jeudi, juillet 14, 2011

Hypnotique, espiègle, Gaëtan Roussel embrase Place d'Youville

1 comment
Hypnotique, espiègle, Gaëtan Roussel embrase Place d'Youville

Au bout de ma trentaine, je commence à sentir peser le poids des années sur ma peau.

Au rythme du Festival, c'est flagrant! Et en même temps, cela rappelle au sang combien l'on peut être vivant.

J'attendais Gaëtan Roussel avec plaisir. Et mercredi soir, je pense qu'il était l'un des rares à pouvoir me pousser à sortir.

Alors on se décarcasse la carcasse et l'on repart pour un tour.

Hier soir, j'avais un "bad hair day" et c'était même pas grave! J'étais prête pour une bouffée nocturne de Festival.

De retour Place d'Youville pour Gaëtan. La dernière fois que je l'ai vu c'était en 2006 au pigeonnier. C'était l'été "séquelles d'accouchement" qui m'a bien fait passer le Festival sous le nez. Mais même à moitié morte, je suis allée voir un show, un seul, celui de Louise Attaque.

Et à moitié vivante, j'avais ce soir  là respiré un air qui avait renforcé mon moral abattu! Le temps d'un concert, Gaëtan m'avait requinqué les idées. Je me suis sentie bien malgré l'effort et les douleurs physiques. Pendant un temps, je me suis rappelée à moi. J'en garde un souvenir précieux.

Et cette année, par la grâce des anges, j'ai Gaëtan sous le nez. Alors que je le mitraille de si près, sa présence vite me transporte. Sa voix possède des tonalités qui me caressent l'âme. Je ne cherche même plus à comprendre. Je ressens et j'absorbe. Magnétisée...

Pour la première fois cette année, je réalise que j'ai beaucoup de mal à ne pas danser. Prendre des photos devient un défi lorsque l'on sent monter le diable au corps et qu'il faut se figer pour mieux cliquer! Faut pas croire, il y a aussi des moments où il est difficile de bloguer le Festival!

Mais qu'est-ce qui fait tant le charme de Roussel? Peut-être est-ce son espièglerie qui transperce ses gestes et paroles. Sa guitare affûtée ou son énergie qui déborde?

Je ne sais pas, c'est un tout je suppose. Je ne résiste pas à sa bouille de clown.

En quelques chansons à peine Gaëtan met au creux de sa musique la foule emballée. Une foule dense qui remplit Place d'Youville à plein.

Une foule vivante qui transcende la nuit et semble transformer la place en un pigeonnier. De celui que l'on nomme aussi Parc de la Francophonie.

De mémoire de femme, je ne pense pas avoir vu un show aussi électrique place d'Youville! Il n'y a donc pas que moi que Gaëtan vivifie!

La foule en prend plein les sens. Gaëtan se fait psychédélique, hypnotique, il joue avec le public qui se nourrit de son essence. Il se soucie de son bien-être et sa chaleur humaine est palpable.

Espiègle, il fait "clapper" le public avec une incroyable énergie et lorsque c'est tout le quartier qui semble vibrer, il s'exclame:

- Alors il ne vous reste plus que quarante deux minutes à faire ça!

Il stimule et fait durer le plaisir: "Encore quarante une minutes!" Puis il encourage un joyeux bordel populaire avant de relâcher la foule à la musique. Et de la musique, l'on en prend plein la face!


L'ambiance devient électrique. Parfois même électro-électrique! Gaëtan s'amuse à figer le temps. Seul bémol, un trop long trip de son "weird" qui a failli me mettre la cervelle en bouillie!  Mais je lui pardonne aisément pour le bonheur de "Trouble" qui m'a complètement enivrée. Hier soir, Gaëtan m'a presque fait oublier Louise pour ne penser qu'à Ginger...

Gaétan décape la nuit de son rock écorché. Sur scène, il saute encore comme un gamin et entraine le public en son sillon. Je m'évade en un étrange voyage, un voyage musical au pays de Roussel. Je ne veux plus repartir. J'ai un petit fantasme de nuit parisienne mais cette nuit québécoise est tout simplement jouissive! La place d'Youville orgasme. Gaëtanisée!

Mais l'on ne peut s'arrêter là, il faut recommencer, ne pas se rhabiller! Le rappel est une évidence. Le chanteur revient sur scène, il remercie le public en feu de son accueil et il enchaîne avec une mélodie qui adoucit l'atmosphère électrifiée. "Les belles choses" font le bien d'une caresse. Mutin, il demande:

- Ca va toujours comme vous voulez Québec ou quoi?

Il harangue la foule d'un air de gouaille. Il la pousse à lui répondre encore plus fort. Il présente ses musiciens et dit:

- Na mais si vous arrêtez de crier on s'en va! On est là pour ça nous! Alors on en refait une même si c'est une que l'on a déjà faite même si ça fait super longtemps qu'on a pas fait ça. Mais pour vous on le fait!


Et c'est reparti pour un tour d'Inside/Outside qui vient refaire vibrer Place d'Youville (transformée en pigeonnier)! Il aime le Québec qui lui rend bien. Il prend la peine de remercier le public d'avoir si bien joué avec lui. Sous la pleine lune, Gaëtan Roussel est maitre de son art. La maturité lui va bien. Il excelle.

Et comme personne ne veut vraiment que cela finisse, il ajoute:

- Mais quand ça se passe bien on fait encore un autre morceau, comme quand on était petit! Celle-là c'est vraiment pour le plaisir!

Ainsi la soirée se finit sur une deuxième version de Help Myself car toute bonne chose a une fin et il fallait bien que cela finisse! Une seule question me revient Gaëtan mais où est passée ma chanson préférée de Ginger? Cela dit, l'on se rappellera longtemps de ce show. Merci Gaëtan! Je m'attendais à beaucoup mais pas à tant! Tu reviens quand tu veux, comme tu veux , où tu veux...

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec Louise, il était en lui, timide, mais très touchant. Et maintenant il explose, il jouit d'être sur scène et ça se transmet au public. S'en est devenu une bête de scène qui transporte/transcende les foules. J'en étais émue de voir cette transformation.
Lagune