Journée de tempête…
Moins 22 degrés dans des vents à décorner les boeufs, une visibilité réduite et toute une panoplie de précipitations pour agrémenter le jour. La matinée a commencé avec une épaisse poudrerie qui a évolué en une pluie verglaçante sur le coup de dix heures, ceci n'a pas duré, la pluie s'est rapidement transformée en un joyeux grésil. Plusieurs heures de ce régime ont passé pour que reviennent de gros flocons qui épaississent maintenant l’atmosphère en pleine révolte…
Les conditions sont si difficiles que toutes les écoles sont fermées. Même l’université a suspendu ses activités pour la journée. Juan est à la maison. À la douceur de notre cocon M’zelle Soleil est aux anges, c’est à peine si elle remarque le mauvais temps qui se déchaîne derrière les fenêtres. Il faut dire que si ce n'est de quelques violentes rafales pour remuer le paysage, tout est bien silencieux. Sauf lorsque j'ouvre la porte durant les heures de grésil pour laisser sortir Chanelle qui trépigne. La grêle qui remplit le jour crée un bruit inusité me fait lever l'oreille. La chienne fait dix mètres avant de revenir la queue basse devant la porte que j'ouvre de nouveau. Les rafales sont glaciales et l'atmosphère crépite. Un temps fou à ne pas mettre un chien dehors!
La musique de Pascale Picard fait oublier les rafales qui nous enferment. Nous en profitons pour faire un bon ménage de fond. J’en profite pour réorganiser le salon et faire virer le sapin de Noël! M’zelle Soleil est moins d’accord avec ce principe, elle minaude un peu. Mais bon, cela fait si longtemps que Noël est passé qu’elle sait pertinemment que le Père Noël fait dodo avec les lutins au Pôle Nord! En fait, personne n’est vraiment triste de voir s’éteindre les lumières colorées, enfin, si, Lily ressent une petite mélancolie qui passe vite au milieu de bordel monstre que je génère. L’homme soupire de soulagement. J’en appelle à Shni mon petit génie de ménage pour m’aider à la tâche. La minuscule créature me sourit du haut de l'étagère. Tout son petit être rayonne. Shni m'inspire un air de propre avant de disparaitre en un pouf de poussière. Après avoir viré le salon à l’envers, salon qui sert aussi de salle de jeu à l’enfant de maison, je me rends à l'évidence. Un brin résignée, c'est avec amour que je réorganise son coin enfantin. Je range et je trie ses choses. Je capitule devant le fait accompli. La salle de jeu a englouti une bonne partie de cette petite pièce qui héberge aussi mon coin bureau! De salon, il ne me reste que le coin sofa (où somnole un chat) devant la télévision! M'zelle Soleil assaisonne le décor d’une bonne dose de saveur familiale, j’en perds mon « design » initial! Je lui arrange un petit bureau à coté du mien, son coin évolue au même rythme qu’elle grandit. Un jour viendra où nous arriverons à rénover l'étage sous nos pieds, ce jour là, je retrouverai un salon à mon essence personnelle. En attendant, il abordera ce petit air de foire d'enfance...
La petite fait sa sieste, l’homme travaille sur son portable, dehors la tempête faite rage. Notre maison de galets est une antre réconfortante qui nous protège des rigueurs de l’hiver. Un hiver intense qui se plait à nous enneiger la face! Cette année est ponctuée de records. Dans notre coin, c’est tout simplement hallucinant comment les maisons disparaissent derrière des blanches montagnes. Il y a tant de neige que la ville de Québec ne sait plus quoi en faire! Les dépôts à neige sont pleins à craquer. Aux nouvelles du mois dernier, un fait inusité, une avalanche dans l’un des dépôts a failli emporter quelques hommes! Il faut prendre des mesures d’urgence, la ville ne sait plus où donner de la tête.
Certains prédisent qu’il faudra arriver au mois d’août pour voir fondre toute trace d'hiver. Vu les quantités accumulées, je veux bien les croire! L’on ne compte plus les tempêtes qui nous ensevelissent, les semaines où il « neigeouille » durant des jours, Juan sacre de plus en plus, il a déjà cassé quatre pelles à la tâche! Que je sois dans ma chambre, dans la cuisine où à la salle de bain, tout ce que je vois dès que je jette un regard par mes fenêtres sont d'imposants monticules blancs! Et même si l’on arrive au terme de la saison, ce n’est pas encore fini, on a pas fini d'en manger. La preuve, le mois de mars démarre sur des chapeaux de roues…
"En général, le grésil se forme avec un système météorologique synoptique (une dépression) où de l'air doux surmonte une épaisse couche froide près du sol. La neige qui tombe dans la masse d'air au-dessus du point de congélation va fondre. Cependant, en repassant dans la couche froide, les gouttes regèlent en granules. On obtient alors des granules translucides qui rebondissent sur toute surface où ils tombent. Le grésil est généralement une période transitoire entre la neige et la pluie verglaçante. (source)"
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