mercredi, janvier 14, 2009

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Beautés d'enfance

Building the Ice Hotel

Samedi dernier, nous sommes allés faire un tour de palace glacé avec M'zelle Soleil toute guillerette. Durant la semaine précédente, j'y avais passé plusieurs heures et je commençai à connaitre l'endroit pas coeur. La construction avance rondement et la discothèque composée de trois "bâtiments" voutés s'annonce magnifique. Sur un thème gothique, la discothèque abhorre des gargouilles et des angelots. Ses colonnes de glace sont savamment ciselés. Cela pourrait presque ressembler à une cathédrale si ce n'était de l'incroyable fond de bar à l'image d'un diable qui se marre! Étonnante composition...

Alors que je m'avance en cette incroyable antichambre encore interdite au public, je laisse mon homme et mon petit bonbon rose derrière moi. Je prends quelques clichés puis je me retourne et reste bouchée bée. Une ronde de japonais bavards s'est formée autour de ma fille! Quelque peu interloquée j'échange un regard avec Juan qui surveille l'affaire tout aussi surpris. Il hausse les épaules en me faisant signe de son incompréhension. La petite ouvre grand ses yeux et les japonnais n'en peuvent plus de la regarder, de lui parler en leur langue inconnue, de rigoler, de s'extasier. Ils poussent des "oh!" et des "ah!", ils se racontent des trucs en un charabia teinté d'excitation! Voilà ma fillette devenue attraction touristique! Je fronce un peu des sourcils. Est-ce son habillement d'hiver qui la rend si caractéristique de cet environnement? Ou est-ce sa joie de vivre qu'elle exprime si facilement?

Picnik collage

À peine impressionnée, M'zelle Soleil se plie au jeu avec brio, elle tape dans la main tendue, elle offre des petit sourires divins. Elle joue du charme qu'elle possède avec un naturel qui me déconcerte. Finalement la petite troupe nous remercie avec effusion et se dissipe entre deux colonnes de glace. Je repense alors à ce que m'avait dit un jour Keisuke mon ami japonais. Ce jour là, il m'avait expliqué combien mon brin de fille était jolie. Avec ses pommettes roses, sa peau laiteuse, ses traits harmonieux et la profondeur de ses grands yeux bleux, elle avait toutes les qualités qui faisait craquer ses compatriotes. J'imagine qu'il n'avait pas tort...

Ce n'est pas la première fois que l'on vante les beautés de ma fillette. Je commence presque à m'y habituer. Moi même je la trouve très mignonne mais comme c'est la mienne cela ne peut être que relatif n'est-ce pas? Et puis tous les petits ne sont-ils pas beaux justement parce-qu'ils sont minuscules? Cela dit, ma fille possède le pouvoir de m'hypnotiser d'une force que je n'arrive pas toujours à contrôler. Elle a un petit coté irrésistible qui me bouleverse le coeur. Enfin elle a aussi son coté diablotin rebelle pour équilibrer la donne! Lorsque l'on me complimente sur sa beauté, des sensation mitigées naissent en mes idées. Je ressens une certaine fierté maternelle et aussi une petite frayeur.

La beauté lorsqu'elle est mal gérée peut devenir bien laide. La beauté physique peut rimer avec danger. Toutes sortes de prédateurs lui courent après. Elle peut entrainer superficialités et futilités. Car il ne suffit pas d'être belle, il faut aussi cultiver une certaine substance intellectuelle. Malgré tout, soyons francs, la beauté facilite la vie. Beauté et charmes intérieurs, une combinaison qui fait des ravages. C'est ainsi, c'est plus fort que nous. Le genre humain a un faible pour la beauté de ses pairs. Malgré tout, le charme intérieur peut aussi surmonter la beauté extérieure. J'assume aussi que je ne suis pas toujours en phase avec ma propre beauté. Nous vivons à une époque où la dictature de l'image et des magazines nous entraine en toutes sortes de dysfonctionnement féminins. J'ai conscience de mes maux. Je n'aime guère vieillir de la peau. J'aimerai ne point la contaminer avec mes faiblesses personnelles. J'aspire à lui donner le meilleur de moi-même sans lui transmettre mes problèmes. Heureusement, pour l'instant, je n'ai guère à m'inquiéter, du haut de ses trois ans, elle articule son quotidien avec innocence. Une bulle d'innocence qui se fragilise au fur et à mesure qu'elle grandit.

