jeudi, juillet 21, 2016

Le diabète et nous...

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Il y a un an, une étrange boule grossissait en mon bras. La douleur qu'elle apportait avec elle était innommable.

Et il est bien rare que je manque de mots pour nommer quelque chose..

Il y a maintenant bientôt six mois, la puce revenait de l'école sérieusement blessée.

Il y a trois mois, j'allais à l'hôpital pour une intervention chirurgicale d'un jour...

Cette année passée fut intense, sous tant de points humains, qu'elle nous a transformés en ses différents tumultes.

Et le diabète de mon homme en a définivement souffert.

Ce qui m'a inspiré ces mots le 14 juillet dernier alors qu'il passait l'après-midi dans les bras de sa maladie...

Mariée au diabète

Une hyper à 25 dans la nuit, suivie de deux hypos. Et c'est ainsi que le diabète tue mon homme. Á petit feu...

Aujourd'hui, il ne s'éteindra pas à jamais. Il dormira beaucoup. Il sera juste léthargique et antipathique le temps que son système puisse s'en remettre. Puis il remontera sur le ring de boxe. Lui et le diabète juvénile, uni pour la vie...

Depuis seize ans que je vis mariée avec l'homme, je suis aussi mariée au diabète. J'y ai consenti en me mariant. C'était écrit en gros sur mon invisible contrat de mariage.

Je connais maintenant son odeur lorsqu'il est trop haut et je reconnais son teint qui grisaille lorsqu'il descend trop bas. Je peux estimer son taux de sucre dans le sang suivant ses humeurs. Je l'ai vu faire tant d'hypos et d'hypers que j'en suis rodée. Même si toujours inquiète. Dans le silence de mon coeur.

Mais aussi bien puis-je le connaître, ce cher diabète qui a donné à l'homme les couilles de se marier et de s'engager, à 20 ans, en une réelle relation de couple, aussi peu j'ai de contrôle sur lui. Lui seul en a sur son diabète.

Je possède le pouvoir de faire des biscuits qui plaisent à l'homme et qui sont gentils avec le diabète. Je possède le pouvoir de le comprendre, de le soutenir et de l'aimer. Mais le diabète pèse parfois bien lourd sur nos épaules. Enfin, il, semblerait que nous ayons les épaules larges...

Lorsque le diabète est venu frapper à la porte de ses quinze ans et qu'il est devenu insulino-dépendant, l'homme a dû mûrir plus vite que son ombre. C'est ce qui m'a charmé chez lui en ses 19 ans (alors que j'en avais 26). Son corps d'Adonis conjugué à la maturité de son esprit, à l'ouverture de son coeur et à la profondeur de son être ont concocté un cocktail irrésistible. J'ai succombé!

D'hier à aujourd'hui...

À 15 ans, il a décidé qu'il vivrait sa vie avec/malgré le diabète.

À 20 ans, il se sentait capable de prendre femme. Et de s'impliquer en cette union.

À 25 ans, il était mûr pour devenir père. Sportif de nature, il a aussi repris le volleyball avec passion et a conjugué celle-ci à son travail sur le campus de l'univerté où il travaille.

À 35 ans, le diabète est revenu en force avec les stress du quotidien. Il est devenu plus lourd, plus noir et plus incontrôlable.

Alors que je commençais à sérieusement m'en inquiéter, il a eu l'opportunité d'entrer en un super programme médical pour tester l'insuline du futur dans le département hospitalier qui le suit.

Triés sur le volet, les diabétiques choisis passent neuf mois encadrés d'une équipe passionnée composée d'une douzaine d'experts en leur domaine. Le nec plus ultra de la médecine moderne en matière de diabète. Un don de Dieu.

Je me fous personnellement de l'insuline du futur mais je sais qu'en ces neuf prochains mois, le diabète, en notre maison, sera sous haute surveillance. Et l'homme sera soutenu et épaulé pour en reprendre les meilleures habitudes possibles. De celles qui le rendent plus fort que le diabète qui lui sucre le sang...

1 commentaires:

Yano a dit…

Beaucoup d'amour dans ce texte, comme d'habitude! Bonne chance dans cette aventure.