Jour de fatigue,
Juste fatiguée dans l’hiver qui prend sa place derrière mes fenêtres, le givre qui s’agrippe à mon paysage m’ennuie, le gris du ciel aussi. Des nuits trop courtes me laissent sur le carrelage du jour. Fourbue. Trop de cardio combiné à cette série de poids qui sculpte le corps et fatigue la peau, un entraînement féroce qui me laisse sur les rotules. Pas envie de faire des siestes d’après-midi. Tenir la fatigue à bout de bras pour errer dans ce jour de pluie. Je baye aux corneilles. Un enfant qui fait ses dents, qui demande de l’attention constamment, qui pousse son parent vers des vallées d’épuisements. Des montagnes de tendresse, des prairies de sourires et la patience dans les talons. Des soucis financiers comme tant d'autres. Les fêtes au coin du mois prochain. Juste fatiguée…
Juste envie de laisser couler les mots, de les laisser s’échapper de la prison de ma tête. Marre d’écrire tout le temps dans ma tête. Mais lorsque vient le temps de les laisser glisser, le temps est si empressé que ma pomme se fait « écrapoutiller » par ses minutes expéditives. Impossible de structurer quoi que ce soit. Juste laisser les mots asborber le quotidien, en attendant…
Paresses de ménage, regarder le lavage effronté s’égarer aux quatre coins de mon horizon. Shni, le petit génie, empoussière son spleen dans un coin. Ce soir, je reste à la maison, ce soir, je passe du temps avec mon homme. Aller faire des courses à trois. Laver et coucher la petite. Fermer les ordis. Se retrouver ensemble dans une bulle, confortables, se reposer devant un film, tranquilles, puis espérer une nuit sans insomnies capricieuses. Se lever en forme le lendemain…
Hier, je rentre du Gym avec le soir déjà bien avancé, je trouve mon homme dépitée par sa furie de fille :
- Mais elle ne m'a fait que des conneries, j’te jure elle m’a vidée!
Je rigole, compréhensive, je ne peux m’empêcher de sourire.
- Ouais, je sais, elle fait ses dents, puis on dirait qu’elle est dans une sorte de transition où elle comprend de plus en plus de choses, du coup elle est comme montée sur des ressorts! Elle teste ses limites. Heureusement qu’elle fait pas trop mal ses siestes!!! C'est une phase...
La maison est sens dessus-dessous. Pendant que l’on ramasse le bordel de notre petit Soleil, il m’explique ses déboires paternels qui me divertissent énormément. J'apprécie ces échanges noctures. Je me marre un peu de voir comment en trois heures, il s’est fait complètement aspirer par Lily coquine. La maison ressemble un peu plus à quelque chose. Il se remet à travailler sur ses contrats en attente et je regarde un peu de télé, vannée. L’heure du crime sonne, je le pousse vers la chambre. Minuit c’est déjà trop tard pour se coucher. J’entre dans la chambre et je l’entends me dire dans mon dos :
- Oh! Pis j’ai oublié de te dire, la cerise sur le gâteau! Elle a pissé dans le lit!
- Quoi!?!?!?!
- Ben oui, pendant que je la changeais pour le bain, elle a filé dans le coin, s’est assise m’a regardé a fait « aaahhhhh » et j’ai vu appraitre une grosse flaque de pipi!!!
- Mais, mais, tu l’as laissé faire!
- Ben, en fait, elle a été pas mal plus vite que moi! J'ai pas pu faire grand chose!
Je tâte le drap trempé. Je respire un grand coup pour ne pas m'énerver.
- Mais!!! Et t’as laissé ça de même!
- Ben rendu là j’en pouvais plus, pis c’est juste du pipi de bébé, je l’ai couchée et je t’ai attendue...
Le super pipi a traversé le matelas. J’en reviens juste pas. Je le force à retourner le matelas, pas le choix, on va pas remettre des draps propre sur un matelas humide!!! Ça a beau être du pipi de bébé, je suis légèrement écoeurée! Une demi-heure plus tard, on finit par se coucher au sec et dans des draps propres. Cependant lorsque l'on a un homme dans son lit, cela ne veut pas dire que le sommeil est gagné…
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire