mercredi, février 07, 2007

Ces journées là...

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Ces journées là...

À peu près une fois par semaine, Lily-Soleil va passer la journée chez sa grand-mère. Ce qui me permet de rester seule pour essayer de travailler un peu, pour retrouver un souffle de vie personnelle, pour entretenir le maudit ménage sans traîner un petit bout de chou dans mon sillage. Coquin bambin qui prend un malin plaisir à défaire ce que j’essaie de faire. Plier-déplier, ranger-déranger, laver-salir, grogner-rire...

Dans l’idéal, ces journées là me préparent à l’idée d’envoyer d’ici quelques mois la petite à garder. On est toujours pas aller voir la gardienne à deux pas mais l'idée fait son chemin. Je sais que viendra le jour où je ne pourrais plus reculer. En principe, cela me détache de la petite bête assez longtemps pour que je me souvienne que j’existe aussi, que j’ai des ambitions, l’ébauche d’une carrière à dessiner, une identité individuelle à exploiter.

Ces journées sans Lily filent toujours à la vitesse de l'éclair. Elles m'offrent un souffle de liberté que j'aspire avec l'avidité d'une noyée. Elles ont toujours un petit goût amer. Je n’ai jamais assez de temps pour finir tout ce que je voudrais faire (même si je sais dès le matin que c'est impossible vu que je n'ai que deux mains et un cerveau, il faut donc agir selon les priorités du jour et ignorer les inspirations embrumées ) et j’ai toujours cette même impression de me courir après la queue. Impressions d’inachevés qui me restent sur le coeur. En quelques heures je fais mon maximum pour n’y voir en bout de ligne que le minimum. Ce sont des journées aussi calmes que frustrantes où je dois penser le moins possible à l’enfant si je ne veux pas me prendre en plein visage quelques claques de culpabilité maternelle. Je crois bien que ces journées là me torturent un peu l'esprit.

Puis la petite revient dans les bras de son père. Elle me sourit. Elle me tend les bras. Je la serre contre moi. J'hume son odeur de chérubin. Elle se colle à ma peau. Son regard cherche le mien, l’accroche et en l’espace de quelques secondes, je refais passer mes envies après sa petite personne qui m'aspire de sa "mignonnerie". Et j'oublie presque que ces journées là qui déchirent un petit peu de l’intérieur...

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