'un garage. Mieux encore elle connait le garagiste! Pendant que l'on fait le tour des solutions possibles, M'zelle Soleil ouvre grand les yeux et les oreilles devant ce problème soudain. Juan vient nous secourir. Et l'aventure finit sous la lune avec ma voiture garée devant la porte du garagiste de quartier!

Trois jours plus tard, la voiture est réparée. Le garagiste se révèle sympathique. Il m'explique que j'aurais certainement grillé mon moteur si j'étais retournée en ma brousse ce soir là. Finalement tout est bien qui finit bien. Si l'on oublie mon portefeuille d'un coup plus léger...

Au coin du lac

Alors que s'installent les beaux jours, le village est encore bien calme. L'invasion citadine ne saurait tarder mais pour l'instant, c'est encore la nature qui fait le plus de bruit. Les grenouilles reviennent chanter des sérénades nocturnes et les couchers de soleil se succèdent...

M'zelle Soleil dessine des coeurs de craies sur la terrasse et le jardin commence à fleurir. L'on reprend nos routines estivales. Chaque soir où le temps s'y accorde l'on va pique-niquer sur le sable. La plage est encore déserte. L'air est d'une pureté sans fin.

L'estomac rempli, l'on regarde le soleil disparaître derrière les collines. L'on s’imprègne de la beauté naturelle qui nous entoure. La vie reprend son cours. J'inspire, expire, respire...

Le retour des beaux jours...

lundi, mai 30, 2011

Une petite fille, un jardinet, une famille...

Cette année, M'zelle Soleil s'est prise de passion pour le jardinage. J'en encourage les élans et j'en récolte des graines de bonheur.

Motivés par son enthousiasme,  nous avons profité d'une fin de semaine de maivembre (sans trop de pluie) pour défricher et redélimiter le jardinet au coin de la maison...

Avec bonne humeur, M'zelle Soleil a contribué au ménage de printemps. Quelques jours auparavant, elle avait insisté pour que l'on achète des graines de carottes et de petits pois...

Avec plaisir, je lui offre deux carrés de terre pour commencer son potager rêvé. La voir si heureuse de planter des graines me rappelle au miracle de la vie.

Je suis une jardinière du dimanche. J'apprécie le principe. C'est un hobby que j'ai développé au cours de ma vingtaine. J'aime voir pousser les fleurs, me régaler de leurs couleurs et j'ai un faible certain pour l'aura des tournesols.

J'observe l'ardeur de ma puce à jardiner . Elle rayonne. Sa passion me ramène à des bouffées d'enfance lointaine. En un autre continent. Je respire. Je me souviens. Ne pas oublier l'enfant en soi. J'en profite pour planter à temps ma collection de tournesols qui font ma tradition personnelle...

En famille, l'on jardine entre deux gouttes de pluie. L'on bulle entre deux carrés de terre. Au fil des années qui passent, je découvre une dynamique familiale qui n'a jamais fait partie de mon enfance.

C'est une sensation particulière qui baume mes blessures intérieures. Grandir est un processus qui se déroule sur le temps d'une vie. L'apprentissage humain est sans fin.

M'zelle soleil papote à gogo. L'on parle des mystères de la nature. Poussera, poussera pas? Mais qu'est-ce qui poussera? Mangera-t-on des carottes dans trois mois? C'est la première fois que je plante des carottes et des petits pois. Je ne suis guère plus avancée que ma fille dans la connaissance de la chose...

J'ai, cependant, une meilleure conscience du temps qui passe.  J'ai conscience de la durée du processus que l'on commence. M'zelle Soleil, quant à elle, est si contente de planter des graines dans la terre fraîche qu'elle arrive presque à se persuader que les graines poussent sous ses yeux. L'on sourit devant la beauté de ces 5 ans. Je me dis que jardiner peut certainement lui faire prendre conscience du déroulement du temps. Il faut des jours, des semaines et des mois pour voir pousser des petits pois!

Fascinée par son trip de jardinage, je me nourris de son innocence pour batailler le blasé de mes jours. Le temps passe et la pluie n'en finit pas de tomber. Mais, du haut de la galerie, cela ne nous empêche pas d'admirer régulièrement notre jardin. La grisaille s'efface lorsque l'on regarde pousser les fleurs.

Ainsi l'on passe de longues minutes à regarder pousser les vivaces. En une semaine l'on remarque que les têtes de violons deviennent des bébés fougères. Selon M'zelle Soleil, les cosmos ressemblent à de jolis petits arbres. J'apprécie ces moments simples que l'on partage. Ils sont précieux. Ils cimentent cette relation que l'on construit avec passion.

Être parent, c'est aussi un peu jardiner la vie. L'on plante une graine humaine qui germe. Une graine qui pousse et qui engendre l'enfance que l'on cultive avec amour et discipline. Être parent c'est aussi jardiner le futur de cette humanité qui nous unit.

