Parfois la fatigue utilise mes jambes pour me jouer de drôles de tours…
Sans un avertissement physique, soudain je chancèle, et sschplackk, je m’étale de tout mon long ! Séquelle énervante d’un ancien accident qui me laissa au sortir de l’enfance coupée de mes deux jambes. La fatigue s’enclenche, mes jambes s’oublient, et c’est le petit détail qui me ramène à la réalité des choses de la vie…
L’humiliation de se retrouver la face par terre réveille toujours cette réflexion qui me ramène à la considération que je dois donner à ce corps qui me promène. J’ai un corps humain donc faillible, ce qui me rappelle inévitablement cette nature qui est la mienne. Pauvre petite humaine que je suis dans l’infini de la galaxie…
Et puis, je me relève, je dis merci aux regards inquiets, je souris. Je reprend ma route, forçant mon corps à obéir une fois encore. Clopi clopant, l’orgueil endolori, je dis merci à la vie. Toujours être reconnaissante d’avoir deux jambes pour me porter dans ce monde impitoyable…
Si toute vie ne tient qu’à un fil, est-ce que toutes les âmes ne sont pas des équilibristes qui avancent plus ou moins prudemment sur ces cordes qui nous tiennent en vie…
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