En transit...
J’ai enfin débusqué, caché à l'orée du sous bois, un parterre de muguet que j’ai allégrement pillé pour composer l'unique bouquet qui embaume mes nuits. Les jours de pluie succèdent aux journées ensoleillées et parfois s'entremêlent les pinceaux. La nature s’en donne à cœur joie et explose de verdure.
Le village évolue au fil des semaines qui installent le beau temps. De simple bourg de brousse, il se transforme en un lieu de villégiature très apprécié des citadins en manque d’air frais. Petit à petit, les chalets d’été ouvrent leurs fenêtres. Les maisons, abandonnées à leur sort dix mois par année, reprennent vie et couleurs. Bientôt les enfants finiront l’école et cela sera officiellement le début de la saison estivale. Le début de l’invasion humaine…
L’on passera alors de quelques centaines d’habitants à trois ou quatre mille. D’ici quelques semaines, le village grouillera de corps huilés paressant sur des serviettes multicolores. Sur le lac, les bateaux se feront de plus en plus nombreux et bruyants. Ils viendront posséder la grande étendue sauvage comme l’on s’approprie un terrain de jeux. L’atmosphère s’électrisera d’humanité insouciante. Sur la plage les enfants creuseront des mares et construirons des châteaux de sable. Tout le monde profitera du soleil et de la chaleur. L’humeur sera à la fête et au plaisir de vivre...
Actuellement, j'erre dans un temps de transition où le silence est maître. Le temps de savourer pleinement le calme et la quiétude du lac qui se réveille de son long sommeil hivernal. Le temps d’accepter que bientôt l’on sera des milliers d'âmes a essayer de croquer un petit morceau de cette sérénité terrestre...
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