Jour 3 d'isolation volontaire...
Est-ce-que craindre davantage le virus plutôt que le confinement est à contre courant?
Je crains bien plus d'être intubée, hospitalisée, que pognée à la maison avec les miens. Je crains de l'attraper et de perdre cette guerre que je mène depuis trois ans.
Je crains de l'attraper et de le passer à mon homme. Je crains qu'on ne l'attrape les deux et que la puce se retrouve seule. Mais je ne crains pas de rester des semaines en mon village avec ceux que j'aime. Je ne crains ni la solitude ni le confinement. Je crains le virus et je me protège.
Zen, informée et responsable
Je n'ai pas envie de retrouver la mort à mon chevet. Voilà deux ans qu'elle s'est dissipée, j'apprécierais ne pas la revoir avant plusieurs années encore.
Chaque matin, en ces divers maux physiques qui m'accompagnent, je crains le virus. En ses maux que je gère, contrôle, rééduque, je sais que le covid pourrait facilement se cacher en ma peau.
Si prendre des Advils a pu cacher assez les symptômes de jeunes personnes en santé, mon régiment de médicaments en cachera aussi les premiers signes.
Avec les précautions que l'on prend tous les trois, si l"on incube pas, alors on devrait pouvoir l'éviter.
Dans deux semaines, on en sera certains. Et durant ce temps, je ne verrai plus mon amie fidèle, qui n'a jamais arrêté de venir me voir. Jusqu'à présent.
Tous ceux qui pensent que cela sera passé dans deux semaines devraient rafraîchir leurs connaissances. Creuser davantage le sujet.
Selon moi, on en a pour trois mois, minimum. Je serais bien étonnée de voir les enfants finir leur année scolaire en classe.
En cachant tant de leurs malheurs et misères avec le virus, les chinois ont mis le monde en grand danger.
Le monde aime la facilité. Et il est toujours plus facile de croire aux mensonges bien arrangés qu'aux vérités qui dérangent.
Les Italiens nous montrent la réalité de la chose. Et c'est pas beau à voir. Cela dépasse même ce que je m'imaginais. Et je commence à mieux comprendre pourquoi le parti chinois a fini par emmurer ses gens en leurs immeubles!
Le vécu des Chinois versus les informations du Parti
Sur le coup, voir un peuple se faire enfermer était choquant. J'étais choquée.
Voir la police barricader l'extérieur des appartements avec des habitants qui hurlent à l'intérieur, c'est dérangeant.
Puis voir des immeubles entiers se faire emmurer, c'est troublant!
Et il y a les gens qui perdent la tête et qui sautent. Alors que d'autres se mettent à hurler leurs désespoir aux fenêtres.
Sur le coup, je me suis qu'ils y allaient vraiment fort les chinois. Et que ça cachait de quoi!
On emprisonne pas des immeubles entiers avec des gens dedans pour les chiffres qui sortaient officiellement.
Puis il y a eu les morts qui se sont empilés, les maisons funéraires qui ne pouvaient plus fournir. Les rumeurs que les plus âgés allaient direct au four. Rendu là, par réaction instinctive, je me suis mise à désinfecter des rangées de barres de caddies...
Rendu là, les "journalistes citoyens" se sont tous fait attraper et les VPN tendancieux ont été bloqués, plus rien n'est sorti. La Chine a été mise sous silence. Si ce n'est pour les informations autorisées par le parti.
Voir venir l'épidemie mondiale
En mon vécu, durant des mois et des années, j'ai dû m'adapter au confinement de l'handicap.
Il fut une période où j'ai dû apprendre à en gérer l'abandon social. Qui en soi, s'est révelé plus souffrant que mon dos cassé. Être confiné et regarder le monde tourner fait mal, très mal.
Le monde ne connait pas sa chance d'être confiné collectivement et en santé. Tout comme il ne réalisait pas sa chance de vivre de façon aussi privilégiée.
Utiliser l'épreuve comme tremplin
J'avais dépassé l'incertitude et la tristesse de ma vie active disparue. J'étais en mesure de m'identifier, non pas à ce que j''étais en la société, mais à ce que j'étais en mon être profond.
J'avais dépassé bien des émotions toxiques comme les envies, jalousies et dépressions pour me concentrer sur un objectif précis. Celui de revenir à la vie active.
J'entendais les excuses de ce monde toujours trop pressé pour prendre une pause en ma compagnie. Pour prendre le temps de capter mon quotidien composée de rééducation physique, d'isolement social et d'angoisses financières.
Parfois, je regardais aller ce monde toujours plus pressé et je me disais qu'une pause lui ferait du bien. Que cela lui donnerait l'occasion de se regarder en profondeur plutôt qu'en surface polie.
J'y pensais parfois sans jamais me donner la liberté d'imaginer que cela puisse un jour arriver. Je travaillais comme une lionne pour sortir de ce confinement forcé et rejoindre le monde qui n'arrêtait pas de tourner.
Puis, juste alors que je m'apprêtais à progressivement retrouver le monde qui tourne, il s'est arrêté. Et la fucking mort est revenue rôder pour tous et attendre son tour, avec cette patience dont elle est reine.
Ceux qui croient encore que seuls les plus vieux sont en danger devraient regarder les chiffres des Italiens plutôt que de croire ceux des Chinois. Entendre les Italiens plutôt que d'écouter les Chinois...
Réfléchir plus loin que son nombril
À mon sens, si tu as besoin de machines pour sauver ta peau, c'est que ce virus est pas mal plus costaud qu'il n'y parait!
Assez costaud pour mettre au défi les médecins italiens qui doivent choisir ceux qui ont une chance de survivre et laisser périr les autres.
Assez costaud pour mettre en péril l'ordre social de bien des pays. Assez costaud pour causer toute une zizanie. Assez costaud pour transformer notre monde en un autre.
Rester chez soi pour sauver le monde, c'est pas la fin du monde. C'est juste le début. Et c'est l'occasion de devenir meilleur... Ou pire. À chacun de choisir.
C'est l'occasion d'enrichir ses humanités puisque de toute façon, l'économie va en prendre pour son grade...
Espérons que l'individu saura devenir meilleur pour aider à sauver sa collectivité. Et que le pire à venir viendra du virus plutôt que des humains...
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