Lundi Soleil
- 30 sous le ciel bleu, journée plein soleil où le froid ondoie sur un tapis de neige fraîche, les branches du gigantesque pin voisin semblent se rétracter sous la lumière vive qui le transperce. Le pauvre peine en ce début de semaine frigorifiant. Mon petit bout endormi, les chats qui errent, le chien en vadrouille, ma plume aux vents…
J'ignore ce petit Shni de génie qui se dépose sur le coin de mon clavier pour me concentrer sur ces touches qui cliquètent sous mes doigts. Après une fin de semaine comblée d’échanges humains et de conversations en tout genre, je retrouve le silence serein de mon petit coin sous la neige. Vendredi nuit, nous ouvrons la porte de notre Rétro Loft à un couple d'amis montréalais, blogueurs d’expérience, les Insulaires sortis de leur île montréalaise pour venir goûter à notre brousse choyée d’hiver. En prévision de leur arrivée, Juan doit sculpter un couloir de neige pour nous permettre d’accéder à cet étage oublié. Étage en attente de rénovation qui se perd en une dimension presque surréaliste avec son escalier qui ne mène plus nulle part. Notre Rétro Loft est une capsule de temps préservé en une bulle anachronique qui fait la joie de la visite. De la moquette au plafond, c’est un exemple kitch des (mauvais) goûts d’antan, chaleureux en son genre, il accueille nos amis qui peuvent y résider en toute intimité...
Dre Papillon fut l’une de mes premières connaissances virtuelles, au cours des années et de quelques rencontres, une relation s'est dessinée. En traversant la barrière du réel, nos hommes se rencontrent, une bonne dynamique s’installe. Je découvre son cœur, elle distingue le mien. Et plus le réel nous enlace, plus j’apprécie cette relation humaine née de la Toile…
Lily-Soleil charme Stéphane qui se laisse prendre dans son filet mignon. Elle adopte Dre Papillon en un sourire et sagement elle nous accompagne dans nos promenades de village, du musée à l’hôtel de glace. Petite fille en devenir qui fait des naître des dizaines de sourires au fil de nos rencontres fortuites. Au bout de deux jours sous notre toit, Dre Papillon partage avec ma pomme un concept qui me déstabilise autant qu'il me réjouit. Ainsi, semblerait-il que Lily-Soleil posséderait l'art de cette astuce enfantine qui lui permettrait d'être facilement adoptée en cas de malheur familial. Réflexe de survie, très utile dans la détresse, c'est une sorte de charme que seuls possèdent les jeunes enfants, charme qui leur permet d'accrocher les adultes qui les sauveront de situations périlleuses. Elle nous confie le cas d'un jeune bébé rencontré durant l'un de ses stages de médecine qui n'avait pu développer ce réflexe, ceci dû à de longs séjour d'hôpitaux et un manque d'attention parental. L'enfant mal-aimé avait, à l'inverse, développé un réflexe de rejet qui l'éloignait des autres et le rendait difficile et bien peu sympathique. Il y a tellement d'enfants malheureux sur terre, mon coeur se serre. Et puis il s'étend à l'infini dès que je regarde ma petite puce qui me sourit. Hum, plus j'y pense et plus je réalise que ce petit charme dévoilé est extrêmement puissant sur ma pomme. Souvent, je regarde ma fille qui pétille, elle me fait un sourire et je suis à moitié gaga, assurément scotchée et complètement dévouée.
Je me demande s'il n'y a pas aussi un charme qui marche sur les chats. Car à chaque fois que Lily pleure avec ferveur, de colère ou de douleur, entre un désir non assouvi, une chute ou une frayeur, les chats rappliquent en quelques secondes. Ils forment une ronde féline autour d'elle, se frottent, la tripotent et lui apportent tant d'attention qu'elle en oublie tous ses malheurs et rigole à travers ses larmes...
Mais revenons à amis citadins, équipés de leurs chaussures de ville, qui se gèlent le bout des orteils sans se plaindre. L'hôtel de glace inspire magnifiquement l'hiver malheureusement la floppée de personnes qui le respire en ce dimanche après-midi est un peu étouffante. Le temps s’est radouci et l’on frôle les -10. Un vrai bonheur pour ma pomme qui hiberne. La nuit s'approche, nos amis reprennent la route. En bref, une très belle fin de semaine qui m’a réchauffée le cœur en plus de quelques neurones.
Lorsque arrive le moment du départ, il nous faut nous battre un tout petit peu pour garder notre fille, deux chat et le chien que nos invités ramèneraient bien en leur cocon urbain. Le soir venu, entre deux confidences avec l’homme, je développe :
- En fait, avec Dre Papillon comme on a un lien virtuel depuis plusieurs années maintenant, de par la blogosphère et tout le tralala, il se crée une certaine familiarité qui facilite le contact humain lorsque l'on franchit la frontière virtuelle et parfois ça peut aussi amener l’amitié sur une sorte de plateau invisible...
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