jeudi, mars 08, 2007

Au creux de l'hiver

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Au creux de l'hiver torride

À moins -20 et des poussières sous mes tropiques, j’hiberne en pyjama rouge à pois roses. Mais le soleil frappe si fort à mes fenêtres qu’il m’invite à me mettre en jupe. J’en ressors une de mes archives vestimentaires. Je m’en pare. La journée s'écoule en quelques tourbillons de tissus, de boucles folles et de chiffons. L'homme rentre de nuit. Avec lui, une bouffée d'air glacial pénètre la maison. Je me rappelle que je ne suis vraiment pas en accord avec la saison frigide.

L’enfant et le chien lui font la fête, l’une trépigne, l’autre chouine. Bien évidemment c’est l’enfant qui trépigne et le chien qui chouine! Un baiser furtif dans la cohue, l’homme soulève sa petite puce qui s’illumine. Je lui parle de notre journée. L’enfant n’en finit pas de sourire et de gazouiller. Il me raconte la sienne. Il dépose l'enfant pour aller se déshabiller, elle trotte à sa suite. Il revient simplement vêtu d'un caleçon.

- Mais tu es en caleçon?
- Ben oui, je vais lui donner son bain alors autant le faire torse nu
- Hum, ah, okay…


L’enfant s’accroche aux poils de ses jambes velues. Il la soulève, elle se love au creux de son épaule. Il l’emmène vers la chambre. Je les suis. Le chien aussi. Il la déshabille en deux temps trois mouvements. D’un coup, entre deux conversations, il me demande :

- Mais d’abord, est-ce que tu as une culotte?
- Ben, non pour quoi faire?!?


Son regard étincelle, ses lèvres s’ourlent, je le vois venir avec ses gros sabots. Je fais mine de rien. La petite, nue comme un vers, se trémousse sur la couette. Elle piaille, descend du lit et gambade à droite et à gauche en se tatouillant le nombril. Je vais prendre une pause dans le salon, la petite sur les talons, il la rattrape d’un tour de bras musclé.

Il l’emporte vers la salle de bain, elle gigote et rigole. Leurs rires conjugués me font l’effet d’une cascade de cristal sur le cœur. Je prépare un biberon que je dépose sur la table. Je me cale en tailleur sur le divan, la télécommande dans une main. Je les vois bientôt revenir. La petite est en pyjama rose. Elle attrape le biberon d’une main agile. Je l’embrasse. Il part la coucher. Quelques minutes plus tard, il ferme délicatement la porte de sa chambre et vient me rejoindre sur le divan…

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