Aujourd'hui débute une nouvelle semaine qui achève ce mois de maivembre. En un ciel d'un bleu infini, le soleil brille de plein feux. Les petits pois sortent leur tête de la terre. Je vois naitre mes tournesols. M'zelle Soleil est aux anges. À ses cotés, je reprends des forces. L'été est au coin du calendrier...

Une petite fille, un jardinet, une famille...

vendredi, mai 27, 2011

De femme, de rides et d'un mari...

Ces dernières semaines, j'observe naître une ride avec un petit pincement au coeur. Je grimace et je maugrée. Je n'apprécie guère la sensation qui en découle.

Car si j'ai adopté mes pattes d'oies comme signe de maturité, j'ai une petite hantise des ridules de lèvres. Et voilà que naît ma première! Une ride verticale au coin supérieur de la lèvre. Une ride qui ne se voit pas encore tant que cela mais que je regarde avec hargne, certains matins mal lunés.

De ces matins où l'on se réveille le visage chiffonné par une nuit qui n'a pas reposé. De ces matins où le temps marque son emprise sur la peau et qu'il est impossible d'y échapper! Je ne me réveille plus fraîche comme une rose... Serai-je bientôt fanée?

Ces matins là, devant la glace, je me rappelle que je préfère être ridée qu'asymétrique et qu'il vaut mieux avoir quelques rides que la face tordue! Je n'en crème pas moins avec passion cette ridule qui me désole. L'on dit que les rides font le livre de la vie. Cette ride là doit être le chapitre concernant la paralysie.

J'en parle avec Juan. Il ne voit pas l'importance de la chose. Tant mieux. Pour lui les rides font partie de la vie. Il semble moins s'en préoccuper que moi. Cela m'intrigue un peu. Est-ce que la ride est vraiment une hantise toute féminine? Il est vrai que les hommes peuvent rider en toute impunité. De manière si injuste que pour eux, la ride accentue le charme au lieu de l'estomper. Alors que je soupire et boudasse dans mon coin, Juan m’observe et me dit:

- Voyons Etolane, tu ne peux pas déprimer à chaque ride! C'est pas logique. Si tu fais une dépression à chaque ride, comment tu vas faire pour passer au travers des 30 prochaines années!?!
- Aille! Juste. Mais ça fait mal! Je veux pas rider!!!!

Malgré tout, cette petite phrase me fait du bien car c'est une vérité que je ne peux que regarder. J'aime regarder les vérités. Bien plus que me conforter dans les mensonges. Dans deux ans j'aurai quarante ans. Et même si cela me fait grincer des dents, je suis prête à continuer ma vie après quarante ans! Donc si je vis les 30 prochaines années, je vais certainement rider. Autant m'y habituer. Enfin, autant essayer. Et continuer de me crémer...

De femme, de rides et d'un mari

En "maivembre" verdissent les collines...


Passent les jours de mai et l'on n'enlève toujours pas ce qu'il nous plait! Cette année, j'ai décidé de donner un petit surnom au mois qui s'écoule: maivembre!

En effet, ce mois de mai a de si beaux accents de novembre qu'il est difficile de le penser autrement. Pluie, fraîcheur, c'est l'abondance. Alors que de l'autre coté de l'océan, la France se dessèche, ici c'est les inondations qui font les manchettes. Je me demande s'il y a existé un parfait mois de mai cette année sur Terre?

Heureusement que les collines verdissent à mesure que les feuilles s'ouvrent! De nouveau le vent vient les caresser et rythmer leurs souffles. Je m'extasie de leur rapide croissance. Je souris devant mon paysage qui verdit à vue d'oeil. Je me régale de ces premiers verts presque phosphorescents. Ils remettent à flots mon moral tanguant.

Comme la santé ne m'est pas encore complète, je n'arrive pas à courir les couchers de soleil comme je l'aimerais. Je grimace de manquer quelques superbes spécimens. Mais j'arrive tout de même à en accrocher un qui m'inspire un texte zen en bord de lac. Quelques instants de zénitude pour faire un petit plein d'énergie. Pour nourrir le moteur de la vie.

Puis le 21 mai dernier, jour fantasmé de fin du monde pour un énergumène californien, mon cher Nikon fait le mort. En quelques galaxies abstraites, c'est une petite fin du monde pour ma pomme. Enfin mieux vaut en sourire qu'en pleurer car justement ce n'est pas tant la fin du monde que l'occasion de traverser un obstacle comme tant d'autres au quotidien.

Depuis quelques mois, la route où je marche est ponctuée de difficultés. Avec la pratique, j'en développe une nouvelle philosophie. Patience et persévérance deviennent mon combo de prédilection.  J'y ajoute un zeste de rêve et une bonne dose d'espoir. Je me contente de ce qui va bien pour batailler ce qui est difficile. J'ai souvent l'impression que la vie est un fil. Et que tout humain doit se faire équilibriste pour y survivre...

Du coté de maivembre...

mercredi, mai 18, 2011

Un jour à la fois...

Aujourd'hui, il fait presque doux. Cette année,le printemps s'affirme timidement. Le temps est aussi bancal que ma santé. En harmonie avec la nature, j'éclos à mesure que je guéris. Semaine après semaine, je me soigne.