De ses pensées éveillées elle nous découvre la vie. Sa curiosité intellectuelle me fascine et je m'efforce de la nourrir intelligemment. Je remarque qu'elle a besoin de plus en plus d'explications sur les choses qui l'entourent. De plus en plus souvent, lorsque je lui dis un mot qu'elle ne capte pas, elle me demande:

- Maman, cela veut dire quoi?

Je lui explique les racines de ma langue avec passion. Je la vois croquer des neurones les mots que j'incruste en son langage...

Durant la période des fêtes, une rencontre me dit:

- Oh! Elle est si jolie, tu devrais l'inscrire à un concours de mannequin...
- Mais elle n'a que 3 ans! Et puis je trouve que je la "starifie" assez de même, elle peut attendre l'adolescence avant que l'on se pose ce genre de questions...

Je sais bien que c'est une petite étoile qui brille en notre univers. C'est ma petite princesse. D'ailleurs je ne suis pas sure que j'ai tant envie que cela de la partager! J'essaie quand même de ne pas trop la vénérer en apprivoisant cette autorité que j'incarne. Le coté sombre de l'enfance. La discipline passe d'abord par soi-même. C'est le revers de la médaille parentale. La discipline d'enfance est un concept complexe que l'on se doit de contrôler si l'on ne veut pas créer un petit monstre d'égoïsme. C'est un combat qu'il est plus facile de mener à deux. Lui et moi au front de l'enfance choyée. Chacun soutenant l'autre dans les orages capricieux. Et du coté de la lumière, une affection sans pareille.

Cela ne fait que trois ans que je couve cet enfant mais je sais que je l'aime plus que moi-même. Je l'aime comme je n'avais jamais aimé auparavant. Un amour d'une puissance peu commune qui me donne la force de me dépasser. La force d'accepter. La force de traverser les obstacles et de cultiver l'espoir dans mes grisailles. C'est un amour d'une pureté cristalline qui me donne l'envie de vivre mieux malgré les douleurs et les souffrances adultes. Je suis gardienne de la magie d'enfance. Je suis la tour qui garde le trésor. Ma fille, mon trésor. J'ai le devoir de la protéger tout en lui offrant des outils d'épanouissement. Le devoir d'éduquer...

Picnik collage

Selon Robert: Éducation [edykasjɔ̃] nom féminin étym. 1527 ◊ latin educatio Famille étymologique ⇨ conduire. ❖ 1. Mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d'un être humain; ces moyens eux-mêmes. Sciences de l'éducation. ➙ pédagogie. « On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation » (Rousseau). « Aucune éducation ne transforme un être : elle l'éveille » (Barrès). Faire l'éducation d'un enfant. ➙ éduquer, élever, former; éducateur. Recevoir une bonne éducation. Devoir d'éducation (des parents envers les enfants). Instruction et éducation. ➙ enseignement. Ministère de l'Éducation nationale (en France), autrefois ministère de l'Instruction publique. ▫ Conseiller* d'éducation. ◆ (Avec un déterm.) ➙ formation, initiation. Éducation physique : ensemble des exercices physiques, des sports propres à favoriser le développement harmonieux du corps. Éducation physique et sportive (E. P. S.). ➙ gymnastique, sport. ▫ Éducation sexuelle. ▫ Éducation politique. Éducation civique, destinée à former le citoyen. ➙ instruction. « Le spectacle est la seule forme d'éducation morale ou artistique d'une nation » (Giraudoux). ▫ Fig. « L'Éducation sentimentale », roman de Flaubert. « Il manque à ces malheureuses victimes une honteuse éducation, je veux dire la connaissance des vices d'un homme » (Baudelaire). ▫ Éducation surveillée (dr. pén.). 2. Développement méthodique (d'une faculté, d'un organe). ➙ exercice. Éducation des réflexes, des sens, de la mémoire. « L'Éducation de la volonté, » ouvrage de Payot. 3. Connaissance et pratique des usages de la société. ➙ politesse, savoir-vivre. Avoir de l'éducation. C'est un homme sans éducation. Il manque d'éducation. Toute une éducation à refaire ! « Cette chose qu'on est convenu d'appeler éducation, cette espèce de vernis » (Loti). ■ contraires : Grossièreté, impolitesse.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

En effet, elle a un je ne sais quoi d'irrésistible, ta petite. Et les asiatiques, en général, sont fascinés par ce qui leur est fondamentalement différent, à savoir teint clair, cheveux blonds, yeux clairs... :)

Anonyme a dit…

et comme tu le fais bien!

Etolane a dit…

El, pat fois je me dis que c'est la fraicheur qu'elle dégage qui est irrésistible! ;) En tout cas les japonnais nous ont un peu époustouflés...

Merci min, j'y mets du coeur en m'y appliquant...