mercredi, mai 18, 2005

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Cogitations

Alors que le ciel oscille entre colère et soleil, je calme avec une grosse dose de musique classique mes émotions perturbées. Je dois avouer avoir été profondément choquée par l’expérience de plagiat d’hier. Tellement choquée que j’en avais même oublié que mon site était « copyrighté ». De nature sensible, ma grossesse n’arrange rien à mon état et je me rends bien compte que je dois gérer, maîtriser et contrôler toutes sortes d’émotions extrêmes. Mais le coup d’hier m’a quelque peu déstabilisée…

Question d’éthique, de respect, je ne peux comprendre une telle démarche d’autant que je me force le cerveau. Je ne ressens qu’un étrange viol intérieur qui me dérange le coeur. Suis-je trop naïve?

Si l’on peut ainsi piller mes simples mots de chaque jour, qu’en est-il de mes histoires que je partage innocemment en attendant de les retravailler? Depuis l’ouverture de ce jardin virtuel plusieurs ont trouvé une maison de papier après avoir été virtuellement consommées. Y’a-t-il vraiment un réel danger à me les faire piquer sous mon nez? Je ne l'ai jamais vraiment cru et pour la première fois un doute s'insère.

Je n’ai pas l’égo démesuré de la plupart de scribouilleurs qui se pensent être la dernière merveille du monde. Ceux-ci d’ailleurs ont sérieusement tendance à me sortir par les trous de nez. J’estime que l’on a pas à se sentir meilleur qu’autrui. L’on n’a que le devoir d’essayer d’être le meilleur de soi-même…

Et si par chance autrui considère que l’on n’est pas trop mauvais, c’est que l’on peut se permettre de croire que l’on arrivera à atteindre un jour ce meilleur intérieur. Mais cette appréciation ne doit pas venir de soi mais des autres. Car en soi, l’on peut toujours mieux faire. Tout ceci fait partie de concepts extrêmement compliqués qui me secouent le creux de la tête.

J’ai beaucoup de mal à me trouver bonne. Déjà me trouver pas trop nulle est un exploit intérieur. J'ai conscience d'être bourrée de paradoxes. Pour certains c’est ce qui fait mon charme, pour plusieurs c’est difficile à comprendre, et pour d’autres, j’imagine que c’est singulièrement irritant. Au fond, je ne recherche qu’à être vraie malgré toutes ces complexités humaines qui font de nous des êtres à part entière. Ce carnet est avant tout une sorte de brouillon d’idées, d’humeurs, de partage de goûts, une façon de me discipliner l’écriture. Une façon de me prouver que j’en vaux quand même la peine.

J’utilise le médium du blog comme un canevas pour mes propres gribouillis personnels. J’aimais bien l’époque où c’était moins une mode. D’une manière générale, je ne suis pas sure que je blogue comme la norme, je me fous un peu de toutes les discussions et tergiversations sur ce qu’est un blogue. Pour moi, c’est juste un moyen comme un autre de publiquement partager une partie de ce que je suis. J’ai même tendance à avoir une certaine distance avec ce public auquel je m’offre, mon coté sauvage prend souvent le dessus et j’aime la solitude de l’écran blanc.

Bien-sur j’apprécie les lecteurs qui s’attachent à ma choucroute. Cela me donne un peu de gaz dans mon moteur qui parfois hoquète et menace de caler sous le poids de mes doutes intérieurs. J’aime aussi bien savoir qui vient me grignoter les idées car après tout je me donne, alors si celui qui reçoit se présente, cela me toujours fait plaisir, cela devient moins une voie unique. J’aime le partage et les rencontres même si je reste un animal sauvage. J’ai une facilité sociale qui déconcerte souvent mes proches mais qu’y puis-je cela fait partie de ces paradoxes multiples qui m’habitent! Je ne suis guére pudique ceci aide cela. Plusieurs de mes connaissances du réel passent par là, parfois je le sais, parfois je m'en doute. Au fond, cela me fait ni chaud, ni froid, je n'ai rien à cacher de ce que je suis. Je suis comme je suis un point c'est tout! Je crois que ceux qui me connaissent de près savent pertinement cet aspect de ma personnalité...

