Dans le noir, elles scintillent.
Passé minuit, je m’écroule dans mon lit les yeux fermés. J’entends l’homme qui tape sur les murs.
- Juan, éteins la lumière tu fais quoi?
- Y’a plein de bibites, ça m’écoeure
- Humm, allez, c’est pas grave, dans le noir on s’en fout, éteins…
Bang, clap, bang, il continue son manège. Je commence à grogner plus fort et finir par ouvrir un œil :
- Y’en a pas tant que ça, c’est juste quelques papillons de nuit! Allez éteins…
Il grommelle et finit par capituler. Je plonge dans la douceur du sommeil. Je suis à deux doigts de l’oubli lorsqu’il me remue la peau :
- Etolane...
- Mmmmm…
- Etolane…
- MMMMMmmmmm
- Etol, regarde….
- Humm, quoi encore, je dors!
- Non mais vraiment regarde le plafond…
J’ouvre un œil, je ne vois rien, il commence à m’aiguiser les nerfs avec ses niaiseries.
- Etolane…
- Hummm, quoi, je dors, j’suis fatiguée, j’en peux plus!!!
- Non mais vraiment faut que tu vois ça. Regarde le plafond j’te dis.
J’obtempère en espérant qu’il finira par me laisser dormir. J’ouvre un œil tanné pour apercevoir une sorte d’étincelle suivi d’un bruit de statique. Surprise, j’ouvre l’autre oeil. Les deux yeux bien ouverts dans le noir, je manque de sursauter lorsque d’un coup le plafond s’illumine de petites lumières brillantes qui virevoltent dans l'obscurité. Bzzzz. Me voilà de nouveau éveillée!!!
- Oh!
- T’as vu?
- Ouais, intense…
- Quand je te disais qu’il y avait plein de bibites!!!
Les lueurs clignotent tout en donnant l’impression d’être parcourues d’étranges impulsions électriques. J’écarquille les yeux pour constater qu’une douzaine de lucioles font la fête au plafond. Se passe alors quelques minutes surréalistes qui oscillent entre rêve et réel. Légèrement déstabilisée, je ne peux m’empêcher de les contempler. C'est bizarre, féerique, saisissant, hallucinant, déroutant. Juan me dit :
- Sur le coup, j’ai pas trop compris ce que c’était, pendant quelques secondes, je me suis presque cru dans un de tes trucs à la Star-Trek, comme si j’avais changé de galaxie!
Je reste bouche bée sur mon oreiller. Malgré toute cette étrangeté, une lourde fatigue m’emporte inexorablement. Je glisse, je flotte, je m'endors…
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