samedi, janvier 15, 2005

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Regards de femmes // Traductions libres
Extrait de Baghad Burning...

Alors que je lis le quotidien de Riverbend, cette jeune femme irakienne que je ne connais point, je ne peux m’empêcher de traduire sur le champ ce court extrait tiré de son excellent carnet virtuel. J’ai trop adoré lire sa réaction à l’image de Bush dans sa télé. J’ai moi-même une certaine irritation qui se manifeste obligatoirement dès que je le vois sur mon petit écran, alors s’il devait être l’envahisseur de mon pays en ruines, je pense que j’aurais à peu prés le même style de réaction épidermique! La traduire fut un plaisir ou comment transformer un outil de travail en une petite passion. Pour tous les francophones qui ne peuvent la lire en anglais, un petit morceau d'humanité à se mettre sous la dent…

Extrait tiré de l'entrée datant du 24 septembre 2004

Hier soir alors que j’étais en train de zapper, essayant de trouver quelque chose d’intéressant à regarder, je passe sans faire attention sur Al-Arabia. Le sourire bête de Bush apparaît à l’écran. Normalement, dés que je lui vois la face, je change automatiquement de chaîne et j’essaie de trouver quelque chose qui ne me mette pas en colère. Cette fois, je me suis arrêtée pour regarder ce grassouillet d’Allawi entrer en scène. C’est toujours quelque chose à voir, Bush avec l’un des prétendus membres du nouveau gouvernement Irakien.

Je me suis préparée à avoir la nausée pour quelques minutes dès que Bush a commencé à parler. Il m’irrite comme aucun autre ne peut le faire. Imaginez de longs ongles parcourant la surface d‘un tableau noir, du styrofome frotté entre les mains, des hurlements perçants de bébés, des chiens qui aboient, des dents qui grincent, des robinets qui gouttent, des bruits de klaxons, tout cela ensemble tout à la fois, et vous pourrez imaginer l’effet de sa voix sur mes oreilles.

Je me suis assise pour l’écouter, essayant de ne pas trop fixer mon attention sur son visage, mais plutôt sur les âneries qu’il était en train de réitérer pour au moins la millième fois depuis la guerre. Je n’ai pas l’habitude de répondre à la télévision mais je ne peux vraiment pas m’en empêcher lorsque Bush est à l’écran. J’étais assise là à lui répondre, en le traitant de menteur et d’abruti, en me demandant comment il avait réussi à se rendre si loin et comment ils l’autorisaient à se présenter une autre fois à l’élection présidentielle. E. était assis sur le sofa à coté de moi, irrité, il me demande : « Pourquoi est ce qu’on regarde ça? » Il fait un saut vers la télécommande(que j’agrippai solidement pour la remuer devant la télévision afin d'accentuer quelques points en particulier). Une brève lutte s’en est suivie et Riverbend en est sortie victorieuse. (...) River.

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