Virtuel hommage - Lhasa en ma vie et mon coeur,
J'ai rencontré la voix chaude de Lhasa en même temps que j'ai rencontré Juan. En 1999. J'avais 26 ans, il en avait 19. Le destin a fait croiser nos chemins et ceux qui viennent picorer mes mots depuis quelques lunes en connaissent la suite...
Ainsi au printemps 1999, à Besançon en France, j'ai rencontré un beau et jeune garçon qui s'est mis en tête de me recoller le coeur morceau par morceau. Et c'est avec Lhasa qu'il a recollé le premier morceau. En sa chambre d'étudiant, à écouter inlassablement le premier album. Absorbant chacune des chansons de cet album tout en tombant irrémédiablement amoureuse. Tout en adoptant une chanteuse en mon âme. La voix de Lhasa symbolise tant de choses en mon cœur cicatrisé...
La chanson "De cara a la pared" revenait en boucle alors qu'il me serrait dans ses bras, cette chanson a accompagné nos premiers baisers, nos premiers émois. Aujourd'hui encore, maintenant, tout de suite, cette chanson me transcende l'âme.
À Tadoussac en 2004, nous l'avons enfin découvert en concert. Nos coeurs unis ont palpité à l'unisson durant ce spectacle si intimiste dans le sous-sol de l'église. Juan en est encore bouleversé lorsqu'il y repense. Un moment d'émotions intense relaté en cet espace virtuel qui n'en finit pas de se se dérouler...
En 2005, en plein deuxième trimestre de ma grossesse, je "faisais" comme à mon habitude le festival d'été avec mes amis. Le deuxième album de Lhasa en mes oreilles depuis sa sortie, c'est avec joie que j'ai appris qu'elle était du festival. En amoureux, nous nous y sommes retrouvés. Je me souviens encore de comment j'ai bercé ma bedondaine sur la place d'Youville. Il y avait ce bébé qui poussait en mon ventre et qui me chatouillait le dessous de la peau. Mon ventre bien présent, rempli de vie ondulait au son de sa voix si particulière, une voix qui le faisait frissonner d'émotions. Un vrai bonheur. Un souvenir inoubliable....
Et puis hier soir, en rentrant d'une excellente escapade urbaine à Montréal, à trois heures du matin, après cinq heures de route dans une mini tempête, je consulte Twitter. Déconnectée depuis une petite semaine, j'apprends alors la terrible nouvelle qui n'est encore qu'une rumeur. Une fumée virtuelle qui fait des signaux indiens dans le ciel numérique. Sachant qu'il n'y a pas de fumée sans feu, mon coeur se serre. Il est tard. J'assimile la nouvelle non officielle. Mon cœur est serré. Très serré. La tristesse s'insinue en mes veines. Je me couche sur celle-ci tout en gardant au chaud de ma tête le bonheur des jours passés...
Ce matin, je me branche sur Twitter et, par ci par là, tout au long de la journée, je regarde aller la polémique des rumeurs et des réseaux sociaux. Je regarde ceux qui s'emballent, ceux qui se défendent, ceux qui s'écrient, ceux qui expliquent. Rien n'est encore concret mais cela se dessine perceptiblement. Et pendant ce temps la réalisation de la nouvelle que je sens réelle continue de s'insinuer en ma cervelle. Mon cœur pleure. Sur le coup de midi, je dis à Juan (à qui j'en parle depuis que je suis la "gimmick Twitter")
- Mais elle avait pas mon âge Lhasa?
- Je sais pas, peut-être un peu plus vieille non?
- Je sais pas, me semble qu'elle avait pas mal mon âge...
Alors la réalisation de sa mort, si proche de ma peau, me frappe de plein fouet. Je reste silencieuse. Au fur et à mesure que la nouvelle se dessine cette réalisation se précise. Lhasa est décédée de complications d'un cancer du sein, le premier janvier. Jour de mes 37 ans. À l'âge de 37 ans (elle n'avait que quelques mois de plus que moi), elle s'est éteinte.
En fin de journée, alors que je suis sous le choc intérieur de sa disparition, j'apprends qu'elle est morte peu avant minuit, chez elle, à Montréal. Effarée, je réalise qu'à cette heure, j'étais moi aussi à Montréal dans un super hôtel et je faisais l'amour avec cet homme qui est mien. Alors qu'une fois encore nos corps s'unissaient en un seul être, son âme s'envolait vers l'au delà. J'en perds quelques secondes de souffle. Reconnaissante d'être en vie je suis.
En fin de soirée, la nouvelle est enfin officielle. Alors que je lis les articles qui se succèdent sur son décès, c'est à chaudes larmes que je pleure. Indicible tristesse qui me parcoure les entrailles. M'zelle Soleil, de ses grands yeux écarquillés, me demande pourquoi je pleure. Je lui explique les grandes lignes de mon émotion. Et puis je vais sur Twitter. À mon humble échelle je lui rends un dernier hommage personnel (que je partage en cette fin de billet). Sur Facebook j'écris: "En espérant que là où elle soit, elle soit bien. Si l'on pense que la mort n'est pas une fin alors je ne peux que lui souhaiter un merveilleux voyage vers cet inconnu qui nous hante la vie et manquer ce talent de femme qui disparait..."
Je n'ai pas l'habitude de pleurer les artistes. Je crois même que c'est la première fois que je verse de véritables larmes en un tel cas. Mais Lhasa avait une telle résonance en ma vie qu'elle en faisait, à sa manière, partie. Il y a des ces artistes qui nous touchent l'âme, qui pénètrent nos entrailles, qui nous transportent les émotions. Ce sont des perles nacrées dans le chaos de notre infernale humanité. Aujourd'hui c'est l'une de ces perles qui s'efface, paix à son âme...
Lhasa de Sela - Pa'Llegar a tu Lado (festival d'été QC 2005)
- se reconnecte après quelques jours in real life only, apprend cette triste nouvelle née de rumeurs qui secoue mon fil Twitter...
- si la mort n'est pas une fin alors je lui souhaite le plus merveilleux des voyages. Pensées et respect pour les proches de Lhasa...
- se souvient d'avoir délicieusement bercé sa bedaine de grossesse cet été là. Hommage à Lhasa
- indicible tristesse... partie à 37 ans le jour de mes 37 ans... Aura désormais une pensée pour elle avec chaque année qui passera....
- Lhasa fait partie de mon histoire sentimentale depuis que je suis tombée en amour avec sa musique en fond de vie. En mon coeur elle restera...
-ne peut que verser de sincères larmes en son honneur. Liens à suivre ici, là et là...
- @ChristneLemieux sa musique continuera de vivre en nous mais la femme que je suis pleure la femme qu'elle était...
- via @NicolasRoberge RT @mimonette: Chez Claude André: Bonne route Lhasa
- n'oubliera jamais le bien que la voix de Lhasa m'aura fait depuis 1999 en tant d'étapes de ma vie. Triste nuit en mes idées...
- @dominiquehardy sa voix pénétrait l'âme et le coeur...
-@dominiquehardy c'est toute la beauté de l'artiste, savoir éveiller, ouvrir, toucher le coeur d'autrui pour le transporter, l'élever...
- dernier tweet sur Lhasa. Plus serait trop. Respect et émotions. Have a good road between the stars dear Lhasa...