Je dépense encore beaucoup trop d'énergie à guérir. À me reposer  Mon nerf facial se régénère, c'est une expérience en soi.

Durant ce processus de régénération,  je découvre une panoplie de sensations faciales plus ou moins douloureuses. Une panoplie assez riche pour en faire un roman bien déprimant! Je passe mon tour et j'attends les beaux jours.

Millimètre après millimètre, je m'éloigne du pire. La partie affectée de mon visage retrouve des sensations de plus en plus normales. J'en suis reconnaissante. Même si je la ressens encore, plus personne ne voit cette paralysie qui a bouleversé mon hiver.

Je vais chez le kiné religieusement. Je prends mes médicaments. Je me repose. Je materne. J'aime. Je m'éparpille entre diverses virtualités. Je traverse les difficultés. Je me love en mon cocon de quotidien entre lac et forêt.

Les semaines passent. J'en suis à la quinzième depuis le début de la maladie. J'écris mes piges. Je fonctionne. Durant l'une de ces piges pour un portail tendance, je découvre un Gym à Québec avec des machines à Pilates. Je craque tellement sur le concept que j'y reviens. Impossible de faire autrement! J'en ai trop besoin. Je m'y inscris même si c'est à heure et demie (aller-retour) de chez moi. La garderie est géniale, M'zelle Soleil adore y aller, cela nous donne l'occasion d'une petite aventure mère-fille hebdomadaire en ville.

Comme je fais du Pilates depuis plusieurs années (on and off) j'entre direct dans une classe avancée. Je retrouve des repéres corporels. Cette discipline particulière est ma préférée. J'aime la pratiquer. Avec bonheur et effort,  mes muscles engourdis par la maladie s'étirent et se délient. La prof complimente mes acquis. Je souris et je rougis un peu. La maladie accentue la vulnérabilité. Je me renforce l'être en même temps que le corps.

J'adore le Pilates sur tapis et le Pilates sur machines, c'est de la balle! Ma peau trippe. J'entends les remerciements de mon corps. Je lui réponds que cela fait partie du processus de guérison. J'apprends à mieux le considérer. À tenir compte de ses limites. La route est escarpée, périlleuse. Je persévère.


Je reprends les rennes de ma vie. Petit à petit mon corps récupére sa santé perturbée par le maudit virus. Bientôt prête à faire un bilan de cette déconcertante maladie, je médite encore un peu sur le sujet tandis que bourgeonne la forêt...

Jour après jour...

mardi, mai 10, 2011

Chroniques d'enfance au coin de Disney...

Avant ses quatre ans, M'zelle Soleil n'a pas beaucoup regardé la télévision. Un peu de Télé-Québec (Cornemuse et compagnie) les samedis matins et Dora, à laquelle l'on ne peut passer à coté!

Mais la télévision n'était pas vraiment son truc. Et puis, à mon humble avis, en tant que native numérique, elle a tout le reste de sa vie pour côtoyer des écrans. Aussi je trouvais cela bien comme c'était.

Et puis l'été dernier, la Miss s'est fracturée le tibia sur la trampoline de la voisine. L'été s'en est trouvé bien gâché! Elle avait quatre ans et demi et toutes ses dents de lait...

Dans la même semaine, j'ai découvert presque pas hasard  la chaine de Disney sur le câble. C'était une toute nouvelle chaine pour enfants qui diffusait "des bonshommes" (comme on nomme la chose à la maison) 24 heures sur 24. Du coup, elle est tombée dans la chaine de Disney comme Obélix dans la marmite!

Comme la pauvre puce avait la jambe dans le plâtre, elle était bien mal emmanchée en pleine canicule. Mon coeur de maman saignait de la voir souffrir. C'est donc sur un plateau que je lui ai offert la chaine qui diffusait des bonshommes l'après-midi. Et c'est ainsi qu'elle a pris goût à la télévision. Comme elle me faisait bien pitié avec son gros plâtre, je n'ai certainement pas eu le cœur de l'en priver.

Disney venait d'entrer dans mon salon. Par la force des choses, je me suis mise à connaitre toute une ribambelles de personnages et d'émissions enfantines. Plusieurs ne m'étaient pas inconnus. Comme j'ai vite réalisé combien la majorité de ces émissions étaient de type éducatif, j'ai laissé ma puce prendre des bains de Disney pour se divertir l'enfance. Son premier coup de cœur a été l'agent Oso. En l'écoutant en sourdine, j'ai vite compris la recette et j'ai trouvé le tout si éducatif que je me demandais parfois si cela ne manquait pas un peu de légèreté! Mais comme ma puce était accro, ma foi...

À chaque épisode, l'agent spécial Oso part en mission. Ses missions se déroulent toujours en 3 étapes. La plupart de ses missions sont ultra-éducatives. Elles consistent principalement à apprendre des tâches quotidiennes. Ce qui n'est pas sans rendre service aux parents! Merci Oso! D'après ce que j'en comprends, l'idée de fond est d'encourager l'aide à son prochain et la résolution de situations en tout genre. Rien à redire sur le sujet.

