Entre deux langues, entre deux pôles,
entre deux temps, je tangue des mots…
Quasiment traversée le désert informatique de ma traduction à ce propos peu palpitant. Enfin, je devrais avoir fini à tant! Yes Sir! I’m so f.…ing happy!
Le facteur a déposé dans notre boite à mail (aux lettres) le rapport annuel de Milvia, la petite fille que l’on parraine depuis 4 ans. Toute émue, je suis, vieille fille (heu pas vraiment, j’ai un mari!) sans enfants, je fonds devant la binette de cette petite fille qui grandit quelque part dans une brousse du Guatemala. Toute fière, je me sens de l’aider dans la misère de son quotidien, qui n’a rien a voir avec la mienne, qui vit dans un pays si riche. Ses parents cultivent des cacahouètes sur des terres de location et je suis sure qu’ils travaillent dur pour leur survie. Grâce à nos trente et un dollars mensuel, la petite va à l’école, elle a des chaussures (chose si importante à la superficialité de ma propre pomme), des fournitures scolaires adéquates (elle peut apprendre à lire sans trop de soucis). Elle semble aimer les mathématiques, les poupées et les dînettes. Elle a un suivi médical, sa santé est bonne, (sa dernière lettre expliquait qu’elle aimait aussi les chats). Et, comble de surprise, sa famille a eu un toit neuf en tôle étanche et un plancher de ciment, ce qui évite ainsi la propagation des bibites et maladies exotiques! Tout cela grâce à notre petit don mensuel. Parce-que bon, soyons francs 31 $ sur un mois, c'est pas énorme. Cela vaut bien quelques petits sacrifices dans cet univers de consommation qui nous engloutit la vie...
L’émotion me serre la gorge, mon cœur déborde. Je me dis : « Quand même on peut faire tant avec peu! » Je suis sure que si tout le monde y mettait un peu du sien, l’on pourrait éradiquer la pauvreté dans le monde…
Ah! Mais pour cela, il faudrait partager! Gros dilemme, n’est-ce pas? Et peut-être faudrait-il renoncer à cette expansion de notre qualité de vie matérielle, well, est-ce que cela serait vraiment mortel? Ce qui m’inquiète plus, ce serait que l’on finisse par faire exploser la planète par notre nombre toujours croissant! Mais ne sommes nous pas assez intelligents pour gérer ce que la nature nous a donné, ce que nous offre l’univers (sans tout détruire)?
Je regarde cette nouvelle photo de Milvia avec attention, je constate qu’elle semble joliment grandir. Je reconnais sa petite mine sans sourires et son regard perçant. J’espère qu’elle trouvera un destin un peu moins difficile que celui de ses parents. Elle est toujours immaculée dans ses petites robes d’ailleurs. Petite fleur d'humanité oubliée. Une voix me murmure silencieusement : « Hé! C’est le temps de préparer ton colis de Noël ma fille! »
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