lundi, novembre 26, 2007

Welcome to winterland

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Welcome to Winterland

Dans le temps d'une petite tempête Sieur Hiver a installé ses pénates en nos foyers. Une bonne couche de neige recouvre désormais tout le paysage. C’est la première couche d’un long hiver qui nous ensevelira, mois après mois, comme il se doit.

Les vents dispersent la neige qui scintille selon les lumières. Les rives du lac commencent à geler. Noël dans un mois. Les lumières de la fête à venir éclairent de plus en plus de perrons et les personnages gonflés d'air commencent à décorer les blanches pelouses. Nos voisins ont illuminé l'énorme sapin qui orne leur pelouse engloutie par l'hiver. Nous avons allumé le nôtre...

Le truc local c’est de ne jamais enlevé les lumières de son sapin. Une fois posée, la guirlande s’intègre au sapin qui pousse avec le temps. Les lumières se fondent avec l'arbre au fil des années. Lorsque vient le moment de s'en préoccuper, il ne suffit plus que de le "ploguer" pour lui redonner couleurs et vie. Puis, lorsque le sapin est devenu trop gros pour la guirlande en place, il suffit alors d’en ajouter une nouvelle pour améliorer l'apparence recherchée.

Le voisin très malin les pose même en été « parce-que c’est plus confortable, y fais plus chaud pis t'y vois ben mieux! » nous explique-t-il d'un air convaincu lorsqu'on l'aperçoit manipuler ses guirlandes de Noël en plein mois de juillet.

En ce qui nous concerne, c’est une deuxième année d'existence pour nos lumières multicolores. Il est vrai que l’on fait un peu pitié à coté des voisins qui viennent d'enrubanner leur porche de centaines de grelots lumineux en plus d'arborer un magnifique arbre en fête. Il nous faudrait au moins une autre guirlande pour espérer rivaliser avec eux autres. M'enfin il faut quand même avouer que l'on a un peu l'habitude de faire pitié en comparaison à leur "perfectitude" d'extérieur! Ceci ne nous empêche pas de sympathiser sur une base régulière avec cette jeune famille qui vit si prés de la nôtre.

My creation

M'zelle Soleil découvre l'existence du « Papa Nowel », elle a bien assimilé le concept des cadeaux. Elle semble bien absorber tout le principe puisqu'elle commence à l'appliquer à toutes sortes de sauces. Elle adore le concept des chansons. Je sens qu'on a pas fini d'en manger! Juan soupire en se résignant. La petite puce de maison a aussi très bien assimilé l’idée du sapin de Noël, ce qui ne fut pas trop difficile...

Dimanche, j’ai installé notre sapin artificiel au salon. La vision du « pinpin de Nowel co deyor (le sapin de noël comme celui dehors) » l’a assez enchantée pour qu’elle s’excite juste un petit peu avant d'aller se coucher! Complètement transportée par ses fééries enfantines, l'enfant a eu du mal à calmer sa joie devant la vision colorée du sapin intérieur. Cette enfant est du pur bonheur pour mon cœur.

Elle n’est quand même pas trop rassurée lorsqu’elle croise un Père Noël en personne, et comme le bonhomme commence à sérieusement sortir de sa tanière, nous le rencontrons de diverses manières! Vendredi dernier, nous emmenons M'zelle Soleil en ce gigantesque centre d’achat où règne un royaume de manèges intérieurs, après trois tours de train-train des plus enfantins, nous retrouvons la maison du Père Noël au coeur de ce temple de consommations. Il y a une file d’enfants et de parents à l’entrée de sa porte. Le Père Noël, débonnaire, est fidèle à son poste.

Une enfant pleure sur ses genoux. M’zelle Soleil s’écrie « Pleure fille maman, é pleure fille! ». Je lui explique qu’il ne faut pas avoir peur du vieux bonhomme et tout le tralala de circonstance. Nous nous mettons de coté pour observer les enfants défiler. Une petite fille d’environ cinq ans s’assoit sur les genoux du monsieur à barbe blanche, aux anges, elle chantonne avec lui, M’zelle Soleil l’observe les yeux tous ronds. Chaque enfant reçoit un cadeau avant de prendre le chemin de la sortie. Je demande à mon brin de fillette :

- Tu veux qu’on aille voir le Père-Noël?

Elle s’exclame sans une seule hésitation de ce petit ton si charmant qui me fait craquer.

- Oh non, maman!

Vu que je ne vois pas le but de la brusquer sur ce point (de toutes façons ce n'est pas dans mes habitudes de la brusquer), nous nous contentons de regarder encore quelques minutes les enfants et l’étrange monsieur en habit rouge. Le lendemain nous en rencontrons un autre à l’entrée de la pharmacie. Celui-ci est fait de plastique, de taille humaine, il se dandine et chante dès que l’on s’en approche. Il hypnotise mon petit bout de fille qui s’y intéresse de près. Durant une dizaine de minutes nous jouons avec le Père-Noël de pacotille. Je vois les vendeuses sourire en nous regardant derrière la vitre.

L’homme organise une sortie piscine pour dimanche soir. Nous y retrouvons ma nageuse de sœur. L’enfant est en adoration devant son ado de tante. Elle est si heureuse de cette sortie qu’elle nous irradie de son bonheur bambin. Nous fondons tous sous ses charmes. Nous sommes devenus des parents dévoués. Je constate en mon for intérieur qu’il n’y a encore pas si longtemps, j’organisais mes sorties de fin de semaine d’une toute autre façon! M’zelle Soleil a transformé nos vies. Juan pense même qu’elle a bouleversé la sienne, d’une bonne façon m’explique-t-il en détails au creux de notre intimité, mais bouleversements, c'est certain, il y a bien eu…

Dimanche en fin d’après midi, je pars rejoindre Miss Dee avec l’enfant pour passer une toute petite heure en compagnie de Ponyta. La dernière portion de route pour se rendre au centre équestre est bien enneigée. Durant le trajet, M’zelle Soleil chante du Adrienne Pauly de concert avec ma pomme. L'on arrive avant la Miss que l'on attend quelques instants. La jument est plus nerveuse que les autres fois. Les vents qui soufflent et sifflent l’effraient. Elle sent cet hiver qui prend possession de nos vies. M’zelle Soleil monte avec toujours ce même sourire divin qui la rend angélique. Toute petite chose sur ce cheval qui paraît immense à coté d’elle, je réprime les battements de mon coeur. Je suis d’une extrême vigilance. Je bataille mes craintes pour son bonheur. Cette enfant m’éblouit l'esprit de milliers d’étincelles amoureuses. Je ne peux que la chérir, tendrement, pour elle, je ne désire que le meilleur.

En relative harmonie nous poursuivons le cours de nos vies. J'aime ces moments passés avec lui, avec elle, ces moments passés ensemble qui nous lient de l'intérieur et qui forment les liens du sang de notre enfant. Loin des dépendances virtuelles, je prends le temps d'apprécier tous ces petits instants de bien-être familial, ces petits moments qui font de certaines fins de semaines des bijoux de souvenirs…

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