Du coup, je l'avoue, j'en ai souvent passé une "p'tite vite" à la Miss en détournant la formule Oso à des fins personnelles. J'ai appliqué la technique des trois étapes pour l'encourager à effectuer des tâches qui ne la tentaient pas mais pas du tout! Cela marche à merveille. Et lorsque l'on trouve un truc qui permet de contourner le fait d'insister à répétition et de devoir hausser le ton, l'on en use et parfois l'on en abuse.

Par exemple, certains soirs, alors que la Miss n'a pas plus envie que cela de prendre son bain. Je peux appeler Oso à la rescousse et même transformer la vie en comédie musicale en fredonnant: "Étape un l'on se déshabille, étape deux, l'on fait couler le bain. Étape trois, on saute dedans!" Miss Soleil est familière avec le principe et me trouve plus comique que gendarme. Du coup, elle entre facilement dans le jeu. Un jeu qui en vaut la chandelle!

Du coté de ses émissions préférées, il y a aussi "Marguerite et la bête féroce". Celle-ci a d'ailleurs un drôle d'effet sur son père qui à force d'entendre la chanson du générique en a concocté une version hard-rock qui fait bien rire la galerie qui assiste à sa prestation! Une version tordante de l'original...

Il faut dire qu'en tant que parents, il y a de ces petites chansonnettes qui nous rentrent dans la tête et deviennent vite des vers d'oreilles. Ces chansonnettes font des loops dans nos cervelles. Elles font bien rire la puce lorsqu'on les fredonne malgré nous. Mais vous, parents de l'autre coté de l'écran, quels sont ces vers d'oreilles qui se cultivent dans vos neurones?

Aussi, M'zelle Soleil a.d.o.r.e la maison de Mickey. C'est une maison particulière, quelque peu magique, qui fait son bonheur. On y retrouve tous les personnages principaux de Disney. Le tout est enrobé d'une sauce éducative. La Miss n'y voit que du feu! D'ailleurs, elle aime assez cette maison imaginaire pour que l'on concocte un petit topo maison. Une petite vidéo que l'on mijote pour l'été.

Ce printemps, la chaine Disney se transforme, elle devient Disney Junior. Étonnement ce changement semble stimuler ma puce qui frétille devant les bandes annonces des nouvelles émissions.

Il parait que s'en vient une émission de pirates qui lui fait bien envie et elle accroche plus vite que l'éclair à Aladin et sa princesse. Je doute que celles-ci aient autant d'atouts éducatifs que l'agent Oso mais j'imagine que j'en saurai plus dans les prochains mois...

En attendant, j'intègre quelques heures par semaine de télévision à sa routine d'enfance sans trop culpabiliser. Vu que je regarde moi-même la télévision, je me dois d'être un parent crédible. Maintenant qu'elle y a pris gout, je serais bien hypocrite de l'empêcher d'en regarder!

Cela dit, à la maison, pour la Miss, la télévision est un privilège. Il faut en demander la permission. C'est aussi un privilège qui est illico sur la sellette en cas de grosses bêtises. Et bon, il faut avouer que le samedi matin, Disney Junior offre un bon répit aux parents que nous sommes. On en profite pour ne pas se lever avec les poules comme tous les autres jours de la semaine. On en profite pour lézarder un peu et débuter la fin de semaine sans trop se presser tandis que la Miss profite de ses émissions préférées!

Un jour, elle fera la grasse matinée. Ce jour là, surement que je repenserai avec nostalgie au bon vieux temps de ces cinq ans. Je repenserai à comment la vie était plus simple et combien il n'est pas facile de laisser s'envoler du nid nos oisillons...

Chroniques d'enfance....

vendredi, mai 06, 2011

En mai, trouves la paix (et la guérison)...


Je cours après ce billet depuis le lundi de Pâques où j'ai pris ce panorama ci dessus. Ce soir là, l'hiver était encore bien présent. C'était l'un de ces moments précis où l'on se dit qu'il n'en finira plus. Où la sensation de l'interminable hiver est la plus forte, la plus aiguisée, la plus sensible.

Elle a une impression de fond de puits frisquet, une sensation de grotte souterraine où l'hiver fait fleurir des stalagmites. Ce soir là, j'ai vu marcher des gens sur le lac. C'était le 25 avril et il devait faire moins cinq dans le vent. Cependant, les couleurs du soleil couchant laissaient présager un futur plus chaleureux que ne le furent les derniers mois.

Et puis avec cette dernière semaine d'avril qui déroule ses jours de plus en plus longs, une commande me presse les neurones. De ces commandes dont les délais sont si serrés que c'est un peu comme entrer dans un corset mental! Et pendant que les jours passent, je m'applique à guérir toujours un petit peu plus...

Arrive la pluie et d'un coup le temps se renverse. Quelques brins de soleil nous font du bien à l'âme. Notre puce de maison en profite pour écarteler les petons entre quelques rayons. Au premier mai, l'homme s'amuse à marcher sur la glace fondante. Le lac se libère. L'on s'éveille les idées encroutées d'hiver. Des vagues de brume enrobe l'atmosphère qui dégèle. Je bataille pour retrouver ma santé. Pour retrouver ma peau en paix.


