mercredi, janvier 12, 2005

Leave a Comment
Ma pomme

Souvent dans les entrées que je cultive en ces lignes je me compare la poire à une pomme. Ceux qui viennent régulièrement en ces lieux connaissent bien mon dada pour cette expression que je cuisine à toutes les sauces. Ceci me donna même quelque fois l’occasion d’échanger à ce sujet derrière les coulisses de ce jardin-potager public.

Je sais que c’est une façon de me distancer du processus « live » de la chose qui s'expose. Cela va de pair avec le fait que je ne divulgue jamais mon visage en ligne. Une autre façon de me protéger, anonyme dans la foule j'aime rester. Je trouve personnellement que ce carnet dévoile assez de ma vie privée. Une certaine intimité contrôlée enrobe les murs invisibles de cet endroit et je trouve que c’est assez! Mon coté sauvage ne peut en donner plus sans avoir la désagréable impression d'y laisser trop de sa peau dans l'arène futuriste des nouvelles communications...

Car j’ai bien conscience que j’en montre déjà beaucoup en cette virtualité apprivoisée, un peu de mon âme, un peu de mon être, un peu de ma tête, un peu de mon cœur, c’est suffisant pour que je puisse garder mon corps pour moi toute seule! Et puis, je suis superstitieuse sur les bords, tout comme les amérindiens de l’ancien temps, je crains pour le salut de mon essence, si je donne de l’intérieur et de l’extérieur alors j’aurai l’impression de me faire avaler toute entière par l’inconnu qui erre et je n’aime pas du tout cette sensation. Juste l'envisager me fait frissoner les neurones! Je crois dans le pouvoir des images (autant que dans celui des mots). Pour une raison mystérieuse, je crains donc d’y perdre un peu de mon esprit si je m’y donne corps (visage) et âme (pensées)...

Mais comme dans tout le déroulement de ma vie, il y a certains paradoxes à ce fait. Puisque j’assume totalement le coté public de ce jardin de mots et d’idées, plusieurs personnes qui me connaissent la face viennent aussi, je crois, visiter cette aire mentale. Cela ne me dérange pas, si l’on s’est rencontrés dans la réalité visible, dans ce cas, l’on ne parle plus de réels inconnus. J’assume sans troubles le coté public de ce jardin de mots car une fois la barrière du réel franchi, le processus change et évolue. Évidemment toute règle a ses exceptions, et il m’est arrivé d’envoyer ma photo à quelques rares personnes avec qui j’avais exploré en coulisses une relation de correspondance et de confiance.

Alors lorsqu’il est question de danser une étrange ronde avec le parfait étranger, je préfère garder ma pomme privée. Une sauvagerie timide m'emporte et je ne désire rien d'autre que de rester anonyme dans cet incroyable étalage virtuel qui s’expose au monde entier. L’on peut la choisir et la croquer gratuitement si on le désire, cela me fait toujours plaisir (tant que l’on ne crache pas par terre), de plus comme par magie, le panier sorcier se renouvellera de fruits frais régulièrement, ceci jusqu'à une date présentement indéterminée…

Apple-Experience

0 commentaires: