Avec la dégradation de ma santé, j'ai pu explorer non seulement mes profondeurs humaines mais aussi celles de mon entourage.
Vivre à quelques jours de la mort est une expérience de vie hors norme. Simple ou difficile à comprendre? En fait, peu cherchent même à comprendre.
Comprendre que si je décide, un matin pas commes les autres, d'arrêter de me soigner, mon corps me tuera en quelques jours seulement. C'est ma triste réalité. Une réalité que je gère au quotidien. Chaque jour, je tiens ma vie entre mes mains.
L'idée étant que l'hystérectomie permettra de faire reculer la grande faucheuse qui me court après.
Apprendre de ses souffrances
Au fil des années, j'ai dû me détacher de plusieurs personnes auxquelles j'étais sincèrement attachée. Par instinct de survie. Même si cela m'a fait bien mal. Ce que j'y ai découvert m'a tant choquée ou blessée qu'il ne m'était plus possible de rester attachée.
Au fil du temps passé, j'ai réalisé que la vie moderne était si confortable que la norme se contentait maintenant de s'éclater à la surface son humanité. Sans plus se préoccuper de son prochain? Et on se demande ensuite pourquoi il y a tant de mal-être ambiant?
J'ai bien pu constater que cette norme se révélait inconfortable avec tout ce qui sortait de son ordinaire. L'extraordinaire n'est pas glamour lorsqu'il se révèle en marge des compréhensions de celle-ci.
Au final, mon corps me fait bien souffrir mais c'est les humains qui me blessent le plus de part cette ignorance non assumée. On a jamais été aussi instruit que par les temps qui courent. Alors comment peut-on être encore si ignorant? Est-ce juste une question d'égoïsmes?
Qui refuse de poser les bonnes questions n'entendra jamais les bonnes réponses...
J'ai ainsi pu constater combien, quasiment personne, n'aimait poser les bonnes questions sur ce qui m'arrivait physiquement.
Au début, cela me blessait beaucoup. Ensuite, je m'en suis fait une raison.
En fait, la norme faisait tout ce qui était en son possible pour éviter de m'en parler. Pour ignorer ces invisibles problèmes.
Il y a aussi une portion de personnes qui, sans jamais poser les bonnes questions, possède la prétention de vouloir me donner leurs bonnes réponses.
Ceux là sont les pires. Incapables d'écouter, ils interprétent sans jamais vraiment entendre. Ils se trompent sans jamais arriver à le réaliser.
Pour obtenir les bonnes réponses, celles qui permettent de progresser en une situation difficile, il faut avoir le courage de poser les bonnes questions. Car lorsque l'on ne pose pas les bonnes questions, jamais on n'obtient les bonnes réponses!
Se cacher la tête dans le sable, choisir d'éviter le sujet, en ignorer les réalités, refuser de s'intéresser à la vérité. Tout cela mène à une lâcheté de fond qui nourrit l'ignorance. L'ego est sauf. Mais le coeur s'assèche.
J'ai aussi pu remarquer que lorsque l'on offre les bonnes réponses à ceux qui ne posent pas les bonnes questions, ils sont incapables de les entendre/comprendre.
Affronter permet d'avancer...
Au fil de ces réflexions, j'ai pu prendre conscience de combien les carences de mon enfance avaient contribué à ce que je ne sache bien m'entourer. Un fait qui m'a explosé en pleine face une fois malade.
Autant j'apprécie de répondre aux questions pertinentes, autant j'essaie de ME poser les bonnes questions pour avancer. Même si celles-ci sont inconfortables ou douloureuses. Encore plus si elles le sont...
Ce faisant, j'ai enfin pu comprendre combien les carences de mon enfance avaient saboté de mon intérieur. Car on possède, en soi, bien des réponses. Mais encore faut-il se poser ces questions qui débloquent l'âme et le coeur.
En tombant physiquement malade, les apparences sont devenues de plus en plus floues à mes sens. Affronter la réalité de combien j'étais mal entourée m'à forcée à puiser profondément en moi.
Pour ne pas sombrer, j'ai du apprivoiser mes forces intérieures. Ce faisant, j'ai pu grandir en mes consciences. Mon corps est définitivement affaibli par les coups durs successifs de la maladie. Il est prématurément usé. Fragilisé. Invalidé. Mais il est en vie.
Mon esprit prend de plus en plus conscience de ses forces intimes. Il rame et galère mais il tient la route. En prenant conscience de mes forces, malgré mes faiblesses, je guéris de vieilles blessures...
Refuser la complicité des apparences bien pensantes...
Je dois maintenant pardonner les multiples blessures causées par les jugements (et réactions) d'autrui en ces faiblesses physiques qui m'écrasent la vie. Ce à quoi je travaille présentement.
J'y arriverai. Je pardonnerai. J'atteindrai l'indifférence lorsque je repenserai à ceux là. Mais jamais je n'oublierai. Tout comme je n'oublierai point les dures leçons apprises en chemin.
Et je me questionne, est-ce que la facilité et le confort de nos vies modernes participent à aggraver les lâchetés humaines? Est-ce que ces facilités et conforts participent aux mensonges humains et aux hypocrisies sociales?
Lorsque Trump est passé président, j'ai trouvé cela si abberant que j'en suis restée flabergastée. Atterrée, déconcertée, révoltée, outrée.
J'ai ensuite pris la sage décision de ne plus jamais être complice de cette lâcheté humaine. Trop souvent, j'ai fait silence. Pour garder ma petite paix.
Désormais si mes opinions dérangent ou déplaisent, tant pis! Que l'on me déteste ou que l'on m'aime. Qu'importe. Tant que je reste fidèle à moi-même.
Le silence est une forme de complicité. On se tait pour ne pas déranger, pour ne pas faire de vagues, pour ne pas inconforter ou être inconforté. Et puis, au final on ne fait que participer au pire.
Faire brûler ses peurs en ses malheurs de santé
Depuis plusieurs années, mon corps me fait traverser toutes sortes d'enfers physiques.
En ces enfers que je traverse, je me libére de mes maux internes. J'en profite même pour faire brûler toutes mes peurs intérieures en ces infernales douleurs.
La douleur physique a cela de salvateur. Elle a la capacité d'élever l'esprit de celui qui la surmonte.
Je n'ai maintenant plus peur de grand chose en ma vie. Je ne crains plus grand chose. Je suis qui je suis, en transparence, intègre et sans complexe. Je suis. Je survis.
Je sais combien les peurs humaines sont majoritairement futiles et stupides et je refuse de leur donner aucun pouvoir en ma vie.
Alors que je soigne cette "cabin fever" qui me fait bouillir de l'intérieur, je persévère. En espérant qu'à force de persévérer, je finisse par m'en sortir un jour. Sortir de cette chambre qui fait ma prison...
1 commentaires:
Prends bien soin de toi et quel plaisir de te lire depuis 10 ans.
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