lundi, avril 12, 2010

Brins de cybertravailleuse de lac...

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Brins de cybertravailleuse de lac...

Sur mon bureau, situé en un coin de salon, trainent toutes sortes de trucs et cochonneries qui viennent brouiller ma concentration de travail matinale.

Certains lundis matins, j'ai des allures de schromphette grognonne. Je me plonge dans un silence de brousse. L'humanité que je côtoie se virtualise. Je discipline mes neurones. J'ouvre la porte de mon cyberbureau.

Je regarde le bric à brac qui engloutit l'espace autour de mon clavier. Un emballage vide. Des lunettes 3D. Un dessin et un bricolage de M'zelle Soleil me font penser à elle. Mon coeur se serre et s'alourdit. Mon portefeuille au coin de l'écran me rappelle pourquoi je dois me concentrer. Une canette vide de Fresca aux agrumes me donne soif. Mes écouteurs et ipod me font penser à cette chair que je sculpte à coups de volonté guerrière. Envie subite d'écouter de la musique en mon silence humain.

Une boule de Noël marrante m'accroche les yeux. Elle s'est définitivement perdue en une brèche temporelle qui me fait froncer des sourcils. Et je grimace devant les papiers volants qui me narguent. Disséminés à grandeur d'espace de travail, ils me font grogner la cervelle mal lunée...

Sur mon épaule, Shni, mon petit génie de ménage apparait et ricane. Il m'énerve. D'un regard meurtrier, je le fais promptement disparaitre. Il s'évapore. Je souris. Mais mon sourire s'estompe lorsque vient le temps de trier mon bordel pour mieux me concentrer. Il faudrait aussi penser à s'habiller. Étonnement, l'on se concentre plus facilement en "linge mou". Pourtant, même si je l'approuve, c'est un principe contre lequel je me rebelle souvent. D'abord, j'aime bien l'uniforme "bobettes-T-shirt"! Et que personne ne trouve le chemin de ma porte sans me prévenir lorsque je cybertravaille ou je le crucifie sur place!

Mon attention se tourne vers la forêt. Chanelle soupire. Ce chien qui vieillit est mon ombre canine. D'une fidélité qui me fascine, elle se fond à mon existence de maison. Elle a choisi de vivre à mes cotés. Elle s'est incrustée en mon coeur comme un diamant animal. Un jour elle s'éteindra et j'aurai mal. De l'autre coté de ma rue, en mon quartier boisé, un vieux mâle dominant (gigolo de service d'une gentille mamie pimpante de plus de quatre vingt ans) s'ébroue. Il fait tout un cirque depuis qu'il essaie de s'installer chez cette sympathique mamie qui vient d'hériter. Le voisinage humain frisonne et la forêt retentit de ses coups de scies électriques.

Au loin, le lac m'appelle. Je lui résiste. Se concentrer. Travailler. Traduire. Réfléchir. Rédiger. Penser. Écrire. Se concentrer. Un état pas toujours évident à atteindre lorsque la structure de son bureau se situe au cœur de soi...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah que je t'aime! :-)

Etolane a dit…

Oh! je rougis! :) Zoubis...

Anonyme a dit…

Ah que je partage nombre de tes états d'âme, travailleuse non cybernaute à la maison, à plancher sur la thèse et mes cours. Je m'habille de "vêtements d'intérieur", nom pompeux qui cherche à donner un peu de lustre à mes chiffons mous que, généralement, je lance dans un coin de chambre lorsque je dois aller chercher ma fille à l'école. Tout de même, faudrait pas lui faire honte, en plus d'avoir une maman pas vraiment comme les autres ^^

Etolane a dit…

:lol: j'ai aussi toute une collection de vêtements d'intérieur. Je fais la même chose! Cela fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule en ces habitudes! :)