samedi, juillet 30, 2011

En vrac de jours...

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En vrac de jours...

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Certaines sont des caresses sur la peau, d'autres piquent comme des moustiques au printemps et il y a celles qui forgent le caractère...

N'est-ce pas ce que disent les ancêtres: "Les épreuves forgent le caractère"? Alors la semaine dernière encore une fois je me suis transformée en forgeronne alors qu'un ennui de santé m'est tombé sur le bout du nez (ou plutôt de l'aine)...

Pas vraiment envie d'en conter l'histoire en détails aujourd'hui. Disons que c'est un souci typiquement féminin. Une boule mystère dont je me serais bien passée! En soi ce n'est pas grave disent les médecins. La bonne nouvelle est qu'il n'y a pas de cancer donc je suis en santé (dixit le doc). Enfin, vu comment cela fait mal, c'est relatif comme concept...

Ainsi c'est bien tannant. Trois jours d'hosto et la possibilité de passer sous le bistouri. Je profite de ce temps hors de la norme pour libérer quelques créativités sur ma tablette numérique, inspirer Verlaine et lire George Sand. Surtout prendre mon mal en patience. Comme il parait que ce n'est pas grave, juste douloureux, je dois garder la tête hors de l'eau. Et si opération il y a, cela en sera une de routine. Encore une autre occasion de grandir. Surtout ne pas dépérir. Ne pas se laisser abattre malgré le moral qui tangue sur la houle des jours.

Je passe une résonance magnétique qui me fait penser autant à Charlotte Gainsbourg qu'au film 2001 Odyssée de l'espace! Mes veines fuient sous les doigts des infirmières qui me piquent. Je redeviens une pharmacie sur pattes tandis que le cours des choses avance. Dieu merci pour les pharmaciennes du village qui m'accompagnent depuis des mois dans mes pérégrinations! Elles sont aussi gentilles que connaisseuses de leur domaine. C'est tellement rassurant de pouvoir parler de ses maux à quelqu'un qui a le savoir pour les comprendre et le temps pour conseiller...

En un monde idéal, je devrais être en congé maladie mais c'est un concept inconnu à l'état de pigiste.  Je cours après les mots. Je travaille entre deux maux. J'imagine que cela fait partie du prix de la liberté. Et puis je ne peux me plaindre d'avoir des piges qui s'accrochent à ma ceinture! J'espère au mieux. Comme il me reste des douleurs faciales, séquelles de ma paralysie hivernale, disons que j'essaie de prendre le tout avec une certaine philosophie. Je peine et je m'accroche à cette vie qui est mienne.

Le soutien de mes amis m'est précieux. J'en ressens beaucoup de gratitude. Dieu merci pour l'amitié! Après tout, ce n'est qu'un autre obstacle à passer. Je compte le traverser pour ne pas perdre mes piges et surtout pour embarquer en un projet bien trippant à la fin du mois d’août. Je croise les doigts pour que tout aille bien. Au combat, je bataille...

Je m'accroche à l'espoir, à l'amour et aux petits bonheurs des jours. Mais je m'inquiète pour ma pucette. Je sens le souci grignoter son insouciance naturelle. Elle grandit, elle change. Elle comprend, elle analyse. Mes ennuis de santé depuis février ne sont pas faciles à sa vie. J'en ai tristement conscience.

Même si je fais de mon mieux, je sens qu'elle commence à être affectée. Elle nous fait une subtile régression. Elle n'aime plus être une grande fille. Elle m'explique en détails qu'elle est tannée qu'on lui dise comment elle est grande, comment elle a grandit, etc. Elle me dit qu'elle se sent encore une petite fille, enfin moyenne, plus trop petite mais pas encore grande. Elle veut retrouver la belle vie, elle rêve de reculer le temps...

Je l'écoute, je la comprends, je l'entends. Je sais qu'elle est grande et vive pour son âge, du coup, l'on oublie parfois qu'elle n'a que 5 ans! À la rentrée, l'école... Elle est prête. Elle veut apprendre à lire et écrire. Elle apprend un peu seule. Elle m'étonne si souvent. Comme tout le monde dit qu'il n'est pas bon qu'elle en sache trop avant d'aller en classe, je modère mes leçons. Ma santé bancale fait aussi que je n'ai pas autant d'énergie que je le voudrais...

