La fiction de Zélie
J’ai rattrouppé toutes les nouvelles qui traînaient en ce jardin virtuel. J’en ai trouvé presque vingt en son sein. Dix neuf en fait mais une vingtième a soudainement germé en mes idées durant la dernière semaine…
Certains de ces brouillons de nouvelles ne sont formés que de quelques centaines de mots alors que d’autres en comptent des milliers. J'ai laissé de coté les brouillons de nouvelles qui ont déjà été publiées sur papier même si certaines histoires seraient à explorer davantage.
De certaines je me souviens à peine alors que d'autres restent bien ancrées en mon esprit qui patiente. Mais qui se souvient de Goom, de Maria ou de Sarah? Il fut un temps où ce petit coin de toile se tissait les fils de mes diverses fictions. "Avec le temps va tout s'en va" dit la chanson d'antan mais avec la Toile va tout s'archive! D'ailleurs la version en pâte à modeler que fit Julie de mon Goom est désormais sur YouTube...
Cependant il m’est impossible de me « recueillir » car ces histoires sont de tous genres, de la sorcière perdue dans une clairière à une jeune femme rebelle sous le régime nazi, il y a trop de pas à franchir pour pouvoir les lier en un même ouvrage. Ce sera donc une histoire à la fois que je reprendrai du service...
Évidemment il m’est venu l'inspiration de commencer par celle qui était la plus inachevée du lot! C'est aussi la dernière archivée ici. Depuis quelques semaines, j’ai commencé à la triturer pour mieux l'absorber. C'est une bonne histoire pour me remettre la main à la pâte. J'ai bien avancé sur ce sujet, cette fiction se développe avec facilité en mes idées. Elle déroule son histoire sur mon clavier qui caquète de nouveau sous les élans de mon imagination. Elle prend doucement forme même si elle n’a pas encore de titre précis. En voici un bref extrait...
« (…) Ses doigts s’agitent dans le vide. Elle se laisse porter par cette fatigue qui l’enrobe toute entière. En son sommeil tourmenté, Zélie explore un monde qu’elle ne comprend pas. Des couleurs irisées l’éblouissent. Des sons distortionnés l’intriguent. Elle cherche des repères dans cet univers inconnu. Elle sombre. D'étranges créatures auscultent son corps. Une trouble frayeur s’empare de ses sens. Zélie cherche le contact de son homme mais ne le trouve pas. Elle se tourne et retourne, elle le cherche, elle s’étonne de cette absence sans arriver à franchir la frontière du réveil. Elle frissonne de la tête aux pieds. Elle a froid. Trop fatiguée pour s’inquiéter davantage, elle se laisse bercer par ce vrombissement qui l’assoupit inexorablement. Le temps se fige. Elle dérive.
Elle sent pointer ses mamelons durcis. Elle sent monter le lait en ses seins gonflés. Une douleur sourde lui vrille la poitrine. D’un coup, l’impression de se faire téter lui parcoure la chair. Elle se cambre, elle résiste, elle essaie de repousser cette bouche frigide. Elle n’arrive pas à se réveiller. Son esprit se débat mais son corps ne répond plus. Sa volonté fond comme neige au soleil. La fatigue, tentaculaire, l'emporte. Elle n’a plus la force de se débattre. Trop épuisée pour batailler, elle imagine que son homme a pris le petit affamé. Elle plonge encore plus profondément dans cet incompréhensible songe. Il l’aura emmené dans leur lit pour qu’elle puisse l’allaiter sans bouger. Elle est si fatiguée. Elle se rassure. Elle se détend. Toujours ce même vrombissement pour bercer ces sensations étranges qu’elle n’arrive pas à déchiffrer. Elle essaie de décrypter ce qu’elle ressent sans y parvenir. Elle s'inquiète. Sa peau nue se couvre de frissons. (…) »
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