Whatever...

Jour après jour, je m’enfonce dans une douce solitude. Solitude des heures mais non du cœur. Solitude du temps qui passe et des mots que je ramasse sur ces étranges plages...

Hier, j’ai retrouvé Sarah qui m’attendait depuis des mois. Je connais les grandes lignes de son histoire mais j’en ignore les détails que je découvre souvent en même temps qu'elle qui se forme sous mes doigts. Je ne connais pas toutes les histoires complètes de ces personnages qui me poussent dans la tête. Pourtant Sarah est différente, son histoire a une fin, même si elle me semble encore bien loin...

Après des jours à parcourir mes plages de solitudes pour la retrouver, j’étais heureuse et soulagée de la revoir. Je ne m’attendais pas à un épisode si violent, ceci fait partie de ces détails que je découvre en même temps qu’elle! Troublée, elle m’a! Pauvre Sarah...

Serena m’attend aussi. Elle n'est pas la seule. Pourtant c'est elle que je vais aller chercher quelque part, dans une crique de bonheur. Arriverai-je à les accompagner toutes deux, personnages si différents, vivant dans des mondes opposés?

Au royaume des rêves, ma solitude s’éteint et mes songes sont peuplés de gens plus ou moins réels. Cette nuit, j’ai rêvé d’une rencontre de blogueurs dans une grande maison, en un paysage qui m’échappe, mi Europe, mi Amérique, une grande maison remplie de gens que je n’ai jamais vu mais que je connais un peu par les mots et les idées...

Drôle de rêve sans queue ni tête où une jeune fille gagna un chèque de 6 millions trois cent trente mille dollars (et des poussières)! L’on avait participé à un jeu bizarre dont telle était la récompense! Un peu amère de voir filer le chèque sous mon nez, j’ai avalé ma jalousie inutile. Drôle de chose à faire en songes! Puis la jeune fille totalement dévastée par l’énorme montant d’argent qui venait de lui tomber sur le crâne m’offre gentiment les trois cent mille dollars pour aider Sarah et les autres personnages! Je ne peux m’empêcher de constater que ce rêve est des plus loufoques! J’y vois mille idées mélangées, c’est un gros n’importe quoi dans cette maison étrange posée en un continent inventé par mon inconscient!

J’accepte le chèque, super heureuse, trois cent mille me suffiront largement, je ressens un intense soulagement. Une impression diffuse d’avoir enfin le droit d’écrire à mon aise. Je ressens des vagues de reconnaissances pour cette jeune fille toute douce et effarée. Plusieurs de ces personnes engagées dans le même rêve semblent se transformer en requins invisibles. L’ambiance s’envenime, le poison de l’argent fait des siennes. Moi, j’avoue, je suis tannée de ce rêve abracadabrant. J’entreprends ma remontée. Je revois en partant le regard de la jeune fille terrifiée. Lâche de moi, je l’abandonne, pour retrouver ce réel qui nous mène...

Une légère honte me poursuit, sentiment futile, je me lève. Il est tard. J’ai encore fait la grasse matinée! J’essaie de secouer ce rêve qui s’attache à ma solitude revenue. Je regarde par la fenêtre, le ciel est uniformément blanc. Un voile cache le soleil. L’air est lourd. Un petit goût d’orage flotte dans l’atmosphère. Les chats dorment. Tout est paisible, silencieux...

Et dans ce silence, voilà ces mots qui s’inscrivent dans le temps, qui se détachent et se transforment en phrases lancées au vent. Petit bout de présent détaché de ce fil, qui tisse inlassablement les réalités de ce monde, que nous partageons sur la même planète bleue...