mardi, juillet 10, 2012

Attraper la fièvre du Loup

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La première fois (et dernière) fois où j'ai assisté à un spectacle de Leloup, c'était au début des années 90, au Spectrum de Montréal. J'avais 18 ans et je trippais sur la chanson L'escargot. Proche de la scène, l'énergie Leloup m'avait emportée et je crois bien avoir dansé comme une folle!

Puis Leloup a exploré une suite de personnalité qui m'ont peu a peu m'ont fait décrocher. Aussi, franchement, je ne m'attendais pas à grand chose dimanche soir. Je m'attendais au meilleur comme au pire...

La soirée a bien commencé avec un souper au soleil de l’arrière cour de notre QG de la rue de la Tourelle.

En troupe, nous avons monté les côtes raides qui mènent aux Plaines. En nous séparant et en nous retrouvant comme pris dans un étrange ballet de Festival, nous avons grimpé les rues. Aller chercher un macaron dans la voiture ou acheter des bouteilles d'eau, occuper les enfants, etc...

Le point de RDV final se situe sur la colline, près de l'arbre. Là où les poussettes font bon ménage avec les personnes de tous âges. De celles qui choisissent une version plus tranquille d'un gros show sur les Plaines....

De mon côté je me sépare de ma troupe pour filer sur le devant de la scène afin d'attraper la fin de Mister Vallaire et les trois premières chansons de Leloup. Grâce à ma passe privilégiée, je peux aller chasser les images. Tout devant, là-bas dans le Pitt, avec les autres photographes qui, durant trois chansons, peuvent mitrailler à volonté...

J'apprécie Mister Valaire qui réchauffe l'atmosphère et qui offre un spectacle à la hauteur de sa réputation. J'y reviendrais en photos sous peu. Je souris devant la trompette qui surfe la foule en fin de spectacle. L'ambiance est bonne.

En attendant Leloup, j'observe la foule qui s'étend à l'horizon. Un loup en carton pâte me fait des sourires. Durant quelques instants, la foule devant moi scande le fameux slogan du printemps érable: "La loi spéciale, on s'en câlisse, la loi..." L'atmopshère est bon enfant. La nuit tombe doucement...



Arrive alors la bête en scène. En grande forme Leloup enchaîne directement avec Isabelle. C'est qu'il commence en trombe le bougre! La foule est en liesse et je sens une étrange sensation se réveiller en mon sang...

Alors que je dois prendre des photos sans flash en me transformant en statue, mon corps refuse ce mandat. C'est plus fort que moi. Une fièvre s'empare de mon sang, elle monte, elle monte, elle monte. Noooonnnnnn...

Résiste et clique, résiste et clique, se sentir partir alors que tout s'efface autour de soi. Tout s'efface et il ne reste plus que le magnétisme de la bête sur scène et mon sang qui bouillonne!

Il enchaine avec Nathalie, mais il veut ma peau! C'est de plus en plus dur de résister à cette fièvre qui continue de monter.



Je clique et je recule. Je clique et je recule à mesure que mon corps se trémousse hors de mon contrôle. Lorsque Cookie arrive je suis cuite! Plus question de résister, je me trouve un petit coin où ne déranger personne et je me laisse emporter par cette délicieuse sensation de plaisir à laquelle je ne m'attendais plus.

Je reviens sur terre devant la mine bourrue de la sécurité qui me pousse vers la sortie. C'est fini pour le Pitt?!? Cela fait déjà trois chansons? Fiévreuse, je sors. Et je me questionne. Aller à l'avant scène pour mieux profiter du Loup ou rejoindre homme, enfants et amis sur la colline? Là-haut, au loin...

Comme c'est la soirée de mes 12 ans de mariage (noces de soie) et que Leloup chante une chanson douce, je me laisse prendre par les sentiments. Je m'engage dans l'entrée publique adjacente à celle des VIP.

J'arrive directement sur la colline. En chemin je remarque combien les gens que je croise fredonnent les paroles des chansons de Leloup. Tout comme je me surprends à me les remémorer moi-même et à en apprécier le feeling...

