mardi, mars 22, 2005

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Divagations printanières

Plutôt que de décortiquer l’infidélité, je voudrais analyser la fidélité. Plutôt que d’étudier la crasse humaine, je voudrais examiner sa beauté universelle. Plutôt que de me plonger dans les moindres faiblesses de notre humanité, je voudrais en comprendre ses forces. Je ne veux pas croire que le mensonge paye. Je ne veux pas croire que l’avarice est source de richesse…

Tant bien mal m'en fasse, la richesse spirituelle m'apparaît plus importante que la richesse matérielle. Je conçois que c’est un calcul de vie différent de ce qui fait la norme de mes pairs. Cela naît pourtant d’une certaine logique qui me souffle à l’oreille que tout ce que je gagnerais ainsi, je pourrais l’emporter avec moi dans l'au-delà plutôt que de devoir pleurer les possesions que je laisserais derrière moi. Comme le disent toutes sortes de dictons : « L’on a jamais vu un coffre fort suivre un corbillard! . » Ce qui ne veut pas dire que je n’aspire pas à un confort matériel aux normes de cette société dans laquelle je me meus. J’imagine que tout est question d’équilibre. Le secret est dans les manières de gérer chacun des déséquilibres qui façonnent notre genre humain. Car le déséquilibre fait aussi partie de l’équilibre! Puisqu’il paraît que tant que l’on est sur Terre, les déséquilibres feront partie de notre essence de bipèdes évolués! Une sorte de combat universel, intemporel. Les richesses intérieures ne se gagnent que sur ces fronts là, dans ces batailles abstraites entre l’esprit, le corps, l’environnement et les autres.

Ces derniers jours, l’affaire de la dame américaine devenue légume fait des vagues chez nos voisins et éclabousse nos ondes. J'ai du mal à comprendre que l’euthanasie animale soit si évidente pour la majorité tandis que l’euthanasie humaine semble si difficile à accepter! Qu’avons-nous donc de plus que les autres espèces vivantes? Tout ce qui nous rend différent (langage, outils, technologies), tout ce qui nous donne cette impression d’être les maîtres de la planète ne fait certainement pas de nous des dieux. Seulement l’animal en chef de la grosse boule bleue qui flotte dans cette galaxie qui nous échappe!

Évidemment, la mort, de quelque nature qu’elle soit est un sujet délicat. Lorsqu’elle touche l’humain, elle devient souvent tabou. Un tabou qui me dérange. Pourquoi faire l’autruche devant l’inévitable? S’il y a bien une justice universelle pour tous c’est la mort. L’on y passera tous, ce n’est qu’une question de temps après tout! La disparition de mes proches me fait réellement peur, c'est évident. Cependant, je préfère essayer de me préparer à la mienne plutôt que de paniquer furieusement à son approche. Ainsi, je m’attends à ce que l’on me respecte si un jour je devais me retrouver dans un état végétatif, que l’on abrége ce séjour de prison corporelle. J’aimerais que ceux qui disent m’aimer choisissent de libérer mon âme d’un corps devenu ultime misère.

Je ne sais pas à quoi ressemblera ma mort, mais je sais pertinemment bien que ce jour viendra et que ce jour en question est en étroite relation avec le bon fonctionnement de mon corps. Si mon corps ne fonctionne plus, d’une façon ou d’une autre, il me faudra bien mourir et partir. Je me demande si Bush aimerait se retrouver prisonnier d’une carcasse inutile, orgueilleux comme il semble l’être, en mon fort intérieur, je pencherais pour croire qu’il désirerait lui-même être "débranché" d'un tel calvaire. Qui sain d’esprit voudrait d’un tel sort? Ce genre d’acharnement thérapeutique me dépasse…

Et pendant ce temps avec tout cet argent dilapidé en idéologies vaines, des hommes, des femmes et des enfants bien vivants souffrent sur terre sans aucune aide des esprits biens pensants. Au grand jamais je ne veux offrir mon âme au Dieu Argent! Source de pouvoir si mal géré, source d’autant de maux que de bienfaits. Source matrice d’un univers où la notion d’équilibre est aussi fantomatique que les ectoplasmes invisibles des manoirs hantés d’Angleterre.

Les promesses du printemps teintées de cette douce tristesse illustrée par la peine visible de Pimprenelle m’emporte les pensées. La fonte des neige réveille mes espoirs endormis. Je dois cependant rattrouper mes idées éparses en un ensemble cohérent pour cheminer sous le soleil de cette nouvelle journée…

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