dimanche, octobre 12, 2003

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La peau gorgée de soleil, j’écris ces mot dans la nuit tombée…

Pennac, se sera pour demain, aujourd’hui il a fait trop beau. Je me suis contenté de le lire et de scribouiller au soleil…

Bain de soleil de midi au milieu du gazon

C’est dimanche de l’Action de Grâce. Les feuilles si jolies tombent par dizaines à chaque souffle de vent. De minuscules bruits d’automne hantent l’atmosphère. Petit bruissements secs et fugaces des feuilles qui se détachent, surfent et tombent pour mourir sur le plancher des vaches…

Arbre, toi que j’ai pris en photo, il y a deux jours seulement, alors tout poilu, orné de ta plus belle parure, voilà que tu t’effeuilles inexorablement au fil des heures. J’espère que le bal en valait la chandelle ! Arrrgggh ! La nature est trop complexe pour ma petite tête !!!

En niaisant avec le vent, j’oublie sous ce soleil tranchant que c’est le «boute de la fin», que les mois prochains, je passerai des Tropiques à l’Arctique sans bouger d’un pas.

Pour l’instant vêtue d’un paréo et de mon maillot de bain, je me goinfre des rayons brûlants du soleil cinglant. Je ne bronze pas, je cuis ! Le plus cuite je serais, le mieux je résisterais aux supplices de l’hiver…

Plus j’emmagasine de soleil en la mystérieuse chimie de mon organisme et meilleures seront mes armes lorsque je devrais lutter contre l’adversité glacée. Plus puissante je deviendrais lorsque Mars ou Février viendra me combattre au creux de mes entrailles…

Lorsque les monstres nordiques aux énormes crocs de glace, fidèles au poste, viendront me saccager le moral avec leurs journées avortées. Lorsqu’il me traîneront de force dans cet endroit exécré, revers de l’Enfer, là où le froid est aussi intense que le feu, alors je me battrais comme une lionne et toutes griffes dehors j’anéantirais quiconque cherchera à m’attraper. Je survivrai jusqu’au printemps qui me sauvera une fois encore…

Chanceux sont ceux qui aiment l’hiver. Chanceux sont ceux qui savent en profiter et ainsi transformer l’Enfer en un certain Paradis…

La voisine du bout de la rue aboie après ses enfants qui hurlent leurs caprices. Je prends une grande bouffée d’air chaud, et à cet instant précis, ne pas avoir d’enfant ne me semble pas être la fin du monde ! Paraît que Madonna en reveut un. Si elle y arrive à 45 ans, ma foi, j’ai encore un peu de temps devant moi. Il doit bien me rester encore quelques années en réserve au royaume des œufs qui se dessèchent et de la fécondation ! Je dois bien avoir encore un temps de liberté hors du poulailler des œufs à couver…

L’automne amène avec lui l’impatience en mon cerveau. Mais il reste cette petite jouissance qui arrive avec Halloween et ses extravagances orangées. Une douce jouissance à célébrer Halloween, sa fête des morts, son carnaval des horreurs, et ainsi passe mon deuil estival lorsque s’achèvent les beaux jours d’automne…

J’aime Halloween, son atmosphère lugubre, la lueur étrange des jours qui l’accompagnent. J’aime cette humeur macabre que cette fête trimballe sous forme d’humour noir et d’enfants déguisés, de bonbons lugubres et de citrouilles éclairées. Le tout ravit ma nostalgie des jours d’été envolés…

C’est comme une étrange cérémonie, un enterrement des jours faciles et illuminés. À grandes pompes, sous le cortège des feuilles qui tombent, nous célébrons l’été décédé avec le temps passé. Préparons nous car la vie ne brillera plus aussi fort sans la chaleur du soleil ! Préparons nous à cette petite mort qui viendra s’abattre sur nos chaumières ! Le printemps nous récupérera dans longtemps, blancs comme des cachets luisants. Seule la douce luminosité du soleil retrouvé pourra réconforter nos peaux endolories à saveur de renfermé macéré sous des couches de duvet épuisé.

Quand je pense à tout cela, je voudrais devenir animal pour hiberner, Aller hiberner grosse comme une vache et me réveiller svelte comme une gazelle au printemps dégelé. Ou alors faire partie de cette humanité retraitée qui part se la couler douce au soleil de Floride, ces longs mois où il fait bon hiberner…

Mais je ne suis que moi, rien que moi, juste moi qui doit faire ses devoirs pour préparer ses examens et rendre à temps ses travaux. Faire le tout avec l’espoir sauvage d’aller un jour traduire l’hiver sous les palmiers, d’y pondre ma marmaille, l’utérus enfin délivré des chaînes de ma raison…

Il faut rêver dans la vie, sinon à quoi bon exister ? À quoi bon se lever chaque matin pour affronter toute la clique du quotidien qui claque le cerveau humain…

Au soleil de midi où je grille sans suer avec un plaisir sans égal, une petite fleur de tournesol, toute timide me regarde et me sourit…

Dieu qu’il fait chaud en de dimanche de Grâce dont j’ai oublié l’Action, honte à moi, mais c’est trop bon, la chaleur absorbe la moindres de mes pensées…

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