vendredi, juillet 18, 2003

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Les films peuvent glisser sur moi ou accrocher ma tête suivant mon humeur…

Ce matin, j’ai regardé Harrison’s Flowers d’Élie Chouraqui, j’avais déjà zappé dessus deux-trois fois sans jamais le prendre au début et toujours en décrochant cinq minutes après…

Ce matin fut différent. Lorsque j’allumai la TV, je pris le générique qui démarre le film, et j’ai accroché, scotchée entre mes oreillers, l’esprit débarqué ailleurs…

J’accroche à cette femme partie en enfer à la recherche de son mari journaliste, traversant la guerre pour sauver l’amour qu’elle sent palpiter en elle. C’est le premier film que je regarde décrivant la guerre Serbo-Croate des années 90. Bientôt les larmes aux yeux, mes idées se perdent…

Qu’y a-t-il de plus horrible que ces génocides ethniques qui font les hommes tuer les enfants, violer les femmes, qui détruisent tout sur leur passage de haine et d’ignorance. N’est-ce pas là l’une des plus affreuses représentation de ce que nous sommes, de ce que nous pouvons être ou devenir ? Les actes et soumissions des femmes sont si souvent dictées par l’amour et la guerre si souvent dictée par la haine et la recherche du pouvoir n’est-elle pas générée par des hommes ?

Voilà des pensées qui peuvent faire jaillir un moi un torrent de violence, un volcan d’émotions qui bouillonne et qui provoque cette même envie de meurtre :

- Mais tuez-les tous, éradiquez ces parasites sur Terre, inséminons-nous une nouvelle génération d’humains…

Puis aussi vite, qu’il a jaillit, le volcan s’éteint et le flot de haine se tarit. Je reste humaine et je reste femme dans la douleur d’un sang millénaire qui se déclare chaque mois et s’écoule…

N’y a-t-il pas une place dans l’humanité où ensemble, les hommes et les femmes, pourraient ressentir l'amour et la bonté en un même mouvement héroïque ? N’y a-t-il pas une façon de contrôler cet instinct de survie profond ancré en chaque être ? N’est-ce pas cet instinct baigné dans l’amour, qui dans les tempêtes de la vie, nous fait pencher vers l’héroïsme plutôt que dans la barbarie ?

Pourtant nous inventons toujours de nouvelles armes plus destructives, plus puissantes. Des armes que les hommes trouvent toujours un moyen de se foutre sur la gueule. Faudrait pas tout laisser rouiller !!! D’ailleurs pourquoi en construirent autant si ce n’est pas pour les utiliser… Et la base spatiale internationale, elle se désagrége dans l’atmosphère, mieux vaut se battre et atteindre le pouvoir que d’explorer et apprendre, n’est-ce pas ? C’est logiquement humain !

Bamboo, tu fus comme une fleur dans un monde de cons. Fragile et éphémère, sweet soul, petite âme qui donne de l’amour à notre race bien fanée et qui ne peut exister qu’en temps de paix humaine. Dans les scènes de guerres, l’on y voit souvent des chiens, je n’y ai jamais vu de chats…

Dans la vie, je crois qu’il y a deux données qui ne changent pas, la vérité et le mensonge. L’amour réside dans la vérité, le mensonge abrite souvent la haine. La guerre se nourrit de mensonges tandis que la paix a besoin de vérité pour respirer…

Même dans mes éclats intérieurs de la pire espèce, dans ces pensées où j’imagine la mort, le cœur haineux, il subsiste toujours une petite flamme qui brille et qui éclaire ces recoins de mon être les plus obscurs. Je regarde la petite flamme et je comprends que la vérité n’est pas dans ces éclats, que c’est un mensonge de l’esprit, un mirage du diable, qu’il y a autre chose à la vie. Il y a l’Amour, pas seulement l’amour entre deux être qui s’accouplent, mais l’Amour pour tous êtres et chaque chose qui recèle cette étincelle de vie. Il y a d’autres façons d’exister que la haine. Il y a l’Amour qui me fait entrevoir de si douces sensations, de si douces émotions…

Je ne sais pas tous les jours si je crois en Dieu et en quel Dieu je peux croire ! Mais tous les jours, je crois en l’Amour. L’on m’a dit que Dieu est Amour. Je sens une si grande richesse, une si grande profondeur dans l’action d’aimer, alors si Dieu est là habitant l’amour, pourquoi pas ?

Je crois que la terreur de la guerre, l’horreur de ses réalités est ce que nous pouvons nommer l’Enfer. Il y a définitivement un goût d’enfer à toute guerre. Au paradis il y a des fleurs, mais l’enfer est décoré de morts. La mort dans ses massacres est la plus terrible. Elle n’est pas naturelle, elle est humaine en son essence. La mort en soi est aussi naturelle que la vie. Elle est le destin de chacun, elle peut-être inattendue et cruelle. Mais regarder des images d’enfants assassinés à la pelle, de vieillard fusillés, des femmes tuées sous les coups, ce n’est pas dans la nature des choses…

Je ne peux m’empêcher de sangloter à chaudes larmes, de ressentir une bouffée d’amour qui étouffe mon cœur et se vide dans un ruisseau de larmes devant la réalité de telles vérités. Et je suis sure que quelque part dans le monde, quelque part sur Terre, loin des regards, la même scène qui se joue tout de suite, maintenant, différente mais pareille…

Les femmes vont en Enfer souvent par amour, souvent pour y sauver des hommes qui s’y retrouvent prisonniers on se demande comment ! En grandissant, en vieillissant, et en me penchant sur l’Histoire humaine, j’ai si souvent ressenti cette honte d’être blanche, cette honte devant le génocide indien, l’esclavage et la succion des richesses de l’Afrique, les colonies et leurs merveilles de cruautés sur les populations autochtones, bref si souvent de quoi n’être pas fière…

Mais jamais je n’ai eu honte d’être femme, au contraire, je me sentis chanceuse de ne pas avoir à marcher sur Terre dans les chaussures d’un homme. La femme est la mère de l’humanité, elle est reliée à la Terre, notre mère à tous, elle est douceur, compassion et beauté. Et du sang, c’est à tous les mois, qu’elle y goûte personnellement…

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