Vortex d'enfance
S'aventurer dans le vortex de l'enfance est un sacré voyage. Maintenant que nous avons traversé le 0-3 ans, nous voilà prêt à embarquer pour une nouvelle dimension. Le 3-6 ans nous attend. Le début d'une nouvelle phase. À quel âge finit l'enfance? 9-10 ans? Ensuite l'aube de l'adolescence se lève et c'est presque la fin. Ou n'est-ce que le début de ce processus qui mène à l'âge adulte?
La mère que je suis devenue est bien dans sa peau de maman. J'apprécie cette relation que nous construisons. Ma fille dessine la femme qu'elle deviendra. Cela me fascine. Semaine après semaine, je la regarde changer, évoluer. Je découvre sa personnalité propre. J'en relève les nuances des nôtres. Parfois je ne suis pas sure de qui en apprend le plus à l'autre. À ses cotés je mûris. J'approfondis mes connaissances humaines. Jour après jour j'observe ce petit être prendre place en ce monde, en mon monde. Avec elle, je découvre l'amour sous une toute autre perspective.
Je réalise aussi que nous sommes le terreau d'où la plante enfantine prend racine. Il nous faut donc labourer, arroser, fertiliser, cultiver. Jardiner notre humanité en fonction de cette petite graine que nous avons planté.
À sa naissance, dans le flot d'émotions des mois qui ont suivi, c'est le sens du devoir qui m'a le plus chamboulée. La responsabilité de sa vie m'apparaissait si clairement que je n'arrivais plus à m'en détacher les idées. Depuis, j'apprends à apprivoiser cette image qui toujours me hante. Je la maitrise en la prenant au sérieux. Je m'informe. Je médite. J'utilise les quelques outils que je possède en mon cabanon de jardinage. Et puis je trime...
Pendant ce temps là, M'zelle Soleil s'épanouit. Ce qu'elle gagne en autonomie, nous le gagnons en discipline. Plus elle est autonome et plus notre discipline parentale doit être cohérente. Je "gendarme" désormais plus que je materne. Je n'aime d'ailleurs guère cette sensation policière qui m'envahit alors que je me transforme en celle qui répète à tout vent: "Fais pas ci, fais pas ça, fais comme ci, fais comme ça! C'est ton dernier avertissement avant le piquet. Non. Non. Non!" Ouf À grosse dose je me fatigue moi-même (et j'ai juste envie d'aller me coucher)! La demoiselle, elle, s'éclate. Elle teste le champ de ses limites d'existence au fur et à mesure qu'elle les perçoit (environ tous les trois jours). C'est un sport de choix en son univers d'enfance...
Mais quel bonheur que de la voir se développer, s'exprimer, exister! Répondre à ses questions de plus en plus acérées. Entrevoir le monde à travers la fraicheur de son regard. Goûter à cette affection profonde qu'elle nous offre sur un plateau. Comprendre cet enfant que nous avons mis au monde afin de mieux la guider entre les écueils du quotidien. D'un coté de la médaille la responsabilité et le devoir. De l'autre, l'affection et le bonheur. ..
Alors que je contemple le monde et ses dérives humaines, je me dis que les enfants sont nos graines de futur, notre pouvoir sur l'avenir. De cela, il faut se montrer digne. Ne pas prendre cet exercice à la légère. Je crois bien que c'est la première leçon que j'ai apprise en ces trois années de parentitude. Il y en d'autres que j'assimile, que je révise: le don de soi, le contrôle personnel, la discipline interne, l'exemple que l'on donne à autrui, la patience, etc. Et plein d'autres encore que je soupçonne sans arriver à les discerner réellement.
Et toujours cette sensation diffuse, celle qu'être parent n'est pas que passer au travers des étapes de l'enfance comme un automate qui élève un robot infernal. La sensation permanente qu'être parent c'est aussi apprendre énormément de ce que l'enfant a à nous enseigner de la vie.
J'aimerais entendre plus souvent des témoignages de parents à ce sujet universel. Savoir comment la "parentitude" a transformé en leurs perceptions, en leurs émotions. Savoir quelles graines de sagesse ils ont récolté en chemin. Sur quelle difficulté ils ont le plus trébuché? Quel aspect de leur vie cela a le plus touché? Alors je me demande, vous qui êtes parent et qui passez par là, qu'est ce que votre enfant vous a le plus appris?
6 commentaires:
Une des premières choses que m'ont appris mes enfants c'est de redécouvrir des choses simples.
J'étais fascinée de les voir s'émerveiller pour un rayon de soleil, un bout de ficelle, une goutte d'eau...
Je me suis dit, j'étais pareille petite et j'ai oublié.
Depuis, je prends plus le temps de m'arrêter pour mieux vivre l'instant présent.
je dirais que mes enfants m'ont appris qu'il y avait un gouffre énorme entre la théorie et la pratique... tu lis pleins de trucs dans les bouquins, mais ton enfant est unique... l'expérience tout autant :)
Fiston a 13 mois. Je réalise qu'il me fait prendre conscience de ce qui est vraiment important pour moi. La santé, la "sécurité", une vie équilibrée entre sommeil, bouffe et air frais! La famille. Les ami(e)s.
Ouf, grande et large question, car comme vous, je me demande parfois qui a appris le plus... Et plus encore, mes deux enfants m'ont appris des choses différentes. Et si troisieme il y a ? Je serais sûrement une personne autre, encore.
Mes enfants m'ont appris que j'étais une mere. Et autant cela fut facile à comprendre des le début de la grossesse, autant cela fut difficile d'habiter completement ce sentiment. J'ai souvent l'impression d'avoir été une enfant-mere avant que d'être une mere. Et comme ce rôle évolue, mon fils débutant son adolescence, je poursuis l'apprentissage. Il m'est arrivé souvent de douter. Mais jamais de douter de les aimer.
Moi c'est de vivre le moment présent. Ce que j'ai toujours voulu apprendre avant d'avoir mon fils, je l'ai appris avec mon fils ! C'est fou ce qu'ils nous apprennent nos enfants :-D
Merci à vous toutes de ces petits témoignages personnels, si cela ne vous dérange pas, je compte les citer en un futur billet en suite de ce sujet! ;)
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