Alors que je lui explique qu'il se puisse que je retourne à l’hôpital, je la sens se recroqueviller sur elle-même. Elle me dit d'une petite voix chevrotante: "Maman, je veux pas te dire encore au-revoir!" Mon coeur se serre alors que je la prends dans mes bras. Je lui cache mes inquiétudes pour mieux la rassurer. Je lui cache mon stress pour moins l'inquiéter.

Cette fin de semaine, l'on décide avec son père de penser à elle d'abord. Il est possible que la semaine prochaine ne soit pas encore facile alors on profite de cette fin de semaine pour l'entourer de notre affection parentale. L'on tisse le cocon. L'on décide que dimanche sera une journée "Oui Lily" (son prénom composé permet bien des variations). Une journée où elle n'aura pas à subir les affres de la vie adulte mais où elle pourra profiter de cette innocence enfantine qui est sienne (et de ses deux parents qui l'aiment tant).

Du coup, elle retrouve sa bonne humeur, je vois réapparaître sa joie de vivre. Elle sourit et chantonne de nouveau. Mon être s'allège. Je respire ces petits bonheurs qui comblent tout coeur de maman...

5 commentaires:

Unknown a dit…

Oh nooon!... :(
Allez, on croise les doigts pour que tu n'aies pas besoin de passer sur la table d'opération et que tu sois libérée au plus vite de cet ennui de santé.
Mes pensées t'accompagnent! (et un gros bisous à M'zelle Soleil)

Valérie de Haute Savoie a dit…

C'est vrai qu'à 5 ans on est encore une petite fille.
J'espère comme Céline que tu éviteras le passage sur le billard, mais si cela doit se faire, alors je t'envoie plein d'énergie pour que tu très vite en pleine forme et je t'embrasse fortissimo

Hélène a dit…

C'est avec émotion que j'écris ce commentaire. Je trouve que tu as déjà eu ta part d'épreuves cette année. Et c'est bien les amis et proches qui nous entourent et nous enveloppent de leur amour, pour nous aider à ne pas lâcher, mais je sais aussi que dans ces difficiles événements de vie on se retrouve quand même seul, par moment, avec la souffrance et nos propres inquiétudes.

Ce qui me rassure dans ton cas, c'est que je te sais forte et avec une belle philosophie de vie, beau temps, mauvais temps.

Je te souhaite que tout aille pour le mieux; que ce ne soit qu'un mauvais souvenir rapidement. Je ne sais pas si oui ou non il existe "Le Tout Puissant", mais toute à l'heure, je lui ai dit d'aller voir ailleurs et de te laisser tranquille ;-)

Je pense à toi et donnes-nous des nouvelles lorsque ce sera possible.

Bises Etolane Xxx

Caroline (La Belle) a dit…

Si tu savais combien je te souhaite que tout se place pour ta santé. J'pense à toi régulièrement!

Gros câlins - Courage xxx

Etolane a dit…

Céline, contente de te voir de retour, il faudra se revoir lorsque j'irai mieux :)

Valérie, finalement je suis passée sous le bistouri mardi dernier. L'opération s'est bien passée mais elle m'a quand même mise sur le carreau. Espère pouvoir reprendre le cours de mes mots dans la semaine qui vient. Merci pour les bonnes pensées...

Hélène, ton souci me touche. En fait,j'ai finalement du me faire enlever une trompe, un ovaire et la masse de 8cm de diamètre qui tordait l'ovaire. Je dois admettre que cela m"a causé beaucoup de souffrances mais tout semble s'être passé au mieux, c'est ce qui compte. Un gros merci pour tes pensées que je sais sincéres. Amitiés...

La belle, merci d'être là, fidèle au blogue :) j'espère qu'on aura l'occasion de bientôt se revoir en vrai... Xo