Alors que l'on soupe ensemble comme à notre habitude, en trio familial, M'zelle Soleil me demande le plus sérieusement du monde:
- Maman, quand tu vas être vieille, tu vas faire quoi?
Je manque de m'étouffer avec ma feuille de salade. J'essaie d'oublier le fait que je vieillis. L'idée d'être encore plus vieille que je le suis peut me couper l'appétit.
Je prends une grande respiration maternelle. Juan me regarde un petit sourire au coin des lèvres. J'expire et répond:
- J'imagine que je voyagerai avec papa!
Sourire de circonstance. Composition intérieure et espoir de coeur. La Mini Miss enchaine:
- Alors, est-ce que je pourrai rester à la maison toute seule et garder les chats?!?
Ma cervelle fait un tour sur elle-même tandis que je déglutis. En ma tête une conversation parallèle fait écho à celle qui se déroule à table. Est-ce que je viens de comprendre qu'elle veut la maison pour elle seule? C'est que j'apprends à bien connaitre ce petit bout qui pousse comme les feuilles du printemps. Elle adore s'imaginer grande. Du haut de ses 4 ans et demi, elle s'imagine tellement la vie au futur qu'elle va jusqu'à nous imaginer vieux! C'est logique puisqu'elle sera ainsi grande et libre de faire ce qu'elle veut de sa vie. Une autre respiration maternelle me traverse tandis que je réponds:
- Ben oui ma chouette, j'imagine que si tu es grande et que l'on part en voyage, tu pourras garder la maison et les animaux...
Je croque un creton de ma salade en échangeant un regard interloqué avec le père de la puce qui m'entourne le coeur. Nous ne sommes vraiment qu'au début de ce long chemin qu'est la parentitude.
Je réalise alors que ce fait doit être relié à cette nouvelle sensation que je ressens lorsque je croise des ados et des jeunes femmes. Cette sensation de passage de flambeau. Je ne serai plus jamais jeune, jolie et fraîche comme une rose qui vient d'éclore. C'est maintenant le tour de ma fille. Un jour, elle marchera dans les pas de sa mère. Elle deviendra femme comme je le suis devenue. Et je ne peux qu'espérer être une mère de qualité qui saura la guider jusqu'au meilleur de sa féminité.
Quand je regarde les jeunes filles, le sein haut levé et les pores serrés, je me dis que mon tour est passé. Qu'il ne sert à rien de m'en tourmenter. Que je n'ai plus qu'à essayer de ne pas faner trop vite. C'est ainsi. Je ne suis pas intemporelle. J'ai le devoir de préserver et conserver (au mieux de mes capacités) ce qu'il me reste de beauté mais la roue tourne. Ma fillette au plein potentiel m'ouvre une nouvelle voie féminine. Maintenant quand je croise une mère et une jeune femme dans la rue, c'est dans la mère que je me projette (tout comme ma Mini Miss se projette dans les jeunes filles qu'elle croise!!!). J'explore une nouvelle dimension de mon humanité. Et je prie pour tenir la route qui se déroule devant moi...
Tant et si bien que durant le concert de Charlotte, j'ai remarqué un tel duo. Une jeune femme, début vingtaine, et sa mère dans la cinquantaine. La fille était une bombe. La mère avait un certain charme sous son chignon. Elles semblaient bien s'entendre. La fille parlait, souriait, échangeait. La mère répondait, lui remettait une mèche rebelle derrière l'oreille, la regardait avec tendresse. La même tendresse que je ressens présentement pour la mienne. J'ai alors senti des larmes monter du fond de mes entrailles. Durant plusieurs minutes, les pupilles humides, je les ai observé. Pétrie d'émotions complexes. Du coin de l'oeil, je les ai étudié et je n'ai pu qu'apprécier le lien manifeste qui les unissait. En attendant Charlotte, j'ai pensé à M'zelle Soleil. J'espère qu'un jour, j'irai moi aussi voir un concert cool avec ma bombe de fille.
Je me suis retournée, tristounette, je me suis blottie dans les bras aimants de mon homme encore jeune et vaillant. Lovée contre son coeur, j'ai laissé s'estomper mes peines et tourments. Autant profiter de ce que l'on a au présent car le futur n'en finit pas de le faire évoluer...
- J'imagine que je voyagerai avec papa!
