dimanche, janvier 23, 2005

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Lectures éparpillées

Je finis « La maison son au bord de la mer » d’Élisabeth Vonarburg. J’aime bien ce qu’elle fait et ce recueil de nouvelles ne m’a pas du tout déplu, j’ai particulièrement apprécié certains passages et adoré certaines histoires. Le fil de fond qui lie ce recueil en un monde futuriste est subtil, il m'a aspiré en quelques histoires contées. Ma nouvelle préférée restera « Dans la fosse » :

Extrait : « …Et je l’ai vue changer. Je l’ai sentie changer, aussi, cette impression de quelque chose qui échappe, qui se déplace et se recompose en glissant… Je la tenais encore pourtant, et la texture de sa peau, de ses muscles, la forme de ses hanches, tout a changé, et c’était un homme à califourchon sur moi, plus fort que moi qui me tenait cloué par terre et qui continuait à bouger, lentement, à me caresser et… »

Je délaisse le monde étrange de Baïblanca avec un soupir de regret. Pablo Neruda et sa "solitude lumineuse" m’aide à en sortir avant que je ne me replonge dans ce petit livre usagé des manifestes du surréalisme de Breton qui me retourne l’âme à l’envers pour mieux me remettre les idées à l’endroit…

Extrait de « L’Opium » de Pablo Neruda

« … Il y avait des rues entières consacrées à l’opium… Les fumeurs s’allongeaient sur des estrades basses… C’étaient les véritables centres religieux de l’Inde… Ils n’offraient aucun luxe, ni tapisseries ni coussins de soies… Tout n’y était que planches brutes, sans même un revêtement de peinture, pipes de bambou et oreillers de faïence chinoise… Il y flottait un air de dignité et d’austérité qui n’existait pas dans les temples… Les hommes assoupis ne faisaient ni mouvements ni bruit… Je fumai une première pipe… Rien… Rien qu’une fumée caligineuse, tiède et laiteuse… »

Extrait de « Manifestes du surréalisme » de André Breton.

« … C’est à très juste titre que Freud a fait porter sa critique sur le rêve. Il est inadmissible, en effet, que cette part considérable de l’activité psychique (puisque, au moins de la naissance de l’homme à sa mort, la pensée ne présente aucune solution de continuité, la somme des moments de rêve, au point de vue temps, à ne considérer même que le rêve pur, celui du sommeil, n’est pas inférieure à la somme des moments de réalité, bornons-nous à dire : des moments de veille) ait encore si peu retenu l’attention... »

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