Cependant je n’écris généralement pas pour les autres mais bien pour moi-même, à part lorsque je prends ce moyen pour donner des nouvelles de notre réalité à ceux qui sont loin. Ici s’incrit un cheminement personnel que je comprends parfaitement et qu’il ne me tente pas particulièrement d’expliquer! C’est pour cela que la plupart du temps, je ne recherche ni les débats, ni les dizaines de commentaires car après tout je suis ici chez moi et j'y jardine à ma guise. Si cela plait, tant mieux, sinon tant pis, y’a qu’à aller se promener ailleurs, tant que l'on ne m'agresse point, ce n’est pas vraiment mon problème…

Je m’exprime comme cela me tente, j’écris comme cela me chante, j’ai une dépendance à la liberté qui est presque maladive. C’est pour cela que j’aime tant ces instants de solitude intérieure et extérieure, moments merveilleux obligatoires à ma santé mentale. L’on est jamais plus libre que lorsque l’on est seul! Ce qui ne m’empêche pas d’aimer vivre en couple tant que l’être aimé respecte cet espace qui m’est nécessaire et Dieu merci j’ai la chance d’avoir un homme qui désire me comprendre et me laisser m’épanouir. Les amis c’est encore une autre paire de manches

Bref, je ne sais pas vraiment le pourquoi de ces mots qui s’échappent de mon cerveau aujourd’hui. Peut-être est-ce parce-que je me demande si je ne partage pas trop librement pour ne point ainsi chercher le diable qui me fera mal impunément? C’est la première fois que je me pose de telles questions. J’ai déjà eu l’occasion de subir les jalousies, ceux-ci m’indifférent car je trouve le concept si bas que je préfère ne pas m’y attarder. Dans mon monde, je fais tout mon possible pour tuer dans l’œuf ces envies futiles qui viendraient me bouleverser inutilement les idées. Mais voir mes phrases détournées m’a fait tant de peine que me voilà toute chamboulée…

Autant j’ai adoré voir l’adaptation de Goom sur grand écran, autant voir mes mots ainsi subtilisés m’a traumatisée de l'intérieur. Pour Goom, Astella a eu la décence de me demander la permission dès qu’elle en a concocté l’idée. Ceci m’a touchée et c’est avec plaisir que je lui ai donné mon accord de faire de mon histoire ce qu’elle en désirait. D’ailleurs elle m’a tenu au courant de chaque étape et ainsi je me suis réellement sentie respectée, sans oublier qu’elle m’a mise dans les crédits de son projet!

D’autres font parfois voyager mes mots ou mes images mais toujours avec ce même respect, ce qui ne me choque aucunement mais me fait plutôt plaisir et gonfle mon petit cœur trop souvent meurtri par la vie. Les rencontres issues de ce jardin virtuel sont des bonbons de joie pour ma pomme des bois sauvage. Ceci fait partie des bonnes choses de la blogosphère, par choix, je préfère voir le bien que disséquer le mal…

Le coté journal de bord est intéressant, une façon d’archiver le passage du temps comme un capitaine aux commandes du navire de sa vie. Comment aurais-je pu croire en commençant cette aventure que deux ans plus tard, c’est de bébé qu’il serait ici question au fil des jours qui passent? Moi qui avais si peur de ne jamais en avoir! Mon fantasme ultime serait d’arriver à tenir la barre jusqu’à voir le jour de mes petits-enfants…

À moins que d’ici là, quelqu’un arrive à me faire tant de mal que je voudrais plus rien savoir du partage innocent des mots qui jalonnent le courant de mon existence, ce qui serait quand même royalement triste pour mon cœur rempli d'utopies…

Lilypie Baby Ticker

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