Dans le village oublié des hommes...
Joli moi de mai, quand tu nous tiens, tu nous fait du bien! Ça y est, voilà, nous avons changé de pays! Nous sommes de retour dans la contrée des chaleurs. C'est tout un petit bonheur printannier. Une expérience sans muguets dans les bois (juste des pissenlits joyeux) mais ponctuée de soirées aux couleurs à couper le souffle et de calme bienfaisant.
J’ouvre grand mes portes, l’air caresse mes murs endormis par l’hiver. Merveilleuse sensation de bien-être estival. Je retrouve ma terrasse (couvertes de feuilles mortes) pour la dernière fois. Lorsque ensoleillé, le mois de mai est le meilleur. Le ciel se conjugue avec la nature, pour nous transporter les sens atrophiés par la saison précédente, vers une nouvelle ère de vie. Le village sort gentiment de sa torpeur hivernale. Je dis village mais ce n’est pas tout à fait le bon terme. C’est plutôt une bulle d’eau, d’air pur et de bois sauvage. Une bulle qui renferme un petit paradis terrestre. C’est une dimension qui se vit à part le reste du monde, en décalage. Une dimension qui nous éloigne des turpitudes humaines pour nous rapprocher de notre essence terrestre (un joyau aux accents bleutés niché dans un écrin de collines vierges).
En ce mois de mai, nous sommes encore seuls dans la bulle. L'agitation est minime. Les citadins n’ont pas encore envahi nos lieux de leurs pétarades modernes. Pas un bateau à l'horizon, ni une seule tondeuse dans l'arrière fond. Le silence des hommes. Nous autres, locaux (quelques 300 âmes autour d’un immense lac), retrouvons nos repères de nature en se saluant discrètement. C’est le temps des retrouvailles. L’on s’accroche, l’on discute, l’on échange, c’est le meilleur de l’humanité qui se goûte en ces beaux jours…
Les manoirs, cabanes, chalets secondaires n’ont pas encore réouvert leurs portes. Les bateaux ne sont pas encore sortis. La plage est déserte. Le lac est lisse, il vit de sa propre gloire. Les vents commandent ses mouvements, chaque jour est différent. Le sable se réchauffe. Les bourgeons fleurissent.
Lily-Soleil découvre son nouvel univers, la poussette au frais. Je trempe mes pieds dans l’eau, elle est gelée. Je grimace de bonheur. Le ciel caresse ma peau. Les dernières banquises ont coulé la semaine dernière. Il doit y en avoir encore quelques-unes unes qui se dissolvent au fond, tout comme ces tapis de neige qui persistent dans les ombres de la forêt…
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire