mercredi, mai 31, 2006

Souffles.

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Souffles.

En manque de mots mâchés, de phrases pensées, tranchées, soupesées, structurées. J’écris sans écrire. Je suis emportée dans un tourbillon de vie qu’il me faut vivre à 100 % afin de comprendre ces concepts que je croise, que j’entrevois, que je tâte du cœur. Robert me manque. Je le regarde s’empoussiérer sur cette étagère qui bientôt ne sera plus là.

Sa collègue de bois, celle qui soulève mes plantes vertes, a aussi triste mine. Elle a souffert sans mot dire. Une invisible guerre lui est passée sur le dos. Son rang s’est considérablement éclairci. Des batailles sanguines ont fait plusieurs victimes durant l’hiver. Ma collection de terre et de vert a eu la saison dure. Seules les plus robustes ont survécu. Dans un coin là-bas attendent "les boites" qui transporteront notre cabane en une maison.

Des sujets qui s’évaporent entre deux montagnes à gravir. Des mots qui s’échappent dans des failles de jours. Le défilé de ces jours qu’elle occupe à plein temps. Elle m’hypnotise. Elle me fascine. J’ai du mal à me détacher même si je sais que je dois retrouver l’équilibre de ma peau ravagée. Ses siestes matinales sont des havres de silence où mes doigts retrouvent un clavier abandonné. Ils sont rouillés. Pas le clavier, juste les doigts…

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