Première baignade 2004

Dans mon jardin, pas un souffle de vent pour perturber la moiteur du temps. J’enfile mon maillot, prend mon sac de plage. Arrivée au lac, je découvre étonnée, une véritable bulle de vent. De puissantes rafales entraînent l’eau claire qui vient se fracasser en vagues bruyantes sur le sable. Souffles tièdes qui rafraîchissent l’épiderme...

Je laisse glisser ma jupe le long de mes cuisses blanches. Le soleil se faufile entre deux nuages. À pas de fourmis, j’avance tranquillement dans l’immensité bleutée. L’eau est encore glaciale, elle resserre tous les pores de ma peau. J’avance plus profondément, les mamelons frémissants sous ces vagues qui les submergent. Je m’habitue à la température fraîche de l'eau claire. Je me laisse ballottée par les flots mouvementés. C’est trop bon...

Le regard perdu dans la verdure des collines qui composent le paysage familier, je me laisse flotter doucement. Le vent rythme les vagues qui me portent. De la nature plein les oreilles, je retourne doucement sur la terre ferme.

Je m’allonge sur le sable. Seule sur mon petit coin de plage, je ferme les yeux et respire l’été à plein poumons. Le vent pousse les nuages. Le ciel s’épure. Le soleil scintille sur l’eau déchaînée. Les vagues éclaboussent mes orteils ensablés. Se réchauffer le corps. S’alléger le cœur. Ne plus penser, juste exister, tout simplement...