jeudi, novembre 23, 2006

J’ai mal à mon lac

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J’ai mal à mon lac

Blue-Zen

Au Québec, l’eau est une partie importante de ce qui fait notre patrimoine collectif. Il y a plus d’un million de lac en notre belle province. La majorité se cachent dans le Grand Nord en des territoires plutôt inhospitaliers, ce qui a le mérite de les protéger (même si plusieurs mines et autres projets d’industries affectent sérieusement plusieurs cours d’eau). Dans le sud du Québec, nos plans d’eau se dégradent à vue d’œil. Il faut se rendre à l’évidence, il coure en nos contrées un mal insidieux qui se prénomme ignorance. Un mal qui fait des ravages. Faut-il penser que l’indifférence est en train de se joindre à l’ignorance pour composer ce dangereux cocktail qui, à long terme, empoisonnera la majorité de nos lac habités?

Dans la partie industrialisée du Québec, il est de moins en possible de boire l’eau de nos lacs. La nature se fait dévorer par les excès de notre société. Si l’on ne fait rien pour changer le cours des choses actuelles, cette nature qui fait la fierté de notre patrie et la pureté de ses paysages, dignes des meilleures cartes postales, ne seront plus que des publicités mensongères pour touristes crédules.

Entre les coupes à blanc, la pollution des grandes cités humaines, l’agriculture menée selon des concepts industriels, l’extinction des espèces, les bélugas malades, l’étouffement des lacs et la fonte du Grand Nord, ne doit-on pas se poser les questions suivantes? « Quel est l’impact de notre mode de vie sur notre environnement? Quel environnement désirons-nous laisser à nos enfants? Que pouvons nous faire à notre échelle? »

Ce qu’il est bon de savoir sur les lacs

Un lac n’est pas juste une cuvette d’eau que l’on peut impunément transformer en un terrain de jeux pour adultes insouciants. Un lac peut se comparer à un cœur. C’est un organisme vivant qui est le résultat d’un bassin complexe. Des millions de rigoles forment les veines qui le nourrissent. Sa bande littorale est son muscle cardiaque. L’eau peu profonde qui borde ses rives est l’habitat de 80% de sa population aquatique. La majorité des poissons utilisent cette bande littorale comme une garderie, c’est là qu’ils élèvent leurs petits.

Chaque "cœur de lac" a deux pulsations cardiaques par année, l’une au printemps et l’autre à l’automne. Cet automne, dans le sud du Québec, des dizaines de lac ont eu des petits malaises cardiaques. Petits malaises causés par le stress qu’on leur impose. En effet, notre mode de vie moderne stresse les lacs qui nous apaisent! N’est-ce pas l’ultime ironie? Il est bon de se rendre compte que même si l’on a le pouvoir de tuer un lac en une poignée de générations, il est encore plus facile de tuer le plaisir paisible qu’il peut nous offrir. Malheureusement, transformer un lac innocent en un puéril terrain de jeux est d’une simplicité enfantine puisque le gouvernement impose si peu de réglementations sensées. Un gouvernement actuel si laxiste sur le sujet qu’on pourrait presque croire qu’il s'en lave les mains.

Ainsi chaque lac, chaque réservoir d’eau potable a besoin de notre conscience civile. En tant que citoyens avertis, il est de notre responsabilité morale de protéger cette richesse commune en prenant les mesures nécessaire pour assurer sa pérennité. Nos lacs se détériorent, il y a urgence! Nos actes présents détermineront la nature de demain.

Qu’est-ce qui menace nos lacs ?

Plusieurs facteurs se conjuguent pour agresser un plan d’eau. Il y a, la déforestation qui fragilise énormément les lacs comme c’est le cas pour plusieurs situés dans les Laurentides. Il y a, l’agriculture moderne qui n’a plus rien d’ancestral et qui, par un mode de surproduction, rejette des doses massives d’engrais et autres éléments nocifs dans la nature qu’elle exploite. Il y a, les pluies acides qui ne sont pas prêtes de s’arrêter de tomber vu l’expansion du parc automobile au pays. Il y a, le déboisement massif des rives habitées qui nuit au bon fonctionnement des filtres naturels. Il y a, les bateaux, de plus en plus gros, de plus en plus puissants, de plus en plus nombreux qui brassent les eaux sans se préoccuper des conséquences de leurs vagues. Il y a, selon les contextes, des fosses sceptiques qui fuient, des égouts qui débordent, des habitudes de vies généralement nocives à la bonne santé de nos lacs.

L’avenir est entre nos mains.

Malgré des bilans de santé souvent médiocres, avec de bons soins et de la bonne conscience, un lac peut guérir. Pour le soigner, il suffit de diminuer l’apport des phosphores. Il est important de prendre les mesures adéquates pour ce faire, car en quelques générations seulement, il est possible d'inverser la vapeur. En faisant évoluer nos mentalités, l’on peut sauver un lac pour le rendre intact aux enfants des siècles prochains. Chaque personne a le pouvoir d’agir à sa petite échelle. En unissant les forces et les esprits, il est permis d’espérer des changements positifs pour tous.

Au cours des dernières années, le gouvernement a peu à peu laissé tomber ses programmes de préservation des lacs. Il ne semble pas vouloir faire de notre nature une priorité. C’est donc au citoyen d’agir, c’est à lui de se démener pour se faire entendre, de se battre pour ce qui lui tient à cœur. Partout au Québec des associations se regroupent pour lutter contre l’ignorance populaire, pour forcer les administrations à bouger. Petit à petit, l’espoir renaît sous forme d'étincelles humaines…

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