mardi, avril 19, 2016

Préjuger ou être con. Même combat...

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La première fois que j'ai été victime de préjugés, je devais avoir 7 ou 8 ans. J'étais en début de primaire. J'aimais bien aller à l'école, j'avais des copains et des copines, tout me semblait normal. Et puis, un jour de milieu d'année, une copine dont j'ai oublié le nom m'a dit, durant une récréation, qu'elle n'avait plus le droit de jouer avec moi.

Heu. Okay. Elle m'a alors expliqué que ses parents ne voulaient pas qu'elle joue avec une enfant de divorcés. Heu. Okay. Ce jour là, j'ai réalisé que j'étais, en effet, la seule enfant de divorcés en ma petite école jurassienne.

Comme mes parents avaient divorcé lorsque j'avais 9 mois, je ne connaissais rien d'autre que cette normalité. Je vivais avec ma grand-mère sur la plus grande ferme du village. Je voyais ma mère les fins de semaines. Elle passait aussi me voir le soir en rentrant dans sa maison que je pouvais voir depuis la ferme. Mon père avait disparu en un trouble horizon.

Ce jour là, je suis rentrée chez moi blessée. J'en ai parlé à ma grand-mère qui m'a consolée et guidée les émotions bouleversées. J'ai commencé à prendre conscience de ma différence d'enfance. Au fil des années, à force d'affronter toutes sortes de préjugés, j'ai décidé d'apprendre à voir plus loin que le bout de mon nez.

Élargir mes horizons humains est une mission intérieure qui me porte de l'avant. Je crois que la richesse humaine ne se situe pas dans le monde matériel mais dans l'invisible de ces émotions qui font nos essences intérieures.

J'ai décidé de ne jamais juger avant d'étudier et de comprendre l'autre. Avant de m'en faire une opinion personnelle. Et cela prend toujours un certain temps en soi. Car les préjugés, c'est juste de la connerie, de l'ignorance et de la stupidité en boite.

Que sont les préjugés si ce n'est des notions de surface sans aucune profondeur intellectuelle? Des notions imbéciles nées de généralités ou de peurs collectives?

Mais parfois il y en a tant qui flottent dans l'air du temps qu'on peut en venir à se demander si ce n'est pas juste la norme humaine, et là... ça peut faire peur. En ces moments là, je me tourne vers la nature qui m'entoure et j'inspire...


Les préjugés, c'est comme le temps, les modes et les cultures, cela change et cela se transforme au fil du vent, des saisons et des générations.

C'est pour cela qu'il est si ridicule de se faire attraper en ses pièges. Malheureusement les préjugés semblent faire partie intégrante de notre humanité et ce n'est qu'en prenant conscience du combat à mener que l'on pourra un jour les éradiquer. En un futur lointain...

Mais un esprit à la fois peut peut-être faire une minuscule différence. C'est ce que je me dis en pratiquant cette nuance d'humanité. Préjuger ne sert à rien et je préfère ne pas m'en servir...

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