samedi, juin 07, 2003

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Samedi Jardin...

Nous avons travaillé comme des sauvages sur le terrain. Juan a réparé les lampadaires, nous avons réinstallé l’arche de lierre qui enjambe l’entrée de cailloux. Juan a tondu la pelouse qui se transformait en champs de pissenlit. J’ai fait des pots de fleurs que j’ai déposé ça et là au gré de mes humeurs. Il a bêché et redélimité la plante bande qui fait barrière psychologique avec le bout du terrain. J’y ai planté mes pousses de tournesols. Lorsque la nuit fut tombée, nous nous arrêtâmes alors que la noirceur s’installait et fiers du travail accompli, merci my love, nous nous installâmes autour d’un petit feu pour savourer notre environnement propre et diffusant toutes sortes d’odeurs agréables, des odeurs de terre retournée, d’herbe fraîchement coupée, et de forêt humide…

Et je veux le crier haut dans les arbres, je suis trop heureuse de revoir mon arche de nature. Juan est fier de nous. Je vais donc aller me coucher en terminant avec l’anecdote des lampadaires.

À l’entrée de ce qui pourrait être notre allée de garage, si nous en avions un, deux lampadaires montent la garde. L’année dernière, j’ai eu l’idée d’attacher un fil à chaque extrémité et d’y enrouler les lianes de lierre grimpant qui enrobent les pieds et la jambe de chaque lampadaire. J’ai ensuite attendu avec impatience que les lianes se rejoignent en une arche de feuilles qui nous accueillerait à chaque fois que l’on rentrerait au chalet.

Puis un matin d’août, alors qu’il ne restaient plus que quelques centimètres pour que les lianes des deux cotés de l’entrée se rejoignent, Juan, le coffre ouvert, recule et crack, arrache l’arche ! J’étais en rage !

Bon mari comme il est, en deux temps, trois mouvements, il répare les lampadaires et essaye de son mieux de remettre les lianes qui ont survécu à l’accident. Le lierre reprend vie, mais l’automne arrive à grands pas et stoppe la progression de cette arche qui devient ma petite obsession. L’hiver prend ses droits, je laisse le fil installé et les lianes enroulées, en me disant : « Bon, cela reprendra de plus belle au printemps, il faut juste que je sois patiente et l’arche sera ! ». Cela dit, c’était sans compter sur la bêtise humaine !

Dans le mois de février, notre frigo rendit l’âme ! Après une semaine à mettre nos vivres dehors, ce qui ne fit rien de bon puisque tout gela dur ! Enfin arrive le réparateur avec notre nouveau frigo. L’abruti heureux recule dans l’allée, le frigo debout à l’arrière de son pick-up, sans regarder plus loin que le bout de son nez, et splasch, il accroche le fil et fout à terre les lampadaires et tout ce qui s’en suit. Je m’étouffe de rage !

Juan rafistole de son mieux la tête des lampadaires décapités, mais avec les montagnes de neige, il n’y a rien de plus à faire. Il me promet de réparer le tout dés les beaux jours revenus, il me fait une caresse pour pas que je pleure…

Les beaux jours arrivent, et parole d’homme n’égale pas ponctualité, intérieurement, je sanglote chaque jour devant les lampadaires qui pendouillent lamentablement, je contemple mon rêve d’arche qui s’étiole…

Mais Juan est loin d’être une lavette, it’s my man ! Et aujourd’hui samedi, il a mis tout son cœur pour réparer les lampadaires. Eurêka ! Ceux-ci se retiennent fièrement de chaque coté de l’entrée. Nous avons raccroché un fil, démêlé les lianes et TADA : l’arche a ressuscité de mes rêves déchus ! Je l’aime ,comme une sauvage, mon homme quand il me sort ses talents manuels et répare ou agrémente notre quotidien de ces petites choses qui font le bonheur de mes jours qui passent…

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