Sourire de circonstance. Composition intérieure et espoir de coeur. La Mini Miss enchaine:
- Alors, est-ce que je pourrai rester à la maison toute seule et garder les chats?!?
Ma cervelle fait un tour sur elle-même tandis que je déglutis. En ma tête une conversation parallèle fait écho à celle qui se déroule à table. Est-ce que je viens de comprendre qu'elle veut la maison pour elle seule? C'est que j'apprends à bien connaitre ce petit bout qui pousse comme les feuilles du printemps. Elle adore s'imaginer grande. Du haut de ses 4 ans et demi, elle s'imagine tellement la vie au futur qu'elle va jusqu'à nous imaginer vieux! C'est logique puisqu'elle sera ainsi grande et libre de faire ce qu'elle veut de sa vie. Une autre respiration maternelle me traverse tandis que je réponds:
- Ben oui ma chouette, j'imagine que si tu es grande et que l'on part en voyage, tu pourras garder la maison et les animaux...
Je croque un creton de ma salade en échangeant un regard interloqué avec le père de la puce qui m'entourne le coeur. Nous ne sommes vraiment qu'au début de ce long chemin qu'est la parentitude.
Je réalise alors que ce fait doit être relié à cette nouvelle sensation que je ressens lorsque je croise des ados et des jeunes femmes. Cette sensation de passage de flambeau. Je ne serai plus jamais jeune, jolie et fraîche comme une rose qui vient d'éclore. C'est maintenant le tour de ma fille. Un jour, elle marchera dans les pas de sa mère. Elle deviendra femme comme je le suis devenue. Et je ne peux qu'espérer être une mère de qualité qui saura la guider jusqu'au meilleur de sa féminité.
Quand je regarde les jeunes filles, le sein haut levé et les pores serrés, je me dis que mon tour est passé. Qu'il ne sert à rien de m'en tourmenter. Que je n'ai plus qu'à essayer de ne pas faner trop vite. C'est ainsi. Je ne suis pas intemporelle. J'ai le devoir de préserver et conserver (au mieux de mes capacités) ce qu'il me reste de beauté mais la roue tourne. Ma fillette au plein potentiel m'ouvre une nouvelle voie féminine. Maintenant quand je croise une mère et une jeune femme dans la rue, c'est dans la mère que je me projette (tout comme ma Mini Miss se projette dans les jeunes filles qu'elle croise!!!). J'explore une nouvelle dimension de mon humanité. Et je prie pour tenir la route qui se déroule devant moi...
Tant et si bien que durant le concert de Charlotte, j'ai remarqué un tel duo. Une jeune femme, début vingtaine, et sa mère dans la cinquantaine. La fille était une bombe. La mère avait un certain charme sous son chignon. Elles semblaient bien s'entendre. La fille parlait, souriait, échangeait. La mère répondait, lui remettait une mèche rebelle derrière l'oreille, la regardait avec tendresse. La même tendresse que je ressens présentement pour la mienne. J'ai alors senti des larmes monter du fond de mes entrailles. Durant plusieurs minutes, les pupilles humides, je les ai observé. Pétrie d'émotions complexes. Du coin de l'oeil, je les ai étudié et je n'ai pu qu'apprécier le lien manifeste qui les unissait. En attendant Charlotte, j'ai pensé à M'zelle Soleil. J'espère qu'un jour, j'irai moi aussi voir un concert cool avec ma bombe de fille.
Je me suis retournée, tristounette, je me suis blottie dans les bras aimants de mon homme encore jeune et vaillant. Lovée contre son coeur, j'ai laissé s'estomper mes peines et tourments. Autant profiter de ce que l'on a au présent car le futur n'en finit pas de le faire évoluer...
4 commentaires:
tu seras une mère de qualité, d'ailleurs tu l'es déjà. En avançant dans l'âge tu resteras sa maman mais tu deviendras son amie et la vie sera douce pour toutes les deux. bisous
Eh que j'aime ça une toute petite qui a déjà envie de prendre des responsabilités, elle ne craint pas de grandir. Je pense à Françoise Dolto qui a écrit que "pour grandir un enfant a un besoin vital d'admirer ses parents" C'est clair que chez-vous il n'y a pas de problème de ce côté-là!
Ratata.
Amen.
Émue jusqu'aux os par tes écrits.
M xx
Si loin mais si proche, je vis ma mamanitude dans le prolongement de la tienne
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