Une chanson et demie plus tard je retrouve ma gang. La vie est aussi belle que la chante Leloup sur scène. Tout sourire, c'est un Loup charmant qui est là ce soir. En pleine maitrise de ses moyens, il est craquant. Il dégage un charme que je reconnais. De ce charme irrésistible qui nous fait tous succomber...



Même au dessus de la colline, je sens vite remonter la fièvre. Bien accompagnée, je n'y résiste plus! Et nous voilà à danser comme des folles sur les hits de Leloup. J'ai de nouveau 18 ans et le plaisir coule comme un torrent dans mes veines.

Je réalise alors que ce qui me ferait le plus plaisir ce serait d'entendre L'Escargot. Dire que je n'avais pas pensé à cette chanson depuis des années et qu'elle me revient en tête avec une explosion de jeunesse!

Je demande à mes amis quelles sont les chansons qui leur feraient le plus plaisir. On y retrouve le Dôme, Voyager, Je joue de la Guitare, Barcelone, etc. Pas gros public pour mon Escargot. Je soupire. Consciente que, ce soir, je risque d'être la seule avec une petite faim de loup.

Mais qu'importe, l'homme en grande forme, il me transporte. Il nous avait promis du plaisir et il tient parole...

À noter que ce qui est pratique, là-haut, sur la colline, c'est qu'il y a de la place pour danser. Bientôt quelques autres nous rejoignent. Moins fan des chansons moins rythmées on en profite pour discuter entre deux folies. On apprécie l'excellence de l'instant.

Mon ami Guillaume en profite même pour me dire qu'il se réconcilie avec la bête. Il est surpris, il s'attendait à moins, il en reçoit plus. Tout au long de la soirée, j'entendrai ce type de commentaire. Leloup fait la paix avec son public.

Même s'il ne communique guère en paroles, son sourire est contagieux. Sa bonne humeur fait plaisir à voir. En bref, Leloup nous redonne le gout de manger du Loup...



La nuit est chaude. Entre danser comme une folle et se reposer pendant les chansons douces dans les bras de l'homme, c'est le bonheur total. Corps à corps, onduler sous les rythmes de la bête sur scène. Se laisser porter dans les étoiles..

Mais trop vite l'on sent arriver la fin. Personne ne veut que cela finisse! L'on crie comme des gamines de 18 ans pour qu'il continue, encore et encore. C'est trop bon le Loup. Tu es trop doux. Ta fourrure est soyeuse et tes crocs sont si charmants. Reste encore un peu avec nous...

Leloup fait durer le plaisir jusqu'au bout. Même si je donne un petit bémol pour un rappel pas assez rythmé à mon goût. Fatigué le Loup? Et mes escargots alors?

L'on espère d'un coup que dans ses humeurs rebelles, il nous fasse dépasser le couvre feu. Mais si l'homme est en forme, c'est peut-être aussi parce-qu'il semble plus tranquille. La foule tarde à se faire une raison. Mais il faut partir...

D'après ses dires, Leloup est dans une phase pépé et fait maintenant dans le récital! Et bien des récitals comme cela on en reprendrait bien plus souvent. Il est à croquer ce pépé! Un pépé qui déchire encore assez la nuit pour me donner la fièvre au corps...

On redescend les rues avec la foule qui se fait marée humaine. Tout le monde s'accorde pour dire que ce soir Leloup était à son meilleur. Entre filles, l'on fredonne des hits en même temps que nous portent nos pas dans la nuit. Mes 20 ans me reviennent en bouche. Les enfants sagement endormis dans leur poussette ne se doutent de rien...

Il me faudra 48 heures et une virée place de la Famille pour que la fièvre ne retombe. Quelle soirée! Merci Leloup de nous avoir donné le meilleur de toi-même. On t'aime toujours tu sais.

Et c'était si bon de ressentir ta fièvre que j'en désirerais bien d'autres frissons...

2 commentaires:

Cynthia a dit…

Je n'ai jamais eu la chance de voir Leloup en spectacle et pourtant je l'adore!

Je suis contente qu'il semble aller mieux :)

Etolane a dit…

Oui il est dans une bonne phase, cela m'a aussi fait bien plaisir! :)