Je recherche sur le Net des blogs de personnes diabétiques. Tout en parcourant les réponses que Google me donne, je me rends compte à quel point les mots « diabète » et « diabétique » sont parfois employés de manière bien péjorative. Ils semblent se faufiler souvent dans des plaisanteries plates qui me hérissent le poil subtilement. Je mentionne le tout à l’homme qui opine piteusement. Il semblerait que sur le vieux continent l’on n’a pas le même respect pour les junkies à l’insuline qu’ici. J’avoue être étonnée de voir ces mots ainsi utilisés. Je partage avec Juan celle de « la blonde » qui revient le plus souvent. Mon p’tit macho en sucre rigole à pleines dents tandis que je grimace dans mon coin. Je finis par trouver un blog d’une mère de 41 ans. Je dévore avec appétit ses impressions et sensations…
Régulièrement, en tant qu’épouse de diabétique, je rêve de connaître d’autres couples vivant aussi avec le diabéte, afin de partager des expériences que comprennent peu, ceux qui n’ont pas accès aux réalités quotidiennes du diabète. Je continue de creuser virtuellement le sujet, en fait, je recherche un diabète en particulier. Le diabète de type I insulinodépendant, souvent appelé, diabète de jeune. Mon homme va fêter cette année ses dix ans de diabéte, il n'est ni obése, ni grabataire, et j’avoue qu’en me mariant avec lui, je n’avais pas vraiment réalisé que je mariais aussi, en quelque sorte, le diabète...
Depuis, plus je réalise l’ampleur du contrat, plus j’ai le désir de connaître des gens qui vivent les mêmes choses que nous. Idéalement j’imagine une autre épouse de diabétique avec qui je pourrais comparer mes émotions. Mais là, je pense que je rêve un peu en couleurs! Je découvre quelques carnets ou sites au fil de ma recherche qui mentionnent des diabètes personnels, trop peu pour que cela m'avance. Je continue de flotter dans ces étranges limbes, errant des mots de l'un aux mots de l'autre, gardant espoir d’y trouver des lueurs de compréhensions humaines. Je déniche un conjoint qui semble avoir dû accepter, tout comme moi, le destin de son aimée. Je lis ces mots qui, mine de rien, me font un bien fou! D’un coup, comme ça, je me sens, l’espace de deux secondes et demie, un peu moins seule dans ma petite galère…
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