En quelques jours, le mètre de neige qui fait de l'hiver un mont sur la pelouse a entièrement fondu! Je souris aux quatre vents tandis que les oiseaux gazouillent. Une semaine après la dernière tempête hivernale, je vois enfin la texture de la pelouse, toute recroquevillée sur elle-même...

Je continue de passer le temps jour après jour. Les jours passent et me guérissent. Millimètre par millimètre mon nerf facial se régénère. Je souffre. Je fatigue. Je me repose. Je travaille. J'aime. Je revis.

Les jours déroulent le temps qui nous efface et le lac se met à fondre lui aussi. Une semaine après le lundi de Pâques, l'on est ragaillardi par le processus de fonte en pleine action. L'on dés-hiberne à petit feu...


Je retourne voir le spécialiste pour ma paralysie faciale qui ne semble plus se voir de l'extérieur (yeah) mais dont je ressens encore les meurtrissures de l'intérieur (ouille). Je morfle. Je douille. Comme si j'avais eu une moitié de visage qui s'était faite tabassée durant des semaines pour être transformée en bouillie invisible.

Tandis que revient ma mobilité d'expression, je bataille les douleurs qui accompagnent cette salo... de maladie. Encore sous le choc de l'expérience vécue, j'ai l'impression de me réveiller d'un long et terrible cauchemar.

D'ici un ou deux mois, d'après le spécialiste, je serai complétement guérie. J'aurais bien appris en chemin. Et jusqu'à ce que je puisse mettre ce maudit virus dans le tiroir des souvenirs, je continue de prendre le temps de guérir.

Comme me l'explique ma kiné qui, au fil des semaines, est devenue un peu comme le vieil instructeur dans Karaté Kid, je dois prendre le temps de guérir. Régulièrement, elle me motive, elle me rassure, elle m'accompagne dans mon cheminement et elle me confie quelques graines de sagesse ce faisant. Je l'écoute. Je me laisse aller entre ses doigts. Je veux guérir. Retrouver la paix en ma face, en mon esprit, en mon cœur.

Pour cela, je suis prête à explorer les profondeurs de ma vie. Car il n'y a pas à dire, perdre la mobilité de la moitié du visage déplace (ou remet en place) toutes sortes de perspectives existentielles.

Alors que chemine ce processus de guérison, je puise en mes forces internes pour traverser l'adversité de cette déplaisante expérience. À la douleur intense du nerf meurtri s'ajoute la fatigue. La fatigue médicamenteuse. La fatigue de l'attaque virale. La fatigue du corps qui utilise un maximum d'énergie à batailler pour se remettre sur pieds. Je m'habitue à vivre avec un certain mal. Je prends patience. Je perds patience. Je travaille mes patiences. En ce début de mai, je suis fatiguée...


Pendant que l'hiver se fait la malle, je répare les ravages de ce méchant virus sur mon corps. Je ramasse mes miettes et les recolle. Pendant ce temps, à l'extérieur de ma bulle, les dernières élections mettent à bas le moral de tous mes amis.

Ces élections qui donnent une majorité aux conservateurs font frissonner tout mon entourage. J'en ressens vivement la peur. J'en comprends les raisons mais je crois aussi fermement en la résistance québécoise. Après tout le Québec, c'est un peu comme le village de Gaulois chez les Romains! Cela pullule d'Asterix en herbe!!!

Et puis, présentement, je suis un peu trop près de mon nombril pour m'en soucier vraiment. Trop occupée à guérir ma peau. Juste contente de pouvoir sourire de nouveau même si c'est douloureux. Juste soulagée de voir mon visage retrouver sa symétrie naturelle...

Enfin, je ne suis pas assez superficielle pour ne pas avoir capté l'importance de la chose. Alors cette année, pour la première fois de ma vie adulte, je suis allée voter. J'ai fait la file sans grogner. Patiente. Déterminée.

Voulant voter vert, je me suis dit que c'était comme voter blanc. J'ai partagé, écouté et questionné mon réseau numérique. Je n'ai pas été étonnée de voir plusieurs me répondre et m'encourager­ à bien faire. Mine de rien, cela a aiguillé mes réflexions. Et durant mes tergiversations, j'ai beaucoup réfléchi à ce droit que j'avais de voter.


Un droit qui ne m'était pas inné mais bien acquis au fil du siècle dernier par des femmes courageuses et volontaires. Par respect pour elles (et pour ma fille qui vit en ce pays de libertés gagnées) j'ai pensé qu'il était de mon devoir d'appliquer ce droit.

Dans le fond de mon sang, la politique m'agace. Je me sens apolitique (comme d'autres sont athées). Je trouve qu'il est difficile de trouver un politicien pour en racheter autre. C'est peut-être le contexte en soi qui empêche cette humanité que j'aime d'exister en ces questions là. Je ne sais pas. Mais je sais que je n'aime pas la politique. Elle me déprime. Cela dit, me voilà mûre et mature, mère. Il me faut être adulte et ne pas fuir cette responsabilité civile.

