De fil en aiguille...
Une longue fin de semaine où profiter du temps qui passe. Une longue fin de semaine qui célébre la fête nationale sous les feux en tout genre et les concerts de plein air. Une longue fin de semaine où oublier les soucis du train-train quotidien...
Un vendredi après midi de jasette et de gourmandises avec Miss Dee. Un après-midi soupape pour la maman à la maison que je suis. Cela fait tellement du bien que j’en croquerai presque ma copine. Sous le soleil de cette magnifique journée, nous nous profitons d’une terrasse sur Cartier pour faire jouir nos papilles en chœur. Nous sommes deux gourmandes en liberté. Nous restons sages et jolies, nous savourons quelques délices raffinés sans nous goinfrer. À nos cotés, un groupe de personnes à l’aube de la cinquantaine papote. J’accroche des bribes de conversations que je partage avec la Miss. Cela discute du fameux « Secret » qui a tant fait parler de lui les dernières semaines, je dis :
- N’empêche que avec ce secret il n’y a rien de nouveau sous les tropiques, c’est juste ma théorie de souhaiter le cœur pur, c’est universel, sauf qu’en plus je suis même pas sure qu’il y a l’angle du cœur pur parce-qu’ils disent que tu peux souhaiter de l’argent et ça c’est pas très pur!
Miss Dee rigole de ma pomme. Elle connaît ma théorie de « souhaiter le cœur pur », la première fois que nous en avons discuté, c’était il y a déjà quelques années! Elle n’y croit pas trop, elle a toujours ce petit sourire amusé lorsque confrontée à mon « ésotérie ». Cependant au fil des années, je pense l’avoir assez étonnée pour qu’elle y croit un tout petit peu plus, n’est-ce pas Miss Dee qui se faufile par ici en silence?
Pendant que l’on papote, une superbe voiture me passe sous le nez. La discussion prend un virage antique.
- Hé, Dee, t’as vu le char?
Elle finit par l’apercevoir au loin alors que je dégaine mon appareil photo. C’est une vieille auto noire, reluisante sous le soleil, superbe, ancienne.
- J’sais pas toi mais moi c’est sur ces chars là que je trippe fort. Les super « mustangs » de l’année je trouve ça bof, ça me fait pas vibrer mais une voiture de l’ancien temps, je sais pas, cela me fait rêver.
La Miss s’accorde avec cet état d’esprit et la conversation roule en cette direction lorsqu’elle me fait subtilement remarquer :
- Regarde Etolane, un souhait qui se réalise…
Je tourne la tête et manque de sauter de joie sur ma chaise! Juste là, devant moi, à deux mètres, vient de se garer la géniale voiture. J’attrape mon appareil et j'en profite pour lui faire la fête. Cette voiture ne passe pas inaperçue, elle détourne le regard des passants qui ralentissent leur pas. Tandis que je la mitraille, une dame d’un certain âge me demande :
- Savez vous ce que c’est comme voiture?
- Heu non, pas du tout, et vous?
- Non plus…
- En fait, je la trouve juste très belle…
- Moi aussi, me répond l’inconnue qui reprend sa course.
Je reviens m’asseoir aux cotés de mon amie, l’on se demande quelle peut en être l’origine. Elle me dit :
- Cela me fait penser au film, là tu sais en noir et blanc avec des touches de couleurs…
- Sin City?
- Ouais, lui, pas toi?
- Si aussi. Cela m’évoque aussi l’atmosphère des incorruptibles.
- Ou encore, tu sais, la série vieille en France…
- Les Brigades du Tigre?
- Oui, elle, ma mère a joué dedans d’ailleurs?
- Oh! Elle faisait quoi?
- Juste figurante, elle lisait une revue dans un café…
- Et tu l’as vue?
- Oui, ma mère était super fière de son expérience, on avait la cassette chez nous…
L’on continue de discuter de tout et de rien, de profiter du soleil sur nos têtes, de se demander quelle peut bien être la marque de cette incroyable voiture lorsque l’on voit sortir de l’immeuble d'en face le propriétaire dudit "char". La Miss me pousse et je me précipite pour arrrêter mon élan devant l'homme supris. Il s’apprête à embarquer derrière son volant. Je lui demande avec un sourire :
- Dîtes, c’est quoi la marque?
Il me lance avant de s’engouffrer dans l’habitable :
- C’est une Citroën 1950….
L’après-midi poursuit sa route amicale. L’on se retrouve avec nos hommes et l’enfant pour souper au cœur de leur antre urbaine. L’on tombe vite sous le charme de notre petite frimousse qui se fait un plaisir de nous divertir. Notre petit clown est en grande forme. L’on rentre en nos pénates avec la nuit tombée…
Le lendemain, veille de la St-Jean, nous sommes invités à un party d’après-midi chez une amie. Nous décidons d’attendre la fin de la sieste de Lily pour partir en vadrouille. L’on sait que l’on arrivera bien en retard mais au moins l’enfant pourra en profiter. Nous arrivons en fin d’après-midi au bord du grand fleuve, de l'autre coté de la capitale nationale, nous nous baladons dans le quartier cossu où réside Rosa et sa tribu. Nous avons raté le méchoui mais il reste encore quelques miettes à grignoter et l’ambiance est très agréable. Lily-Soleil ne perd pas de temps pour se faire une petite copine. Hélo a 11 ans et fond littéralement devant mon p'tit Soleil qui rayonne...
Des airs de salsa emplissent l’atmosphère fraîche. Je me force à me sortir la tête de ma bulle maternelle. Rosa est d’origine péruvienne et les invités forment un joyeux melting pot, cela parle espagnol, anglais, français, québécois. Cela se mélange et cela danse. Les enfants s’amusent dans le pré. Les adultes se laissent aller à la joie de vivre. Certains discutent un verre à la main, d'autres jouent comme des gamins. Avec le soir tombe une fine pluie qui en fait fuir quelques uns et qui fait rentrer les autres dans la maison. Alors que la nuit s'installe, Rosa nous entraîne chez l’un de ses amis qui fait un gros feu de St-Jean sur une grève du St-Laurent. Lily-Soleil qui n’a pas l’habitude de veiller si tard ouvre grand ses yeux curieux. Elle combat la fatigue pour ne rien manquer de l'ambiance festive. Lorsque les feux d’artifices crèvent la nuit, elle ne sait pas trop sur quel pied danser. Elle se colle alors contre l’épaule de Juan pour ne plus en bouger. Nous rentrons à l’heure où sortent les sorcières.
La suite de cette longue fin de semaine se déroule entre lac et forêt. Qu’il est bon de passer du temps ensemble. Qu’il est bon de se câliner lorsque la petite fait sagement sa sieste. Qu’il est bon de tisser au présent l’étoffe de notre futur.
Nous en profitons pour remettre en ordre la maison, pour passer du temps avec notre brin de fille qui n’en finit plus de grandir. Nous apprécions de notre mieux ces instants précieux qui font la vie douce...
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