L’homme souffle les flocons qui n’en finissent plus d’encombrer le chemin qui mène à notre cabane. Il ronchonne et les minous frissonnent. Bébé grognon retrouve difficilement ses repères et nous fait tourner en bourriques des fêtes. Cernes livides et nerfs enroulés de fatigue. L’hiver construit ses murs de neige. D’énormes congères dégoulinent et enlacent la maison qui s'oublie sous une épaisse couverture d’ivoire.
Grincheux de sommeils volés, l’on part à la recherche de la magie de Noël pour la trouver dans les sourires de bébé et la douceur du paysage immaculé. Pas de cadeaux pour les parents en déche. Juste un joli bébé en santé pour nous apprendre à vivre autrement. Pour nous emporter aux frontières de l'innocence, de la fragilité, de la vulnérabilité. Pour nous faire grandir, pour nous faire rêver. Et ça c'est surement le plus beau des cadeaux...
De plus cette année la mère est dépitée d’apprendre le rôle de Coca-Cola dans la légende du Père Noël! D’abord, j’aime ça moi, croire au vieux bonhomme barbu dans son manteau rouge et blanc. J’aime croire que nous pouvons être bons, faire fonctionner notre imaginaire pour penser aux autres plutôt qu’à soi et faire délirer les petits enfants. Pis je m’en fous si c’est la faute à Coke! À la base toute cette histoire est née d’un poème…
Et avant la folie des temps modernes, il y avait bien St-Nicholas pour les enfants européens. Ensuite il y a eu Clément Clarke Moore qui a écrit ce joli poème pour ses enfants, poème qui inspira l’image actuelle du Père-Noël. Et puis Noël c’est aussi la crèche et le petit Jésus même si celui-ci n’est plus vraiment à la mode de chez nous. Pauvres humains d'Occident déboussolés par une société de consommation rampante. Heureusement qu’il reste le plaisir d’offrir…
Extrait traduit du poème de Moore:
"C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit,
A l'heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée,
Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits,
Les enfants sages s'étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit,
Venions à peine de souffler la bougie,
Quand au dehors, un bruit de clochettes,
Me fit sortir díun coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre,
Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.
Au dessus de la neige, la lune étincelante,
Illuminait la nuit comme si c'était le jour.
Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,
Dirigés par un petit personnage enjoué :
C'était le Père Noël je le savais. (...) "
"C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit,
A l'heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée,
Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits,
Les enfants sages s'étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit,
Venions à peine de souffler la bougie,
Quand au dehors, un bruit de clochettes,
Me fit sortir díun coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre,
Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.
Au dessus de la neige, la lune étincelante,
Illuminait la nuit comme si c'était le jour.
Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,
Dirigés par un petit personnage enjoué :
C'était le Père Noël je le savais. (...) "
Pour la première fois depuis deux jours, Lily-Soleil accepte enfin de roupiller quelques heures dans son lit plutôt que dans nos bras ou notre lit! Soulagement des parents essoufflés. Les douleurs de ce post-partum pour le moins difficile commencent à me grignoter subtilement le moral. Je me "tire", j’ai la dalle. J'ai décidé de boire quelques coupes de champagne pour l'occasion. Je jette donc mon lait alcoolisé pour décongeler celui qui est en réserve. Mais comme nous ne sommes pas des pros de la chose, ma réserve tourne soudainement en décongelant. Aprés avoir englouti le reste de lait dans le frigo, Bébé se retrouve pour une tétée de complément. Bébé, pas content, refuse de boire. En vitesse, je recommence mon manège électrique pour approvisionner bébé affamé qui se tortille. J’en profite pour me décongestionner les seins brûlants. Ma production reprend « tambours battants »…
La Québécoise en moi s’exclame : « Ostie que par bout je suis tannée d’être ploguée plus de quatre heures par jour sur la câlin' de patente! » La Française enfouie sous des couches d’intégration se dit : « Ouais, je suis fatiguée d’être branchée plus de quatre heures par jour sur cette machine qui m’extirpe le peu d’énergie qu’il me reste! »
L’hybride que je suis devenue se lamente de n’avoir pas encore pu faire de cartes de vœux, ni de faire-part, ni d’avoir posé par écrit les circonstances de la naissance de Lily-Soleil, il y a dejà plus d’un mois de cela. Les maux grugent mes mots.
Je lis la naissance du p’tit bout d’Alix, et je découvre avec surprise que son poupon est né avec les mêmes mensurations que ma p’tite puce. Notre p’tit trésor ne semble pas tenir du modèle «naine » de sa mère mais plutôt sortir du moule géant de son père! Elle grandit à vue d’œil. Cela passe si vite que c’est à peine si j’ai le temps de me rendre compte du temps qui s’efface entre deux tétées…
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