J'aurais aimé voter vert par conviction mais devant la pression, je l'admets, j'ai capitulé. J'ai participé à la vague orange qui a fait le courant visant à déloger Harper. Ma voix n'y a rien changé. Ou peut-être un peu puisque dans mon comté, le député en place a sauté. Ce qui me fit plaisir. Disons que je ne suis pas une grande fan d'André Arthur! Alors si c'était une grosse défaite au niveau du pays, c'était une petite victoire en mon coin de brousse...

Pendant ce temps tombe la pluie. La Terre se fout des histoires des hommes. Les rivières débordent et le printemps se transforme en arrosoir géant. Pendant ce temps, je guéris pour mieux retrouver les rythmes de ma plume qui s'ennuie.

Je pige, je materne et... quel est donc le verbe qui explique ce travail que l'on fait dans un couple pour le garder solide et ne pas laisser s'effriter les fondations? Il y a-t-il même un verbe pour exprimer cette action?

Alors que passent les semaines, je continue d'explorer le Web. Je deviens mobinaute pour mes besoins professionnels. J'embarque dans l'incroyable univers des applications. "J'instagramme" avec plaisir. Je "Tumblr" pour l'occasion. Je me repose le plus possible. Je me soucie. J'essaie de prendre le temps de guérir entre deux piges, les devoirs familiaux et les "maman ci maman ça?" d'une Miss Soleil qui grandit toujours plus joliment.

La pluie fait du temps gris une nouvelle habitude. Ceci fait penser que peut-être le ciel se soucie un peu des histoires des hommes. Il fait la gueule depuis les élections! Et pendant que les adultes "routinent", les enfants sautent à pieds joints dans les flaques d'eau...

En mai, trouves la paix...

mercredi, avril 20, 2011

Agace-printemps...


Au coin de la forêt, la patience a la texture d'un 20 avril sous la neige. Au coeur de la tempête qui bat son plein, mon esprit s'évade. Indiscipliné. Il joue avec les vents fous qui font tournoyer les flocons trop dodus pour la saison. Ici, le printemps n'existe que dans les gazouillis des oiseaux. Des oiseaux que je nourris et qui viennent par dizaines picorer une pyramide croustillante et des graines enrobées de beurre d'arachide.

Le chat n'en peut plus de voir virevolter les oiseaux entre deux flocons. Il miauline derrière la fenêtre. C'est de la torture féline. Comble d'ironie c'est dans un bol de croquettes que je dépose les graines sur la table du balcon! Tout comme le chat, j'observe le ballet des oiseaux en tout genre. Pas experte pour deux sous, je n'en connais aucune espèce mais j'en apprécie les différences.

Pour me convaincre que l'on ne vit pas une hallucination collective, je vais faire quelques courses au village voisin. Alors qu'hier je me promenais au soleil de la rue St-Jean avec mon amie Dee et son joli bébé, aujourd'hui c'est une véritable tempête de neige qui nous tombe sur la tête! Une trentaine de centimètres est annoncé en mon coin de lac figé. Nous vivons un printemps agace-pissette. Je t'aguiche un coup et flop, je te largue là (comme une vieille chaussette)!

À l'épicerie, l'humeur est morose. Personne ne sourit vraiment. Les gens sont taciturnes, ma pomme comprise. Il y traine une atmosphère lasse enrobé de patience. Tout le monde attend le beau temps. Alors pour mettre un peu de printemps dans nos vies, j’achète des tulipes. En pot. Comme de l'espoir en pot. L'envie d'y croire. Garder espoir. L'hiver finira un jour. Les heures s'écoulent et il neige toujours...

Je m'arrête aux boîtes à courrier. Ma boite est vide. Dehors, le vent rage la galère d'un printemps aux allures d'hiver. Un printemps qui me donne le temps de reprendre du poil de la bête. Dedans, je remonte le chauffage. Dans le fond, cela tombe bien car je n'étais pas tout à fait remise. Je repose mon oeil qui fatigue avec mon look de pirate. Je repose ma peau qui guérit. Je tiens vraiment à me remettre en santé avec le printemps, enfin avec l'été qui n'est surement plus très loin! Quelque part, au détour du chemin...

Agace-printemps

Réflexions de parentitude...

Il y a plusieurs raisons qui m'empêchent de me plaindre de l'enfance qui s'éclate en ma maison. 

Même lorsque j'ai les nerfs à vif pour avoir répété dix mille fois la même consigne non écoutée ou lorsque la fatigue emporte ma patience et que j'ai l'impression de tout donner à cet enfant qui me vide de mon énergie vitale. Je sais qu'elle me nourrit le coeur et que ma vie sans elle n'est plus une possibilité...

Dans ces temps gris où la vie est un effort, je sais que mes sacrifices ne sont pas vains. Que cela fait partie de l'aventure que j'ai accepté de prendre.

Une aventure que je partage avec Juan et qui me permet aussi d'être ce que je suis en ma mamamitude présente. Juan n'a pas que des qualités, il a ses défauts (comme nous tous) mais en ses qualités, il possède les mêmes valeurs que ma pomme en ce qui concerne le bien-être de notre enfant.

Mes raisons personnelles pour trouver le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide...

La première raison de ma mamamitude passionnée vient de cette prière en forme de décision que j'ai lancé comme un mantra à l'univers alors que je me mourrais quatre jours après sa naissance.

Cette prière a tatoué une raison d'être dans ma peau. Elle a transformé la substance de mon sang. Comme j'ai survécu, elle m'a offert une raison maternelle qui a profondément bouleversé le cours de ma vie.

Ensuite il y a toutes ses raisons qui font que j'ai la chance de pouvoir être la maman d'une fillette qui s'accorde avec la lumière de son prénom. Une petite fille charmante et intelligente qui se développe normalement. En compagnie de ses défauts et ses qualités, elle passe les étapes de son développement sans difficulté. Cela me rend à la fois fière et reconnaissante.

Même si je mets beaucoup de cœur à encadrer ses jours, je me sens privilégiée. Que cela soit la marche, le langage, l'apprentissage de la propreté, le calcul, la réflexion, etc. Que puis-je faire d'autre que remercier le ciel de me donner l'opportunité de vivre une si belle expérience de maman? En mon être viscéral, je ressens le devoir de bien faire. Et tant pis si ce n'est pas dans l'air du temps! Cela ne fait pas de moi une mère parfaite. Cela fait juste de moi une mère...

Et quand le rose de l'enfance devient le travail obscur de l'adulte blasé, je ne peux que me plier à l'emploi tout en me rappelant la chance que j'ai. D'ailleurs il a suffit que M'zelle Soleil se casse une jambe l'été dernier pour que je sois encore plus convaincue que lorsque l'on a un enfant en pleine santé (et bien dans sa peau), il est important de le reconnaître et d'en apprécier les joies.

Personne n'a dit qu'éduquer un enfant était facile. Personne n'a dit que l'on y perdait pas quelques plumes au détour. Au contraire, tout  le monde ne fait que le dire! Assez pour que plusieurs se rebellent...

Évidement, il y a de ces moments de fatigue où l'on a le goût de crier. Pour le bien-être familial, dans ces moments difficiles, mieux vaut avaler. Respirer. Digérer. Et trouver le moyens de vivre le moins possible de ces moments là. Tout un défi de vie en soi. Personne n'a dit que la vie était facile...

La responsabilité de l'enfance en tant qu'adulte...

Quand j'étais petite, ma grand-mère (en sa philosophie rustique ) disait que les enfants qu'on faisait étaient comme des boulets que l'on s'attachait à la jambe pour la vie. Je pense qu'elle voyait la chose de façon un peu dramatique. On est pas obligés d'être condamné non plus!

Mais il y avait cette touche de vérité dans sa pensée. Le fait que les enfants sont une lourde responsabilité que l'on porte sur les épaules adultes. Sur ce point là, elle avait raison. Mais c'est une réalité que je préfère prendre comme une aventure existentielle, un voyage humain...

Ma mère-grand avait vécu pas mal de drames dans sa vie de femme et de mère. En mon histoire personnelle, j'ai l'impression que je n'aurais l'occasion d'être la maman que d'un seul enfant. C'est un deuil personnel que je cherche à traverser pour toutes sortes de raisons. J'essaie d'en trouver les raisons qui m'aident à combattre la tristesse que j'en ressens. Les raisons qui me permettent de cultiver le bonheur que j'en ai.

Tout cela pour terminer avec le fait que j'ai beaucoup d'admiration pour les parents d'enfants différents car je suis certaine que le poids sur leurs épaules est encore plus lourd que celui que me fait porter ma puce de salon. Aussi j'ai souvent la sensation que trop me plaindre de mon état maternel, serait, en mon contexte privilégié, comme manquer de respect à tous ceux qui sont les parents remarquables d'enfants pas comme les autres. Loin de moi l'idée de croire qu'ils sont des saints mais près de moi l'idée de penser qu'ils sont exceptionnels.

Aussi, je veux profiter de ces quelques lignes pour témoigner de cette admiration profonde que je ressens (en espérant ne pas les froisser ce faisant). Et je crois que l'on a tous beaucoup à apprendre et comprendre de ces parents aux enfants différents (mais aux vies tout à fait normales)...

Réflexions de parentitude

vendredi, avril 15, 2011

Un air de printemps avec chat pensant sur fond de photoblogue routard...

Pour mes piges professionnelles, je teste le Nex-5 de Sony, un petit appareil sympa, hybride de son état. De cette nouvelle vague photographique qui fait la tendance techno...

Le temps d'en explorer les diverses fonctions et je sens bien qu'il me stimule le sang. Il me tire d'un certain sommeil interne. Il me dés-hiberne. Car même s'il me faut encore me reposer, je commence à me sentir revivre.

Je vais mieux. Je retrouve mon visage en son entier. Attentive, je regarde ces perceptives qui font les différents angles de la vie.

De l'intérieur, je me sens comme l'érable qui coule dans la sève de l''arbre. Alors que le paysage se réchauffe, je sens la vie remettre du goût dans mes veines.

Et puis c'est toujours le fun de voir venir le petit monsieur Purolator en mon coin de lac. Lorsque je reçois cet appareil, je m'éclate! Et commence par mitrailler le chat (qui s'en bat royalement)...

Au son de l'appareil qui crépite, je sens mon sang qui s'agite. J'étudie l'engin...

La négligence de l'un nourrit la curiosité de l'autre

Je découvre les films d'une famille l'ayant eu avant moi. Ce qui me rappelle vivement que l'on doit toujours prendre bien soin d'effacer la mémoire numérique de tout appareil dont on se sépare!!!

En une dizaine de petits films, comme des gouttes qui composent cette mer numérique qui immerge nos vies, je découvre d'autres. J'y aperçois un spectacle de dauphins et une sortie en bateau. Cet appareil a joliment voyagé. Lorsque le dauphin vient mettre le nez sur la caméra, je souris. Moi qui rêve de vivre ce moment au réel depuis ce qu'il me semble être des lustres. Soupir intérieur et voeu lancé à l'univers...

Et puis avec le dernier film, je découvre une mère, fin quarantaine, entourée de ses deux filles (l'une d'une douzaine d'année et l'autre, presque femme, à l'aube d'éclore, blonde adolescente qui sourit à la vie), toutes trois sont en pyjama sur leur sofa de salon. Intimité partagée.

En voix off, le père (américain), calme, posé, serein, explique (en anglais) à sa plus vieille qu'elle a gagné une bourse qui lui permettra d'étudier sans souci. Elle l'a gagnée par la sueur de ses neurones et le mérite de ses notes. Toute la famille frétille sous l'objectif. Leur bonheur est palpable.

Je réalise alors que regarder cette vidéo est exactement comme regarder par le trou d'une serrure! J'observe cet instant immortalisé d'une famille idéale. Émotions particulières qui me traversent l'être étonné. Évidement cette vidéo ne verra pas le jour du Web. Elle restera cachée dans le fond de mes archives personnelles (en cette mémoire numérique personnelle que je n'arrête pas de nourrir).

Cela dit, je ferai bien attention de rendre l'appareil avec une mémoire vierge. Il est toujours prudent de contrôler toutes les images numériques que l'on fait de soi. Et durant les quinze prochains jours où je vais tester l'appareil, je risque bien de faire des milliers d'images!

Je sens que je vais m'amuser avec cet hybride qui me passe entre les mains. Je lève la tête au ciel et je souris à l'univers malgré les défis du quotidien qui font que la vie n'est pas un paradis.

Accrocher des brins de bonheur au coin du jour

En mon coin de lac, la température joue de plus en plus avec les dix degrés. Est-ce le printemps? Pas encore tout à fait! Le point de rosée est encore trop souvent en dessous de zéro. Mais sous le soleil brillant c'est déjà le bonheur!

Mais qu'est-ce que le bonheur? C'est le sujet du jour pour la Presse qui y consacre un dossier intéressant. Je parcoure ce dossier de bon matin. Encore une fois je réalise à quel point je ne pense pas qu'il y ait de chemin tracé tout droit vers le bonheur. Cependant je choisis de croire que le bonheur est sur le chemin de tous. À chacun d'y porter l'attention qu'il mérite pour mieux le découvrir au détour d'un carrefour..

Pour ma pomme, en ce mois d'avril, je savoure ces petits bonheurs qui m''éveillent d'un pénible sommeil. J'apprécie en ma peau le bonheur de renaître avec la nature qui se réveille.

Petit "Roadtrip" en images entre Québec et mon lac de brousse sauvage...

Sur la route qui mène à ma brousse. Au loin, dans les montagnes qui composent l'horizon, se niche ma maison. Entre lac et forêt, entre silence et nature, je vis. En mon coin de brousse lointain, la neige est bien fraîche et les nuits gèlent le lac toujours glacé.

Mais sur la route, par exemple, c'est une autre histoire. Une histoire de printemps qui fait renaître le temps.


Si à Québec, le printemps fait briller les trotoirs et donnent des idées de terrasse, sur la route qui mène à ma brousse, l'hiver s'accroche encore au printemps qui le repousse...


À une quinzaine de kilomètres du lac qui fait mon quartier, le paysage dégèle enfin et les cours d'eau se libèrent...


Et puis, l'on arrive sur les rives du grand lac qui fait ma maison. Là où l'hiver affronte le printemps avec passion. L'eau frissonne sous ses caresses polaires. L’atmosphère est encore givrée. Pour prendre cette photo, je manque de perdre deux doigts dans le vent qui doit faire osciller la température ambiante entre -5 et -10! C'est frette! Malgré tout, perceptiblement, à petites bouchées, le printemps grignote l'hiver...

Un air de printemps avec chat pensant sur fond de photoblogue routard...